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Élaine B.
Intérêts littéraires : Biographies, Littérature, Voyages, Psychologie

Activités de Élaine B.

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Un livre de martyrs américains

Par Joyce Carol Oates
(5,0)
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« Le martyr parfait est suicidaire. » Novembre 1999 : Luther Amos Dunphy, charpentier-couvreur, membre actif de l’église missionnaire de Jésus de Saint-Paul, abat de sang-froid le Dr Augustus Voorhees, obstétricien-gynécoloque et son accompagnateur devant le Centre de femmes d’une petite ville de l’Ohio. Ces assassinats créeront une onde de choc sur les familles des victimes et sur celle du meurtrier, condamné à la peine de mort et exécuté quelques années plus tard. Joyce Carol Oates permet à tous de s’exprimer dans cet immense roman explorant la question de l’avortement aux Etats-Unis; un dossier jamais réglé, toujours ouvert sous la pression de la droite chrétienne (pentecôtistes, baptistes, amish, catholiques, évangélistes, méthodistes, fondamentalistes, « born again »). Toutes les voix des protagonistes sont entendues : la première, celle du tueur devenu martyr, celles de sa femme soumise Edna Mae et de sa fille Dawn, boxeuse rebelle, et celle de Naomi Voorhees, la fille du médecin, documentariste, dont la cellule familiale s’est disloquée à la mort de son père. La puissance de la prose de Joyce Carol Oates réussit à transcender cet affrontement immémorial entre pro-vies et pro-choix pour nous livrer un roman profondément émouvant sur les liens familiaux et sur la morale dont on tente de parer nos existences bien imparfaites. Je suis restée accrochée jusqu’à la toute fin et c’est bien à regret que j’ai refermé le livre. Heureusement, l’auteur est prolifique…
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Les années Croc

Par Michel Viau et Jean-Dominique Leduc
(5,0)
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Les années Croc relate l’histoire du magazine qu’on riait. De 1979 à 1994, le mensuel Croc a fait les beaux jours des Québécois férus d’humour vache, de bandes dessinées crues, de caricatures féroces et de photoromans absurdes mettant en scène politiciens, célébrités ou collaborateurs déjantés. Michel Risque, Red Ketchup, La légende des Jean-Guy, Eva Partout, Dieu Ouellet, Le Sombre Vilain, Bob Murine, La Sœur violente sont tous issus de la plume de ses bédéistes et de ses auteurs anti-conformistes ignorant la censure et la bien-pensance, beaucoup moins pesantes à l’époque. L’actualité nourrissait la revue en grande partie, en plus de ses têtes de Turc préférées, la plus célèbre étant la ville de Drummondville. Des pastiches de magazines (Reader’s Digest ou Sécrétion de lectures indigestes, Écho-Vedettes ou Écroc Vedettes, le Journal de Montréal ou Journal de Monrial, Sentier Chasse et Pêche ou Sentez la Chiasse-Épaisse) à l’évocation des courants sociaux de la décennie, Croc ratissait large et n’épargnait personne. Dans son sillage, d’autres magazines similaires ont vu le jour (Titanic, Safarir, Anormal, Mad édition Québec, Le Doigt), mais Croc reste le seul et unique dans l’imaginaire collectif québécois. Un ouvrage de référence fort intéressant, pour rire et se souvenir, agrémenté d’entrevues des collaborateurs de la première heure ainsi que des extraits choisis reflétant la vision humoristique du magazine dont la devise était « C’est pas parce qu’on rit que c’est drôle ».
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La garde blanche

Par Mikhaïl Boulgakov, Claude Ligny et Laure Troubetzkoy
(4,0)
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Fin décembre 1918, Kiev, « mère de toutes les villes russes », est le siège d’escarmouches entre Allemands en déroute, forces blanches (dernier bastion dédié au tsarisme), insurgés nationalistes favorables à la république d’Ukraine et bolcheviks. La famille Tourbine (Alexis l’aîné, sa sœur Hélène et son frère Nikolka) vivent retranchés dans leur appartement, « arche battue par la tempête de l’Histoire ». Au gré des événements évoluant de minute en minute, les allégeances changent de camp et nombre de fuites éperdues se multiplient parmi les officiers de la garde blanche. Dans une mise en scène théâtrale, oscillant entre songes délirants, dialogues piquants et échauffourées dans les rues de Kiev, Mikhaïl Boulgakov fait ressurgir les tourments de la révolution bolchevique, amorcée un an plus tôt à Moscou. Onomatopées, chants révolutionnaires, interpellations dans la foule, l’écriture est hautement descriptive, contribuant ainsi à la vivacité du récit. Étrange alors que ce roman, lu il y a plusieurs années, ne m’ait laissé aucun souvenir précis. Vive la relecture!
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Journal T.1 : Ténèbres en terre froide

Par CHARLES JULIET
(4,0)
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« Spectateur d’un moi terriblement morne et ennuyeux, je traînasse loin derrière moi-même. » Charles Juliet, dans le premier tome de son journal (1957-1964), dévoile sans pudeur son mal de vivre. À vingt-trois ans, après une enfance en famille d’accueil et une adolescence vécue sous l’uniforme dans une école militaire, il décide de se consacrer à l’écriture et à l’introspection, abandonnant dès lors ses études en médecine. « Si je n’avais pas l’écriture, je ne pourrais vivre. Et pourtant, c’est précisément l’écriture qui me rend la vie impossible. (…) Affronter chaque jour l’ennui, le dégoût de soi, l’horreur de vivre, pour les mettre en mots, est une tâche surhumaine. » Être hypersensible, Charles Juliet veut vivre sans compromis avec lui-même dans un monde qu’il pressent chaotique et dans lequel il se sent exclu. « Quand on me demande ce que je fais et qu’il me faut avouer que j’écris, je suis gagné par la honte. » J’apprécie le genre littéraire du journal et celui-ci relève plus que jamais de la sphère intime; j’en ai entrepris la lecture sans me douter de la charge émotive que je retrouverais dans ses pages, ne connaissant de Charles Juliet que son passage récent à La Grande Librairie. Cet homme calme au regard triste m’a bouleversée par ses phrases lourdes de sens et cette lecture que j’ai débutée au lit, il a fallu que je la lise au grand jour pour mieux dormir ensuite. La prose magnifique enrobe un discours troublant, sorte de face à face cruel avec son ego. L’auteur reconnaît lui-même que la relecture de ces notes fut pour lui une épreuve empreinte de consternation, de confusion et de désolation mais qu’il avait à l’époque une exigence de « ne pas se mentir à soi-même, se clarifier et faire sourdre la lumière là où sévissent les ténèbres. » Les journaux de Charles Juliet se continuent sur une longue période et je continuerai d’y faire des incursions de façon sporadique.
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Suivez mon regard

Par Anjelica Huston
(2,0)
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Une autobiographie bling-bling, à l’image du cinéma hollywoodien, Suivez mon regard s’avère une lecture décevante, avec l’impression tenace qu’Anjelica Huston a déposé ses souvenirs sur papier beaucoup plus pour elle-même que pour ses futurs lecteurs. Une déferlante de noms plus ou moins connus, de restos chics, d’hôtels huppés, de mode excentrique, de bijoux à profusion, le jet-set à l’état pur, en somme. Un rappel d’une vie privilégiée à l’ombre bienveillante de son père John Huston, cinéaste reconnu. La première partie s’attarde sur son enfance dans la campagne irlandaise au sein d’une famille unie en apparence; le domaine du manoir St. Clerans, non loin de Galway, acquis par son père peu après sa naissance en 1952, est régi par une nombreuse domesticité fidèle et accueille régulièrement chasses à courre et réceptions. Intéressant. Mais ce à quoi j’aspirais, soit un récit plus étoffé et introspectif, je ne l’ai pas retrouvé dans la seconde partie; elle a choisi de conserver un ton superficiel, se contentant d’amplifier le festival du name dropping, jusque dans ses remerciements de la fin. Et dans les toute dernières pages, comme à regret, elle consent à livrer ses impressions sur son métier d’actrice. Deux étoiles pour les nombreuses pages vides de contenu, la narration décousue et pour ma frustration de lectrice.
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Seul dans Berlin

Par Hans Fallada
(3,0)
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Dès 1940, à l’annonce de la mort au combat de leur fils unique, Otto Quangel et sa femme Anna abandonnent leur retenue face au régime nazi et décident en secret de résister et de semer le trouble au sein de la population de leur quartier berlinois. Une action apparemment anodine visant à laisser dans des immeubles choisis des cartes postales au contenu subversif mettra la machine infernale de la Gestapo aux abois. Des personnages veules évoluent autour du couple Quangel dans une « atmosphère de trahison perpétuelle » ou l’espionnage et le mouchardage amènent à des détentions préventives et à des interrogatoires arbitraires et musclés. Isolés dans la multitude urbaine, le mari et la femme sont paradoxalement unis plus que jamais dans leur combat : « Quand on se rend compte qu’il faut lutter, la question n’est pas de savoir si l’on trouvera quelqu’un à ses côtés. » Hans Fallada a conçu un roman aux allures vaudevillesques mais qui contient une lourde charge émotive dévoilant le côté obscur des humains vivant sous la dictature. J’en ai trouvé la lecture pénible et longue, sans aucun souffle d’espoir pour reprendre haleine. Une descente aux enfers où l'homme est un loup pour l'homme. Seul dans Berlin fait maintenant partie de ma liste Grande noirceur.
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Les crépuscules de la Yellowstone

Par Louis Hamelin
(3,9)
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« (…) plus d’un an auparavant, j’avais commencé à écrire cette histoire comme on s’avance sur un pont branlant jeté par-dessus un précipice de cent soixante-quinze années et de deux mille six cents kilomètres. » Après Gilles Havard qui retraçait le parcours des coureurs des bois francophones dans L’Amérique fantôme, Louis Hamelin a choisi de revivre le périple effectué vers le Haut-Missouri par John James Audubon, naturaliste et peintre animalier, en avril 1843. En partance de St. Louis, Missouri, le vapeur Omega transporte son lot de voyageurs et de chasseurs, dont la petite équipe d’Audubon, à laquelle s’est greffé le guide chevronné Étienne Provost, un « canayen » connaissant les langues amérindiennes et le territoire des plaines de l’Ouest. Je m’attendais à retrouver dans ce récit des pages d’herborisation champêtre, mais c’est plutôt un carnage qui s’est déroulé sous mes yeux. Les coups de feu enterrent le chant des oiseaux, les tirs au canon provenant du navire ébranlent les oreilles des peuplades des rives du fleuve Missouri et les gueulades des chasseurs ivres font fuir les animaux. Ces hommes blancs ne passent pas inaperçus. « Presque constamment environné d’un essaim de balles et de petits plombs, le vapeur était une forteresse flottante assiégée par la vie sauvage, pareille à un gros ruminant s’avançant sur le fleuve au milieu d’un nuage de moustiques. » Louis Hamelin ressuscite avec brio l’époque où se déroulaient ces voyages exploratoires entrepris dans un but scientifique. Il entremêle aussi, dans les traces d’Audubon et de ses tâtonnantes découvertes animalières, ses réflexions sur sa démarche d’écrivain ainsi que ses tristes constatations sur la disparition des espèces dans un XXIe siècle aux prises avec de bouleversants changements climatiques. Un autre très bel ouvrage qui pose un regard critique sur les déprédations humaines envers la nature.
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Pauline et moi

Par Louise Portal
(3,5)
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« Exigeant, le chemin du détachement dans l’amour. » Louise Portal, comédienne et écrivaine, a pourtant dû emprunter ce chemin pour mieux aimer sa jumelle Pauline. Des confrontations à répétition les auront tenues éloignées pendant des années jusqu’à ce que la maladie, et ultimement la mort, empoigne l’une d’elles. Louise raconte ce qui la soudait à Pauline et ce qui l’en séparait. Pauline, animée de « démons rancuniers », ne savait éviter les comparaisons avec sa jumelle qui lui paraissait mieux réussir sa vie. Louise, impuissante à juguler les dérives de sa sœur, ne pouvait que la regarder sombrer peu à peu. Pauline et moi, c’est un récit tendre et pudique d’une union sororale tumultueuse, un certain regard porté sur les antagonismes de la gémellité.
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Le jour où Kennedy n'est pas mort

Par Roger Jon Ellory
(3,66)
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Je m’étais promis, après Papillon de nuit, de cesser de lire R. J. Ellory… Mais j’étais curieuse de voir quelle sorte d’uchronie sortirait de ce titre. Saurait-il surpasser 22/11/63 de Stephen King? Et bien, non. Un roman maladroit et à vrai dire imbuvable. Mitch Newmann, un photo-journaliste égocentrique, en peine d’amour, se remémore à l’envi sa relation avec Jean Boyd, sa première flamme, dont il vient d’apprendre la mort. S’ensuit une longue répétition des états d’âme du Mitch en question, de son enquête laborieuse et monotone sur les causes du suicide de son ex-copine et par extension, de ses derniers instants. Un scénario branlant qu’une prose simpliste ne parvient jamais à élever. Et cette conclusion plus que grotesque… Je l’ai lu jusqu’à écoeurement, autant de la politique américaine que de cette fausse posture de patriotisme suintant à travers les pages…
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La redoutable veuve Mozart

Par Isabelle Duquesnoy
(3,25)
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« J’ai quatre-vingts ans maintenant et l’image de Wolfgang me poursuit toujours. Qu’elle m’abandonne un instant, et je me sens égarée. » Mars 1842 : à l’occasion de la prochaine inauguration d’un monument à la gloire de Mozart à Salzbourg, Constanze Weber, sa veuve, s’explique avec son fils aîné Carl dans un long monologue imaginé par Isabelle Duquesnoy. Une narratrice qui, à la mort de son mari à trente-six ans en 1791, s’est révélée plus forte qu’elle ne le croyait, protégeant de façon redoutable l’héritage musical et moral de Wolfgang Amadeus. Et si, dans sa démarche de glorification elle a froissé bien des susceptibilités, à commencer par celles de ses deux fils, Constanze a gardé le cap envers et contre tous, jusqu’à sa mort. Et, en toile de fond de ce deuil sans fin, l’auteure fait revivre les grands bouleversements historiques qui ont secoué l’Europe durant cette période, permettant au récit de s’élargir au-delà de la sphère intime du personnage principal. L’écriture magique d’Isabelle Duquesnoy fait mouche ici encore et ces quelques pages passent trop vite. J’ai été captivée par les pensées de cette femme endeuillée et monoparentale, vive et pugnace, se débattant avec les diktats moraux de son siècle.
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L'écrivain national

Par Serge Joncour
(3,0)
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Serge Joncour m’a auparavant régalée avec Repose-toi sur moi et Chien-loup et la curiosité m’a emmenée vers ce titre avant de lire son dernier, Nature humaine, récompensé par le prix Femina 2020. « Cette sombre histoire au bord de la forêt », jamais Serge, l’écrivain narrateur, n’aurait pu imaginer qu’il en ferait partie, lors de sa résidence dans une petite communauté sise au cœur du massif du Morvan. Une invitation lancée par un couple de libraires lors d’une séance de dédicaces à un salon du livre et acceptée dans la foulée avec un certain enthousiasme, le persuade qu’un changement de décor serait bienvenu pour relancer l’inspiration. Sur le paysage bucolique et l’aura de tranquillité régnant en apparence dans le village, se greffent une histoire de construction d’usine qui divise, une disparition mystérieuse d’un vieux gentleman-farmer et la présence de jeunes étrangers bohèmes, de potentiels semeurs de troubles pour les habitants de longue date. Malgré quelques étrangetés dans les ressorts de l’intrigue, dont cette inexplicable obsession du narrateur pour Dora, le plaisir de lire m’a emportée car j’aime beaucoup la prose de cet auteur et sa manière de construire ses récits.
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Metropolis : La dernière aventure de Bernie Gunther

Par Philip Kerr
(4,0)
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L’ultime enquête de Bernie Gunther sous la plume de Philip Kerr se concentre à Berlin en 1928, avant la prise de pouvoir des nazis. Dans une ville encore marquée dans les esprits par la défaite de la Grande Guerre, une série de meurtres ciblant des prostituées et des mendiants convoque toutes les forces de police vers l’arrestation rapide du tueur en série. Même si bien des citoyens approuvent silencieusement ou ouvertement cette forme d’assainissement des rues. Dans cet opus, Gunther est plus jeune, moins baveux, et surtout un peu moins désabusé que dans les romans précédents. Son humour caustique est sous-jacent et ses relations avec ses supérieurs laissent deviner le rebelle qu’il deviendra par la suite. En fait, lire Métropolis, s’est révélé être, pour mon mari et moi, un adieu au personnage tant apprécié depuis la Trilogie berlinoise. Philip Kerr a laissé un fabuleux héritage de vulgarisation de la Seconde Guerre mondiale et surtout une figure mythique d’enquêteur dont la gouaille s’appuie sur une certaine idée de la justice dans un monde pourri.
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Le roman de monsieur de Molière

Par Mikhaïl Boulgakov
(4,0)
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Sous la forme d’un roman, Boulgakov fait revivre, « à la lueur des bougies », Jean-Baptiste Poquelin dit Molière né en 1622 à Paris. Son statut d’aîné de la famille le destine à reprendre le commerce de son père, tapissier pour la Cour. Mais l’appel des arts de la scène l’emporte sur tout : renié par les siens, il se lance sur les routes avec sa troupe de comédiens et rapidement, il se met à écrire ses propres pièces de théâtre. Ses tragédies ne plaisent guère mais ses farces et comédies le propulsent à l’avant-plan du milieu théâtral. Protégé par le roi Louis XIV lui-même, son avenir est assuré malgré quelques accrocs à sa réputation et les critiques constantes de ses rivaux. Fin observateur de ses contemporains, Molière a transposé leurs travers dans ses écrits et peu de types et de professions ont échappé à ses railleries au fil des années. J’ai apprécié cet ouvrage hautement évocateur, bien écrit et traversé d’un humour fin. Et j’ai fortement envie de relire deux romans de Mikhaïl Boulgakov que j’avais lus il y a fort longtemps, soit La Garde blanche et Le Maître et Marguerite, contenus dans le présent volume emprunté à la Bibliothèque municipale.
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Extension du domaine de la lutte

Par Michel Houellebecq
(3,25)
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Il me restait ce roman de Houellebecq à lire, son premier. Le titre n’est pas très vendeur et le propos toujours aussi sombre que dans ses romans suivants. Un homme de trente ans, pas très beau, informaticien, vivant seul, sans famille immédiate, pose un regard désabusé sur son entourage professionnel et sur ses concitoyens. Il habite et travaille à Paris et se voit confier une série de formations au sein d’un département du ministère de l’Agriculture à Rouen. Réunions de bureau, déplacements en train, sorties au resto et dans les bars, séjours à l’hôpital, toutes les expériences, si ordinaires soient-elles, servent de prétexte au narrateur pour distiller sa mélancolie et son dégoût de la vie. Un roman pur jus Houellebecq qui présageait de sa future production, heureusement plus étoffée et bonifiée avec le temps.
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Le sang ne suffit pas

Par Alex Taylor
(4,0)
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« Les gens qui viennent ici doivent être prêts à y laisser un peu de sang, dit Bertram. C’est le prix à payer pour pouvoir fouler cette terre. » 1748, au pied des Cumberland Mountains, dans ce qui sera plus tard l’État du Kentucky, une poignée de familles de colons tentent de survivre à l’hiver au Fort Bannock. Pour maintenir une paix relative avec les Shawnees, dont ils occupent les terres ancestrales, un présent doit leur être remis d’ici l’arrivée du printemps. La promesse de ce tribut inusité au grand sachem Black Tooth provoquera un bain de sang dans toute la sauvagerie que cette époque pouvait produire. Une galerie de personnages colorés habite cette histoire de vie et de mort, mais c’est la nature, animale et végétale, qui en est la figure principale. L’hiver n’a jamais été si bien décrit que dans ces pages, ni les velléités humaines par ailleurs. Un sombre roman sur la disparition annoncée des peuples fondateurs de l’Amérique. Et c’est nul autre que Donald Ray Pollock qui nous incite à le lire sur la quatrième de couverture…