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Élaine B.
Intérêts littéraires : Biographies, Littérature, Voyages, Psychologie

Activités de Élaine B.

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Voltaire, le culte de l'ironie

Par Philippe Richelle et Jean-Michel Beuriot
(4,0)
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Voltaire, le culte de l’ironie, une suite au Voltaire amoureux de Clément Oubrerie? Je m’y suis presque laissée prendre… Le trait de Jean-Michel Beuriot est stylisé et précis, affichant moult détails que l’on aime examiner de près, complété par le texte de Philippe Richelle, appuyé sur une vérité historique et qui laisse place à la langue bien pendue de son sujet. On y voit donc un Voltaire vieillissant, discourant avec un probable biographe, revenant sur des événements passés au cours desquels son talent de pamphlétaire s’est déployé, fustigeant les prêtres, ces « tyrans noirs », le roi et ses courtisans, bref tout le système monarchique et religieux usant d’un pouvoir autoritaire en vue de tenir le peuple dans la coercition et l’ignorance. Le personnage est ambivalent et la BD, en ce sens, en démontre bien tous les aspects divergents. À la toute fin, une entrevue avec les deux auteurs vient bonifier l’ouvrage, offrant ainsi un complément parfait au voyage entrepris au château de Ferney. Un bel objet littéraire pour tous âges confondus…
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Le mur invisible

Par Marlen Haushofer
(4,59)
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« Je ne cherchais plus un sens capable de me rendre la vie plus supportable. » Une femme, seule à sa table, sent le besoin, après deux années passées dans un chalet au creux d’une vallée autrichienne, entourée de son fidèle chien Lynx, d’une chatte et de ses chatons, d’une vache et de son veau, de coucher sur le papier ses souvenirs. Entre désespoir et résignation, cette femme mûre subit sa condition d’isolement à la suite d’une catastrophe incroyable survenue durant une nuit de printemps. S’ensuit un huis-clos constitué des pensées obsédantes et des rêves de la narratrice, que le souffle de la nature et son implacabilité vient heureusement aérer. C’est une survivance de tous les instants, à la dure, qu’embrasse courageusement cette femme avec, au cœur, le faible espoir d’être un jour retrouvée. Cette voix féminine, posée et rationnelle, m’a complètement hypnotisée. Un récit glaçant mais qui laisse une large place à la contemplation. La répétition de tâches immuables comme le déroulement des saisons peuplent ce roman paru en 1963 et qui anticipe, en quelque sorte, les effets néfastes de la guerre froide. « Le souvenir, le deuil et la peur existeront tant que je vivrai et aussi le dur labeur. »
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Paradis

Par Abdulrazak Gurnah et Anne-Cécile Padoux
(3,5)
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« Les événements avaient décidé de sa vie, il avait gardé la tête hors de l’eau, les yeux fixés sur l’horizon le plus proche, préférant ignorer plutôt que savoir ce qui l’attendait. Il ne voyait rien qui pût le libérer de sa condition d’esclave. » Sur la côte tanzanienne au début du XXe siècle, Yusuf, douze ans, est remis aux mains d’un marchand par ses parents afin d’acquitter une lourde dette qu’il leur est impossible de payer autrement. Le gamin effectue le voyage en train avec cet « oncle » Aziz jusqu’à son magasin tenu par un adolescent, Khalil, lui-même soumis aux mêmes conditions de traitement. Un soutien mutuel se développe entre les deux jeunes à travers les tâches quotidiennes à effectuer et un destin commun de plus en plus difficile à supporter en grandissant. Paradis, c’est un roman d’apprentissage à la dure, la fin abrupte d’une enfance protégée par le cocon familial et soumise aux aléas d’une vie d’adulte, esclave de surcroît. Heureusement, le regard candide de Yusuf sur toutes choses, même les plus vilaines, permet au lecteur de respirer et de se laisser porter par les contes et superstitions qui sont légion dans cette partie du monde. Une fin ouverte, déstabilisante, vient conclure le récit et après réflexion, c’était la fin souhaitée pour un tel récit.
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Nativa (1884-1955): La maîtresse de Camillien

Par Michèle Laliberté
(3,0)
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Michèle Laliberté a choisi de raconter la vie de sa grand-mère Florida Faubert (1886-1964) par le biais d’un faux journal intime rédigé par cette dernière. De Sainte-Cécile-de-Valleyfield, en passant par Lewiston (Maine) jusqu’à Lachine à Montréal, Florida fait revivre sa famille dans ses drames et ses bonheurs. Orphelines d’une mère atteinte par la tuberculose, les trois sœurs plus jeunes (Nativa, Florida et Evelina) sont récupérées par leur tante Odile à Lewiston, où une vaste diaspora canadienne-française a fait son nid dans les villes industrielles du nord des Etats-Unis. Nativa, plus rebelle et fantasque, s’insurge du destin dévolu aux femmes de son époque (mariage, maternité, ménage) et prend la décision à l’adolescence de s’y soustraire à tout prix. Rejetant d’emblée une possible entrée en religion ou la posture mal aimée de « vieille fille », elle s’initie à la luxure par l’entremise de son oncle libertin. Ce sera alors pour elle la vie insouciante de lorette entretenue par de riches messieurs. Cette existence hors du cadre habituel sera le secret le mieux gardé de la famille et même si, pendant plus de vingt ans, Nativa sera la maîtresse attitrée de Camillien Houde (1889-1958), député provincial et maire de Montréal, l’omerta perdurera pendant longtemps. C’est donc ce que dévoile l’autrice dans cet ouvrage écrit simplement, mais dont la portée historique vaut le coup. Enjolivé de nombreuses photos anciennes, c’est tout un pan de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle qui s’offre au lecteur intéressé par le quotidien de ceux qui nous ont précédés.
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Diane n'est pas sortie du bois

Par Marie-Renée Lavoie
(4,0)
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Lecture-éclair, comète littéraire, la nouvelle de Marie-Renée Lavoie, une vingtaine de pages plus tard, ne passera pas à l’Histoire mais laisse un avant-goût de son prochain roman Boires et déboires d’une déchicaneuse, mettant en scène une fois de plus Diane, celle qui n’est pas sortie du bois. Sur fond de pandémie, l’appel de la nature se fait sentir chez notre héroïne et ses amies Claudine et Madeleine. Les voilà parties pour un séjour d’un week-end dans une cabane au fond de la forêt, soi-disant propriété de Mado. Surprises et quiproquos sont au rendez-vous avec les moustiques, les voisins trop proches et trop bruyants, le tout arrosé, bien sûr, du vin blanc frais préféré de ces dames. Vivacité, espièglerie, pétillance, légèreté, quoi demander de plus d’une nouvelle si brève?
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La conquête des îles de la terre ferme

Par Alexis Jenni
(4,0)
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« Le Roi lui avait accordé le titre de Marquis de la Vallée, mais nous ne le connaissions que comme notre Capitaine, dont on pouvait entendre la majuscule quand nous la prononcions, nous autres, les survivants. » Février 1519 : Hernán Cortés (1485-1547) affrète onze navires en partance de l’île de Cuba afin d’aller explorer la côte du Yucatan de laquelle on attend abondance d’or et de richesse. L’expédition est composée d’ « (…) foule de gens dont le seul point commun était d’avoir moins que ce qu’ils désiraient, et d’en concevoir assez de hargne pour aller le prendre. Bien sûr, n’avoir presque rien, c’est vague, cela allait de vraiment rien, pour la plupart, jusqu’à manquer de pas grand-chose, si ce n’est de gloire, comme notre Capitaine. » Le narrateur du voyage se nomme Juan de Luna, moinillon chassé de Castille pour affaire de mœurs, surnommé affectueusement Innocent par Cortés, dont il est à la fois le confident, le secrétaire et le notaire. Alexis Jenni reconstitue, de manière précise et presque maniaque, ce pari fou pris par Cortés lui-même, sans l’aval du gouverneur de Cuba ni de celui du roi d’Espagne. Jouant sur les antagonismes des différentes tribus peuplant la péninsule mexicaine, Cortés et ses hommes arriveront jusqu’à la cité aztèque, semant sur leur chemin et derrière eux, chaos et désolation. « Nous avions retrouvé la part perdue de l’humanité, le continent qui manquait à notre compréhension de la Terre s’était enfin dévoilé, mais ce moment-là fut un moment de sang : à peine rencontrés, ceux que nous trouvâmes nous les tuâmes tous. » À l’instar d’Éric Vuillard avec son récit Conquistadors, Alexis Jenni éblouit par sa verve et révulse dans un même temps sur une période historique sanglante et sauvage que l’on préférerait oublier. « (…) on laisserait tomber le livre par écoeurement, dégoût, malaise du recommencement à l’identique, chaque matin baigné de la même terreur qui toujours a le même goût et qui dure. »
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Trois jours avec Jack

Par Evelyne Simard-Guay
(3,75)
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Evelyne Simard-Guay signe ici un premier roman qui captive avec pour figures centrales sa mère Jeanne et un invité-surprise, l’écrivain Jack Kerouac. En cet été 1967 de l’Exposition universelle de Montréal, le Québec s’ouvre au monde et reçoit en grande pompe, en plus du général Charles de Gaulle, tout plein de visiteurs internationaux. La narratrice, pas encore née à l’époque, appose ses propre souvenirs d’enfance à ceux de sa mère, restée seule alors que le père Adrien a emmené les deux aînés pour une fin de semaine à l’Expo. C’est à ce moment de solitude bienvenue pour Jeanne qu’intervient la rencontre imprévue avec Jack, resté en panne mécanique sur le bord de la route face à la maison. Un roman rétro qui a beaucoup plus à mon mari, originaire de Lévis où se situe l’action et qui m’a émue aussi pour son propos résolument autonomiste d’une femme perturbée, prise dans l’engrenage des attentes sociétales. Une fille adulte qui parle de sa mère avec beaucoup de tendresse même si leurs relations ont souvent été tendues, parfois hostiles à travers le temps. Un retour ardu aux origines qui interroge les liens filiaux et la maternité comme épanouissement.
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Gens du Nord

Par Perrine Leblanc
(3,16)
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Perrine Leblanc maîtrise l’art de recréer les atmosphères qui planent sur ses histoires. Gens du Nord, à l’instar de l’Homme blanc, met en scène des personnages plus vrais que nature, aux prises avec les conflits de leur époque, en l’occurrence ici, les troubles nord-irlandais dans la seconde moitié du XXe siècle. François Le Bars, reporter français carburant au renseignement, s’éprend d’une documentariste québécoise, Anne Kerry, laquelle planche sur le portrait d’un poète irlandais exécuté par les paramilitaires loyalistes le 7 août 1991. Fort de ses entrées dans le monde interlope de la guérilla irlando-britannique, François s’investit dans le projet d’Anne, désireux de la protéger (« Cette femme cherchait la pièce d’un puzzle qui ne devait pas être déterrée. »), mais aussi de faire durer leur liaison. Les secrets et les machinations abondent dans ce récit emballé telles des poupées russes, magnifié de surcroît par une langue riche et imaginative. À travers ce travail d’écriture et de construction, on sent bien tout le respect de l’autrice envers son lectorat.
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L'île des âmes

Par Piergiorgio Pulixi et Anatole Pons
(5,0)
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Deux enquêtrices de tempérament fort différent sont chargées d’élucider des cold cases de meurtres tribaux reliés à la culture nuragique que l’on croyait depuis longtemps éteinte au cœur de la Sardaigne. Épaulées par un enquêteur à la retraite, bien au fait des cas répertoriés sur le territoire sarde, Mara Rais et Eva Croce s’engagent dans une course contre la montre, la découverte récente du corps d’une jeune femme tuée selon les mêmes rites ayant secoué les équipes policières de l’île. J’ai lu tout d’une traite ce polar habilement construit et narré. L’accroche que l’auteur sème à la fin de ses chapitres courts et efficaces, procure une addiction de lecture de laquelle on ne peut se défiler. Et la Sardaigne, île mystérieuse et méconnue, procure de belles échappées avec ses huit mois d’été qui font rêver, de brèves saisons de transition et quelques jours d’hiver qu’on ne peut comparer à ceux du Québec. Un bon cru pour ce genre littéraire!
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Pas un jour sans un train

Par Robert Lalonde
(4,5)
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« Je voyage avec elles, avec eux. Je lis, j’écris, donc je voyage. » Robert Lalonde prend des trains « afin de travailler en paix, tout bonnement ». Se calant dans de « bienfaisants fauteuils », observant et écoutant les autres voyageurs, regardant défiler par la vitre le panorama, Lalonde se retrouve dans les wagons comme dans de « tranquilles cabinets de lecture ». Crayon et papier en mains, il laisse son imagination vagabonder et invite à bord de célèbres écrivains dans de brefs récits qui laissent place au secret et mystérieux mécanisme de l’écriture. Ainsi, Colette, Marcel Proust, Arthur Rimbaud, Flannery O’Connor, Gustave Flaubert, Gabrielle Roy, Emily Dickinson, Gabriel Garcia Marquez, William Faulkner, Marina Tsvetaiëva, Jean Giono, Virginia Woolf, Ernest Hemingway, Valdimir Nabokov, Jack Kerouac, Simone de Beauvoir, James Baldwin, Rainer Maria Rilke, Constantin Paoustovski, Peter Handke, Eudora Welty, Herman Melville, Fedor Dostoïevski et Robert Walser, reviennent à la vie, sous nos yeux, le temps d’un trajet en train qui leur permet d’avancer dans leurs écrits en cours. En partie autobiographique, ce recueil de textes est d’une grande beauté. Il s’y dégage un souffle qui ne faiblit jamais et qui m’a emportée sur les ailes de la création littéraire à travers plusieurs époques. Il donne le goût de lire et de relire sans cesse et peut-être, sait-on jamais, de poser soi-même son imaginaire dans un cahier.
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Maman pour le dîner

Par Shalom AUSLANDER
(2,0)
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Je m’attendais à mieux de Shalom Auslander qui m’avait séduite avec son récit autobiographique La malédiction du prépuce. L’humour, omniprésent et salutaire dans son premier ouvrage, prend ici plutôt un goût potache et grotesque que j’ai trouvé indigeste et vaguement écoeurant, pour rester dans la thématique alimentaire. Jusqu’au milieu du livre, j’ai espéré qu’un tournant philosophique sauverait le récit d’une débandade assurée, mais la fin m’a autant déçue que le début. Il est vrai que ce ne sont pas quelques citations de Montaigne saupoudrées ça et là, sans réelle cohésion avec le reste, qui suffisent à donner du souffle à une histoire. Ce n’est pas drôle, c’est platement écrit et à la limite, barbant.
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En URSS avec Gide : Mon journal

Par Cécile VARGAFTIG
(4,0)
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Cécile Vargaftig, dont le père Bernard a été membre du Parti communiste français pendant une trentaine d’années, s’est arrêtée sur quelques dates choisies pour évoquer l’idéal que représentait la nouvelle Union des républiques socialistes soviétiques aux yeux de certains intellectuels occidentaux. L’un d’entre eux, André Gide, s’y est d’ailleurs rendu, invité par le gouvernement de Staline, et c’est ce voyage d’intérêt, imaginé et fouillé par l’autrice, que l’on refait en compagnie des écrivains faisant partie de la délégation française. Du 16 juin au 23 août 1936, Gide et ses amis sont sur le terrain, observent, tout en se sachant eux-mêmes observés, et de retour en France, expriment leur désenchantement sur ce qu’ils ont vu, recueillant au passage indignation et menaces de ceux qui y croient encore et toujours et refusent de se confronter à la réalité : « Le communisme non seulement comme illusion, mais encore comme moyen de conserver ses illusions. » Gide en URSS convoque également les souvenirs de Cécile Vargaftig et sa relation parfois conflictuelle avec son père. L’ouvrage, en plus de ressusciter le milieu littéraire français de l’époque d’avant-guerre, m’a fait redécouvrir un écrivain célèbre que je croyais ennuyeux et dont je n’ai malheureusement jamais lu l’œuvre. Une lacune que je me dois donc de combler après cette lecture originale et toute personnelle de Cécile Vargaftig.
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Je n'ai peur de rien

Par Robert Soulières et Alain Pilon
(4,0)
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Je n’ai peur de rien répertorie certaines craintes ressenties par les enfants au fil de leur apprentissage : insectes, animaux domestiques, serpents, sorcières et fantômes, Père Noël, bonhomme sept heures, piqûres, noirceur et vertiges. C’est en compagnie de mon petit-fils Adrien que j’ai parcouru l’album; à deux ans, il ne conçoit pas encore la peur mais il s’est prêté de bonne grâce et avec enthousiasme à nommer avec conviction tout ce qu’il voyait sur la page. Les phrases sont courtes et expressives et les illustrations rappellent les anciens dessins animés de mon enfance. C’est toujours agréable de lire avec un tout-petit, peu importe son âge, et j’avoue que ce minuscule livre nous a procurés un réel plaisir de lecture qui s’étendra probablement encore pendant quelques années, car rien n’interdit, n’est-ce pas, de broder autour du thème presque à l’infini... Merci à Masse critique de Babelio pour cet envoi fort apprécié!
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Géolocaliser l'amour

Par Simon Boulerice
(3,8)
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« mon iPhone est une allée éclairée un buffet étourdissant où l’offre précède la demande » Grindr ou Tinder? Le premier plus vulgaire que l’autre? Dans Géolocaliser l’amour Simon Boulerice décortique les désirs d’un soir générés par les applications de rencontre. Tout en recherchant l’amour durable « j’ai pourtant envie du calme domestique avec Netflix couverture foyer chien et blow jobs usuels avec le mari constant et toujours consentant », Simon prend acte de ce qu’il côtoie en utilisant la technologie numérique, promesse de multiples rendez-vous amoureux, qui, souventes fois, se soldent par des ébats sexuels frénétiques ou des refus blessants. Étant peu habituée à la rythmique du genre haïku, j’ai dû reprendre la lecture de la première partie afin d’en mieux apprécier le travail d’écriture, geste qui m'a permis de continuer avec un peu plus d’allant. J’avais pris note de certains romans du prolifique Boulerice, mais j’hésitais entre les nombreux titres. Je remercie donc Masse Critique de Babelio de m’avoir donné l’opportunité d’en explorer une partie avec Géolocaliser l’amour, un recueil émouvant et poignant de vérité. Une découverte qui n’en restera pas là!
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En ménage

Par Joris-Karl Huysmans et Patrice Locmant
(4,0)
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« (…) je m’étais forgé un tas d’idées, la solitude, le manque de baisers propres, le silence, le soir, dans le lit, le réveil sans gaminades, tout un idéal de fleuriste! » André, romancier, est marié à Berthe Vigeois qui ne tarde pas à le faire cocu. Prise en flagrant délit d’adultère, André la laisse retourner chez son oncle où il a fait sa connaissance et lui-même se réfugie pour un temps chez son copain de pensionnat, Cyprien, un peintre bohème. Les deux amis vont se conforter mutuellement dans un célibat choisi ou subi et sur cette base, Joris-Karl Huysmans va laisser sa plume inspirée nous décrire les hauts et les bas des divers états matrimoniaux dont pouvaient disposer, à la fin du XIXe siècle à Paris, les hommes et les femmes. Dans ce mouvement naturaliste qui animait la littérature de cette fin de siècle, Huysmans plonge à cœur perdu dans les tourments psychologiques de ses personnages, privilégiant le point de vue masculin en bêtifiant souvent les agissements féminins, reflétant ainsi les opinions et idées de son époque. Je lis Huysmans pour toute cette charge du passé qu’il représente ainsi que pour son écriture stylée et hautement évocatrice. J’ai emprunté un volume qui englobe toute son œuvre romanesque et je m’en repais lentement, entre d’autres lectures plus contemporaines. Un pur régal!