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Élaine B.
Intérêts littéraires : Biographies, Littérature, Voyages, Psychologie

Activités de Élaine B.

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Le meurtre du commandeur T.1 : Une idée apparaît

Par Haruki MURAKAMI
(3,5)
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Je ne sais comment qualifier cette première expérience de lecture avec Haruki Murakami... J'en suis sortie assez désorientée et pour le moins dubitative quant à l'enthousiasme professé par ma soeur au téléphone il y a quelques jours... Un portraitiste quitte sa femme, Yuzu, sur l'injonction de celle-ci : elle ne l'aime plus. Emportant quelques affaires, il part sur la route, sans destination précise. Un confrère d'études lui prête la maison désertée de son père, célèbre peintre nihonga. Il y séjourne, seul, recevant parfois quelques conquêtes féminines jusqu'à ce qu'une visite impromptue de son voisin, l'énigmatique Wataru Menshiki, change sa vision des choses... L'histoire en elle-même est intéressante, mais je n'en ai pas aimé la narration ni le personnage principal. J'en suis restée distanciée tout du long, m'exaspérant par moment sur les répétitions incessantes dans le récit. J'ai trouvé l'écriture automatique, sans âme, s'attachant à décrire dans les moindres petits détails la vie quotidienne, sans pour autant approfondir les personnes qui l'animent. Bref, je suis déçue et un peu sonnée de n'avoir pas apprécié... J'aurais peut-être dû entrer dans l'univers de cet écrivain hautement récompensé avec un autre de ses nombreux ouvrages... Chose certaine, je ne continuerai pas avec le Livre 2 du Meurtre du Commandeur.
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Hôtel Waldheim

Par François Vallejo
(3,0)
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J'avais hâte de plonger à nouveau dans un roman de François Vallejo, dont j'avais vivement apprécié deux de ses précédents, Le Voyage des grands hommes et Ouest. « Qui, en Suisse ou dans le monde, se préoccupe encore de la guerre froide et des petites migrations de l'Est vers l'Ouest? » C'est pourtant le cas d'une mystérieuse personne qui adresse trois cartes postales aux brefs textes énigmatiques à Jeff Valdera, le narrateur, quelques trentaine d'années plus tard, suite à un de ses séjours à l'Hôtel Waldheim de Davos à l'été 1976. Sa tante Judith et lui, alors adolescent, étaient des habitués de l'endroit; Valdera, répondant à l'injonction impérieuse de son interlocuteur, entreprend de faire ressurgir les souvenirs liés à ces vacances. Une inlassable traque à la vérité enfouie dans le temps débute alors entre Jeff et l'anonyme expéditeur. Le style narratif déroutant et parfois inutilement compliqué m'a, cette fois-ci, gênée dans ma lecture, mais j'ai retrouvé l'éloquence de François Vallejo et son originalité dans le récit. Pour cette raison, je garde toujours une place de choix dans ma PAL pour cet auteur.
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Délicieuses pourritures

Par Joyce Carol Oates
(4,0)
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Voilà une auteure qui sait se renouveler dans son travail d'écriture. Joyce Carol Oates raconte dans Délicieuses pourritures « la façon dont une obsession naît, s'enracine comme une mauvaise herbe virulente ». Au printemps 1975, Gillian Brauer, étudiante à l'Université de Catamount dans le Massachussets, s'amourache en silence de son professeur de littérature, Andre Harrow, marié à Dorcas, une sculptrice. Passionné des écrits de D.H. Lawrence, celui-ci forme, avec sa femme, un couple ouvert aux moeurs libres, d'une attractivité sans conteste pour ces étudiantes en résidence sur le campus. Pendant presque une année, Gillian et ses consoeurs, telles des phalènes, tourneront autour du duo prédateur, se disputant leurs faveurs. Oates tisse son récit finement, usant d'ellipses, laissant deviner au lecteur le poids du secret et les tourments psychologiques de la narratrice, Gillian, celle par qui tout passe et prend fin.
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Un beau début

Par Éric Laurrent
(3,0)
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Il faut savoir que Un bon début prélude à Une fille de rêve du même auteur, sinon la déception risque de prendre toute la place à la fermeture du roman. Nicole Sauxilange est abandonnée à sa naissance par sa mère adolescente. Fruit d’une union incestueuse, la petite Nicole est élevée par ses grands-parents, au sein d’une famille reconstituée, bancale, un environnement qui ne prédispose aucunement à l’édification. Sans repère sérieux, influencée par la musique pop et ses vedettes instantanées, Nicole se projette dans un avenir rêvé, nimbé d’une célébrité qu’elle aura atteinte en tant que chanteuse, actrice, écrivaine (« Elle avait déjà en tête le titre de l’ouvrage : Adieu joie. Cela valait bien Bonjour tristesse. Elle n’alla pas au-delà du premier paragraphe. »), diariste ou pourquoi pas, athlète. Mais sans talent évident, comment parvenir à la gloire? Éric Laurrent décrit très bien l’obsession d’une fille issue d’un milieu modeste qui table sur son apparence pour parvenir à ses fins. Malgré des phrases à rallonge et l’abus des doubles parenthèses, un style qui m’a rebutée au début, j’ai aimé cette histoire à la fois sordide et belle, portée par un langage châtié. C’est donc avec une grande curiosité que j’aborderai la suite, Une fille de rêve.
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Trilogie des ombres T.1 : Dans l'ombre

Par Arnaldur Indridason
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À un moment donné, un des personnages s'adresse ainsi aux deux enquêteurs : « Ne soyez donc pas si puérils! » Et c'est exactement ce que l'on ressent à la lecture de ce roman policier à la narration candide. L'intrigue paraissait prometteuse, se situant en Islande occupée par les forces alliées durant la Seconde guerre mondiale. Mais l'écriture sans finesse n'a pas permis d'approfondir la psychologie des protagonistes, grossièrement évoqués. Ajouté à cela, quantité de répétitions dans le récit et des policiers dévoilant toutes leurs suppositions sur l'enquête au fur et à mesure qu'ils interrogent sans fin leurs témoins. Bref, une histoire décevante sur toute la ligne. J'avais emprunté le tome 2 mais je vais m'abstenir de continuer la trilogie.
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Lake Success

Par Gary Shteyngart et Stéphane Roques
(4,0)
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« Il ignorait qui était sa femme et son fils. L'une le haïssait et l'autre semblait incapable de sentiment. » Barry Cohen, trader new-yorkais à la tête d'un fonds spéculatif de plusieurs millions de dollars, quitte femme et enfant après une violente dispute. Il faut dire que le feu couvait depuis quelque temps sur la famille, son fils autiste grugeant temps et énergie. Barry prend alors le large à bord d'un car Greyhound, faisant comme il dit « sa propre version d'un tour d'Europe », mais dans son propre pays, défilant les états, du New Jersey jusqu'au Texas. On est à l'été 2016; le périple de Barry prendra fin avec l'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Mais ce n'est pas la fin du roman et à ce titre, Gary Shteyngart a totalement réussi à boucler un road trip qui aurait pu s'annoncer d'une extrême banalité. Le récit oscille entre les pensées de Barry et celles de sa femme, Seema, deux visions différentes de l'existence, donnant ainsi au roman une dimension autant personnelle que politique. À lire pour mieux comprendre les états désunis d'Amérique.
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Quéquette blues

Par Baru et Daniel Ledran
(3,0)
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Un titre pareil, Quéquette blues, lâché de façon débonnaire par François Busnel à La Grande Librairie, n’a pu que me faire éclater de rire. J’ai donc emprunté la BD à la bibliothèque municipale, curieuse d’en savoir plus. Passé les premières cases, on entre rapidement dans le vif du sujet, soit la perte du pucelage d’Hervé, dix-huit ans à la fin de 1965, sur lequel ses potes exercent une pression sans relâche. Les fêtes du Nouvel An seront l’occasion, pour la bande de copains, d’écumer quantité de bars afin de satisfaire les pulsions sexuelles du puceau. L’action est campée dans la communauté de Villerupt et ses environs (Meurthe-et-Moselle). Le dessin est rugueux, sanglant et franchement un peu glauque avec ces images de hauts-fourneaux polluants et de sales gueules avinées. Quand au propos, il se situe bien confortablement au ras des pâquerettes (j’entends mon mari me dire, non, mais à quoi t’attendais-tu?) Mais il y a surprise et elle attend à la toute fin pour se dévoiler avec cet ajout de planches verdoyantes représentant Villerupt aujourd’hui. Cette curiosité première que j’avais, je l’ai donc assouvie avec ces dernières notes de l’auteur venant compléter le volet historique de son histoire. Internet a fait le reste, pour mon édification personnelle.
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Transparence

Par Marc Dugain
(5,0)
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Depuis longtemps, je n’hésite plus à plonger dans l’écriture de Marc Dugain, quel que soit le sujet abordé. Confiance et immersion totales. Le roman d’anticipation Transparence confirme encore une fois la puissance tranquille de cet écrivain. Un récit génial sur les dérives du capitalisme et de la révolution numérique, doublé d’une réflexion lucide sur les changements climatiques présents et à venir, présupposant une survie difficile pour tout vivant. 2068 : en Islande, (un refuge pour l’humanité comme dans le roman futuriste de David Mitchell, L’âme des horloges), Cassandre Lanmordottir, créatrice du programme Transparence visant à collecter des milliers de données sur les humains consentants, veut s’attaquer à tous ces maux qui rongent la Terre. À la faveur de manipulations boursières préméditées, Cassandre et ses douze apôtres parviennent à absorber la multinationale Google pour la fusionner dans Endless, une nouvelle entité capable d’assurer l’immortalité à l’être humain, considéré comme mésadapté à l’environnement qui lui a été assigné, faute de l’avoir préservé au profit de la surconsommation et de la croissance frénétique. Un véritable vertige m’a pris à la lecture de ce troublant ouvrage et j’en ai tourné les pages de façon hypnotique, rivée à l’écriture précise et belle de Marc Dugain. Jusqu’à la fin, étonnante, qui vient clore un roman grandiose qu’on ne peut résumer. Je vous invite à le découvrir à votre tour. Pour moi, il fait partie du cercle restreint des écrits inoubliables.
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L'Avalée des avalés

Par Réjean Ducharme
(4,46)
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Bérénice Einberg, rebelle, fantasque, délurée, idéaliste, jalouse, promène son regard acéré sur le monde qui l'entoure, particulièrement sur ses parents dont l'antagonisme criant ne s'étend pas seulement sur les croyances religieuses (le judaïsme pour papa et le catholicisme pour maman) mais aussi sur l'éducation de leurs enfants. Car Bérénice a aussi un frère qu'elle vénère, Christian, adoré par sa mère. Le père, quant à lui, s'occupe de Bérénice, un peu trop au goût de celle-ci. « Vacherie de vacherie! » Réjean Ducharme occupe décidément une place à part dans la littérature québécoise : sa prose originale jumelée à ses personnages jusqu'au-boutistes offrent au lecteur une expérience romanesque hors du commun. Ce roman précède L'hiver de force dans l'oeuvre de Ducharme et en constitue le précurseur autant dans le propos que dans la vivacité de la narration. J'ai, en revanche, préféré L'hiver de force, que j'ai trouvé plus abouti et parcouru d'un humour salvateur, absent de L'Avalée des avalés. Une lecture au récit échevelé, fou et cruel, empruntant à la mythologie grecque et à la Bible, sans concession pour les âmes sensibles.
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Femme lion (La)

Par Erik Fosnes Hanse
(3,0)
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Je viens de tourner la dernière page de ce drôle de roman racontant la naissance d'une petite fille, Eva, entièrement couverte d'une fourrure rappelant « un croisement entre celle d'un chat et des cheveux d'enfant » et qui, sitôt née, devient orpheline de mère. Son père, déjà âgé, accablé par la mort de sa femme, se répète « Une hermine. Je viens d'avoir une hermine comme enfant (...) ». Oui, un bien drôle de roman, je veux dire un peu bizarre, à mi-chemin du conte fantastique et de l'analyse psychologique, parsemé de faits scientifiques, de références bibliques et de citations latines. De l'enfance jusqu'à l'adolescence d'Eva, l'auteur promène le lecteur entre répulsion et curiosité, jusqu'à la fin qu'on a pressentie dès le début. Malgré l'originalité de cette histoire, je n'accorde que trois étoiles pour l'absence d'émotion des personnages ainsi que le ton distancié de la narration.
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Roman par Polanski

Par Roman Polanski
(3,0)
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« J'aime faire l'imbécile, caracoler, cabotiner sur la scène du monde. » Roman Polanski se dévoile un peu dans cette autobiographie mais demeure en bout de ligne aussi énigmatique que je me l’imaginais. De son enfance tragique traversée par la guerre et l’Holocauste dans une Pologne occupée par les Nazis et ensuite par les Soviétiques, Polanski se mue, à l’adolescence, en petit voyou (hooligan), prêt à toutes les combines pour fuir le service militaire et dévoré par sa passion de la scène (théâtre et cinéma). L’écriture de scénarios de films jamais réalisés, la recherche incessante de financement, les rencontres amicales, les conquêtes amoureuses, les voyages, Polanski débite les faits chronologiquement et sans artifices, un récit linéaire comme une sorte de check-list. L’horrible tragédie survenue à sa résidence de Cielo Drive à L.A. le 9 août 1969, tandis qu’il était à Londres, a plombé le reste de son existence. « Ce que je possédais de foi religieuse a été réduit en miettes par le meurtre de Sharon. Il a conforté ma foi en l’absurde. » Il revient aussi sur son inculpation pour le viol d’une jeune fille de quatorze ans en 1977, son incarcération dans une prison américaine dans l’attente d’un procès et d’une sentence et sa fuite vers l’Europe, un exil sans retour vers les États-Unis. L’épilogue nous montre un homme moins tourmenté, entouré de sa famille (il a eu deux enfants avec l’actrice Emmanuelle Seigner avec qui il est toujours marié), un peu plus serein : « (…) je ris encore beaucoup et j’aime la compagnie des gens qui savent rire, mais je sais au plus profond de mon cœur que l’esprit du rire m’a quitté. » Trois étoiles pour cet ouvrage d’une facture sans grande originalité et dont la traduction m’a semblé bâclée par moments.
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Americanah

Par Chimamanda Ngozi Adichie
(4,33)
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En ces temps de rectitude morale et politique, il est bon de tomber sur un roman comme celui-ci, où la délicate question du racisme est traitée en toute franchise et avec ouverture. Ifemelu, jeune nigériane igbo, fille unique d’un couple de la classe moyenne éduquée, émigre aux Etats-Unis pour entreprendre des études universitaires. Pendant une dizaine d’années, elle s’abreuvera à la culture américaine et tentera de comprendre les subtilités autour de la situation sociale actuelle des Afro-américains. Chimamanda Ngozi Adichie a construit un bien beau roman autour de ses deux personnages nigérians, Ifemelu et Obinze, son amoureux lycéen, tous deux désireux d’ « échapper à la léthargie pesante du manque de choix » dans une « économie de lèche-culs ». J’ai particulièrement apprécié le ton donné à cette histoire d’immigration, ni alarmiste ni dramatique, seulement posée dans le cours de la vie et analysée dans le calme de la pensée raisonnée. On entre doucement dans le récit pour ne plus vouloir le quitter jusqu’à la fin, simple et rassurante. Americanah, un voyage vers la compréhension de l’autre.
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Les infréquentables frères Goncourt

Par Pierre Ménard
(4,0)
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Antisémites, misanthropes, misogynes, réactionnaires, passéistes, Edmond et son petit frère Jules de Goncourt, les écrivains dont le nom est rattaché à un illustre concours littéraire, possédaient les pires défauts pour attirer l'attention de tout lecteur. Mon mari a abordé en premier cet ouvrage avec une intense curiosité et même s'il s'est un peu perdu dans les innombrables références livresques contenues dans cette biographie, il en a savouré chaque moment de lecture. Infréquentables, oui, mais aussi admirés en secret et en même temps honnis pour la publication de leur Journal, sorte de « tribunal de papier » où toutes les conversations, les bons mots comme les plus méchants de leurs proches connaissances étaient étalés sans pudeur et avec une certaine délectation. Les gémeaux, comme ils aimaient s'appeler, se sont sentis incompris dans leur démarche littéraire et leurs romans, précurseurs du mouvement naturaliste, n'ont jamais été reconnus à leur juste valeur par leurs contemporains. Pierre Ménard, en utilisant le même ton que ses sujets, a conçu une biographie haute en couleurs, vivante et vibrante, une longue plongée dans la société parisienne du XIXe siècle.
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Limonov

Par Emmanuel Carrère
(4,0)
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« Il faut construire sa stratégie de vie, disait-il, sur le présupposé de l'animosité d'autrui. » Avec un mantra pareil, il faut s'attendre à découvrir un ego surdimensionné chez cet écrivain russe, Édouard Veniaminovitch Savenko, dit Limonov, né en Ukraine sous l'ère stalinienne. Une jeunesse de petit voyou précède une période dandy et des prétentions à la poésie dont il souhaite qu'elles deviennent un tremplin vers la célébrité et surtout une échappatoire au travail en usine. Un exil à Paris, ensuite à New York City où ses débordements sexuels alliés à une existence quasi clocharde achèveront de forger sa personnalité d'écrivain enfin publié. Un retour dans l'empire russe éclaté, entrecoupé de passages survoltés en ex-Yougoslavie déchirée par la guerre civile, lui permettront de se coller au plus près de la politique active en Russie. Cette vie aventureuse et cet esprit fantasque ont fasciné Emmanuel Carrère et, même si l'homme n'est, somme toute, qu'un autre de ces narcissiques accros à la gloire, le style et la construction de cette biographie en font une lecture intéressante et instructive. Les pages sur l'effondrement de l'URSS sont, à ce titre, édifiantes.
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Le jour d'avant

Par Sorj Chalandon
(4,33)
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L'ado Michel Flavent se prenait pour Steve McQueen sur la mobylette de son grand frère Joseph, assis à l'arrière sur le porte-bagages; juste un tour pour ce dernier avant de descendre à la mine commencer sa journée de travail. Ce jour d'avant, avant le coup de grisou qui allait tuer 42 mineurs le 27 décembre 1974 au petit matin. Sorj Chalandon émeut encore avec ce drame historique survenu dans la région du Nord-Pas-de-Calais ; son personnage principal, Michel, endeuillé à vie mais revanchard, qu'on suit dans son désarroi, sa rage sourde, jusqu'à l'ultime acte vengeur. J'ai eu la gorge nouée tout au long du récit et avant de rédiger mon billet, je suis allée visionner des images sur Internet. J'ai alors compris tout le pouvoir évocateur de ce grand écrivain qui dit admirablement, sans qu'on ait vu, tout l'indicible autour de cette tragédie due à l'incurie de la société les Houillères. Un roman poignant, à la mémoire de ces mineurs et de leurs familles, qui rappelle aussi le Germinal d'Émile Zola.
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