ÉB
Élaine B.
Intérêts littéraires : Biographies, Littérature, Voyages, Psychologie

Activités de Élaine B.

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Sois toi-même, tous les autres sont déjà pris

Par David Zaoui
(3,5)
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De David Zaoui, c’est son roman Le tueur humaniste que je comptais lire en premier, mais faute de l’avoir trouvé à la bibliothèque municipale, j’ai plutôt emprunté Sois toi-même, tous les autres sont déjà pris. Un conseil donné judicieusement par un père à son fils, dont les activités d’artiste-peintre peinent à le faire vivre. Ainsi Alfredo Scali, juif askhénaze d’origine italienne, vivote-t-il dans un appartement HLM de Pantin, pas très loin de ses parents qui sont ses voisins et entouré d’amis aussi paumés que lui. Un singe capucin dénommé Schmidt, fort débrouillard et plutôt empathique, offert d’abord à sa grand-mère atteinte de la maladie d’Alzheimer, aboutira finalement chez lui et à son contact, Alfredo finira par trouver sa voie. Un conte de fées version masculine, écrit tout simplement avec une pincée d’humour, qui pourrait peut-être mieux se déployer au cinéma avec, dans le rôle-titre, un acteur comique du moment qui attire les foules. Somme toute, j’ai passé quand même un bon moment de lecture sans prise de tête, mais ça ne me donne pas envie d’explorer d’autres titres de cet auteur.
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J'aurais pu devenir millionnaire, j'ai choisi d'être vagabond

Par Alexis Jenni
(4,0)
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« J’ai surtout écrit sur les forêts. Faisant tout ce que je peux pour les sauver. C’est un travail lent et dur, Lent et dur comme celui des glaciers. » John Muir (1838-1914) fut l’un premiers naturalistes américains à s’inquiéter de l’avenir des forêts de séquoias en Californie et de la place de la nature au sein de l’existence humaine. « Dans la Californie de ce siècle d’aventures, on fait fortune en creusant une dette écologique abyssale, que personne ne voit encore. Sauf Muir, qui la pressent, par son attention aux hommes et son amour du paysage. » Alexis Jenni retrace la vie de ce doux vagabond, grand marcheur, né en Écosse et émigré avec sa famille dans le Wisconsin en 1849. Élevé à la dure par un père presbytérien, rompu aux travaux de la ferme, il s’évade un temps par la création d’objets utilitaires (horloge, thermomètre, réveille-matin, outils agricoles), mais c’est l’appel des grands espaces qui l’emportera sur tout, l’amenant sur les sentiers forestiers et montagneux, dans l’émerveillement constant de la nature. Un récit biographique qui entremêle le vécu de l’auteur à celui de son sujet, nous rendant ainsi encore plus intimement la passion nichée au cœur de cet homme hors du commun. Une lecture qui m’a emportée dans un autre siècle et dans des lieux grandioses et sauvages, rendant la fracture écologique actuelle encore plus poignante. Un beau texte sur un thème encore brûlant d’actualité.
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Migrations

Par Charlotte McConaghy
(4,0)
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Ce que Thomas B. Reverdy n’avait pu réaliser dans son roman Climax, Charlotte McConaghy l’a accompli, réussissant à intégrer des personnages forts et crédibles dans leur quête du bonheur sur fond de changements climatiques. Son héroïne, Franny Stone, mi-irlandaise, mi-australienne, se définit elle-même comme un être impulsif, inconstant et continuellement tourmenté. On la retrouve, dès les premières pages, au Groenland, en train de baguer les dernières sternes arctiques avant leur migration annuelle. Son objectif : les pister jusqu’en Antarctique. Le hic : se dénicher un passage sur un navire dans une ère où les pêcheries sont désormais interdites. Les poissons se font rares et la plupart des espèces animales ont disparu, nous sommes dans une dystopie qui pourrait être la réalité d’ici quelques années. J’ai beaucoup aimé ce premier roman de Charlotte McConaghy. Il contient tout ce qui fait une bonne fiction et bénéficie en outre d’une construction originale. Une lecture très agréable et la découverte d’une nouvelle autrice qu’il faudra suivre de près.
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Climax

Par Thomas B. Reverdy
(3,0)
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Thomas B. Reverdy nous avait charmés avec son roman sur la ville de Detroit (Il était une ville); nous pensions donc qu’il en serait de même avec Climax. Mon mari s’y est collé en premier : une lecture parsemée de pauses afin d’aller vers d’autres titres, ce qui n’est jamais bon signe, se concluant par ultime survol en diagonale. Mon tour venu, j’ai lu avec un certain intérêt au début, lequel s’est mis à décliner peu à peu pour ne plus jamais revenir. Je demeure donc perplexe face à cet ouvrage hybride intégrant des données scientifiques sur la faune en voie de disparition causée par le réchauffement climatique entrecoupées de scènes tirées d’un jeu de rôles dont vous êtes le héros basé sur la mythologie nordique, le tout ancré au sein d’une intrigue romanesque qui finit par souffrir des digressions de l’auteur. Le point de départ semblait intéressant avec cet accident survenu sur une plate-forme pétrolière au large de la Norvège, laissant présager des répercussions futures sur l’environnement. « Il est devenu évident que la plateforme Sigurd, géante à demi submersible, ancrée au fond et reliée à ses puits de forage comme une araignée au cœur de sa toile, les ballasts pleins d’eau de mer, danse sur un volcan. » Malheureusement, les personnages de cette histoire, quatre amis d’adolescence que la vie adulte a séparés, n’ont pu se déployer à leur pleine mesure, devenant accessoires au propos écologique et scientifique du roman, qui n’en est pas vraiment un, tout compte fait. D’un commun accord, nous lui attribuons trois étoiles pour la recherche et le style littéraire et continuons de surveiller la production de cet auteur.
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Tribulations d'un précaire

Par Iain LEVISON
(3,0)
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Quarante-deux emplois dans six États différents sur une période de dix ans, voilà ce que lui a valu sa licence en lettres. Iain Levison raconte ainsi son parcours de travailleur précaire dans un des pays les plus riches du monde. Poissonnier, barman, cuisinier, livreur de fuel, peintre en bâtiment, vendeur/démarcheur, manutentionnaire, déménageur, préparateur de poisson en usine, Levison s’est décarcassé sur maints chantiers aux horaires des plus capricieux, rencontrant inlassablement son double, jeune ou vieux, immigrant ou natif, prêt à tout pour gagner sa vie. Mais le travail le plus éprouvant a été celui de manœuvre sur le pont d’un bateau-chalutier en Alaska, à traiter le sébaste aux épines traîtresses et le crabe aux pattes fragiles, dans une froide humidité, parmi de tristes compères aux humeurs changeantes, travailleurs désunis autour du gain vite gagné, vite dépensé. Un récit sarcastique et cinglant de la condition de l’intérimaire au royaume du capitalisme, un peu décousu dans sa forme mais toujours aussi intéressant raconté par Iain Levison.
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Watership Down

Par Richard ADAMS
(3,5)
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Le roman animalier, ou ce qui s’en inspire, est un genre littéraire que j’apprécie tout particulièrement. Watership Down de Richard Adams relate l’épopée d’une dizaine de lapins qui fuient leur garenne natale menacée par un futur développement résidentiel. Tirés du douillet confort de leurs terriers, ils parcourent la lande découverte, échappent aux pièges et aux bêtes, bravent le mauvais temps et franchissent ponts et obstacles afin d’atteindre un lieu sûr pour reprendre une existence paisible. Dans le lot, confrontés aux dangers, certains se révèlent chef, messager, idéateur, guerrier, conteur ou visionnaire. Une solidarité née du périple conforte nos lapins à persévérer et à croire en leur rêve d’une terre promise, propice à vaincre même le plus sanguinaire des tyrans lapins. Richard Adams transpose qualités et travers humains chez ses personnages, composant ainsi un récit pouvant mieux s’apprécier chez un public jeunesse. Pour ma part, je me suis lassée des péripéties lapinesques au milieu du roman malgré la vivacité de l’écriture et le côté ludique et bon enfant de la narration. En revanche, ce sont ces légendes imaginées par l’auteur et racontées au fond des tanières qui m’ont fait garder le cap jusqu’à la fin.
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Titus n'aimait pas Bérénice

Par Nathalie Azoulai
(3,5)
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« Racine, c’est le supermarché du chagrin d’amour, lance-t-elle pour contrebalancer le sérieux que ses citations provoquent quand elle les jette dans la conversation. » Bérénice aime Titus qui l’aime (ou pas assez) et qui se doit de retourner vers sa femme Roma et leurs enfants. Éternel triangle amoureux de l’existence humaine transposé maintes fois dans l’art romanesque. Cette Bérénice délaissée du roman de Nathalie Azoulai cherche une consolation dans les écrits d’un auteur dramatique du XVIIe siècle : « (…) elle voudrait se faire de Racine un frère de douleur. (…) Elle devine en Racine l’endroit où le masculin s’approche au plus près du féminin, rocher de Gibraltar entre les sexes. » Une peine d’amour n’est jamais banale, Jean Racine le pressentait déjà bien avant de l’avoir vécu et son œuvre en témoigne. Nathalie Azoulai le fait revivre brillamment dans ce récit porté par une écriture superbe, à la hauteur de son sujet. La bibliographie de Jean Racine m’était inconnue, de même que sa biographie; j’ai donc dévoré avec avidité ce roman et en ai savouré chaque phrase, envoûtée par l’éloquence de l’autrice et sa capacité à rendre une vie d’homme d’un autre siècle. Abreuvé très tôt dans sa jeunesse aux traduction latines, Jean Racine n’eut de cesse d’honorer cette langue des temps anciens et de suivre les conseils de ses maîtres d’école « Prenez au latin ce que bon vous semble, ne soyez jamais pétrifié, puisez, servez-vous. » Plonger dans Titus n’aimait pas Bérénice, c’est aussi se perdre avec délices dans la beauté de la langue française.
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Un voisin trop discret

Par Iain LEVISON
(4,0)
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Dans mon palmarès d’auteurs chouchous, trône invariablement depuis quelques années, Iain Levison et ses romans au ton légèrement grinçant et qui offrent à tous les coups une critique sociale bien sentie. Le récit d’Un voisin trop discret se situe dans cette continuité, plongeant au cœur de la vie maritale de deux couples mal assortis ou qui semblent l’être, et dont les conjoints, militaires, souffrent plus ou moins du retour à la vie civile. Autour d’eux se tissent des liens invisibles mais profonds que vient troubler un personnage énigmatique, Jim Smith, sorte de monsieur Tout-le-Monde à l’apparence inoffensive mais qui cache cependant un côté plus sombre. C’est rudement bien raconté, avec la dose de cynisme suffisante pour faire réagir le lecteur. Et mine de rien, Iain Levison s’est ainsi révélé, pour notre couple, un trait-d’union, rare consensus autour de ce que nous aimons en littérature.
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L'accoucheuse de Scots Bay

Par Ami McKay
(4,0)
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Scots Bay, petite localité située au bout d’une péninsule de la baie de Fundy en Nouvelle-Écosse, accueille l’histoire de Dora Rare, dix-sept ans en 1916, descendante d’Écossais émigrés au Canada au siècle précédent. Sa voix porte le récit d’une vie rude au sein d’une famille nombreuse dont elle est la seule fille. Hors du mariage, point de salut pour son sexe. Sa relation privilégiée avec la sage-femme du village, M’ame B, une acadienne guérisseuse par les plantes et jugée un peu sorcière par ses concitoyens, lui permet d’atteindre un statut spécial, certes précaire, mais qui donne un sens à son existence. Ailleurs, la 1re Guerre mondiale fait rage et emporte les jeunes hommes de Scots Bay, les suffragettes militent pour le droit de vote des femmes, la grippe espagnole rôde et un docteur venu de la ville espère que sa nouvelle maternité éloignera les parturientes des gestes pernicieux de l’accoucheuse du coin. Un beau roman historique doté d’une écriture inspirée, qui fait la part belle à l’amitié féminine et qui place la solidarité humaine, parfois flageolante, parfois forte, au cœur même du récit. Une mention toute particulière à la traduction de Sonya Malaborza, véritable chantre de la langue acadienne dans une version française qui tient bien la route. Amateurs et amatrices de la plume d’Antonine Maillet, vous aimerez assurément.
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L'anomalie

Par Hervé Le Tellier
(3,6)
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L’Anomalie, un roman vertigineux, au propre comme au figuré, dans lequel une dizaine de personnages évoluent parallèlement d’un continent à l’autre et qu’un seul point commun relie, soit un voyage effectué en avion le 11 mars 2021 sur les ailes d’Air France reliant Paris à New York. Prix Goncourt général 2020, tout à fait mérité, le roman charrie beaucoup de questions sans réponses portant sur la métaphysique, le monde virtuel, l’intelligence artificielle, la physique, la philosophie, les mathématiques, disciplines complexes que l’auteur parvient à intégrer dans le quotidien de ses créatures fictionnelles. Un récit halluciné sur l’espace-temps et la possibilité d’une existence humaine préprogrammée évoluant dans une réalité factice jusque là ignorée, mais qu’un événement troublant, une anomalie, mettra au jour. Hervé Le Tellier agit ici en virtuose, déroulant précautionneusement son récit d’un personnage à l’autre, entraînant son lecteur petit à petit vers le cœur de l’intrigue assez surprenante. J’ai tout aimé de ce roman : écriture, construction et thème. En prime, j’ai découvert un auteur qui mérite le détour.
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L'outsider

Par Stephen King
(3,8)
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Après son roman 22/11/63, que j’avais beaucoup apprécié et que j’avais trouvé différent de son univers habituel, je n’avais plus retouché au monde imaginaire de Stephen King. J’ai toujours en note Carnets noirs, mais c’est L’Outsider que j’ai emprunté à la bibliothèque municipale, principalement pour mon mari, amateur de polars. Après quelques pages, son scepticisme à l’égard de l’écrivain de l’horreur et du fantastique, un genre qu’il abhorre, l’a amené à abandonner sa lecture, pressentant qu’une dérive vers le surnaturel surviendrait inévitablement. Je l’ai donc repris pour mon compte et pendant la première moitié du livre, j’ai franchement embarquée dans l’histoire avec ardeur et intérêt. Une intrigue policière étonnante portée par des personnages bien incarnés, une narration simple et efficace, ancrée dans le quotidien banal de familles américaines d’une petite ville de l’Oklahoma, horrifiées du meurtre horrible perpétré sur un garçon de leur communauté, jusque là paisible et sécuritaire. L’enquête finit par basculer lentement vers l’indicible, forme littéraire chère à l’auteur. Et comme le dit si bien un des protagonistes du roman : « Ce sera O.J. Simpson rencontre l’Exorciste. » J’ai ressenti une légère déception à ce moment du récit, comme une impression de déjà vu, mais c’était sans compter la puissance de raconter de Stephen King, qui m’a entraînée à une vitesse folle vers l’issue que je me devais de connaître impérativement. Quatre étoiles pour cette prouesse continuellement renouvelée d’accrocher le lecteur et de le tenir fermement jusqu’à la fin.
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Chambres noires

Par Karine GIEBEL
(5,0)
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Emprisonnés physiquement ou enfermés mentalement, les personnages de chacune des nouvelles de ce recueil sont aux prises avec une forme de solitude, recherchée ou non. Les quatre premières prennent le titre d’un film et les trois dernières sont tirées d’une parution précédente. Mais toutes sont interreliées, à tel point que j’ai eu l’impression tenace de lire un roman. Bravo à Karine Giebel pour ce tour de force. Elle sait employer les mots justes et le ton propice à créer une atmosphère qui s’est prolongée d’une histoire à l’autre, avec des thèmes aussi chargés que la vengeance, les guerres, la pauvreté, la vieillesse, les crimes d’honneur, l’itinérance ou la violence conjugale. Aucune rupture dans le fil narratif, une force de raconter qui émeut et qui indigne, des caractères humains bien campés et plus que tout, elle a réussi à m’intéresser jusqu’au bout. Fait rare pour ce type de littérature, que je ne prise guère habituellement. Cinq étoiles, donc, pour l’étonnement suscité et la maestria de l’auteure!
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Frankissstein

Par Jeanette Winterson
(3,0)
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« (…) l’intelligence artificielle n’est pas sentimentale – elle tend naturellement vers les meilleures solutions possibles. L’humanité n’est pas la meilleure solution possible. » Après Marc Dugain et son roman Transparence, Jeanette Winterson propose sa version améliorée de l’homme du futur : un cerveau couplé à un corps robotisé. En d’autres termes, l’isolation céphalique avant que la mort cérébrale ne survienne, l’extraction des données neuronales et l’abandon des organes inutilisables pour une transformation minérale de l’être humain. Le passé et le présent se chevauchent dans ce roman historico-futuriste, où l’on voit Mary Shelley dans les affres de la conception de son Frankenstein un soir de 1816 sur les bords du lac de Genève et Victor Stein, un chercheur spécialiste en cryogénisation, pour qui le corps humain se compare à « un assistant qui maintient le cerveau en vie », lequel, par extrapolation, doit être remplacé par un nouveau support, moins fragile et non putréfiable, pouvant être associé aux fonctions cérébrales. Deux créatures sorties de l’imaginaire humain s’interpellant à plus de deux siècles de distance. FranKISSstein, lecture aussi divertissante que méditative et qui me réconcilie avec la plume de Jeanette Winterson…
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Pas dormir

Par Marie Darrieussecq
(3,66)
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Ne pas dormir. Même si on n’a aucun souci véritable et qu’on a la conscience tranquille. Le réveil à 3h33, « l’heure du diable », ou à 4h00, les yeux grands ouverts, lorsqu’on se demande si on pourra se rendormir ou si notre nuit de sommeil est bel et bien terminée… Marie Darrieussecq raconte son propre parcours d’insomniaque sur plus de vingt ans dans cet ouvrage qui procède plus du brouillon travaillé que de l’essai fouillé. Peu importe, car j’ai beaucoup apprécié le récit, fort intéressant sur plusieurs aspects. L’auteure répertorie quelques écrivains célèbres pris dans les filets de l’insomnie et ses répercussions dans leur processus d’écriture, sorte de confrérie littéraire dont elle-même fait partie. Somnifères, tisanes, alcool, méditation, yoga, lecture, rituels, psychanalyse, Marie Darrieussecq a tout essayé, en plus d’une foule de gadgets favorisant soi-disant l’endormissement et un sommeil durable. Un problème quotidien qu’elle traîne dans ses bagages et qui la poursuit dans ses périples autour du monde. Sans repos ni répit. Depuis quelques années, je subis ces réveils intempestifs au cœur de la nuit qui m’incitent à la lecture. Pas dormir en fut donc une en phase avec le réel…
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Les impatientes

Par Djaïli Amadou Amal
(4,5)
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« (…) dans la cohabitation, la mésentente et les malentendus ne peuvent pas manquer. Même les dents condamnées à cohabiter avec la langue ne peuvent s’empêcher de la mordre souvent. » Ramla et Hindou, demi-sœurs, se marient à 17 ans, contre leur gré, à des hommes qu’elles n’aiment pas. Pour Ramla, c’est Alhjadi Issa, la cinquantaine, déjà marié à Safira, 35 ans. Hindou est destinée à son cousin Moubarak, 22 ans, déjà miné par la paresse, l’alcool et les drogues. Mariages arrangés par leur père, pressé de se débarrasser de la charge de surveiller et de protéger la pureté de ses filles. Les trois femmes deviennent les narratrices du roman, chacune ayant à composer avec une situation qu’elles n’ont pas choisie. Devenir la seconde ou la troisième épouse et subir les vexations quotidiennes de la première, déjà bien installée, ou bien endurer la nouvelle épousée et constater l’effritement d’une union que l’on croyait solide mais qui ne résiste pas à l’attrait de la nouveauté. Djaïli Amadou Amal raconte de façon toute simple une histoire qui s’ancre encore et toujours dans le réel des femmes camerounaises. Patience, munyal, leur dit-on pour les faire taire et les garder en soumission au sein du foyer marital, mais de façon perverse, sous leurs voiles, elles en viennent à devenir méfiantes, hypocrites et rusées envers leur entourage. Un combat incessant pour survivre au jour le jour. « (…) les femmes se côtoient sans cesse au point de se sentir piégées aussi bien par les murs hauts qui nous entourent que par les étoffes de plus en plus sombres et lourdes (…) »
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