Élaine B.
Intérêts littéraires :
Biographies, Littérature, Voyages, Psychologie
Activités de Élaine B.
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Encore un autre livre de cuisine qui m’a fait de l’œil à la bibliothèque municipale : Alexandra Diaz, journaliste culturelle et animatrice, a concocté sa bible santé et mieux-être avec des recettes faciles d’exécution, végétales pour la plupart. Des photos léchées des plats agrémentent le tout, en plus de ses trucs personnels pour bouger davantage. Joggeuse assumée depuis quelques années, elle fait l’éloge de la course à pied et de son parcours d’apprentissage au quotidien. Discipline et persévérance sont les clés pour parvenir à un certain degré de confort et de plaisir; elle nous en livre les secrets.
J’ai pris note de ses idées d’eaux aromatisées, de marinades et de sauces. Le reste ne révolutionne pas le genre, ce qui n’empêche pas de savourer ce livre haut en couleurs en plus de saluer la détermination d’une femme engagée dans sa discipline sportive et qui arrive à l’intégrer dans sa vie de tous les jours.
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Le sport des rois, roman ambitieux qui couvre plusieurs décennies de la famille Forge, établie au Kentucky à la fin du XVIIIe siècle sur des terres destinées à l’agriculture mais qu’un de ses descendants, Henry, abandonnera à la fin des années 1960 pour l’élevage de pur-sang, de magnifiques machines de course bichonnées dans le but d’atteindre les plus hauts sommets des grands concours hippiques. De cette saga familiale, vient se greffer le récit d’un jeune Afro-Américain, Allmon Shaughnessy, dont la mère monoparentale survit à peine dans un quartier dur de Cincinnati. À l’adolescence, Allmon se joint à un gang de rues et se retrouve fatalement en prison où on lui apprend l’art de soigner les chevaux. Débute alors le derniers tiers du roman, lorsque les deux histoires convergent autour des écuries de la famille Forge (Henry et sa fille Henrietta) et d’une magnifique pouliche Hellsmouth.
Le roman, malgré son côté parfois verbeux et grandiloquent, offre un portrait convaincant des tensions raciales existant au Sud des Etats-Unis. J’en ai apprécié la structure et les thèmes évoqués mais j’avoue m’être bêtement ennuyée à certains passages. Heureusement, j’ai persévéré jusqu’à la toute fin, avec la satisfaction toute personnelle d’avoir livré un combat, à l’image de ses personnages torturés.
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Bref et incisif, ce récit s’inscrit dans le style adopté par Éric Vuillard pour faire entrer le lecteur dans des pans de l’Histoire le plus souvent ignorés ou inconnus. Comment l’État français a négocié sa sortie de guerre avec l’Indochine, voilà le propos que Vuillard a fouillé dans le détail à travers les discours et les positions de certains députés français, de l’avis des généraux sur le terrain et du point de vue des hommes d’affaires exploitant les ressources naturelles du territoire occupé. « D’un côté, les partisans d’un cessez-le-feu immédiat, de l’autre ceux d’un cessez-le-feu négocié. C’est l’affaire Dreyfus des nigauds, le Panama des crétins. » L’appui américain dans cette guerre (son financement par les États-Unis est évalué à 40 % en 1953) et les tractations en sous-main de la CIA prélude de ce qui suivra au Vietnam après coup.
Peu familière de la politique française, il m’a fallu extraire du dictionnaire ces hommes de pouvoir du passé pour m’en faire une idée concrète et m’imprégner du contexte social. Un exercice auquel je suis habituée et qui m’a permis de mieux apprécier ma lecture. J’aime beaucoup la manière Vuillard : une concision dans l’art de raconter qui élimine de facto l’ennui.
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Céleste et Marcel, un amour de Proust
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« Quand il arrive à pas d'heure, je suis sur le seuil pour le recevoir. Son sourire ensoleille tout. Mes jours sont des nuits. Je n'ai pas d'autre vie. »
Céleste Albaret débute son service auprès de Marcel Proust dans la jeune vingtaine. Son mari Odilon, chauffeur de Marcel, est parti au front. Mars 1918, les bombardements se font encore entendre près de Paris et le Prince des Mille et une Nuits écrit la nuit dans sa chambre, où Céleste veille auprès de lui, recueillant ses paroles sur de petits papiers. À l'occasion, les souvenirs affluent à la conscience et Céleste écoute Marcel parler de son enfance, de son frère Robert, de sa mère Jeanne, de son père le docteur Adrien et de ses premières amours enfantines.
J'ai beaucoup aimé cette plongée intime imaginée par Jocelyne Sauvard dans les dernières années de vie du grand écrivain. Même si, à ce jour, je n'ai pu parvenir à lire la « nébuleuse » qu'est La Recherche, je ne me lasse pas d'en explorer le pourtour. Tout ce qui touche à Marcel m'intrigue et m'envoûte. Je ne saurais l'expliquer. Alors voilà, encore un bel ouvrage qui contente mon obsession littéraire.
Je m'interroge encore, cependant, sur la figure de cette adolescente, née dans le siècle, qui rend visite à Marcel ponctuellement, et sur laquelle on ne saura rien…
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L’idée générale était bonne : raconter un épisode de la rébellion des Patriotes du point de vue d’un simple forgeron, entraîné dans la tourmente par la rapidité des événements. Encore plus intéressant lorsque le personnage principal est un aïeul de votre famille. Alexandre Haché détenait un bon filon pour amener le lecteur ailleurs que sur les pistes balisées des historiens qui s’attachent souvent aux pas des grandes figures. Alors, au lieu de Louis-Joseph Papineau, le chantre des Canadiens français révoltés, faisons place à Isaïe Foisy, promu capitaine dans l’armée des Patriotes, en décembre 1837, témoin de la sanglante bataille de Saint-Eustache, remportée par les forces britannique, beaucoup plus nombreuses.
Sauf que le texte est bourré de fautes d’orthographe, d’erreurs de conjugaison et souffre d’une syntaxe plus que déficiente. C’est malheureux et en ce sens, la maison d’édition a manqué à son devoir de relecture et de soutien envers l’auteur. Après une dizaine de pages, j’en avais plus qu’assez de me heurter à ces incongruités linguistiques, mais un reste de politesse m’a poussée à terminer le roman par respect pour Alexandre Haché qui s’est décarcassé en recherches archivistiques et autres afin de livrer cet ouvrage qui aurait mérité plus d’attention sur la forme.
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« Si je dois définir ce que c’est que le passage de Bélhazar dans une vie, alors je dirais ça :
Accepter de perdre.
Chérir sa peur.
Lever la tête.
Regarder les soleils. »
L’auteur, alors enseignant, fait la connaissance d’Antoine-Bélhazar Jaouen alors âgé de douze ans, un étudiant qui se démarque dans la cour d’école et un élève plutôt confrontant et atypique dans la salle de classe. Ne parvenant pas à trouver sa place dans le cursus scolaire habituel, Bélhazar, le bien nommé, disparaît des radars du système. « Dans les faits, Bélhazar, posait cette équation insoluble de faire entrer l’imaginaire d’un enfant dans les critères de l’Éducation nationale. C’est impossible. »
Un jour pourtant, l’auteur a de ses nouvelles, mais de celles que l’on ne veut jamais entendre. Bélhazar se serait suicidé devant chez lui lors d’une interpellation policière. C’était le 13 février 2013, il avait dix-huit ans. Dès lors, l’existence de cet enfant doué et sa fin tragique le hante et l’absorbe tout entier. Il en écrira le récit, non sans mal et sans heurts, bousculant ses proches et s’aliénant, par moments, la mère de Bélhazar, pressée de faire toute la lumière sur les circonstances de la mort de son fils.
Jérôme Chantreau se fond dans cette histoire vécue en la juxtaposant à la sienne. Un maelström de sentiments mêlés dans lequel je me suis trouvé entraînée et interpellée comme adulte, mère et grand-mère. « Mais parler de son fils défunt à une mère, c’est partager un verre de lave avec un dragon. » Et lorsque le père s’exprime, ça donne lieu aux pages les plus émouvantes du livre. Superbement écrit, cet ouvrage sensible m’évoque la démarche empruntée par Emmanuel Carrère dans son travail littéraire, mais là s’arrête la comparaison. On n’a pas à choisir, on lit les deux, tout simplement.
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« Vous m’avez monté un beau grand bateau, Vous m’avez fait de bien grandes vagues », chantait Gerry Boulet. C’est ce qui arrive au sergent Joaquin Moralès, enquêteur montréalais dépêché dans un petit village de Gaspésie afin d’investiguer sur la mort de Marie Garant, dont le corps a été ramené dans les filets de Victor Bujold, propriétaire du bateau Manic 5. Tous les habitants ont connu de près ou de loin la disparue et ne sont pas diserts à son sujet. Secrets, mensonges, évitements, palabres, Moralès a droit à la totale et face à ce mur du silence, tente péniblement de percer le mystère entourant l’existence tumultueuse de Marie Garant et sa mort suspecte.
Bon, j’attendais plus de ce roman qu’on m’avait beaucoup vanté. Il est vrai que la thématique évoquée a été passablement reprise dans la littérature romanesque. Mais ce qui m’a le plus agacée, c’est le langage parfois outrancier mis dans la bouche de certains des personnages, véritables clichés sur pattes, que l’on dirait plaqués dans le récit pour donner dans le pittoresque. Le récit évolue maladroitement entre l’analyse psychologique et le polar, surfant entre les genres littéraires sans vraiment plonger dans son sujet. Une lecture décevante à laquelle, pourtant, j’accorde trois étoiles, principalement dédiées à l’écriture en général, hormis des dialogues caricaturaux qui sonnent faux.
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« Vous ne voyez donc pas, Roman, que nous sommes de simples grains de poussière, prisonniers d'un cercle vicieux qui s'appelle la Russie, et que nous nous contentons d'attendre qu'une pelle nous ramasse avant de nous mettre à la poubelle? »
Roman Monsourov et Yulia Caplan, tels des Roméo et Juliette de l'ère post-soviétique, voient leur romance contrecarrée par les rivalités de leurs familles évoluant dans les sphères mafieuses de Moscou, un fromage que se disputent tous les peuples russes avides de profiter des bienfaits du nouveau capitalisme à l'oeuvre. Azerbaïdjanais, Tchétchènes, Juifs, Ossètes, tous veulent participer au banquet et sont prêts à s'entretuer sur la place publique pour y parvenir.
Robert Littell, un romancier spécialiste de l'univers russe, éblouit une fois de plus avec ce roman historique condensé sur les années ayant suivi le démantèlement de l'URSS. La narration vive et l'écriture impeccable en font une lecture jouissive et dynamique.
Je compte bien récidiver avec les autres ouvrages de cet auteur prolifique que j'affectionne depuis fort longtemps.
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Lincoln Highway
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Emmett Watson ayant purgé 18 mois de sa peine, sort du pénitencier de Salinas pour mineurs afin d'enterrer son père à Morgen au Nebraska. Tournant le dos à la terre familiale grevée de dettes, il souhaite filer vers le Texas avec son petit frère Billy afin de démarrer une nouvelle existence basée sur ses compétences de charpentier. Mais comptez sur Duchess et Woolly, ses ex-compagnons de détention, pour que ça ne se passe pas exactement comme prévu.
Chaque personnage du roman intervient dans le récit pour donner sa version des faits, ce qui finit par alourdir inutilement la narration, plombée par des répétitions et des redites. Un roman d'apprentissage lent à la détente et dont l'envol ne survient qu'à la moitié, une lecture un tantinet longuette, à laquelle il faut pourtant s'accrocher afin d'en savourer la finale totalement surprenante et inédite.
Entre-temps, j'ai emprunté un autre titre d'Amor Towles, Un gentleman à Moscou, dont j'espère un peu plus que ce Lincoln Highway.
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« Tous les volets mi-clos, dans la maison, il faisait assez frais. À peine si parfois on entendait le frémissement d’une mouche enivrée par un rai de lumière qui filtrait d’une fente. »
Pascal Dérivat, le narrateur, habite le mas familial Théotime, jouxté de terres fertiles et cultivées avec soin depuis de nombreuses générations. Se définissant comme un homme dont le cœur est aride et l’âme ombrageuse, il veille donc aux travaux quotidiens saisonniers (semailles et moisson, vigne et vendanges, verger et récolte, élevage ovin, ruches, etc.), loin de tout commerce humain autre que celui de ses métayers, la famille Alibert (père, mère, fils et fille). Seul, son voisin, le cousin Clodius, aussi sauvage que lui, arrive à le déstabiliser par ses petits gestes malveillants destinés à le décourager de cultiver son domaine. L’arrivée inopinée de sa cousine Geneviève qu’il a connue enfant, achève d’ébranler son confort et sa solitude, le temps d’un été fort chargé.
Je suis entrée dans ce roman doucement, bercée par l’écriture unique d’un auteur que je ne connaissais pas. Prix Renaudot 1945, Le mas Théotime, c’est surtout une atmosphère, celui d’un monde rural sorti du passé, déployé dans des pages où rien ne se passe, hormis les phénomènes naturels et leurs conséquences sur l’humeur et les actions des personnages.
En ce sens, j’ai préféré la dernière partie en forme de journal du narrateur, plus dynamique et parlante que le reste du récit, statique et répétitif. Cela m’est apparu, à la fin, une interminable prise de tête d’un homme que je ne suis pas parvenue à apprécier ni à comprendre.
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La trilogie des ombres T.1 : Sa majesté des ombres
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De voir mon chéri se poser en plein jour dans son fauteuil pour lire, ça m’a plutôt intriguée : qu’était-ce donc que ce thriller capable de faire advenir un événement si rarissime? Sa Majesté des ombres, premier tome d’une trilogie orchestrée par Ghislain Gilberti, a réussi cet exploit qu’il me fallait comprendre en m’y plongeant à mon tour, même si ce n’est pas mon genre de littérature.
Une histoire de trafic de stupéfiants géré par un réseau fantôme insaisissable, aux ramifications complexes et doté de surcroît d’un escadron de la mort d’une précision redoutable. Agissant en Alsace, Borderline confond tous les corps policiers par sa capacité à renaître de ses cendres malgré les assauts et les tentatives répétés ayant pour but son démantèlement. Cécile Sanchez, une commissaire de police criminologue et victimologue, est mandatée pour faire la lumière sur les nombreux crimes commis par l’organisation maléfique.
Le récit dévale à grande vitesse, porté par une écriture simple, d’une extrême efficacité. J’ai bien failli tout lâcher après les massacres du début. Une accalmie bienvenue s’est alors installée avec le déroulement de l’enquête et l’élaboration d’une intervention policière. La fin laisse entrevoir d’autres révélations étonnantes que mon mari a vite fait de découvrir avec le second tome Les Anges de Babylone. Je compte sur lui pour m’informer de la suite car, pour ma part, ça se termine ici.
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Mon mari avait son petit sourire en coin lorsqu’il m’a vue revenir de la bibliothèque avec Je passe à table de Lara Fabian. Ce n’est évidemment pas pour le style littéraire ni pour l’intérêt plus ou moins limité d’une vie déjà largement étalée dans la sphère publique que j’ai emprunté l’ouvrage, mais, guidée par la curiosité, je voulais savoir ce que pouvait bien manger la chanteuse au quotidien. Car oui, les plats côtoient les confidences dans ce récit autobiographique au ton léger, environné de soleil et de parfums. Cuisines italienne, asiatique, marocaine et belge renvoient aux différentes origines des familles paternelle et maternelle de Lara Fabian, qui a dû combattre, à une certaine époque, un sérieux trouble du désordre alimentaire. Sur ce point et sur bien d’autres éléments personnels, Lara préfère ne pas s’appesantir et c’est son choix. On reste donc dans une superficialité de bon aloi tout au long du récit.
Le livre s’apparente plutôt à une ode au bonheur, à la joie de vivre et au plaisir de partager les repas en famille et entre amis. Je l’ai lu par un après-midi ensoleillé, assise sur la terrasse, avec en bruit de fond, le joyeux pépiement des oiseaux et le murmure du vent dans les arbres. Petit plaisir coupable? Même pas!
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Barbara Kingsolver et son mari Steven L. Hopp, professeur de science naturelle, décident de quitter l'aridité de Tucson en Arizona et de migrer vers leur ferme située au contrefort des Appalaches en Virginie. Leurs deux filles, Camille et Lily, sont également partantes pour changer d'environnement, emballées par le projet familial d'atteindre à l'autonomie alimentaire.
« Nous voulions prendre un congé sabbatique alimentaire, nous salir les mains, apprendre à cultiver, cet art en voie de disparition. »
Durant une année intensive remplie de semis intérieurs, d'entretien des plantules, de plantation au potager, de binage, de sarclage, de récoltes et de mise en conserve, Barbara raconte le processus en long et en large dans cet ouvrage vivant et didactique à la fois. Entrecoupé de statistiques et de faits concrets narrés par Steven et de recettes de cuisine proposées par Camille, le récit défile les mois et les saisons desquels découlent les travaux quotidiens. À cette latitude, les agriculteurs peuvent bénéficier de 48 semaines de culture et dès le mois de mars, apparaissent les premières asperges. Une bénédiction, comparativement aux terres québécoises! J'ai donc fortement apprécié l'abondance et la variété des récoltes tirées du jardin de Barbara. Avec humour et un brin d'autodérision, l'autrice aborde les enjeux de consommation locale (à moins de 100 km de la maison), de la malbouffe américaine, de l'art de vivre italien, des anciennes races de volailles et de bovins, de cuisine saisonnière, de la conservation des graines indigènes et des légumes oubliés, de la protection des aliments en voie de disparition, de l'industrialisation de l'agriculture, des pesticides, des engrais chimiques, des traditions culinaires et de repas en famille.
Foisonnant de détails techniques et d'anecdotes pittoresques, le livre apporte une intense réflexion sur la façon de nous alimenter et de consommer en plus d'inciter au locavorisme et/ou au jardinage. Pour ma part, je cultive avec succès des fines herbes en pots, deux pommiers nous donnent leurs fruits une année sur deux et les quelques tentatives de potager déployées se sont inévitablement soldées par les razzias des écureuils, des oiseaux, des insectes et même d'un lapin en goguette. le jardinage est peut-être un art, mais c'est aussi beaucoup de travail et de surveillance.
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Marilynne Morneau, alias Maple, a les cheveux gaufrés, du front tout le tour de la tête et la langue bien pendue. Tout juste sortie de prison, elle veut se refaire. « J’étais prête pour ma résurrection sociale, ma revanche, un nouveau départ. Je suis superstitieuse, il paraît qu’être amoureuse, riche et en santé, ça porte bonheur. J’avais envie d’essayer. »
D’abord, retrouver ses copines de la rue, celles qui lui sont encore loyales, et joindre ses pas aux leurs dans la pratique du plus vieux métier du monde. La suite, il faut le découvrir dans ce polar déjanté ourdi par David Goudreault, à la plume toujours aussi acérée et caustique.
J’ai rigolé, surtout dans la première moitié du roman, alors que les métaphores drolatiques fusaient à toute allure sous mes yeux. Maple est une bête de scène comme celle imaginée par l’auteur dans sa trilogie. « Une chatte de ruelle dans une chienne de vie. » Mais sous la chape de l’humour cinglant de ses personnages, David Goudreault se pose en sociologue d’une faune bigarrée et interlope que l’on préfère ignorer et éviter au quotidien.
Une lecture animée et haute en couleur, vite lue mais sensiblement prégnante.
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Le suspect du meurtre d’une jeune femme, sa voisine, subit un interrogatoire serré mené par deux enquêteurs Gary Maffet et Alexander Widdowson. L’un des deux policiers le reconnaît comme ayant été son professeur au collège. Un laps de temps s’écoulera avant qu’Alexander révèle cette information à son collègue et que le prévenu, Michael Wolphram, se souvienne de lui. L’enquête qui devait se boucler facilement s’avérait dès lors plus complexe, remettant en cause la vision en tunnel observée par la police depuis le début de cette affaire.
Avec un titre pareil, Jetez-moi aux chiens laissait présager le pire. L’histoire ne se limite pas qu’au meurtre sordide survenu au temps présent mais se transpose rapidement dans les souvenirs d’Alexander, à l’époque de ses études secondaires dans un pensionnat dirigé par des hommes inaptes à la tâche. C’est ce tour psychologique donné au récit qui en fait toute sa force.
Les Cent derniers jours, son premier roman, m’avait impressionnée et ce second vient conforter sa position d’écrivain talentueux.
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