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Élaine B.
Intérêts littéraires : Biographies, Littérature, Voyages, Psychologie

Activités de Élaine B.

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Né d'aucune femme

Par Franck Bouysse
(4,0)
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On dirait une version non expurgée d’un conte des frères Grimm mais c’est bien de la plume d’un écrivain contemporain qu’est issue cette histoire d’une tristesse sans nom. Franck Bouysse a peut-être lui aussi puisé aux récits folkloriques anciens ou bien à l’oralité de récits transmis de génération en génération. Quoi qu’il en soit, ce roman est une réussite complète tant dans le ton, la construction et la langue. C’est beau à lire, c’est choquant à entendre et c’est captivant malgré la laideur et la méchanceté qui habitent certaines pages. Rien ne peut rendre justice au roman, même un résumé dithyrambique de François Busnel à La Grande Librairie, sauf à en tourner la première page sans coup férir et se laisser porter par le verbe enchanté et terrifiant de Franck Bouysse.
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Ce genre de petites choses

Par Claire Keegan
(4,0)
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William (Bill) Furlong, père de cinq filles et honnête travailleur, est la figure centrale de ce court roman qui se déroule en 1985 dans une petite ville d’Irlande. On le suit d’octobre jusqu’à la veille de Noël au dépôt de charbon et de bois dont il est propriétaire, sur ses routes de livraison, dans son foyer auprès de sa famille, discutant parfois avec sa femme Eileen sur le sens de la vie, n’obtenant de celle-ci que des certitudes confortées par l’habitude. Le jour où il se rend au couvent Magdalen pour y déposer un stock de charbon commandé par les religieuses, il y découvre par hasard une pratique révoltante dont il soupçonnait vaguement l’existence. Claire Keegan réussit en peu de mots à restituer le déchirement de cet homme déambulant dans une communauté pourtant tissée serrée mais qui a choisi de fermer les yeux sur des agissements condamnables proférés depuis longtemps par des religieux dans des établissements fermés aux regards extérieurs. Histoire vraie malheureusement que l’auteure a transposée sobrement dans une fiction brève et émouvante.
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De sang et d'encre

Par Rachel Kadish
(5,0)
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Helen Watt, spécialiste en études juives, est appelée à analyser d’un point de vue historique une série de documents anciens découverts dans un réduit sous un escalier d’une maison londonienne plusieurs fois centenaire. Assistée d’un doctorant juif américain, Aaron Levy, qu’on lui a recommandé et avec qui elle ne s’entend guère, Helen comprend sur-le-champ l’importance de cette découverte pour sa carrière dont elle devine la fin prochaine. À travers le décryptage des manuscrits conduit par les deux universitaires, on suit en parallèle l’histoire du rabbin Mohse HaCohn Mendes, juif séfarade parti d’Amsterdam en 1657 pour gagner Londres en vue d’y éduquer la communauté juive, ainsi que d’Ester Velasquez, une orpheline qu’il a accueillie chez lui avec son frère Isaac. Le vieil homme est aveugle depuis des tortures subies sous l’Inquisition espagnole, l’obligeant ainsi à avoir recours aux services d’un scribe, ce que feront Isaac et bientôt sa sœur, défiant les lois judaïques interdisant aux femmes toute activité intellectuelle. « (…) niant son sexe de sa plume et de son encre (…) », Ester ira encore plus loin que la simple transcription des phrases et des idées du rabbin, se heurtant alors à la moralité rigide de sa religion et de son époque. Rachel Kadish a accompli un travail de recherche impeccable dans ce roman conjuguant histoire et philosophie, sur fond d’épidémie de peste, de Shoah et de kibboutz en Israël. Le style littéraire adapté au XVIIe siècle est aussi parfaitement réussi, même dans la traduction, ce qui ne m’a pas empêché d’éprouver certaines difficultés de compréhension à la lecture. « Même en latin, elle n’a aucune patience pour les phrases qui s’étirent comme un long cou prêt à se démancher et qui nécessitent un examen approfondi pour savoir où se niche l’écoeurante ambition, et où l’insulte cachée. » L’effort en valait la peine et c’est avec regret, quoique mêlé de soulagement, il faut bien le dire, que je quitte Ester et sa soif de connaissance. Un féminisme avant l’heure dans un siècle teinté d’obscurantisme, une fenêtre ouverte dans un très lointain passé, un hommage senti à la grande Histoire.
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Les derniers romantiques

Par Tara Conklin
(3,0)
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Une histoire familiale étalée sur plus de cent ans avec comme toile de fond, l’urgence climatique et l’amour sous toutes ses formes : filial, sororal, maternel, charnel et marital. Thèmes chargés et ambitieux dont s’acquitte fort bien Tara Conklin dans ce roman psychologique que j’ai dévoré rapidement, charmée par sa construction narrative. Même si du point de vue littéraire, ce n’est pas une grande œuvre, j’ai apprécié le récit, toujours autant touchée par ces fratries qui se débattent avec une enfance pas toujours facile et savent s’en sortir par la force de l’union et des souvenirs. Les derniers romantiques, titre fallacieux pour un roman au propos parfois cynique, mais dont la véritable signification ne se révèlera qu’à ceux et celles qui le liront.
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Dans l'ombre du brasier

Par Herve Le Corre
(3,0)
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Fin mai 1871 à Paris: la Commune vit ses derniers instants. Le gouvernement français retranché à Versailles s’apprête à mettre fin par les armes au rêve d’une société égalitaire pour tous qu’ont eue, l’espace de quelques semaines, des milliers d’hommes et de femmes. Dans ce roman historique, véritable fresque de cette moitié du XIXe siècle, loin des chantres célèbres de la Commune, on s’attache aux pas de citoyens issus du prolétariat. Nicolas Bellec, promu sergent de la Garde nationale au début du récit, et Caroline sa compagne, dédiée aux soins des blessés et des agonisants; Antoine Rocques, délégué à la sûreté de la Commune, relieur de métier, marié à Rose et père de deux enfants. Et aux côtés de ces communards honnêtes, une gueule cassée, Henri Pujols, aux desseins funestes, assisté de Clovis, cocher hirsute au passé trouble, tous deux se faufilant dans les rues de la ville assiégée, profitant du désordre social pour perpétrer leurs forfaits sans impunité. Hervé Lecorre brosse un tableau fort impressionnant de ces journées sanglantes. Nous sommes au cœur du brasier, sur les barricades, avec ces hommes qui tirent du canon, du fusil, du chassepot, ravitaillés par des cantinières ambulantes, emportés par l’espoir d’une société meilleure, prêts à défendre jusqu’au dernier pavé soulevé. Un seul bémol : l’intrigue policière que l’on suit en même temps que les événements historiques aurait pu être développée davantage au profit de certaines descriptions répétitives de l’insurrection. Mais quoi qu’il en soit, Au cœur du brasier s’avère une plongée étourdissante dans une guerre civile sans merci.
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Impact

Par Olivier Norek
(4,0)
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Impact, un roman pamphlétaire brûlant d’actualité, dans lequel j’ai retrouvé la puissance d’écriture d’Olivier Norek, qui m’avait semblé absente de son avant-dernier roman, Surface. « Ne pas considérer l’écologie comme la priorité majeure de ce temps relève du crime contre l’avenir. Ne pas opérer une révolution dans notre manière d’être relève du crime contre la vie. » Ce plaidoyer radical, Virgil Solal, ex-policier et personnage central du roman, le prend à bras-le-corps et balaie tous les bla-bla-bla des hommes politiques et les promesses vaines des grandes entreprises polluantes de la planète, n’hésitant pas à commettre des actes hors-la-loi. Une radicalisation extrême qui, grâce aux réseaux sociaux et à son propos fédérateur, va tout de même lui rallier une bonne partie de la population mondiale. Éco-terrorisme, éco-anxiété, réfugiés climatiques, Norek brasse avec maestria ces concepts issus du réchauffement planétaire, intercalant à son intrigue romanesque, nombre de données, statistiques et faits divers, réunis dans de courts chapitres percutants, livrés dans une sorte de rage impuissante. C’est un brûlot, ce roman. Il faut en apprécier la teneur et l’argumentaire et le prendre pour ce qu’il est : un acte de rébellion littéraire face au désastre annoncé.
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Le mystère de la Main rouge

Par Henri Loevenbruck
(3,0)
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Le mystère de la main rouge (manarossa) assume son côté aventurier plutôt que son parti pris historique, contrairement à son prédécesseur, Le Loup des Cordeliers. Fin juillet 1789 à Paris : Gabriel Joly, notre apprenti journaliste-enquêteur, continue de faire équipe avec Guyot, le commissaire de police sur le point d’être remercié de ses services à la suite des bouleversements de la Révolution. Un pirate retraité, une escrimeuse vengeresse, un écrivain et son ami mathématicien entourent Joly pour résoudre une énigme retrouvée derrière une illustration représentant le sacrifice de Mithra. Après maintes poursuites sur terre et sur mer, avec moult passes d’épée, le dénouement de l’affaire se transportera sur l’île de Beauté. Cette nuit, je n’avais de cesse de terminer ma lecture pour en connaître l’ultime issue, entraînée par la faconde de l’auteur. Mais la fin fracassante que j’attendais n’a pas eu lieu, seulement ces mots : « à suivre ». Mais pour moi, l’aventure se termine ici…
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Le loup des Cordeliers

Par Henri Loevenbruck
(3,0)
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D’emblée, j’ai beaucoup mieux apprécié les romans Nous rêvions juste de liberté et L’Apothicaire de Henri Loevenbruck. Celui-ci, Le loup des cordeliers, m’a agacée, non pas par son volet historique fort mien mené, mais par ses apartés style cape et épée. C’est un genre littéraire qui ne me rejoint pas. Sinon, je trouve que cet ouvrage fait œuvre utile pour appréhender les événements ayant présidé à la prise de la Bastille le jour du 14 juillet 1789. À travers les yeux du jeune Gabriel Joly, venu à Paris pour devenir journaliste, Loevenbruck nous fait découvrir les figures marquantes des débuts de la Révolution française, députés du tiers-état, aristocrates de la noblesse, ecclésiastiques du clergé qui formeront une embryonnaire assemblée nationale face aux réticences et à l’inertie du roi Louis XVI et de sa cour. Les débordements du peuple sont aussi montrés de façon convaincante de même que les enjeux politiques et les grenouillages entourant l’effort de démocratisation de la société d’alors. Les nombreux dialogues qui parcourent le roman rendent la lecture vivante et fluide, dans des chapitres courts et efficaces. Entre-temps, j’ai commencé le second tome, Le mystère de la main rouge, lequel se révèle, dans ses débuts, assez semblable au premier. Mais comme j’aime cet auteur et qu’il peut me causer certaines surprises, je continue donc mon voyage avec ces révolutionnaires d’un autre siècle.
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Alexis ou La vie aventureuse du comte de Tocqueville

Par Christine Kerdellant
(4,0)
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Un homme et son temps : voilà bien comment je pourrais résumer en peu de mots cette biographie de Christine Kerdellant sur Alexis de Tocqueville (1805-1859), rencontré précédemment dans des écrits regroupés sous le titre Regards sur le Bas-Canada. Mais au-delà de ce voyage en Amérique du Nord effectué en 1831, l’homme fut aussi écrivain et homme politique, député de Valognes dans le département de la Manche dès 1839, acteur de la révolution de 1848 et spectateur impuissant du coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851. Ses réflexions sensées sur la marche du monde et sur les inégalités sociales, qu’elles soient américaines (esclavage, ségrégation raciale, traitement des populations autochtones), britanniques (montée de l’industrialisation) ou françaises (lutte des classes), l’ont propulsé vers l’action citoyenne et l’écriture. Souhaitant avant tout informer pour transformer les bases politiques françaises, Alexis de Tocqueville a vu venir tous les problèmes sociétaux avant l’heure. Une biographie romancée construite essentiellement sur l’abondante correspondance du sujet, comme en font foi les chapitres qu’on peut suivre par mois et par années. Ce qui rend d’autant plus facile la lecture et jette la lumière sur une vie personnelle fort intéressante. J’aime beaucoup ce genre littéraire, plus accessible qu’une biographie austère et rigoureuse, comme celle que je suis en train de lire sur Oscar Wilde…
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La désidérata

Par Marie Hélène Poitras
(3,66)
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« Celui qui nous observe d’en haut et nous tient en joue jusqu’au dernier moment sans jamais relâcher sa surveillance. » Les personnages de La Désidérata, dernier roman de Marie-Hélène Poitras, évoluent sous le poids de regards tapis dans l’ombre. Au domaine de la Malmaison, le père Berthoumieux et son fils Jeanty chérissent le souvenir de Pampelune, épouse et mère bien-aimée, morte il y a fort longtemps dans des circonstances obscures. Appréciés et respectés des villageois de Noirax, les deux hommes récemment réunis, s’évertuent à redonner vie et prospérité à leur domaine ainsi qu’à leur communauté. Mais Victoire la bougresse, servante de la famille, pressent que ce bonheur tranquille tire à sa fin avec l’arrivée prochaine d’une femme aux desseins mystérieux et inquiétants. Il plane sur le récit une aura fantastique rappelant les contes anciens que les comptines enfantines et les chansons aux origines médiévales complètent à merveille. Marie-Hélène Poitras déploie sa plume agile et imaginative au service d’une histoire qui m’a beaucoup plu dès les premières phrases. Cependant, les personnages une fois installés dans un décor champêtre des plus invitants, l’intrigue s’est dispersée dans plusieurs directions, n’offrant plus de fil conducteur, pourtant présent dans la première moitié du livre. À ce titre, légère déception mais qui n’altère en rien le plaisir ressenti à la lecture. Je remercie Masse Critique de Babelio pour m’avoir donné l’opportunité de renouer avec l’écriture sublime de cette autrice, découverte avec le roman Griffintown.
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Capitaine Aime-ton-Mou contre les ténèbres du suif

Par Guylaine Guay et Boum
(2,0)
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Guylaine Guay manie habituellement de façon redoutable l’humour et l’autodérision dans ses écrits. Je suis fan de ses chroniques qui paraissent régulièrement dans les magazines féminins et lors de ses passages à la télé, elle m’épate par son discours bienveillant et ses réparties savoureuses. Son personnage de super héroïne, Capitaine aime-ton-mou, se voue à tirer du pétrin les dodu(es) de ce monde aux prises avec les préjugés tenaces véhiculés dans toutes les sphères de la société. Aidée de ses atouts physiques et de sa psychologie à cinq cennes, Capitaine gagne toutes ses batailles de sauvetage, racontées dans différentes saynètes que j’ai trouvé inégales, autant dans la narration que dans la scénarisation. Ce sont plutôt les dessins de Boum (Samantha Leriche-Gionet) qui sauvent la mise de cette BD dédiée principalement à un public jeunesse. Je n’ai pas retrouvé la verve piquante de Guylaine Guay dans ce ramassis de bons sentiments, étalés un peu trop épais sur la tartine de la tolérance. Quelques bons jeux de mots ici et là mais rien pour transcender le propos. Une démarche noble et nécessaire mais dont le message est dilué dans une parodie par toujours de bon aloi.
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J'ai montré toutes mes pattes blanches je n'en ai plus

Par Sylvie Laliberté
(4,33)
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C'est d'abord son récit autobiographique Quand j'étais italienne qui m'attirait, mais grâce à Masse Critique de Babelio, j'ai eu la chance de lire son tout dernier au titre révélateur : J'ai montré toutes mes pattes blanches et je n'en ai plus. Sylvie Laliberté parle à son frère retrouvé mort dans son appartement : suicide ou mort subite, on ne le saura pas. Cette disparition fait remonter à la surface un passé qu'elle a toujours tenu secret. Un père qui n'allait pas bien. Un bel euphémisme pour dire les dysfonctionnements d'une schizophrénie mal soignée, accompagnée de brefs séjours en hôpital psychiatrique, suivis des tâtonnements médicaux nécessaires afin d'« ajuster » son père. Donc, une enfance détonante pour son frère et elle, hors de la normalité ou de ce qu'ils en voyaient à l'école et dans leur quotidien. « Tous les quatre on aura été les joyeux naufragés sur l'île désertée de la maladie mentale. » On peut imaginer que ses confidences sont versées au jour le jour sur le papier; parfois elles ne remplissent pas la page et c'est encore plus poignant. de courtes phrases-choc laissent affleurer toute la peine et le désarroi de l'auteure face à l'absence inéluctable de son frère « C'est difficile de vivre quand on est pas certain d'exister. (…) Maintenant c'est fini; t'as fini d'essayer d'essayer. » Même si le propos est infiniment triste, le récit de Sylvie Laliberté dégage une certaine tendresse pour sa famille disloquée. Dans sa tentative de compréhension de la dynamique familiale, se révèle une puissante force d'adaptation de chacun à vivre dans le chaos. Il le fallait. Pour donner le change, éviter de trop y penser. Mais le passé finit toujours par nous rattraper. Une lecture qui brasse pas mal d'émotions. Inévitablement, on ne peut que penser à tous ses enfants mal aimés, mal orientés ou qui sont tombés sur des parents inaptes. « Les enfants sont des constructions. Il faut les bâtir. »
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Grand-mères (Les)

Par Doris Lessing
(3,5)
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Avoir su que ce roman de Doris Lessing avait inspiré la réalisatrice Anne Fontaine, je ne l’aurais pas lu. C’est bien là le problème car j’ai vu le film Adore. J’avais plus ou moins aimé. Mais de toute manière, je ne lis jamais un livre qui a servi de scénario à un film, apprécié ou pas. J’aime mieux passer par l’écriture avant d’aborder les images. Ce n’est pas le meilleur de Doris Lessing. Heureusement, c’est bref. Beaucoup trop bref cependant pour fouiller les personnages et leurs motivations. Deux mères amies depuis l’enfance se partagent l’amour de leurs fils respectifs jusque dans les zones les plus interdites de la moralité. Explosif? Ça aurait pu l’être. Pour moi, l’histoire n’a jamais vraiment décollée, engluée dans la superficialité, sans profondeur réelle. Je n’abandonne pas pour autant l’œuvre de cette auteur, appréciée antérieurement dans d’autres romans.
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Nous, Louis, roi

Par Ève de CASTRO
(4,0)
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« Mon Dieu, donnez-moi la force de vouloir plus que je ne peux. » 15 août 1715 : Louis XIV, souvent alité ou se déplaçant en chaise à roulettes, sent ses forces vitales l’abandonner. L’occasion pour le Roi-Soleil de se pencher sur ses bons et ses mauvais coups. Peu à peu rongé par la gangrène, il tient le coup dans d’horribles souffrances jusqu’au 1er septembre, alors qu’il s’éteint, apaisé d’avoir assuré sa succession. J’adore ce genre de roman dans lequel la voix d’un personnage historique résonne à nos oreilles, ressuscitée d’entre les morts pour notre bon plaisir. Ève de Castro révèle ainsi de façon originale le long règne de ce monarque, qui se voulait l’astre autour duquel le monde tournait. Un être profondément imbu de lui-même mais qui, sentant sa fin prochaine, s’avouait volontiers ses erreurs et en recherchait le pardon. Moi, Louis, roi, se veut un élégant survol d’un siècle parcouru par la trajectoire d’un roi flamboyant.
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Nature humaine

Par Serge Joncour
(4,0)
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Quand l’activisme écologiste rencontre l’agriculture, ça peut faire des flammèches. Nature humaine relate la vie d’une famille dédiée depuis plusieurs générations à l’élevage de bovins et à la culture de ses champs, dans le Sud-Ouest de la France. De 1976 à 1999, on y suit le quotidien saisonnier des Fabrier (Jean et Angèle, leurs enfants Caroline, Alexandre, Vanessa et Agathe et les grands-parents Louis et Lucienne) sur la terre ancestrale. C’est aussi l’histoire politique du pays qui défile durant ces décennies. Les questions environnementales et climatiques sont au cœur du roman, portées par de jeunes anarchistes et un vieux paysan récalcitrant du coin, sorte d’ermite détenteur de secrets oubliés depuis la nuit des temps. Alexandre en est le personnage central, l’héritier obligé de la ferme familiale, dont le parcours est tracé d’avance par les parents, destin non choisi mais allant de soi comme le veut la tradition. Serge Joncour m’a ramenée plusieurs années en arrière avec son récit. J’ai cru lire ma propre histoire familiale par moments : même époque et même combat pour un frère unique dirigé très tôt vers la reprise de la ferme, noyé dans une fratrie composée de cinq sœurs. Bref, j’ai été touchée particulièrement par le propos. L’auteur décrit très bien les déchirements vécus par de jeunes adultes attirés par le modernisme des villes mais aussi encore attachés aux racines rurales dont ils sont issus ou qu’ils idéalisent. Un roman brûlant d’actualité.