Activités de STÉPHANE LAROSE

À partir entre autres de la Correspondance de Diderot, Sophie Chauveau, auteure de plusieurs romans historiques, a construit une biographie de Diderot sous forme de deux romans fort plaisants et étonnants. Par exemple, le pouvoir du père de Diderot sur son fils Denis surprend tant par son intensité que sa durée, l'âge de la majorité matrimoniale pour un garçon étant alors de 30 ans ! Le personnage de Denis Diderot fascine par ses passions, son énergie, sa démesure même ; en même temps, on comprend pourquoi celui-ci a peu écrit lorsqu'on le compare à Voltaire et pourquoi le gros de son œuvre sera publié de manière posthume. Il faut dire que les défis énormes auxquels sont confrontés les écrivains à cette époque sont évoqués de manière bien concrète. À n'en point douter, il faut beaucoup de courage pour oser défier le Roi et sa censure. On ne lit pas ces deux livres pour approfondir notre connaissance de l'œuvre de Diderot ou comprendre mieux sa pensée profonde sur le monde. C'est plutôt l'inverse. Si vous ne possédez que des connaissances assez sommaires de l'œuvre de Diderot ou sur le dix-huitième siècle en France, la lecture de ces livres, notamment celle du premier tome, devrait vous divertir tout en vous apprenant bien des choses ; et par après, peut-être vous amener à lire "La religieuse", "Le neveu de Rameau" ou même la "Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient".

À partir entre autres de la Correspondance de Diderot, Sophie Chauveau, auteure de plusieurs romans historiques, a construit une biographie de Diderot sous forme de deux romans fort plaisants et étonnants. Par exemple, le pouvoir du père de Diderot sur son fils Denis surprend tant par son intensité que sa durée, l'âge de la majorité matrimoniale pour un garçon étant alors de 30 ans ! Le personnage de Denis Diderot fascine par ses passions, son énergie, sa démesure même ; en même temps, on comprend pourquoi celui-ci a peu écrit lorsqu'on le compare à Voltaire et pourquoi le gros de son œuvre sera publié de manière posthume. Il faut dire que les défis énormes auxquels sont confrontés les écrivains à cette époque sont évoqués de manière bien concrète. À n'en point douter, il faut beaucoup de courage pour oser défier le Roi et sa censure. On ne lit pas ces deux livres pour approfondir notre connaissance de l'œuvre de Diderot ou comprendre mieux sa pensée profonde sur le monde. C'est plutôt l'inverse. Si vous ne possédez que des connaissances assez sommaires de l'œuvre de Diderot ou sur le dix-huitième siècle en France, la lecture de ces livres, notamment celle du premier tome, devrait vous divertir tout en vous apprenant bien des choses ; et par après, peut-être vous amener à lire "La religieuse", "Le neveu de Rameau" ou même la "Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient".

Une biographie pas trop longue et franchement captivante du début à la fin. Laura El Makki donne le goût d'aller explorer l'oeuvre de Wells, bien au-delà des quatre titres qui ont fait sa gloire d'auteur de science fiction, peut-être même de lire ses mémoires. Un être en avance de son temps sur bien des aspects, mais aussi bien de son temps sur d'autres, ce qui en décevra et choquera plusieurs. Il travaille pour faire progresser l'humanité tout en étant raciste; il prône l'amélioration de la condition de la femme tout en exploitant sans aucune honte sa propre femme et ses innombrables maîtresses. Comme Émile Zola en France, HG Wells souhaitait de tout son coeur voir l'humanité tout entière menée par la dictature des intellectuels ! Un esprit dangereux donc mais qui vaut la peine d'être lu et connu.

IL existe plusieurs biographies de Brigitte Bardot, dont ses mémoires parus en 1996 intitulés "Initiales B.B.". Celle de l'éditeur Michel Goujon, appelée "La recluse : le mystère Brigitte Bardot" possède certes un titre accrocheur, mais il se justifie dans la mesure où l'auteur, qui n'est pas un ami de BB mais un grand admirateur de celle-ci, tente de comprendre pourquoi elle a abandonné sa carrière d'actrice, puis de chanteuse avant de devenir la défenseresse des animaux et de s'isoler presque complètement du monde. Les Québécois d'un certain âge se rappellent sûrement de la visite de BB au Canada en 1977, venue ici pour empêcher la chasse au phoque mais en posant pour les photographes avec un blanchon tout mignon. À partir de ce moment, Brigitte Bardot fut presque sans contredit qualifiée de folle et d'hystérique, ces qualificatifs revenant à chaque fois qu'elle décidait de prendre la parole publiquement. Mais aujourd'hui, elle est plutôt vue comme une pionnière, voire une prophétesse d'un mouvement de défense des animaux qui ne cesse de s'étendre et de se radicaliser. Un sondage récent commandé par la Fondation Brigitte Bardot (qui se consacre à la défense des animaux depuis 1986 dans maintenant 70 pays) indique que près de deux tiers des Français souhaitent voir la condition animale s'améliorer. Cette biographie insiste donc beaucoup sur le militantisme de Bardot de même que son isolement volontaire, beaucoup moins sur sa carrière. Malgré tout, l'intérêt du livre n'est pas soutenu. L'auteur à mon avis ne fait pas oeuvre utile en s'attardant sur chaque amant et chaque ami intime de Brigitte Bardot, en ce sens que ça n'éclaire pas vraiment le fameux "mystère" Bardot. Alors oui, elle a eu des tonnes d'amants et beaucoup d'amis aussi ! Et d'une certaine façon, elle n'est pas du tout recluse puisqu'elle vit avec le même homme depuis maintenant vingt-huit ans en plus d'entretenir une véritable ménagerie ! Bref, ce livre est intéressant à moitié mais aurait pu être bien meilleur sans une énorme complaisance de l'auteur pour son objet fétiche.

M. Lapalice, je vois bien que nos opinions face à ce livre sont diamétralement opposées. Je ne vais donc pas en rajouter. Je serais cependant curieux de savoir si vous vendez ce livre ou des livres similaires à votre librairie. Si oui, les tenez-vous sous clé ? Peut-être que vous les cachez et qu'on doit vous les demander à voix basse ? Je plaisante, mais ma question est quand même sérieuse. Est-ce que vous tentez, en tant que libraire, de dissuader vos clients d'acheter ce type de livre juste à cause de vos croyances personnelles ? Je sais que ça irait à l'encontre de mon mandat en bibliothèque publique, alors je suis vraiment curieux de savoir. Merci de me répondre.

Troisième tome de "La police des rennes", La montagne rouge évite les défauts du second tome (Le Détroit du Loup) en faisant rapidement démarrer l'enquête sur la découverte d'un vieux squelette humain. Moins de lieux et moins de personnages aussi, ce qui permet de conserver le focus sur l'affaire en question ainsi que sur l'évolution des relations entre les deux policiers, Klemet et Nina. Malheureusement, ce troisième tome se révèle encore plus décevant que le deuxième. Le squelette en question s'avère vieux de plusieurs siècles et l'enquête menée par les deux policiers est tout bonnement une quête archéologique, à savoir si ce squelette est celui d'un Sami (Laponais) ou pas. La réponse est importante pour régler en cour suprême un éternel conflit entre éleveurs de rennes et exploitants forestiers. Il s'agit d'une situation sociale et politique fort complexe qui pèse de tout son poids sur un récit qui ne lève jamais, bien au contraire. Les personnages mystérieux et profonds des deux premiers tomes font place ici à des caricatures (les deux archéologues, par exemple). Le récit secondaire concernant un réfugié chinois semble artificiellement planté et ne réussit pas à nous intéresser, encore moins à nous émouvoir. Finalement, et c'est bien là le principal problème, une telle enquête menée sur un vestige d'un autre siècle par la police des rennes plutôt que par des archéologues mandatés par l'État, on n'y croit tout simplement pas ! Il n' y a aucun suspense, aucun véritable mystère : une série d'articles sur le sujet aurait probablement été plus éclairante et plus intéressante que ce pseudo polar.

Troisième tome de "La police des rennes", La montagne rouge évite les défauts du second tome (Le Détroit du Loup) en faisant rapidement démarrer l'enquête sur la découverte d'un vieux squelette humain. Moins de lieux et moins de personnages aussi, ce qui permet de conserver le focus sur l'affaire en question ainsi que sur l'évolution des relations entre les deux policiers, Klemet et Nina. Malheureusement, ce troisième tome se révèle encore plus décevant que le deuxième. Le squelette en question s'avère vieux de plusieurs siècles et l'enquête menée par les deux policiers est tout bonnement une quête archéologique, à savoir si ce squelette est celui d'un Sami (Laponais) ou pas. La réponse est importante pour régler en cour suprême un éternel conflit entre éleveurs de rennes et exploitants forestiers. Il s'agit d'une situation sociale et politique fort complexe qui pèse de tout son poids sur un récit qui ne lève jamais, bien au contraire. Les personnages mystérieux et profonds des deux premiers tomes font place ici à des caricatures (les deux archéologues, par exemple). Le récit secondaire concernant un réfugié chinois semble artificiellement planté et ne réussit pas à nous intéresser, encore moins à nous émouvoir. Finalement, et c'est bien là le principal problème, une telle enquête menée sur un vestige d'un autre siècle par la police des rennes plutôt que par des archéologues mandatés par l'État, on n'y croit tout simplement pas ! Il n' y a aucun suspense, aucun véritable mystère : une série d'articles sur le sujet aurait probablement été plus éclairante et plus intéressante que ce pseudo polar.

Ce roman constitue en quelque sorte la suite du "Dernier Lapon", paru deux ans auparavant. Nous sommes donc toujours en Laponie, toujours celle du passé et celle du présent, avec enquête policière menée encore une fois par Klemet Nango et Nina Nansen. Sauf que cette fois-ci, plusieurs des qualités du premier tome (qui avait mérité un nombre très élevé de prix littéraires) ne sont pas au rendez-vous. L'enquête prend beaucoup de temps à démarrer car on est confronté à une série d'incidents suspects qui semblent plus ou moins liés entre eux. Il y a aussi beaucoup trop de personnages, de villes et villages, de pays, de nationalités. La dynamique fort plaisante du couple de policiers s'avère cette fois mal définie et ne suffit plus à tenir le rôle de fil conducteur. Bref, c'est long et plutôt mêlant. De plus, le message sur les tensions entre les Lapons et les autres habitants s'avère cette fois beaucoup plus appuyé mais aussi beaucoup plus lourd. Pas une catastrophe en soi, mais préparez-vous à une déception si vous avez lu le Dernier Lapon avant.

Ce roman constitue en quelque sorte la suite du "Dernier Lapon", paru deux ans auparavant. Nous sommes donc toujours en Laponie, toujours celle du passé et celle du présent, avec enquête policière menée encore une fois par Klemet Nango et Nina Nansen. Sauf que cette fois-ci, plusieurs des qualités du premier tome (qui avait mérité un nombre très élevé de prix littéraires) ne sont pas au rendez-vous. L'enquête prend beaucoup de temps à démarrer car on est confronté à une série d'incidents suspects qui semblent plus ou moins liés entre eux. Il y a aussi beaucoup trop de personnages, de villes et villages, de pays, de nationalités. La dynamique fort plaisante du couple de policiers s'avère cette fois mal définie et ne suffit plus à tenir le rôle de fil conducteur. Bref, c'est long et plutôt mêlant. De plus, le message sur les tensions entre les Lapons et les autres habitants s'avère cette fois beaucoup plus appuyé mais aussi beaucoup plus lourd. Pas une catastrophe en soi, mais préparez-vous à une déception si vous avez lu le Dernier Lapon avant. En passant, la couverture affichée ici n'est pas celle du livre en question !

Un long polar/thriller passionnant du début à la fin, avec des personnages forts et bien définis, malgré le fait que plusieurs ont une part de mystère en eux. L'auteur nous invite en même temps à découvrir la Laponie, celle d'aujourd'hui comme celle du passé. On est surpris, dérouté parfois mais jamais on ne se perd. L'auteur suggère certains messages (l'exploitation des Laponais, les tensions raciales, etc.) sans jamais assommer les lecteurs ou lectrices avec cela et sans jamais se détourner de l'enquête policière qui est menée par Klemet Nango et Nina Nansen. Le roman est écrit aussi dans un excellent français. Un cinq étoiles garanti !

Un long polar/thriller passionnant du début à la fin, avec des personnages forts et bien définis, malgré le fait que plusieurs ont une part de mystère en eux. L'auteur nous invite en même temps à découvrir la Laponie, celle d'aujourd'hui comme celle du passé. On est surpris, dérouté parfois mais jamais on ne se perd. L'auteur suggère certains messages (l'exploitation des Laponais, les tensions raciales, etc.) sans jamais assommer les lecteurs ou lectrices avec cela et sans jamais se détourner de l'enquête policière qui est menée par Klemet Nango et Nina Nansen. Le roman est écrit aussi dans un excellent français. Un cinq étoiles garanti ! En passant, la couverture affichée ici n'est pas celle du livre en question !

Un long polar/thriller passionnant du début à la fin, avec des personnages forts et bien définis, malgré le fait que plusieurs ont une part de mystère en eux. L'auteur nous invite en même temps à découvrir la Laponie, celle d'aujourd'hui comme celle du passé. On est surpris, dérouté parfois mais jamais on ne se perd. L'auteur suggère certains messages (l'exploitation des Laponais, les tensions raciales, etc.) sans jamais assommer les lecteurs ou lectrices avec cela et sans jamais se détourner de l'enquête policière qui est menée par Klemet Nango et Nina Nansen. Le roman est écrit aussi dans un excellent français. Un cinq étoiles garanti !

On apprenait récemment (début juillet 2020) qu'une mini-série de six épisodes racontant la vie de Sylvia Kristel est actuellement en préparation. Celle-ci devrait être largement basée sur cette autobiographie publiée en 2006, puis à nouveau en 2013, peu de temps après son décès. Sylvia Kristel a marqué l'histoire du cinéma en jouant en 1974 le rôle-titre du film érotique Emmanuelle, personnage qu'elle reprendra par la suite à quelques reprises. Alors, lorsqu'on a vu Sylvia Kristel nue à l'écran, est-ce vraiment utile ou intéressant de lire "Nue", le livre ? Oh, que oui ! C'est même, oserais-je dire, franchement plus intéressant ! Mais pourquoi ? Parce qu'on découvre que Sylvia Kristel n'est pas Emmanuelle ? C'est vrai en partie. Sylvia Kristel était dans la vraie vie plutôt pudique, plutôt intelligente, plutôt cultivée et n'avait aucun désir lesbien ! Mais j'ai trouvé aussi qu'elle ressemblait beaucoup à son personnage par sa naïveté, par le flot d'hommes qui a défilé dans sa vie intime et avec lesquels elle a joué (joui) de son pouvoir, par son vide affectif aussi qui était sidéral. Il faut dire que la carrière qu'elle a choisie pour elle n'était certainement pas la meilleure pour combler ce vide. Elle va bien sûr rencontrer quelques gens bien, qui lui feront justement du bien pendant un certain temps. Mais on retiendra surtout la superficialité du monde du cinéma, avec ses acteurs qui ne pensent qu'à boire, prendre de la drogue et à coucher avec elle comme un trophée à conquérir. Sylvia Kristel va elle aussi fumer, boire et se droguer à plein, jusqu'à ce que la maladie la frappe, plusieurs fois. Beaucoup plus pour combler le vide qui l'habite que pour oblitérer des souffrances. Mais ce qui m'a conquis avant tout en lisant ce livre, ce sont les courts chapitres du début, évoquant des moments charnières de l'enfance et de l'adolescence de Sylvia Kristel. Des petits textes écrits dans un français impeccable et emplis de poésie, avec des personnages familiaux ou autres qui se révèlent autant exubérants que tristes et malheureux. Un véritable talent littéraire s'exprime dans ces pages. La petite Sylvia, il est évident, a manqué d'amour parental et a souffert de ne pas "être vue". C'est ce qui amènera chez elle la soif inaltérable d'être vue par tout le monde, elle qui plus jeune passait son temps à se regarder dans le miroir, non pas parce qu'elle s'aimait comme Narcisse mais parce qu'elle tentait simplement de découvrir enfin qui elle était. Plus tard dans sa vie, c'est par la peinture qu'elle s'exprimera, beaucoup mieux probablement que par ses films (on lui a reconnu un talent de peintre). Malheureusement, ses œuvres ne lui rapporteront que très peu d'argent, suite à de mauvais choix qu'elle a faits (de compagnons de vie, entre autres). La vie de Sylvia Kristel est une tragi-comédie qui mérite d'être lue par tous ceux qui ont vécu les années "Emmanuelle".

On apprenait récemment (début juillet 2020) qu'une mini-série de six épisodes racontant la vie de Sylvia Kristel est actuellement en préparation. Celle-ci devrait être largement basée sur cette autobiographie publiée en 2006, puis à nouveau en 2013, peu de temps après son décès. Sylvia Kristel a marqué l'histoire du cinéma en jouant en 1974 le rôle-titre du film érotique Emmanuelle, personnage qu'elle reprendra par la suite à quelques reprises. Alors, lorsqu'on a vu Sylvia Kristel nue à l'écran, est-ce vraiment utile ou intéressant de lire "Nue", le livre ? Oh, que oui ! C'est même, oserais-je dire, franchement plus intéressant ! Mais pourquoi ? Parce qu'on découvre que Sylvia Kristel n'est pas Emmanuelle ? C'est vrai en partie. Sylvia Kristel était dans la vraie vie plutôt pudique, plutôt intelligente, plutôt cultivée et n'avait aucun désir lesbien ! Mais j'ai trouvé aussi qu'elle ressemblait beaucoup à son personnage par sa naïveté, par le flot d'hommes qui a défilé dans sa vie intime et avec lesquels elle a joué (joui) de son pouvoir, par son vide affectif aussi qui était sidéral. Il faut dire que la carrière qu'elle a choisie pour elle n'était certainement pas la meilleure pour combler ce vide. Elle va bien sûr rencontrer quelques gens bien, qui lui feront justement du bien pendant un certain temps. Mais on retiendra surtout la superficialité du monde du cinéma, avec ses acteurs qui ne pensent qu'à boire, prendre de la drogue et à coucher avec elle comme un trophée à conquérir. Sylvia Kristel va elle aussi fumer, boire et se droguer à plein, jusqu'à ce que la maladie la frappe, plusieurs fois. Beaucoup plus pour combler le vide qui l'habite que pour oblitérer des souffrances. Mais ce qui m'a conquis avant tout en lisant ce livre, ce sont les courts chapitres du début, évoquant des moments charnières de l'enfance et de l'adolescence de Sylvia Kristel. Des petits textes écrits dans un français impeccable et emplis de poésie, avec des personnages familiaux ou autres qui se révèlent autant exubérants que tristes et malheureux. Un véritable talent littéraire s'exprime dans ces pages. La petite Sylvia, il est évident, a manqué d'amour parental et a souffert de ne pas "être vue". C'est ce qui amènera chez elle la soif inaltérable d'être vue par tout le monde, elle qui plus jeune passait son temps à se regarder dans le miroir, non pas parce qu'elle s'aimait comme Narcisse mais parce qu'elle tentait simplement de découvrir enfin qui elle était. Plus tard dans sa vie, c'est par la peinture qu'elle s'exprimera, beaucoup mieux probablement que par ses films (on lui a reconnu un talent de peintre). Malheureusement, ses œuvres ne lui rapporteront que très peu d'argent, suite à de mauvais choix qu'elle a faits (de compagnons de vie, entre autres). La vie de Sylvia Kristel est une tragi-comédie qui mérite d'être lue par tous ceux qui ont vécu les années "Emmanuelle".