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Élaine B.
Intérêts littéraires : Biographies, Littérature, Voyages, Psychologie

Activités de Élaine B.

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Anéantir

Par Michel Houellebecq
(4,0)
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« Certains lundis de la toute fin novembre, ou du début de décembre, surtout lorsqu’on est célibataire, on a la sensation d’être dans le couloir de la mort. Les vacances d’été sont depuis longtemps oubliées, la nouvelle année est encore loin; la proximité du néant est inhabituelle. » Sans aucun doute, nous nous apprêtons à pénétrer dans l’univers de Michel Houellebecq. Paul Raison, énarque et conseiller du ministre de l’Économie et des Finances, aura cinquante ans à la fin du roman. Mariés depuis une vingtaine d’années, Prudence et lui forment un couple uni sous le même toit, mais distant dans leur intimité. Quoi d’autre en dehors de la sphère professionnelle occupe les pensées de Paul? Sur plus de 700 pages, Houellebecq file au train de son personnage pour en décortiquer la trajectoire de vie. Le signet rouge rattaché au livre, telle une balise, entraîne lentement son lecteur à travers un roman dense, ambitieux et réussi car il n’ennuie jamais. Une certaine délicatesse dans l’écriture tempère le côté parfois sombre du propos et la touche d’onirisme confère au roman sa part d’éclaircies (mon chéri m’a avoué, pour sa part, avoir tout bonnement sauté ces passages rêvés). Certes, on ne peut qualifier un roman houellebecquien de lumineux, mais je crois bien que celui-ci s’en est approché au plus près.
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La plus secrète mémoire des hommes

Par Mohamed mbougar Sarr
(4,37)
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« J’avais détesté sa nature, son silence, son passé de brume et ses secrets. » T.C. Elimane, la figure centrale de cet étrange roman, suscite bien des questionnements et son lot de rumeurs pour tous les personnages et a fortiori pour le lecteur. Insaisissable, nimbé d’une aura de mysticisme, l’écrivain africain fictif agit comme symbole du colonisé affranchi, ayant intégré la culture de l’oppresseur, ici représenté par la France. Un roman à la structure complexe que j’ai pris du temps à apprécier, mais dont la quête principale, cette recherche minutieuse d’un homme soi-disant volatilisé, a fini par m’accrocher. Et c’est surtout dû à l’écriture ondoyante de Mohamed Mbougar Sarr. Sur un parcours alliant différents registres littéraires, celle-ci se déploie avec une telle facilité et une telle souplesse qu’on la dirait sortie tout droit de la bouche d’un conteur susurrant à notre oreille. Les voix des protagonistes s’imbriquent entre elles, s’entremêlent pour tisser une toile autour de cet homme dont la « tête pleine » attire tous ceux qui l’ont connu vers des abîmes existentielles. Une lecture envoûtante qui exalte et perturbe à la fois.
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Attrape-rêves (L')

Par Margaret Salinger
(3,0)
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« Je me suis longuement, patiemment penchée sur ma propre vie pour en arriver à la conclusion que j’avais assez perdu de temps à incarner les rêves de quelqu’un d’autre. Si je devais continuer à vivre, ce serait à ma façon. » Margaret (Peggy) Salinger s’est longtemps référée à la posture paternelle dans sa vie, vouant un culte inconscient à un faux dieu, s’obstinant à faire partie du club de son père dont les membres n’étaient pas si nombreux après tout, voire même inexistants. L’attrape-rêves, c’est l’opération cathartique menée par la fille du célèbre Jerome David Salinger, en vue de se purger de néfastes influences parentales accumulées durant l’enfance et l’adolescence, que la psychothérapie avait déterrées et qu’il lui fallait évacuer pour tracer sa voie. Et à contrario, Peggy a abordé le sujet frontalement dans l’autobiographie, laissant son père se cacher dans ses fictions. Joyce Maynard avait évoqué sa rencontre et sa liaison avec l’écrivain reclus dans son livre Et devant moi le monde; Margaret Salinger va encore plus loin dans l’analyse de l’homme du quotidien. Elle a épluché sa correspondance archivée, relu ses romans et ses nouvelles, questionné sa mère Claire, sa tante Doris et son frère Matthew, et retourné toutes les pierres de ses souvenirs afin de comprendre le dysfonctionnement qui touchait sa famille. Quelques longueurs dans le récit ne sont pas parvenus à me désintéresser du propos, même si parfois le caractère fort intime des confessions m’a provoqué gêne et embarras. C’est souvent le cas lorsqu’on déboulonne un mythe.
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Born to Run

Par Bruce Springsteen
(4,0)
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« Mais dans un projet comme celui-ci, l’auteur fait une promesse : laisser le lecteur entrer dans sa tête. C’est ce que j’ai essayé de faire au fil de ces pages. » Et c’est réussi sur toute la ligne. Jamais je n’ai lu une autobiographie aussi bien rédigée sur le ton de la sincérité et de l’authenticité! Bruce Springsteen, que je connaissais de réputation, ne s’inscrivait pas dans mon top personnel d’artistes musicaux. Je suis passée à côté de son art à l’époque, mais je l’ai connu par le biais de ma plus jeune sœur qui trippait sur lui. Et lorsque le comédien Gildor Roy a mentionné son livre Born to Run comme l’un de ses coups de cœur littéraires, je me suis précipitée à la bibliothèque municipale pour corriger le tir. Sept cents pages plus tard, je peux affirmer que l’auteur-compositeur m’a émue avec son histoire familiale et sociale. Né en 1949 à Freehold, New Jersey, au sein d’une communauté italo-irlandaise, le jeune Bruce grandit dans un monde peuplé de prolétaires, qui, avec les années, finissent sur la touche, largués par les dures réalités du capitalisme. À la première apparition d’Elvis Presley au Ed Sullivan Show en 1956, il sait déjà qu’il consacrera sa vie à la musique. « LA GUITARE! (…) C’était le passe-partout, l’épée dans la pierre, le talisman sacré, le bâton de vertu, le plus grand instrument de séduction que le monde adolescent ait jamais connu, c’était la… la… RÉPONSE à mon aliénation et mon chagrin, c’était une raison de vivre, d’essayer de communiquer avec les autres malheureux pris au piège dans la même grisaille que moi. » Sept ans d’écriture lui ont été nécessaires pour pondre cet ouvrage à la fois intime et historique, posant les jalons d’une carrière internationale avec son groupe de musiciens et amis, The E Street Band. Ce n’est pas un conte de fées, juste une vie d’homme qui s’est sorti de son milieu et qui n’a cessé de vouloir s’améliorer à devenir un meilleur être humain.
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Swing Time

Par Zadie Smith
(4,5)
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C’est l’histoire d’une amitié qui paraissait indéfectible entre deux fillettes issues d’unions métissées mais qui, peu à peu, se délite au fil du temps et des événements, chacune s’observant de loin dans dans trajectoires différentes, tentant de renouer maladroitement en de terribles et violents soubresauts de réconciliation. Zadie Smith m’a prise totalement dans ses rets avec ce roman narré par une femme dont on ne connaîtra pas le nom et à laquelle on s’attache à suivre le parcours sentimental et professionnel. Des années 1980 jusqu’au début des années 2000, la narratrice raconte sa vie de façon déstructurée, mais toujours avec ce fil la reliant à son amie d’enfance Tracey et leur amour commun de la danse et des comédies musicales. Swing Time, c’est un formidable portrait de femmes noires désireuses de s’émanciper de tout ce qui les entrave (milieu familial, scolaire et marital), à la recherche de l’équilibre entre la passion et le bonheur. J’ai savouré chaque phrase de ce récit presque haletant, prenant tout mon temps pour ne pas avoir à quitter cette histoire trop tôt.
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Leurs enfants après eux

Par Nicolas Mathieu
(4,0)
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Nicolas Mathieu nous convie à un passé pas si lointain, de 1992 à 1998, au long de cinq étés qui paraissent interminables dans une petite communauté française jouxtant la frontière du Luxembourg. Les ados du coin traînassent, espérant connaître des expériences inoubliables avec l’autre sexe; les garçons se jaugent du regard tandis que les filles complotent et rivalisent entre elles. Les parents subissent aussi, dans une toute autre mesure, leur quotidien et pour certains, leur mariage. Et c’est autour de Anthony Casati, 14 ans et Hacine Bouali, 16 ans, que le récit va peu à peu se cristalliser, s’enroulant et se déployant lentement dans les pensées et les sentiments de chacun des personnages. Un roman d’apprentissage qui m’a plu entièrement, autant dans la juste reconstitution de la vie en région à une époque donnée que par sa fine analyse sociale et contextuelle. La jeunesse y apparaît vivante et vibrante et en ce sens, j’ai trouvé l’écriture parfaitement adaptée au propos. Un prix Goncourt général bien mérité pour un roman dévoré avec avidité et qui échappe à certaines conventions romanesques dans son déroulement.
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Su: la cuisine turque de Fisun Ercan

Par Fisun Ercan
(3,0)
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Le terme mezzé réfère à la cuisine méditerranéenne et consiste en un ensemble de nombreux plats ou bouchées servis en même temps lors d’un repas. C’est ce j’ai appris, entre autres, dans ce livre de recettes concoctées par Fisun Ercan, cheffe de la Ferme et Cuisine Bika à Saint-Blaise-sur-Richelieu. Originaire de la Turquie, Fisun continue de promouvoir la gastronomie de son pays natal tout en l’adaptant aux saveurs du Québec et à ses saisons marquées. J’ai particulièrement apprécié l’introduction dans laquelle Fisun rappelle le legs de ses parents et de sa grand-mère envers tout ce qui touche à la nourriture (récolte des fruits et légumes, boucherie, fabrication du pain, de l’huile d’olive, broyage et conservation des épices), bref, tout ce qui fait d’elle une cuisinière accomplie. En revanche, je n’ai pas été touchée par les recettes, trop imprécises à mon goût et un peu trop compliquées, malgré de magnifiques photos qui rendent le tout fort appétissant. Encore un rendez-vous raté avec un livre de cuisine, un schéma qui se révèle aussi répétitif que consternant jusqu’à maintenant.
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Lanzarote

Par Michel Houellebecq
(3,5)
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Le passage du millénaire n’inspirait rien à Michel Houellebecq qui voyait l’arrivée du réveillon de Noël 1999 d’un œil morne et blasé. Une visite à l’agence de voyage le convainc d’un séjour, en janvier, sur l’île de Lanzarote dans l’archipel des Canaries. Une destination originale, source de découvertes et de rencontres, et de possibles bains de mer sur la foi de témoignages confiés à l’agente. Rudi, un flic belge morose et deux Allemandes lesbiennes décomplexées tiendront compagnie à l’écrivain dans un paysage volcanique rocailleux à la végétation rare. On retrouve donc la plume acérée et ironique de Houellebecq dans ce court récit qui m’a fait sourire. L’homme se félicite tout de même, en cette nouvelle ère, du confort apporté par les avancées du XXe siècle : « Un minibus Toyota, c’était quand même autre chose qu’une diligence. » Ses réflexions sont livrées sur ce ton cynique qu’on lui reconnaît. Il dit tout haut ce qui souvent se pense tout bas, crûment et sans fioritures. Ces idées et ces formes littéraires, on les retrouvera plus tard dans son œuvre romanesque. Un ouvrage qui peut constituer une parenthèse brève entre deux lectures plus exigeantes.
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Cette maison

Par David Mitchell
(3,93)
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« Dans toutes les bonnes histoires fantastiques, il y a une explication rationnelle et une autre surnaturelle. Genre : le héros voit-il réellement des fantômes ou bien est-il juste en train de perdre la boule? J’adore cette affaire. » Comme Lance Arnott, étudiant en philo et personnage secondaire de Cette maison, j’étais intriguée par la nouvelle proposition de David Mitchell, un écrivain qui me surprend à tout coup. L’action se pose au confluent de Slade Alley, Cranbury Avenue et Westwood Road, là où semble ou doit se trouver une maison ancienne dénommée Slade House, dont l’accès se fait par une petite porte dérobée en métal, sans poignée ni loquet, mais hautement sensible aux êtres doués du Don. Sur quatre décennies, plusieurs personnes vont tenter le passage interdimensionnel, non sans conséquences perturbantes et tragiques. Laissez votre rationalité de côté et laissez-vous embarquer dans cette histoire peuplée de jumeaux fantômes cherchant l’immortalité en s’abreuvant des âmes dotées d’un fort psychovoltage. Un voyage paranormal sous la plume de David Mitchell, c’est assurément réussi et incroyablement crédible, si on veut bien jouer le jeu!
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Dans les brumes de Capelans

Par Olivier Norek
(4,5)
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Le grand maître du roman policier est de retour avec son personnage fétiche, Victor Coste, qui nous avait laissés sur une note plutôt inquiétante dans le dernier opus Surtensions. Grand bien nous fasse! Mon mari et moi sommes en admiration devant l’écriture, l’imagination et la recherche que déploie Oliver Norek pour nous concocter des intrigues dignes de ce nom. Les brumes des Capelans nous a transportés littéralement sur l’archipel Saint-Pierre-et-Miquelon, un bout de territoire que la France a conservé par le traité de Paris qui mit fin à la Guerre de Sept Ans. Le paysage et son climat occupent une place importante dans cette histoire de séquestration dont les multiples rebondissements surprennent jusqu’à la fin. C’est du solide! Olivier Norek instille aussi dans ses polars une part de sensibilité qu’on ne retrouve habituellement pas dans ce genre littéraire, ou si peu. Les zones grises y sont nombreuses et c’est ce qui fait, je crois, la force de son art.
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Qu'avons-nous fait de nos rêves ?

Par Jennifer Egan
(4,0)
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Qu’avons-nous fait de nos rêves? Instantanément, je me revois, adolescente, la tête dans un roman Harlequin. Mais où avais-je bien pu piger ce titre et, de surcroît, l’inscrire dans ma PAL? C’est que ce roman a reçu le prix Pulitzer fiction en 2011. Eh oui, je succombe régulièrement aux ouvrages primés, peu importe que les critiques en soient mitigées ou dithyrambiques. C’est comme un devoir de lectrice avisée que je me donne. Je parcours donc invariablement la liste des prix octroyés, survolant les années, picorant ici et là, jetant mon dévolu sur celui qui piquera ma curiosité. Le prix Pulitzer a donc auréolé, pour moi, ce roman de Jennifer Egan et sur la foi immense en cette récompense prestigieuse, je m’y suis plongée avec enthousiasme. Une histoire aux multiples personnages dont on découvre un pan de vie à chaque chapitre, dans des lieux et des temps variables. Tous se sont connus à diverses périodes et tel, un puzzle géant, Jennifer Egan reconstruit sous nos yeux leur existence remplie de déceptions et de quelques glorioles. « Le temps est un casseur. » Cette phrase, telle un leitmotiv, plane sur tout le roman qui se déroule principalement dans la Grosse Pomme, exception faite de passages furtifs en Californie et sur le sol africain. Un bel accomplissement romanesque sur la perte des repères au fil des années et l’envie profonde de donner un sens à nos vies.
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La conversation comme manière de vivre

Par Ali Benmakhlouf
(3,0)
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En entreprenant la lecture de cet ouvrage, j’imaginais l’auteur discourant sur des trucs faciles pour démarrer une conversation, que celle-ci soit impromptue ou installée dans des circonstances plus formelles. Ali Bermakhlouf, dont je salue l’érudition et la recherche scrupuleuse, offre plutôt un cours didactique sur les bienfaits de la conversation lorsque celle-ci est menée avec ouverture et écoute. « À quoi bon s’engager dans une conversation en prenant un masque? » Ainsi, à partir des écrits de Montaigne, de Flaubert ou de Lewis Carroll, entre autres, l’auteur décortique les structures de la conversation, autant dans l’oralité que dans l’épistolaire. Un essai trop hermétique à mon goût, mais qui m’a tout de même éveillée à l’art de la conversation bienveillante et non dirigée.
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Sel

Par Jussi Adler-Olsen
(3,0)
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Sel constitue la neuvième enquête du Département V de la police criminelle de Copenhague, cette fois-ci, campée en pleine pandémie de COVID-19 : Carl Mørck et ses collègues Assad, Rose et Gordon sont chargés d’un cold case qui se révélera l’œuvre d’un tueur en série. Nimbés de sadomasochisme, de sectarisme, de troubles mentaux et de vengeance dictée par Dieu lui-même, les crimes, qui s’étendent sur plusieurs décennies, s’avèreront difficiles à résoudre, compliqués en cela par des effectifs policiers réduits et un retour inopiné sur une affaire qu’on croyait classée. Le roman reprend là où nous avaient laissés les personnages de Jussi Adler Olsen avec Victime 2117; leur trajectoire personnelle sous-tend toujours l’intrigue policière mais sans le piment de la découverte des trois premières histoires (Miséricorde, Profanation et Délivrance). On sent un certain essoufflement dans la narration et le style littéraire souffre parfois de quelques déficiences, mais c’est tellement bien construit que l’on se prend au jeu, balayant sous le tapis les accrocs et autres invraisemblances. Maintenant, Carl Mørck se verra-t-il obligé, comme il le pense, de se recycler en promeneur de chiens ou en consultant en sécurité au Parlement en attendant la retraite? À suivre…
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Salinger : avant L'attrape-coeurs

Par Valentina Grande et Eva Rossetti
(4,0)
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Plusieurs ouvrages récents se sont approprié la figure mythique de l’écrivain Jerome David Salinger : Mon année Salinger (Joanna Smith Rakoff), Oona & Salinger (Frédéric Beigbeder), Le contrat Salinger (Adam Langer), Et devant moi, le monde (Joyce Maynard). Pourquoi pas un de plus, me suis-je dit, surtout si l’offrande est de surcroît graphique. Salinger avant l’Attrape-cœurs revient sur les années traumatiques d’après-guerre, alors que le futur écrivain séjourne dans un hôpital allemand. Encore fragilisé psychologiquement par ce qu’il a vécu dans l’armée libératrice des camps de concentration, Salinger renoue avec une jeune femme rencontrée à Vienne quelques années plus tôt. Une brève union qui ne durera pas, ponctuée de non-dits et de reproches, sous le regard accusateur de la famille Salinger qui ne voit pas d’un bon œil ce rapprochement entre un Juif américain et une Allemande. Ce très beau texte de Valentina Grande, porté par les dessins stylisés d’Eva Rossetti, constitue une approche intéressante d’un autre pan de vie de J.D. Salinger. Et comme je n’en suis pas encore rassasiée, j’ai noté pour plus tard ce titre, L’Attrape-Rêves écrit par Margaret A. Salinger, la fille du célèbre auteur.
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Partie de chasse au petit gibier...

Par Megan Gail Coles
(3,0)
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Le jour de la Saint-Valentin, on est sur le pied de guerre au restaurant Hazel à Saint John’s, Terre-Neuve. Chef cuisinier, sous-chef, plongeur, barman, serveur et serveuse de même que la patronne, la Reine Georgina, s’affairent afin d’offrir un dîner inoubliable à leurs clients. Et même si le blizzard se mêle de la partie et que plusieurs conflits larvés sont sur le point d’éclater entre eux, tous ont à cœur de réussir la soirée qui vient. Partie de chasse au petit gibier entre lâches au club de tir du coin raconte une histoire plutôt sombre d’êtres humains à la dérive, exploités et avilis par autrui. Adultère, viol collectif, intimidation, enfance malheureuse, indigence, toxicomanie et alcoolisme se côtoient en une danse macabre à laquelle tous les personnages doivent se soumettre. Une noirceur constante plane sur toutes les pages de ce roman à la logorrhée frénétique. Le style est verbeux et cru et chacun des protagonistes a tour à tour droit de parole en un souffle ininterrompu de confessions et de réflexions existentielles et futures. J’ai aimé les deux premières parties, que j’ai trouvé très fortes et expressives. La troisième m’est apparue un peu bâclée et moins travaillée. J’accorde donc trois étoiles pour ce récit épique porté par une écriture vibrante.