Frédérick Dubois
Intérêts littéraires : Affaires et communications, Bande dessinée, Jeunesse, Science/Technologie, Littérature, Faune/Flore

Activités de Frédérick Dubois

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Loin

Par Alexis Michalik
(5,0)
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S
Sudel
Pour un premier roman, c'est un franc succès! Ce roman est 'complet'! C'est un roman d'aventure, un road trip, un thriller qui allie humour, rebondissements et Histoire. Il nous divertit et nous instruit. Acteur et auteur de théâtre, Alexis Michalik sait raconter et nous tenir en haleine. Très bon moment de lecture!
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L'attaque des titans T.1

Par Hajime Isayama
(5,0)
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Roman d'Ernest et Célestine (Le)

Par Daniel Pennac et Gabrielle Vincent
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Le grand cahier

Par Agota Kristof
(4,0)
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Klaus et Lucas sont jumeaux. Ils sont envoyé en campagne chez leur acariâtre grand-mère alors que la guerre frappe la Bulgarie. "Le grand cahier", ce exactement ce que c'est: leur grand cahier, celui dans lequel ils s’exercent à écrire en y consignant ce qu'ils voient, ce qu'ils font. Mais à travers leur regard d'enfant de dix ans, ce qu'ils voient, même rapporté sobrement dans leur cahier, est souvent horrible et malaisant. C,est peut-être justement parce que c'est froidement décrit que ça en devient malaisant. Une chose est sure, ce petit récit est particulier et on s'en sort ni joyeux ni indemne. Premier de la trilogie des jumeaux, c'est roman sur l'identité, sur la guerre, sur la campagne et la laideur des gens. Pour info, les deux autres romans ne sont pas construits de la même manière et je dirais même que celui-ci n'est pas le plus "lourd" des trois. Ce n’est pas un livre à lire pour trouver la joie. C'est une lecture crève-cœur, déchirante, qui fait limite mal à l'âme. Après tout, c,est un livre sur la déchirure, sur les conséquences de la guerre, de la perte et d'une quête identitaire impossible. C'est une lecture intelligente. Pour l'apprécier, il faut accepter de ce faire un peu mélanger, puis déranger, malmener. Sans doute plus que les deux livres précédent. Au final, la trilogie et son drame prennent alors tout leur sens.
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Ilona Melville et les zéros de l'histoire T.1: Mission

Par Marine Orenga
(4,0)
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Incontournable Novembre 2022 Une lecture franchement rafraichissante, à l'humour vif et aux répliques tordantes, mettant en vedette une relativement rare petite canaille impertinente, mais au combien attachante, ainsi que quatre figures historiques mal en point - enfin, presque toutes! Je réitère que je nous en souhaite plus des héroïnes de cet acabit et je nous souhaite autant de romans qui, comme celui-ci, porte le français haut et fort. Ilona Melville est à l'image des femmes qui ont marqué l'Histoire dont elle raffole: non-conventionnelle, insoumise, audacieuse et d'une impertinence toute relative, selon qui observe. La jeune ado est en outre fille de génie scientifique, à savoir la généticienne Alice Melville. Quand un mégalomane typique crée une secte en Antarctique et que ce dernier, sans surprise, décide de partir à la conquête du monde avec ses sbires, aucune stratégie contre-offensive ne semble en venir à bout. Mais le plan "diaboliquement génial" d'Ilona est retenu par le comité international qui planche activement sur une possible sortie de crise et implique le génial cerveau de sa maman. Le plan est relativement simple sur papier: faire revenir quatre génies de l'Histoire réputés pour leur esprit stratégique et redoutable, afin de mettre fin aux prétentions planétaires du dictateur aux bottes en peau de bébé phoque. Si Ilona souhaitait initialement faire venir des femmes (Nzinga, Phoolan Devi et Calamity Jane), a opter pour des hommes. Pour reprendre le mots d'Alice Melville: "les militaires que nous devons convaincre sont des hommes, qui combattent des hommes et qui ne confieront leur destin qu'à d'autres hommes". Ainsi sont choisis le français Napoléon Bonaparte, le Carthaginois Hannibal Barca, l'autochtone apache Geronimo et le mongol Gengis Khan pour sauver les fesses de l'humanité. C'était sans compter le sabotage d'un intrus dans ce projet ultra-secret et dont va résulter quelques variations: Un Napoléon pas très grand et pacifiste, un Gengis Khan aveugle, un Hannibal Barca qui a six ans et...un personnage historique qui n'était pas sur la liste?! Une fois n'est pas coutume, j'ai envie de commencer par la plume de l'autrice, qui est purement délicieuse. Sarcastique par moment, cyique à d'autre, le texte est habile et il a un riche vocabulaire. Les textes au "je" en jeunesse souffrent souvent d'un manque chronique de diversité de vocabulaire, comme si les jeunes personnage étaient incapable de pondre des phrases moindrement sophistiquées. Ce n'est pas le cas ici, et je m'en réjouit. Ilona a le sens de la réplique et des monologues, un trait qui colle bien à son côté "meneuse". Il y a parfois des parenthèses, des listes et des variations de police pour rendre le récit plus vivant. Bref, j'ai vraiment apprécié la qualité du français et tous ces savoureuses tournures de phrases amusantes. J'ai un faible pour les personnages atypiques ( car je ne digère plus les clichés et les stéréotypes depuis un bon moment et que les atypiques sont sympathiques). Bon, l'antagoniste Évariste le "Juste" est une caricature de tyran mégalomane et dont les prétentions souveraines sont désormais convenus chez ce type de "méchant" et je déplore son manque de fond. Ç'aurait été amusant de savoir pourquoi il tenait tant à conquérir le monde (et la Lune). Ça m'a amusé qu'il ait une voix aigu, cela dit. Pour les protagonistes, cependant, je les ai tous aimé. Ilona incarne ce type de personnage qu'on a longtemps manqué du côté des héroïnes, de celles qui sont classées "turbulentes", "perturbatrices" ou "calamité" ambulante par la société bienpensante. Elle assume aussi pleinement ses forces, ce que les conservateurs aiment appeler "la vanité". Ilona est peut-être un peu de tout cela, mais ce n'est pas une brute ni une fille mesquine qui cherche volontairement les ennuis. Disons plutôt qu'elle a une vision des choses qui contraste avec le "parfait petit modèle féminin" trop souvent imposé aux filles. Ilona est kinesthésique: c'est une boule d'énergie qui aime bouger et foncer, n'en déplaise aux autres personnages qui en sont incommodés. Quand elle a une idée en tête, elle ne l'a pas dans les pieds, démontre une remarquable loyauté et un sens de la justice aiguisé. J'adore son allure également, qu'on peut voir sur la couverture. À bien des égards, elle a beaucoup en commun avec son idole, la très explosive et authentique Calamity Jane. Comme je le souligne souvent, c'est avec ce genre de personnage qu'on maltraite des stéréotypes de genre et qu'on renforce l'idée que les filles aussi peuvent être des héroïnes. J'ai encore trop de garçons en librairie qui boudent les héroïnes parce qu'ils les associent aux chamailleries entre filles, aux amourettes et à la fragilité. Ilona ne s'embarrasse pas de ces sujets trop souvent puérils, préférant jouer les vraies héroïnes, celles qui veulent sauver le monde, à grand coup de pieds dans le c*l. Il y a une profondeur inattendu chez les personnages historiques qui partagent la vedette avec Ilona. Gengis Khan a une sagesse et une patience qu'on ne lui aura pas soupçonnée; Napoléon prouve qu'on peut être pacifiste et lutter contre l'injustice tout à la fois; Hannibal Barca est une terreur malgré ses six ans et Calamity Jane est la plus audacieuse et entrepreneuse du groupe. J'aime beaucoup la délicatesse des personnages masculins, malgré leur réputation. Gengis et Napoléon auront été de bons conseils et de bonne écoute dans les moments de doutes d'Ilona. Leur complicité collective est touchante. Je souligne avoir été attendrie par la relation complice d'Ilona avec sa mère et j'apprécie la manière de traiter les handicap des trois héros masculins, qui ont pleins d'autres manières d'être efficace, quoiqu'en pense les instances militaires. J'apprécie tout le mordant humoristique de cette aventure riche en action et capable de sous-tendre une panoplie de petits thèmes. Enfin, c'est une manière sympathique de jouer sur les stéréotypes de genre, autant en employant des modèles féminins savantes, capables et farouchement déterminées, tout en employant des modèles d'hommes qui peuvent gérer leur émotions, leur vulnérabilité et leur handicap (Et n'en être pas moins "forts"). Vous trouverez à la fin de plus amples informations sur les personnages historiques, incluant l'absent Geronimo, ainsi qu'une ligne du temps pour les situer selon leur époque. Un roman moderne aussi rocambolesque qu'improbable, explosif, drôle à souhait, sur les thèmes de la différence et de la collaboration, aux accents de science et d'Histoire. Recommandé pour tous les amateurs d'action, de personnages originaux et de mission impossibles! Un bon remède contre la morosité, qui promet une suite. Des intéressés? Si ce roman était un met, je pense que je le comparerai à une "Potion magique", ces barbotines/slush amalgamé de crème glacée/glace à la vanille et de bonbons extra-pétillants. Un cocktail super sucré carrément explosif pour les papilles, qui font généralement la joie des plus jeunes. Pour un lectorat du troisième cycle primaire, 10-12 ans.
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Greenlights

Par Matthew McConaughey
(1,0)
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Dès qu'on recherche ce livre sur internet, on peut voir les nombreuses accolades. 5 étoiles sur 5 ! No. 1 New York Times besteller !... C'est sans compter les nombreuses personnalités qui ont donné des éloges au livre. Un ami me l'a même recommandé ! Je n'ai jamais autant été mené en erreur. Ce livre est d'abord très mal écrit ; plusieurs mots sont retenus par l'auteur pour, semble-t-il, montrer sa maîtrise de l'art. Il en résulte seulement un style peu naturel et peu familier qui nous fait vite décrocher du contenu du livre. Il en va de même pour les dialogues qui sont tout à fait "cringy" (excusez l'anglicisme). On a le même sentiment devant les notes de motivation que l'auteur croit profondes, mais qui sont creuses... parfois même dénuées de sens. "The soul objective is the pursuit of the singular finish with only the arrival in sight. This is what brings us together" .. Ou encore "Words are momentory ; intent is momentous"... Sérieusement ? On dirait un mauvais livre de développement personnel, rien de plus. En plus d'être ennuyant, le livre semble faire, dès les premières pages, l'apologie de la violence familiale. J'ai fermé le livre avant de l'avoir terminé. Mon appréciation de Matthew McConaughey est bien pire qu'avant d'avoir lu ce livre.
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L'île des âmes

Par Piergiorgio Pulixi et Anatole Pons
(5,0)
2 personnes apprécient ce livre
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Deux enquêtrices de tempérament fort différent sont chargées d’élucider des cold cases de meurtres tribaux reliés à la culture nuragique que l’on croyait depuis longtemps éteinte au cœur de la Sardaigne. Épaulées par un enquêteur à la retraite, bien au fait des cas répertoriés sur le territoire sarde, Mara Rais et Eva Croce s’engagent dans une course contre la montre, la découverte récente du corps d’une jeune femme tuée selon les mêmes rites ayant secoué les équipes policières de l’île. J’ai lu tout d’une traite ce polar habilement construit et narré. L’accroche que l’auteur sème à la fin de ses chapitres courts et efficaces, procure une addiction de lecture de laquelle on ne peut se défiler. Et la Sardaigne, île mystérieuse et méconnue, procure de belles échappées avec ses huit mois d’été qui font rêver, de brèves saisons de transition et quelques jours d’hiver qu’on ne peut comparer à ceux du Québec. Un bon cru pour ce genre littéraire!
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On Writing: 10th Anniversary Edition

Par Stephen King
(5,0)
2 personnes apprécient ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
Un des meilleurs livres que j'ai lu. Très bien écrit ; on résiste à le fermer pour continuer l'histoire. Vos attentes seront répondues. Vous en apprendrez plus sur l'homme et sur la profession dans un style très réaliste. L'auteur a respecté ses lecteurs. Chapeau, 5/5
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La déesse des mouches à feu

Par Geneviève Pettersen
(4,06)
90 personnes apprécient ce livre
11 commentaires au sujet de ce livre
Le tour de force de l'écrivaine réside assurément dans le réalisme avec lequel elle fait évoluer ces adolescent.e.s. Il parlera certes un peu plus à la génération 80-90, à cause des références, mais il est un portrait fidèle des émotions vécues à l'adolescence. La langue orale dérangera certains puristes, mais elle est nécessaire à la plongée dans le Chicoutimi des années 90. À lire absolument.
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Nikolski

Par Nicolas Dickner
(4,09)
49 personnes apprécient ce livre
4 commentaires au sujet de ce livre
Au bout de plusieurs tasses de thé, parmi moult embruns salins, des poissons plein les yeux et des cartes du monde plein la tête, trois jeunes dans la vingtaine se croisent çà et là. NIKOLSKI est une histoire à la fois déjantée et touchante de quête identitaire, d'amitié et d'entraide. On y retrouve certes l'obligatoire librairie dantesque, une roulotte bringuebalante, des choix de cours ardus, un compas qui refuse de coopérer, du café instant trop sucré, de lointains flibustiers, un étrange livre prométhéen, des modems grinçants et des protagonistes riches en couleurs. Voilà une recette pour un récit exquis.
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Plessis

Par Joël Bégin
(3,61)
19 personnes apprécient ce livre
7 commentaires au sujet de ce livre
R
René
Ça part de tous bords, de tous côtés, comme aurait pu dire l'un des personnages ! C'est rocambolesque, truculent, savoureux, inattendu. Les personnages sont hauts en couleur et nous surprennent sans arrêt. Sans parler des liens qui unissent tout ce beau monde. Sacré Duplessis, toujours d'actualité...
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Paris-Briançon

Par Philippe Besson
(4,5)
6 personnes apprécient ce livre
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AVERTISSEMENT : Suis une fan finie de Philippe Besson. Ce petit livre se lit d'un souffle. Celui des personnages qui vont le perdre au fil de leur périple au coeur de la nuit. Besson écrit tellement bien. Je suis toujours transportée pas le rythme de ses mots. Par son talent à tour dire en quelques pages. Curieuse de lire le prochain.
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Lugosi le mouton-garou

Par Philippe Malempré et Arnold Hovart
(5,0)
1 personne apprécie ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
Incontournable Octobre 2022 Mention "Olibrius" Album Intermédiaire 2022* Cet album est carrément délicieux, du genre qu'on ne croise pas souvent, qui plus est! C'est un peu comme tomber sur un joli chocolat fin dans le fatras de bonbons bon marché de sa bonbonnière en forme de citrouille, après la chasse aux bonbons d'Halloween. Admirez. Lugosi observait les cotonneux nuages dans l'azur bleuté, qui évoquaient la forme de moutons, ce qui ouvrait naturellement son appétit de vorace amateur de viande. L'un d'eux, beaucoup plus foncé que les autres, lui sembla être le mouton noir du troupeau. Une réflexion qu'il fit à voix haute, ce qu'il eut tôt fait de regretter. En effet, le mouton-nuage susceptible n'apprécia pas la remarque et lui lança un éclair, en bon cumulonimbus qu'il est. Le loup transformé en carpette fumante s'éveilla alors que la lune apparaissait, dont la sinistre lueur se diffusait sur la prairie. Hypnotisé par elle, le loup fit ce que font communément les loups en présence d'une jolie lune pleine: hurler. Enfin, "bêler" longuement serait plus exact. Le loup fut ensuite prit d'une envie irrésistible de dévorer cet herbe au parfum si entêtant. Sous une lune moqueuse, le loup en pleine crise de végétarisme se vit progressivement changer en mouton. Quand il entendit l'appel de sa bande de loups, il ne put résister au désir de répondre, ce qui fit de lui une cible idéale. Devant fuir devant ses féroces comparses, il trouva - je cite - un "abri providentiel". Dans cette bergerie se trouvaient, comme son nom l'indique, des moutons. Devant la porte close, les loups tinrent conseil. Le chef demanda alors à celui qui avait son manuel des "trois petits cochons" la manœuvre à suivre, qui est, ils en convinrent ensuite , plutôt "chelou". Le chef proposa une tactique plus directe, qui consistait à "enfoncer la porte sans louvoyer". Les moutons attroupés les uns contre les autres, devant lesquels se tient Lugosi, observèrent les loups approcher, l'écume à la gueule. Dans les yeux apeurés du mouton-garou, le chef loup y décela une lueur blême et comprit que derrière cette laine noire se cache en réalité un loup maudit. Terrorisés d'être potentiellement contaminés, les loups battirent en retraite en toute hâte, laissant les moutons béats en extase devant leur "Agnus Dei", leur sauveur. Au petit jour, poussé par son "instinct grégaire", il suivit les moutons dans le pâturage, où il avala copieusement l'herbe verte et, accessoirement, retrouva sa forme de loup. Les moutons, d'une nature bienveillante, ne firent pas grand cas de son apparence, dont ils estimaient qu'il devait en être la première victime. "C'est ainsi que, longtemps durant, on put distinguer parmi les brebis un loup gentil, protecteur du troupeau et amateur de gazon..du jamais vu de mémoire de mouton! Lugosi vécut ainsi avec les ovins. Grâce à son penchant pour le foin, jamais plus il n'eut...fin...heu...FAIM!"-OH, ça rime! Je pense bien que même trente ans plus tard, quand je serai près de ma retraite, je rirai encore en lisant cet album au français si exquis. Non seulement les références sont hilarantes et variées, les jeux de mots et les nombreuses expressions sont abondantes et fortes à propos. Entre autres références, la première se trouve dans le nom du héro. "Béla Lugosi" est l'acteur hongro-américain qui a incarné le célèbre Comte Dracula, dans le premier film consacré à l’œuvre de Bram Stoker. Un clin d’œil qui a du mordant, dirait-on, mais qui ajoute aussi à l'atmosphère d'épouvante. Un autre, tout à propos, est celui du conte des "Trois petits cochons", bien sur. Mais la réplique sur l'Agnus Dei, l'agneau sacré de la bible, m'a carrément tué! Pas la référence la plus simple pour les plus jeunes, mais avec un bon prof, y a de quoi faire. Enfin, il y a la référence au code aéronautique "Mayday" quand Lugosi appelle à l'aide. Certains choix de mots viennent du verlant, ce langage inversé propre à la France, mais qui servent surtout à faire sortir la syllabe "lou", dans "chelou" ( louche) et "relous" ( lourd). Le texte est original, bien rythmé, fluide à souhait et au vocabulaire riche et soutenu. On y trouve des temps de verbe comme le passé simple, le grand abonné aux absents des temps de verbes en jeunesse , malheureusement, malgré son élégance en écriture. Il y a foison d'expressions comiques, de jeux de mots et une quantité appréciable d'adjectifs qualificatifs. Parmi les expressions, on retrouve: "Avoir une dent contre...", "Saigner à blanc", "passer à table", "revenir à ses moutons", "montrer patte blanche", "être le mouton noir du troupeau", "tour de cochon" et bien entendu, "Compter les moutons". Et parmi mes lignes préférées, qui sont des jeux de mots, il y a : "Au secours, mêêêê-day, à l'aide...ouvrez l'huis, heu...ouvrez moi!" "Mouais...c'est chelou, coupa le chef, septique. On est pas à l'abri d'un coup de cochon. Revenons à nos moutons, je propose que nous enfoncions la porte sans louvoyer". "À moi, un mutant...un mouton!" "Gare au garou! Garons-nous au cas où!" "Loué soit ce mouton! Alléluia! Agnus dei! Il est l'élu venu nous sauver!" Oh, bon sang, j'en ris juste à les écrire. Ça me rappelle mes premiers Astérix, avec leurs jeux de mots et leurs références populaires. Vous trouverez dans les illustrations autant de régal que dans le texte. Vous remarquerez, avant et après l'histoire, la présence d'un mouton ayant un contenant normalement utilisé pour le pop-corn, mais rempli de foin vert à la place. Dans la page d'entrée, il se rend vers une salle de cinéma, et dans la page de clôture, il est dans la salle, les yeux ronds. Avec la référence du nom de monsieur Lugosi , on ramène le volet cinématographique avec ce mouton cinéphile, qui, de sa perspective, pourrait avoir écouté un film d'épouvante. Dans les illustrations, dont j'adore l'atmosphère lugubre, avec le noir comme couleur phare, le filtre sepia employé pour les scènes de jour et la richesse des textures ( dont le pouffant de la laine des moutons, les yeux vitreux, les poils des loups et les paysages forestiers), je trouve qu'on a su amalgamer l'humoristique ( un peu "noir" d'ailleurs) avec le drame. Les yeux des moutons sont tellement innocents, bien ronds, sourcils relevés, toujours orientés ou presque vers nous, les lecteurs. On ne peut pas faire autrement que de les trouver mignons avec la combinaison de leurs yeux globuleux et de leur laine bouffante, mais aussi piquetée. Il n'y a pas de lignes de contour dans le graphisme, on joue avec un traitement vaporeux sur certains plans, on fait un gros plan des yeux d'un loup intimidant sur deux pages pour mieux leur faire une gueule d'abrutis la suivante. On dégage beaucoup le plan quand nous sommes à l'extérieur, avec les étendus aérés autours des personnages, créant un effet de vaste paysage. Mais quand nous sommes à l'intérieur, on sent le rapprochement, surtout dans la page avec la perceptive à l'intérieur même de la gueule du loup, comme un huis clos accablant. Il y a aussi un contraste de silhouette avec des loups faméliques, tout en angles et en maigreur sombre, alors que les petits moutons dodus et laineux blancs ressemble à des boules de coton avec deux yeux qui semblent éternellement surpris. Dans les détails des illustrations, portez attention! Dans le hurl..heu...le bêlement plaintif poussé par Lugosi à ses comparses, il y a un des "ê" qui a des dents et une langue , comme si le "ê" hurlait. Dans la scène de transformation, la lune change d'expression en trois phases: dubitatif vaguement intéressé, puis machiavéliquement amusé, puis malicieusement hilare ( ouaip, précis comme ça les expressions!). Dans l'amas de moutons empilés les uns sur les autres ou contre les autres, notez la présence d'un mouton quelque peu perdu qui, au lieu de faire face comme tous les autre, nous tourne le dos. Enfin, je mentionne mon affection tout particulière pour l'avant dernière page, dans laquelle les moutons sont au pâturage, avec un Lugosi entouré de moutons affectueusement pelotonnés contre lui, l'un d'eux ayant même des petits cœurs au dessus de la tête. Avec sa tronche toujours aussi inquiétante de drogué en sevrage, les moutons tout souriants et peinards crées une fois encore, un contraste. Au-delà de la thématique du loup-garou détourné, on peut également tabler sur la notion d'inclusion de Lugosi. Face à ses pairs, ce fut un rejet total, comme s'il était contagieux. Du côté des moutons, ce fut plus aisé. Il a gagné son ciel en les ayant sauvé, assurément, mais les moutons n'ont même pas bronché devant sa transformation en loup, au petit jour. Mieux, ils ont même songer qu'au fond, il était la victime de cette différence. Plutôt que de le juger sur son physique "ingrat", ils ont jugé son fond. Au fond, Lugosi est peut-être le "mouton noir" dans le sens stricte du terme, mais certainement pas au sens figuré! Du moins, pas dans le sens figuré péjoratif. Une façon toute mignonne de célébrer les différences comme des aouts et de valoriser l'intérieur de la personne avant son extérieur. Toujours pertinent comme sujet, dans un société qui glorifie Instagram et autres bidules. Je souligne, surtout à l'intention des profs, que ce bel ouvrage ferait un excellent album à lire ou faire lire à nos plus vieux, le troisième cycle primaire ( 10-12 ans), les lecteurs ayant le moins d'albums destinés à leur groupe d'âge. En outre, il constitue un album de choix en ce mois d'octobre, pour pimenter le mois de l'Halloween et de tout ce qui tourne autours du sinistre et du fantastique lugubre. On a beaucoup d'albums avec Halloween comme thème central, mais beaucoup moins d'albums glauques, noirs ou aux atmosphères sinistres qui pourraient contenter le genre Épouvante. Bon, du "léger" épouvante, mais quand même! Un incontournable véritablement difficile à contourner, qui illustre une fois encore le génie derrière la littérature jeunesse et l'extraordinaire souplesse et richesse de la langue française. Un album aussi comique que frissonnant. Pour un lectorat du troisième cycle primaire ( mais aussi la 4e année), 9-12 ans. Et pourquoi pas les ados, qui pourrait apprécier le style graphique autant que le texte avancé? *La mention "Olibrius" est une mention personnelle, que j'octroie à un livre pour chaque catégorie chaque année, pour distinguer les cas atypiques très originaux et que je juge excellents.
Frédérick Dubois a apprécié et noté ce livre

Manuel de la vie sauvage

Par Jean-Philippe Baril Guérard
(4,37)
56 personnes apprécient ce livre
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Le Zaillemeur de papi

Par Marie-Pier Meunier
(5,0)
1 personne apprécie ce livre
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Le commentaire de Lynda : ♥ Coup de coeur ♥ Ouf, un tout petit livre, mais tellement émouvant. Mérie, une petite fille de 8 ans, qui adore son papi et sa mami, mais voilà, que son papi ne se conduit plus comme avant. Ses parents lui expliquent alors, que son papi est malade, elle ne comprend pas, il n’a pas l’air malade, c’est alors qu’on lui explique qu’il a une maladie dans sa tête, une maladie avec un nom bizarre ‘’le Zaillemeur’’ il faut lire Alzheimer pour nous. Elle est triste parce qu’il arrive que papi ne la reconnaisse pas. Avec l’aide d’un petit copain à l’école qui lui aussi a perdu quelqu’un avec cette maladie, elle essaiera d’apprivoiser la maladie de son papi. Pas très long à lire, mais merveilleusement expliqué pour un enfant ce qu’est la maladie d’Alzheimer. Des mots simples, des sourires, et une grosse boule d’émotion dans la gorge, difficile à croire, n’est-ce pas qu’un petit livre pour enfants puisse nous faire vivre de telles émotions, et bien, je vous le dis, les larmes n’ont pas coulé, mais c’est venu bien près. N’hésitez pas à vous procurer ce livre et encore plus si vous avez une personne souffrant d’Alzheimer dans votre entourage ! https://lesmilleetunlivreslm.over-blog.com/2022/09/le-zaillemeur-de-papi-marie-pier-meunier-editions-les-zailees-par-lynda-massicotte.html