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Élaine B.
Intérêts littéraires : Biographies, Littérature, Voyages, Psychologie

Activités de Élaine B.

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L'ange de Munich

Par Fabiano Massimi
(4,0)
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« Nous avons une mort délicate, dans un lieu délicat, à un moment très délicat. » Le 18 septembre 1931, le corps d’Angela (Geli) Raubal est retrouvé sans vie dans l’appartement de son oncle Adolf Hitler. Le commissaire Siegfried Sauer et son adjoint, Helmut Forster, de la police criminelle munichoise sont dépêchés sur les lieux pour enquêter. Suicide ou assassinat? Ce fait divers connu donne lieu à un roman policier, descendant direct de ceux écrits par Philip Kerr. Dans un récit enlevant, bien rodé, des personnages célèbres, lestés de leurs poids historique, côtoient les créatures fictionnelles imaginées par Fabiano Massimi sur fond de montée du nazisme à Munich. Le contexte, les lieux et les enjeux politiques sont explosifs et ce que démontre l’auteur, dans ce récit bien documenté, est glaçant, à l’image de cette période troublée. Sauf la fin, que j’ai trouvé rocambolesque et surjouée, j’ai grandement apprécié le roman, à l’instar de mon mari qui l’a lu à la vitesse de l’éclair. Et dans un élan de nostalgie, j’ai cru maintes fois voir débouler, au hasard des pages, l’inclassable Bernie Gunther, venu à la rescousse pour dénouer l’intrigue…
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Personne n'en saura rien

Par Sylvie Granotier
(3,0)
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Gagnant, en 2015, du prix Mauvais genres instauré par France Culture et Le Nouvel Observateur, le roman Personne n’en saura rien échappe à tout classement de type polar ou suspense, en dépit du bandeau ornant sa couverture. Ces indications peuvent parfois causer des déceptions, mais ce ne fut pas le cas pour ma part. J’ai apprécié ma lecture, agréablement surprise par l’originalité du traitement d’un thème maintes fois exploité dans la littérature, mais aussi par sa construction et son écriture dépouillée qui sert très bien le propos. Je l’ai lu assez rapidement, emportée dans ce face à face entre une victime et son agresseur, chacun s’exprimant à tour de rôle, la première tissant sa toile vengeresse autour du second, celui-ci presque repentant mais taisant l’essentiel. Une découverte intéressante d’une autrice prolifique dont il reste beaucoup à lire.
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Le grand Nord-Ouest

Par Anne-Marie Garat
(4,0)
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Une femme et sa fillette partent en cavale sur les routes de la Californie, destination le Grand Nord-Ouest, Yukon, Canada, refuge instinctif pour la mère, dont les secrets et les affabulations vont nous être dévoilés au compte-gouttes dans un récit halluciné, qu’habitent également un couple d’Amérindiens reclus, dont la cabane en rondins retirée au fond d’une combe, recueille les deux fuyardes et leur histoire rocambolesque et mystérieuse. Le roman est partagé entre les confidences de la petite fille devenue adulte et celles de Bud, un pilote canadien habitant Anchorage, Alaska, quinze ans plus tard. « C’est pourtant ce que je fais en écrivant, jour après jour, je descends à la mine, sondant les couches les plus glacées de mon pergélisol mental, il y fait si froid, Jessie. » Anne-Marie Garat offre au lecteur un voyage mythique aux confins du territoire des premiers peuples américains, bafoués et spoliés par l’arrivée des colons européens et par une ruée vers l’or qui aura achevé de les déposséder. Parcouru de chimères, de rêves et d’une aura mystique, Le Grand Nord-Ouest n’en contient pas moins une part historique rigoureuse, doublée d’une fiction fort bien menée par une écriture libre et déjantée.
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Liv Maria

Par Julia Kerninon
(4,45)
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Une « adolescente déracinée et un père de famille exilé le temps d’un été », se rencontrent à Berlin; l’étudiante et son enseignant, dans l’apprentissage de la langue de Shakespeare, entament alors une brève liaison qui aura des conséquences inattendues pour leur avenir. Un parcours de femme pas banal que celui de Liv Maria Christensen, l’héroïne de ce court roman surprenant dans ses méandres narratifs. Une bonne histoire soutenue par une belle écriture et une solide construction, cela correspond en tout point à un savoureux moment de lecture. Je n’hésite pas à accorder quatre étoiles et continuerai d’explorer l’univers littéraire de cette autrice que je découvre avec ce titre.
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Royal

Par Jean-Philippe Baril Guérard
(4,3)
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« On va pas se raconter d'histoires sur l'égalité des chances : t'es blanc, t'es beau, t'es en santé, t'as toujours mangé à ta faim, et t'as des capacités cognitives supérieures à la moyenne (…) » Le narrateur s'apprête à entrer, avec une confiance gonflée à bloc, à la Faculté de Droit de l'Université de Montréal : un baccalauréat de trois années, une course au stage chez les plus réputés cabinets d'avocats et ultimement, l'admission au Barreau. Autour de lui gravitent sa copine Aurélie, étudiante en médecine, Papa et Maman, tous deux médecins et son ami d'enfance, Fred, en deuxième année de droit, généreux en conseils de tous genres. L'écriture directe et sans fioritures donne le ton à ce roman psychologique dont le personnage principal est interpellé violemment par un « tu » presque accusateur tout le long du récit. L'anxiété à la performance peut dévorer celui ou celle qui en est atteint et l'auteur en démonte ici tous les ressorts vicieux. Manuel de la vie sauvage, paru en 2018, adapté depuis en série télévisée fort bien réalisée par Christian Laurence, m'a paru plus abouti que Royal, paru en 2016, lequel ne bénéficie pas des pointes d'humour caustique du premier, d'où cette note de trois étoiles.
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Normal people

Par Sally Rooney
(3,5)
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Il y a des livres que l’on inscrit sur notre PAL, emportés par l’enthousiasme général, et qui s’avèrent terriblement décevants. C’est le cas avec Normal People, roman d’apprentissage amoureux incarné par deux lycéens, Marianne et Connell, dont les états d’âme et les atermoiements finissent par fatiguer. Un interminable chassé-croisé de faux départs, d’hésitations, un effeuillage de marguerite surexploité, soutenu par une écriture plutôt fade, se perdant dans des détails superflus et répétitifs. Combien de fois les deux personnages se sont-ils pris la tête dans les mains de découragement et combien de fois ont-ils pris ou déposé une tasse sur la paillasse? J’ai arrêté de compter après quelques pages. Roman phénomène est-il mentionné sur la quatrième de couverture…, bof. Peut-être la série télévisée réussit là où le roman échoue à créer une atmosphère et à susciter la sympathie envers ces jeunes adultes déboussolés?
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L'oeil de Jupiter

Par Tristan Malavoy-Racine
(3,5)
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Tristan Malavoy, est un auteur québécois que je découvre avec L’œil de Jupiter, roman qui se déroule « quelque part entre Montréal et l’embouchure du Mississippi, entre un siècle et un autre ». Simon Venne, professeur d’histoire au Cégep du Vieux-Montréal, démissionne de son poste et s’envole vers La Nouvelle-Orléans afin de se consacrer à la rédaction d’un récit sur les lointaines origines acadiennes d’un ami français. Cette histoire prend forme parallèlement à son séjour en Louisiane et raconte la fuite éperdue d’une adolescente, Anne Gisé, embarquée avec ses deux petits frères sur un frêle esquif, quittant à jamais l’Anse-à-Foleur de l’île Saint-Domingue, assiégée par les esclaves en révolte de l’État français. Les thèmes explorés dans le roman sont d’un grand intérêt, mais l’auteur m’a laissée sur ma faim. Ses personnages s’avèrent peu étoffés et leur parcours reste nébuleux jusqu’à la fin. Dommage, car l’écriture est élégante et efficace et la recherche historique impeccable.
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Saisons et les jours (Les)

Par Caroline MILLER et Elizabeth Fox-Genovese
(4,0)
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L’autonomie alimentaire, c’était plus qu’un concept au milieu du XIXe siècle dans les hameaux ruraux de la Georgie, il y allait de la survie des familles venues coloniser le territoire « racheté » aux Amérindiens par le gouvernement américain. Prix Pulitzer 1934, le roman ramène du passé l’existence de ces gens vivant en autarcie autour d’un lopin de terre à cultiver, loin de la civilisation côtière et de tous les bourdonnements sociétaux. « Les choses s’enchaînaient comme des perles de bois régulièrement espacées, enfilées sur un cordonnet de coton. » Semailles, labours, traite des vaches, boucherie, tannage de peaux, confection de chaussures, tissage de la laine, fabrication du savon, barattage du beurre, pelleterie (ours noir, opossum gris, loup, renard roux, lapin) , apiculture, ébénisterie, culture du coton, du maïs et de la canne à sucre, élevage de cochons, de poules, d’oies, de pintades, cueillette de petits fruits sauvages, récolte et conserves, tout représentait un labeur incessant et exigeait une force de caractère qui venait avec les tâches à accomplir. Caroline Miller raconte cette vie austère qui clouait sur place ceux et celles qui s’y engageaient, contraints par les nombreuses bouches à nourrir et l’implacabilité du temps qui passe. Les saisons et les jours, c’est un roman d’atmosphère qu’on se doit de lire lentement et d’en apprécier la force tranquille.
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J.-K. Huysmans : le forçat de la vie

Par Patrice Locmant
(3,0)
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« Huysmans incarne le désespoir de toute une génération. À sa mort, Octave Uzanne écrira : Nul ne porta et n’exprima l’ennui de vivre avec un plus démonstratif pessimisme et ne chercha avec autant d’âpreté les avatars intellectuels qui peuvent ici-bas s’offrir aux grands désabusés. » Ce que représente Michel Houellebecq dans le monde littéraire actuel, Joris-Karl Huysmans l’incarnait à la fin du XIXe siècle. Forçat de la vie, comme le titre Patrice Locmant dans une biographie qui puise à même l’œuvre de l’écrivain, seule source valable disponible pour qui espère saisir l’essence de cet homme d’un autre siècle. C’est donc à travers ses récits et ses romans que Locmant entreprend de cerner son sujet. « Il faut savoir lire ce qui est écrit. Mais surtout écrire ce qui n’a pas été dit, démasquer l’homme intérieur derrière la statue officielle. » L’ouvrage est fort bien écrit mais je n’ai pas appris grand-chose sur Huysmans que je ne savais déjà en lisant ses écrits. J’y ai plutôt vu un survol d’une bibliographie bien remplie. L’homme embusqué derrière l’écrivain reste encore un mystère.
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Dans le ventre du Congo

Par Blaise Ndala
(4,4)
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« Je ressentais et je ressens le besoin de fouiner dans la mémoire broussailleuse d’un monde où le mystère côtoie l’évidence. » 2013 : Nyota, petite-fille du roi déchu Kena Kwete III, descendant d’une lignée ayant régné sur le Sankuru dans le Kasaï congolais, s’est vu confier la mission de retracer le parcours de sa tante, la princesse Tshala Nyota Moelo, arrivée sur le territoire belge en 1958 et disparue depuis. Le lecteur en sait plus qu’elle et par le jeu des coïncidences et du hasard, Nyota arrivera à faire la lumière sur la destinée de sa parente. J’ai beaucoup aimé ce roman historique dans lequel Blaise Ndala convie deux États dont l’antagonisme n’est plus à décrire, la Belgique et la République démocratique du Congo, à régler leurs comptes à travers des personnages sensibles et incarnés. Superbement écrite, cette histoire plonge Dans le ventre du Congo, mettant à nu toutes les blessures de guerre et d’honneur subies au nom du colonialisme. « Je vous parle de ce temps qui avait tout réuni pour que face aux flammes allumées par le mépris et l’ignorance, la savane faite de nos vies amoindries, de notre grandeur bafouée et de nos misères entretenues, parte en fumée sans émouvoir nos maîtres tout-puissants – ceux qui étaient venus à nous au nom d’un dieu nommé Amour, un Esprit qu’ils trahirent sous nos yeux sitôt qu’ils se rendirent compte qu’ils ne pouvaient mener à bien leur projet en ayant les mains liées par ses Dix Commandements. »
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L'inconnu de la poste

Par Florence Aubenas
(4,0)
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Après avoir subi les phrases alambiquées de Laurent Mauvignier dans Histoires de la nuit, lire la prose limpide de Florence Aubenas fut un réel plaisir de lecture. Quoi que le propos de L’inconnu de la poste ne prête guère à la réjouissance, bien au contraire, c’est ici plutôt la manière dont la journaliste raconte avec vivacité et simplicité ce qui aurait pu être une énième enquête policière longue et ennuyante. Au matin du 19 décembre 2008, le corps sans vie de Catherine Burgod est découvert dans le bureau de poste où elle officie à Montréal-la-Cluse, transpercé de vingt-huit coups de couteau. Les habitants du petit bourg montagneux sont catastrophés et le lecteur aussi. Car, préalablement au jour de l’assassinat, Florence Aubenas avait fait les présentations; on connaissait la victime sous tous ses angles. C’est là que réside la force du récit qui nous entraîne au cœur d’une affaire dont la conclusion ne surviendra que dix ans plus tard. C’est aussi une suite de portraits d’êtres écorchés par la vie, particulièrement celui de Gérald Thomassin, jeune acteur prometteur, « solitaire et sauvage », toxicomane, longtemps soupçonné par les policiers, les avocats et les juges d’instruction, et disparu depuis, sans laisser de traces. Un beau travail journalistique et littéraire!
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Histoires de la nuit

Par Laurent Mauvignier
(3,0)
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Peut-on qualifier ce roman de thriller? Entre l’exercice de style et le tour de force, Laurent Mauvignier pousse le détail jusqu’à l’extrême dans Histoires de la nuit, sorte de huis-clos étouffant et anxiogène autour de quatre habitants d’un hameau rural isolé, contraints d’accueillir trois frères survenus de nulle part, la vengeance chevillée au cœur et au corps. Un roman dense, composé de phrases à rallonge qui plongent au plus creux des pensées de ses personnages. Le parcours du lecteur s’avère tortueux et lancinant, tant l’auteur a l’art de papillonner et de tourner autour du pot. C’est cette constance de faire languir dans le récit qui m’a usée et cette nuit, j’ai eu envie d’en finir au plus vite avec cette histoire, dont j’avais deviné les ressorts dès son mitan. J’accorde donc trois étoiles pour la performance littéraire, en évitant de passer le relais à mon mari, qui se serait à coup sûr découragé au-delà des cinq premières pages.
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Voltaire, le culte de l'ironie

Par Philippe Richelle et Jean-Michel Beuriot
(4,0)
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Voltaire, le culte de l’ironie, une suite au Voltaire amoureux de Clément Oubrerie? Je m’y suis presque laissée prendre… Le trait de Jean-Michel Beuriot est stylisé et précis, affichant moult détails que l’on aime examiner de près, complété par le texte de Philippe Richelle, appuyé sur une vérité historique et qui laisse place à la langue bien pendue de son sujet. On y voit donc un Voltaire vieillissant, discourant avec un probable biographe, revenant sur des événements passés au cours desquels son talent de pamphlétaire s’est déployé, fustigeant les prêtres, ces « tyrans noirs », le roi et ses courtisans, bref tout le système monarchique et religieux usant d’un pouvoir autoritaire en vue de tenir le peuple dans la coercition et l’ignorance. Le personnage est ambivalent et la BD, en ce sens, en démontre bien tous les aspects divergents. À la toute fin, une entrevue avec les deux auteurs vient bonifier l’ouvrage, offrant ainsi un complément parfait au voyage entrepris au château de Ferney. Un bel objet littéraire pour tous âges confondus…
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Le mur invisible

Par Marlen Haushofer
(4,4)
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« Je ne cherchais plus un sens capable de me rendre la vie plus supportable. » Une femme, seule à sa table, sent le besoin, après deux années passées dans un chalet au creux d’une vallée autrichienne, entourée de son fidèle chien Lynx, d’une chatte et de ses chatons, d’une vache et de son veau, de coucher sur le papier ses souvenirs. Entre désespoir et résignation, cette femme mûre subit sa condition d’isolement à la suite d’une catastrophe incroyable survenue durant une nuit de printemps. S’ensuit un huis-clos constitué des pensées obsédantes et des rêves de la narratrice, que le souffle de la nature et son implacabilité vient heureusement aérer. C’est une survivance de tous les instants, à la dure, qu’embrasse courageusement cette femme avec, au cœur, le faible espoir d’être un jour retrouvée. Cette voix féminine, posée et rationnelle, m’a complètement hypnotisée. Un récit glaçant mais qui laisse une large place à la contemplation. La répétition de tâches immuables comme le déroulement des saisons peuplent ce roman paru en 1963 et qui anticipe, en quelque sorte, les effets néfastes de la guerre froide. « Le souvenir, le deuil et la peur existeront tant que je vivrai et aussi le dur labeur. »
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Paradis

Par Abdulrazak Gurnah et Anne-Cécile Padoux
(3,5)
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« Les événements avaient décidé de sa vie, il avait gardé la tête hors de l’eau, les yeux fixés sur l’horizon le plus proche, préférant ignorer plutôt que savoir ce qui l’attendait. Il ne voyait rien qui pût le libérer de sa condition d’esclave. » Sur la côte tanzanienne au début du XXe siècle, Yusuf, douze ans, est remis aux mains d’un marchand par ses parents afin d’acquitter une lourde dette qu’il leur est impossible de payer autrement. Le gamin effectue le voyage en train avec cet « oncle » Aziz jusqu’à son magasin tenu par un adolescent, Khalil, lui-même soumis aux mêmes conditions de traitement. Un soutien mutuel se développe entre les deux jeunes à travers les tâches quotidiennes à effectuer et un destin commun de plus en plus difficile à supporter en grandissant. Paradis, c’est un roman d’apprentissage à la dure, la fin abrupte d’une enfance protégée par le cocon familial et soumise aux aléas d’une vie d’adulte, esclave de surcroît. Heureusement, le regard candide de Yusuf sur toutes choses, même les plus vilaines, permet au lecteur de respirer et de se laisser porter par les contes et superstitions qui sont légion dans cette partie du monde. Une fin ouverte, déstabilisante, vient conclure le récit et après réflexion, c’était la fin souhaitée pour un tel récit.