ÉB
Élaine B.
Intérêts littéraires : Biographies, Littérature, Voyages, Psychologie

Activités de Élaine B.

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Chez Lesley : mes secrets pour tout réussir en cuisine

Par Lesley Chesterman
(3,66)
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Lesley Chesterman, que j’ai découverte en tant que chroniqueuse culinaire dans la défunte émission Médium Large à Ici Première, m’apparaissait une figure intéressante d’une cuisine pratiquée au quotidien. J’ai préféré emprunter son livre à la bibliothèque municipale car plus d’une fois, il m’est arrivé d’acheter ce type d’ouvrage pour ensuite le regretter, les recettes s’avérant compliquées et peu adaptables au jour le jour. Malheureusement, celui-ci n’échappe pas à ce travers, sauf quelques exceptions qui m’étaient déjà connues et que je réussis très bien. Lesley Chesterman adore la crème et le beurre, on peut la comprendre… Mais qu’elle complexifie ou réinvente inutilement des plats à cuisiner, tel le poulet rôti ou les brioches à la cannelle, entre autres, là, je décroche. À part ce penchant déplaisant, j’ai apprécié ses conseils et astuces culinaires, ainsi que les anecdotes personnelles rattachées à la réalisation de chaque plat. Le message à retenir : qui aime bien manger doit impérativement être à ses fourneaux et ce, dans un plaisir certain. Bon appétit!
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Le lambeau

Par Philippe Lançon
(4,5)
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« J’étais un blessé de guerre dans un pays en paix (…) » Philippe Lançon, journaliste à Libération et à Charlie Hebdo, se fait cette réflexion lorsqu’un ambulancier, voyant sa mâchoire salement amochée, invoque à la ronde qu’il y a ici blessure de guerre. C’est le 7 janvier 2015. Lançon est un des survivants de l’attaque terroriste perpétrée dans les locaux de Charlie Hebdo, « ce petit journal qui ne faisait de mal à personne », mais qui « avait, bienheureusement, fait du mal à un nombre incalculable d’imbéciles, de bigots, de bourgeois, de notables, de gens qui prenaient leurs ridicules au sérieux. » Le Lambeau, en référence aux nombreuses greffes de peau subies pour recouvrer un bas de visage détruit par les balles, mais aussi les bouts d’une existence passée qui ne sera plus jamais la même. Philippe Lançon n’a jamais perdu conscience et sitôt arrivé à l’hôpital, il a demandé à écrire : « (…) la folle habitude d’écrire reprend ses droits et s’impose au corps blessé, à la morphine, à toute dérive, à n’importe quoi. » Invoquant ses souvenirs heureux avec ses proches, il les accompagne des bienfaits de la musique de Bach, de la beauté des œuvres d’art et de la littérature, celle de Kafka et de Proust, et en particulier La Montagne magique de Thomas Mann. Le journaliste perçoit très rapidement qu’il devra se comporter tel un athlète à l’entraînement, se devant d’être à la hauteur des efforts fournis par le personnel soignant à son chevet et de l'attention des policiers qui assurent sa garde. Chaque page de cet ouvrage éminemment personnel évoque un combat de tous les instants et à tous les niveaux. Je ne peux qu’admirer l’attitude stoïque et réfléchie qui semble lui être venue spontanément à la suite de cet acte d’une suprême violence. J’espère et je souhaite qu’il se porte bien aujourd’hui. Son récit est important et fortifiant.
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Bartleby, le scribe

Par Herman Melville et Stéphane Poulin
(4,0)
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Un homme de loi possédant sa propre étude sur Wall Street se décide à raconter une étrange histoire à propos d’un de ses clercs. Bartleby, le dernier arrivé au sein de son équipe de trois scribes, parle et bouge peu. Renfermé, taciturne, solitaire, il est aussi réfractaire à toute demande ou ordre qu’on lui profère. Le narrateur, qui est aussi son employeur, se voit répondre inlassablement : j’aimerais mieux ne pas… Sans relâche, la même réponse laconique et lancinante se fait entendre, étonnant la première fois, mais devenant rapidement insoutenable pour le patron et ses employés. La compréhension et la bienveillance envers Bartleby atteignent inévitablement leurs limites jusqu’au délitement final n’offrant pas plus d’explication au lecteur qu’au narrateur, impuissants alors à déchiffrer un comportement aussi fantasque. J’ai eu la chance de tomber sur cette version superbement illustrée par Stéphane Poulin. Des dessins aux teintes bleutées, d’un réalisme saisissant, au trait précis, font revivre le milieu du XIXe siècle dans sa mode masculine, ses immeubles victoriens et son mobilier de bureau, venant ainsi magnifier le texte de Melville. À eux seuls, ils méritent le détour, donnant ainsi à cet ouvrage une place de choix dans toute bibliothèque personnelle.
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C'est le coeur qui lâche en dernier

Par Margaret Atwood
(2,62)
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Margaret Atwood s’est essayée à l’humour avec cette dystopie mais a raté son coup avec moi. Comment dire? Une farce grotesque, assaisonnée de blagues salaces de mauvais goût, aux dialogues insipides me rappelant ceux de L’Affaire Harry Québert, des personnages sans profondeur et un récit qui frôle l’inanité. Pourtant, le début était prometteur avec ce couple, Stan et Charmaine, obligés de vivre dans leur voiture à la suite de complications financières et professionnelles. Désireux d’améliorer leur sort, ils intègrent un concept novateur de ville autosuffisante (Consilience) basée sur l’alternance de courts séjours en prison (Positron) et la pratique d’un boulot dans la vie quotidienne, mais sans possibilité de communication avec le monde extérieur. Le slogan dit tout : Condamnés + Résilience = Consilience. Un séjour en prison aujourd’hui, c’est votre avenir garanti. Un thème qui aurait pu lever, d’autant plus que Margaret Atwood est aguerrie dans ce genre de littérature. Je n’y ai pas reconnu sa plume inspirée, à tel point que je me suis demandé si un autre avait écrit ce nanar à sa place. Déception + Grande attente = 1 étoile.
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Radium Girls

Par Cy et Pénélope Bagieu
(4,0)
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Basée sur l’ouvrage de Kate Moore, The Radium Girls : the dark story of America’s shining women, la bande dessinée offre un raccourci intéressant sur cette sombre histoire véridique. Nous sommes en 1918, les travaux de Marie Curie sur le radium semblent déboucher sur des inventions pratiques et étonnantes. Comme ces cadrans aux chiffres lumineux peints d’une substance phosphorescente par de jeunes filles issues du milieu ouvrier du New Jersey. Un travail en usine bien payé et somme toute d’exécution facile. Mais les effets pernicieux de l’enduit ne tardent pas à apparaître d’autant plus que les ouvrières s’amusent avec le produit radioactif, n’hésitant pas à s’en appliquer sur les ongles ou le visage pour un effet lumineux dans le noir. Cy a bien rendu l’amitié et la solidarité de ces femmes éprouvées par les malaises et la maladie consécutifs à l’absorption du radium et pour certaines d’entre elles, à connaître une mort prématurée. Une entrevue à la toute fin permet à l’auteure d’élaborer sur son travail de recherche et sur sa volonté d’en rendre compte de façon artistique. Un camaïeu de violet et de vert magnifie le dessin effectué aux crayons de couleur, ce qui m’a paru très original comme exécution. J’aurais apprécié un ouvrage plus approfondi, mais Cy nous renvoie judicieusement à celui de Kate Moore.
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La neuvième heure

Par Alice McDermott
(3,0)
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Le suicide d’un homme à bout dans un immeuble de Brooklyn ramène sur les lieux une religieuse de la communauté des Petites sœurs soignantes des pauvres et malades. En assistant la veuve enceinte, sœur Saint-Sauveur ignore que cette relation d’aide créera de solides liens avec ce bébé à naître. Entre leurs stricts devoirs religieux et les turpitudes quotidiennes que vivent les habitants des quartiers ouvriers, ces femmes dévouées à Dieu doivent composer avec une triste réalité, bouleversant du même coup leurs croyances. Sally, la fillette née de ce drame familial, oscillera elle-même entre une vie de dévotion aux plus démunis et une révolte intérieure puissante, difficile à contenir au sein des ordres religieux. Ce choix d’une narration distanciée m’a quelque peu déconcertée; les enfants de Sally, désignés par le pronom nous, racontent l’histoire longtemps après la mort de celle-ci, mais en aucun moment leurs noms ni leur parcours ne sont dévoilés, créant de la sorte un embrouillamini de filiations et de trames familiales difficiles à démêler, surtout si la lecture est espacée. Le récit en pâtit mais le propos intéresse, porté par une prose évocatrice et touchante. Ceci dit, je n’hésiterai pas à récidiver avec un autre roman de cette auteure, découverte avec La neuvième heure.
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Un homme aborde une femme

Par Fabienne Jacob
(3,0)
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« C’est à cause de nos robes, dit Mette. Non, c’est à cause de ce qui lie les hommes aux femmes. » Fabienne Jacob propose un regard féminin sur ces regards croisés entre sexes opposés dans les rues et places publiques, le temps de rencontres impromptues et aléatoires. La narratrice, en période « post-placage », fait un retour sur ses premiers émois de fillette, ses années d’étudiante et les flirts partagés entre copines, sa longue relation avec celui qui l’a laissée, tentant d’analyser ces liens ataviques qui unissent les hommes aux femmes, pour le meilleur et parfois pour le pire. De ces fameux abordages masculins quelquefois brutaux, vulgaires ou charmants, selon l’âge ou la silhouette, chaque femme peut en témoigner et Fabienne Jacob le fait joliment et de façon correcte dans ce court roman très bien écrit. Une opinion qui en vaut bien d’autres sur un sujet brûlant d’actualité.
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Nos oiseaux

Par Eric Dupont et Mathilde Cinq-Mars
(4,5)
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Éric Dupont fait un survol de quelques oiseaux peuplant les cieux du Québec, les nichant dans des catégories fort amusantes et étonnantes. Ainsi, les oiseaux magnifiques ou mignons, ceux dont le chant est le plus beau, ceux à la mine sévère ou épeurante, les maritimes et les barboteurs et ceux qui donnent l’eau à la bouche. Certains spécimens ont donc dû être laissés de côté dans cet ouvrage destiné aux enfants et dans lequel j’ai recueilli des réflexions et des renseignements fort intéressants. L’auteur démarre judicieusement avec deux oiseaux disparus de la planète : le dronte de Maurice (dodo) et la tourte voyageuse. Le ton est alors donné pour mieux apprécier les chroniques suivantes, parfois rigolotes (un entretien avec un urubu à tête rouge) ou émouvantes (un souvenir de grand-mère associé au colibri à gorge rubis). En tout, ce sont les caractéristiques d'une quarantaine de volatiles qui se déploient dans des pages superbement illustrées par Mathilde Cinq-Mars. Un brin moralisateur mais pas trop, ce livre est l’instrument idéal pour aborder l’ornithologie de façon ludique, en parcourant le chemin des souvenirs d’enfance de l’auteur, lui-même initié par son oncle et son père à l’observation des oiseaux. Coup de cœur assuré pour tous!
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Le dernier chalet

Par Yvon Rivard
(4,33)
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Sortant tout juste de la lecture du roman fort de T.C. Boyle (América), le ton introspectif de celui d’Yvon Rivard m’a désarçonnée. J’ai eu du mal à apprivoiser l’écriture et le propos de cet auteur que je ne connaissais pas, d’autant plus que Le dernier chalet est le dernier d’une série débutée par Les silences du corbeau, suivi par Le milieu du jour et Le siècle de Jeanne. Le malaise a perduré pendant quelques pages jusqu’à ce je cale mon rythme sur celui du narrateur, Alexandre, écrivain dans la soixantaine, préoccupé par le temps qui passe et ce que l’on en fait. Avec Marguerite, sa compagne, il investit un grand nombre de chalets tous les étés jusqu’à ce qu’il en achète un, vraisemblablement le dernier. L’homme s’interroge sur tout : ses choix de vie, ses échecs matrimoniaux, sa paternité, son travail d’écriture, son union actuelle avec une femme plus jeune et dans une plus large mesure, la place et le rôle du citoyen dans le sort de la planète. Grandes questions existentielles que brasse ce récit intimiste et possiblement autobiographique. Je salue donc l’effort de l’auteur qui se donne beaucoup de mal pour nous livrer sa pensée, mais ne crois pas continuer avec les trois premiers tomes.
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Ma vie dans les Appalaches

Par Thomas Rain Crowe
(3,0)
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À la fin des années 1970, Thomas Rain Crow quitte la Californie pour retourner dans la région qui l’a vu naître, soit à la frontière des deux Carolines. Un bout de terrain sur une ferme, une cabane dotée d’un poêle à bois, cabinets à l’extérieur et un projet de potager pour l’autosuffisance alimentaire. Le bassin de la Green River pourvoiera pour le reste : bois, pêche, chasse et randonnées pédestres. À l’instar de Henry David Thoreau, à qui il se réfère souvent dans son récit, Thomas dans sa trentaine, souhaite éprouver la solitude propice à l’écriture et à la réflexion sur l’« american way of life », société de consumérisme et d’individualisme menant tout droit à la catastrophe environnementale. L’ouvrage embrasse pas mal de sujets (ornithologie, jardinage, apiculture, climatologie, sociologie, observation de la faune, etc.), en plus de contenir nombre des poèmes de l’auteur, offrandes à la nature. Cette interconnexion avec le monde animal et végétal, il la retient de ses contacts avec les quelques descendants Cherookes qui sont restés dans ces montagnes ou qui y sont revenus après la déplacement forcé de leur peuple par le gouvernement américain entre 1831 et 1838, exode que les Amérindiens ont nommé la « piste des larmes ». Une aura de tristesse et de nostalgie plane sur les dernières pages cependant, venant ainsi contaminer un peu tout le reste du récit, commencé avec espoir et enthousiasme. Dans un style s’apparentant au journal, l’ouvrage se lit aisément, sans grandes envolées littéraires ni propos philosophiques. Pour ça, il vaut mieux lire Jean Désy (Du fond de ma cabane) ou Sylvain Tesson (Dans les forêts de Sibérie).
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Théorie de la vilaine petite fille

Par Hubert Haddad
(3,5)
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Les sœurs Fox… près de Rochester, New York… milieu du XVIIIe siècle… entretiens avec les morts… Passées les premières pages, tout m’est soudain revenu… Dans le noir, un roman de Claire Mulligan lu en 2016 et portant exactement sur le même sujet que celui de Hubert Haddad. Et tous deux publiés en 2014. Étrange coïncidence… J’avais adoré le premier et Haddad m’a aussi comblée avec Théorie de la vilaine petite fille, porté par une plume inspirée et poétique. Kate, onze ans et sa sœur Margaret, quinze ans, s’entretiennent avec le fantôme d’un colporteur mort dans leur maison de ferme de Hydesville il y a fort longtemps. Rapidement, la communauté en est informée et une chasse aux sorcières s’ensuit. En fuite vers Rochester sous la houlette de leur aînée Leah qui y vit déjà, on s’empresse de créer le buzz autour des deux sœurs spirites en exhibant leurs talents dans les salles de théâtre. Occultisme, nécromancie, guéridons en folie, écriture automatique, ectoplasmes, transes médiumniques, somnambulisme, dialogues avec les chers disparus, c’est la grande mode de cette moitié de siècle. L’histoire tumultueuse des États-Unis se mêle à celle des sœurs Fox dans un tournoiement littéraire magistralement mené par l’auteur, apprécié précédemment avec Un monstre et un chaos. « Pour être hanté – nul besoin de Chambre Nul besoin de Maison Le Cerveau – a des couloirs pires Qu’un Lieu matériel » (Emily Dickinson)
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François-Xavier Garneau, poète, historien et patriote

Par Patrice Groulx
(3,0)
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François-Xavier Garneau a donné son nom au collège que j’ai fréquenté et a été greffier de la Ville de Québec pour laquelle j’ai travaillé. J’avais donc envie depuis un moment d’en apprendre un peu plus sur cet homme né en 1809 dans le faubourg Saint-Jean au sein d’une modeste famille dont le père était simple journalier. Désireux de s’instruire, il bénéficie des œuvres de Joseph-François Perrault, fondateur d’écoles destinées aux plus démunis. Chapeauté par un protonotaire prospère de la cité, Garneau apprend le métier en tant que clerc et parvient ainsi à occuper une fonction plus qu’honorable au sein de la communauté. Voyageur avant l’ère du tourisme de masse, poète à ses heures, bilingue et lettré, F.-X. (ainsi qu’il signait ses missives), prend peu à peu conscience de l’avenir précaire du Bas-Canada alors qu’adviennent les bouleversements politiques de 1837-1838. Traducteur pour la chambre des députés, ayant secondé auparavant à Londres la délégation du Parti canadien auprès du Parlement britannique, il lui vient l’idée d’écrire une Histoire du Canada complète et impartiale, afin de contrer les faussetés historiques qui circulent dans la population, souvent relayées par des ouvrages religieux biaisés et ainsi redonner quelque fierté aux descendants de la Nouvelle-France. Plusieurs tomes de cette Histoire du Canada verront le jour au fil des années et marqueront un tournant dans la littérature canadienne-française. Patrice Groulx a réalisé une biographie conventionnelle dans sa forme et fort intéressante à plusieurs égards, notamment dans les discussions et rencontres entre les différents hommes politiques et leurs propos parfois rudes échangés à travers les différents journaux de l’époque. Une époque parfaitement bien évoquée et que j’ai aimé revivre sous les pas de François-Xavier Garneau.
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Virginia

Par Emmanuelle Favier
(3,33)
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« (…) mais allez savoir ce qui anime un esprit et un cœur victoriens soumis à l’épreuve argentique. » Emmanuelle Favier s’y est collée dans cette biographie romancée de Virginia Woolf, dont elle a scruté la jeune vie, de sa naissance en 1882 au sein d’une famille reconstituée jusqu’en 1904, où à vingt-deux ans, Virginia prend la décision de se consacrer à l’écriture. Empruntant un ton parfois badin parfois solennel, l’auteure, « du bout de sa lorgnette » d’au-delà du temps, nous entraîne au cœur des remous familiaux dans lesquels baigne Virginia, l’avant-dernière d’une fratrie de quatre enfants (Vanessa, Thoby et Adrian) nés des mêmes parents, ceux-ci ayant apporté avec eux dans le mariage d’autres rejetons nés de précédentes unions. Comme le veut l’époque victorienne, les apparences doivent être sauvegardées au prix de silences, de secrets et de règles strictes. L’été se passe au bord de la mer dans les Cornouailles, le reste de l’année dédié aux réceptions et aux visites dans la maison londonienne. Virginia s’ennuie mais, dans le même temps, son regard s’acère sur autrui. Son imagination débordante s’amuse à inventer des histoires qu’elle s’empresse de coucher sur le papier pour s’amuser, immense exutoire à une vie sans but. C’est ce long parcours parsemé de doutes, d’envies, de jalousie, de deuils et de passages à vide que nous livre avec émotion Emmanuelle Favier. « Nous en sommes au point d’imaginer, qui est la plus sûre façon de savoir. » Au diable, photographies et correspondances, il faut savoir lire entre les lignes. J’ai adoré cet ouvrage tout en finesse et en subtilité qui m’a permis d’entrevoir la jeune Virginia Stephen au seuil d’une autre existence, m’exhortant ainsi à lire ses romans, une lacune que je me dois de combler maintenant au plus vite.
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La Société du feu de l'enfer

Par Rawi Hage
(3,5)
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« Pauvres idiots que nous sommes, se disait-il; toutes les histoires qu’on se raconte. » Pavlov a repris le commerce des morts tenu par son père, à Beyrouth en pleine guerre civile. Sous les bombardements, il ramasse les cadavres afin de les rendre à leur famille et ainsi leur procurer de dignes funérailles. Sauf que Pavlov préfère le feu aux enterrements, contrairement aux chrétiens et aux musulmans, ses principaux clients. Seule exception, une confrérie de personnes vivant à l’encontre des règles sociétales libanaises (épicuriens, athées, sybarites, femmes ou hommes licencieux de tous genres), réunies dans la Société du feu de l’enfer, dont faisait partie également le père de Pavlov. Dans une maison éloignée de la ville, au bout d’une route montagneuse, Pavlov, et son père avant lui, brûle les corps de ceux qui en ont fait le souhait, en secret. Rawi Hage bouscule toutes les croyances religieuses dans ce roman aux allures de conte ancien. Dans un contexte de profonde injustice et de cruauté causées par une guerre civile aux origines religieuses, les personnages du roman peinent à vivre tout simplement, cernés par les morts et les bombes. Une histoire sombre illuminée par le feu de la crémation et les tirs des fusils, mais que je suis parvenue à apprécier pour sa prose et les questions qu’elle soulève.
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Ce que je ne veux pas savoir

Par Deborah Levy
(3,83)
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« Que fait-on du savoir qui nous empêche de vivre? Que fait-on de ce qu’on ne veut pas savoir? » Une enfance passée à Johannesburg sous un sévère régime de ségrégation raciale, l’emprisonnement de son père pour ses convictions anti-apartheid, un exil familial en Grande-Bretagne et le divorce de ses parents ont façonné la femme de lettres qu’elle est devenue. Deborah Levy se raconte, dans ce court ouvrage primé Femina Étranger 2020, en passant obligatoirement par cette partie de sa vie qui l’a enfermée dans un mutisme et un effacement auxquels l’écriture a mis fin. Le récit débute à son troisième séjour dans l’île de Majorque, alors qu’une rencontre fortuite avec un épicier chinois philosophe la convie à un retour sur son passé, l’amenant ainsi à se définir en tant qu’écrivaine. J’ai trouvé le propos souvent décousu mais toutefois fort intéressant. Serait-ce en lisant ses romans qu’on pourrait vraiment percevoir qui est Deborah Levy? Je vais continuer cependant ma découverte de cette auteure avec Le coût de la vie, me réservant ensuite la lecture de son oeuvre romanesque.