Shaynning
Libraire @ Librairie Monet
Intérêts littéraires : Biographies, Jeunesse, Littérature, Psychologie, Arts, Bande dessinée, Loisirs

Activités de Shaynning

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Elle lance, elle compte! La sélection M11

Par Catherine Roussel et Fanny Berthiaume
(2,0)
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J'avais espoir d'avoir trouvé un roman avec une hockeyeuse comme personnage principal, mais quelques points ont refroidi mon enthousiasme. Laurence Bilodeau est une jeune fille qui aime le hockey et en fait depuis depuis quelques années. Elle intègre cette année le M11, qui inclut les joueurs de 9 et 10 ans. Malheureusement, elle est aussi victime de nombreuses injustices du fait d'être une fille, comme l'ignorance, autant des adultes que des autres joueurs, tous des gars. Résultat des courses, elle finit en classement B alors qu'elle a le niveau A. Déjà, je suis vraiment blasée de voir ENCORE une fille amoureuse, vraiment, les autrices? C'est impossible d'avoir une fille qui ne passe pas son temps à baver sur un gars? Vraiment, s'en est maladif. Donc, notre fille de 9 ans a le béguin pour le plus beau gars de l'école ( évidemment, quoi d'autre?) et va en dépendre pour progresser dans son estime de soi. Bon, au moins, je me dis pour me consoler qu'au contraire des personnages adolescentes de la dernière décennie, elle ne craque pas pour un Bad boy couillon, c'est toujours ça de gagner, mais j'aurais aimé une fille qui est autre chose qu'une pauvre petite victime qui a besoin que le plus beau gars de l'école la valide dans ses réussites et serve de motivation à faire du hockey. C'est trop rependu comme idée que les filles ont besoin d'un impératif masculin se sentir bien dans leur peau et sentent qu'elle sont inclues grâce à lui. Je dirais que c'est tout-de-même bien qu'elle est été appuyée, mais je trouve plus intéressante l'appui de son équipe B que de Monsieur "Tu es bonne pour une fille", alias le plus beau gars. Côté personnalité, on n'est pas sortie des clichés non plus. Laurence doute d'elle même, est très timide et se décourage aux deux pages. Comme 95% des personnages féminins de la littérature intermédiaire avec une romance, en somme. Être amoureuse et confiante en soi, c'est juste impossible, apparemment pour une fille. L'aspect que j'ai le plus apprécié est la présence du coach de l'équipe B, qui a vu en Laurence ses qualités et l'a réellement supportée sans jugement pour son genre. Les vrais coachs sont ainsi, ils reconnaissent les habiletés et les faiblesses de leurs joueurs et les soutiennent dans leur recherche de perfectionnement sans tomber dans la pression à la performance. J'ai trouvé le traitement autours de la maman un peu inutilement négatif. Je pense au passage où sa fille lui reproche d'avoir oublié son bâton et la mère s'en excuse: Laurence a 9 ans, pas 5, elle peut tout-à-fait gérer elle-même ses choses, il me semble. Un autre passage montre Laurence qui traite sa mère de "bizarre" parce qu'elle n,a pas la force de serrer ses lacets de patins assez forts. Et le début du roman montre les deux frères en pleine crise de Guerre Froide pour une broutille, alors que la maman est dépassée et ne gère rien du tout. La dynamique de la famille est épuisante à lire. Un dernier point dont je souhaite me souvenir ici: La tendance général à associer "différence" avec "ostracisation". J'avais remarqué le phénomène avec les personnages gays systématiquement victimes d'homophobie, mais les sportives sont systématiquement victimes de sexisme. Non pas que ce soit faux, c'est hélas un constat qui peut être réel, mais au Québec, ce n'est plus forcément d'actualité partout. Il y a une Ligue Nationale de Hockey Féminine maintenant, nos filles gagnent plus de médailles d'or que nos gars au hockey des Jeux Olympiques, des milliers de filles jouent au hockey, elles ne sont plus des exceptions. Et contrairement à Laurence, les pionnières n'étaient pas toutes de timides amoureuses facilement défaitistes, elles ont lutté avec caractère et aplomb, bien souvent. Bref, mon point est que ce serait bon de ne pas tomber dans une association automatique de souffrances-Sports: les hockeyeuses ne sont pas toutes des victimes et je ne pense pas que toutes apprécient qu'on le pense systématiquement. Ce n'est que mon avis, bien sur et ce roman n'est pas les seul qui m'inspire cette réflexion. Mon ressenti général est quelque part entre l'agacement et la lassitude. Ce n'est ni original, ni pertinent et pas spécialement entrainant. C'est dommage, j'en cherche des histoires de sportives, mais je n'arriverai pas à défendre ce roman en librairie, surtout que même son français est assez basique. Je ne suis donc pas convaincue. Néanmoins, je comprendrais tout-à-fait que les jeunes lectrices qui ont tant besoin de sentir représentés en littérature sportive s'y retrouvent mieux que moi. Pour un lectorat intermédiaire du 2e cycle primaire, 8-9 ans+
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Armelle et Mirko T.2 : Le voyage

Par Loïc Clement, Julien Arnal et Anne Montel
(4,0)
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Un tome 2 tout aussi beau et poétique, une des rares Bd intermédiaire BD où la plume est gracieuse et élégante, portée par des illustrations d’une infinie douceur et une palette de couleur apaisante. Un vrai bonbon au miel. Dans ce tome, on parle d’émancipation sociale. Je me faisais la réflexion à la fin du tome 1: Armelle a un ami qui la complète bien et il lui sert à éviter la pénombre qu'elle craint tant. Cela-dit, on est dans l'évitement. Je me disais que le personnage d'Armelle devra , un jour où l'autre, faire face à ses peurs et surtout, ne pas finir par dépendre de Mirko. Dans le second tome, malgré leur plaisir manifeste de se côtoyer et la saine relation qu'ils entretiennent, Mirko a une âme vagabonde qui éprouve le besoin de voyager. Il a donc bientôt le désir de repartir. Armelle ne cherche pas à le retenir, mais on comprend que ce départ lui pèse. Elle peut craindre de se retrouver seule à nouveau et face à sa peur du noir, mais en réalité, elle a fini par la surmonter grâce , notamment, à sa estime de soi plus solide, mais aussi parce que ses pensées sont orientées ailleurs que sur ses angoisses. Et là, dans ce superbe décor naturel, un nouveau personnage apparait. Un lièvre "lent", qui prend la vie avec un flegme contemplatif, s'adresse à Armelle. Puis, c'est une renarde végétarienne qui entre dans la vie d'Armelle. On peut apprendre à faire confiance et il n'est jamais trop tard pour se découvrir de nouvelles amitiés. Voir cette tortue si timide et insécure passer doucement à une vie sociale active, qui lui convient, où le respect, les intérêts communs et la saine communication en sont des fondations solides et saines, c'est juste beau. Et ainsi, on voit Armelle se détaché de sa dépendance envers Mirko. Quand ce dernier réapparait, c'est pour mieux se retrouver et se réjouir des avancés de l'autre. Armelle et Mirko ont atteint un nouveau pailier de relation, celle d'une amitié paritaire et capable de survivre aux absences, tout en s'adaptant aux intérêts spécifiques de par et d,autre. On comprend qu'avec ses nouvelles amis, Armelle peut s'orienter sur des intérêts propres à elle, alors que Mirko peut voyager selon ses envies. Les vraies amitiés n'ont pas besoin forcément d'être de proximité continue et elles peuvent vivre en parallèle de d'autres sphères amicales. Surtout, elles acceptent les compromis, les absences, les besoins qui peuvent varier entre les membres et se réjouissent sincèrement quand un des membres connait des évolutions favorables. À mes yeux, les amitiés de cet univers bédéesque sont merveilleuses, saines et riches. Elles constituent de beaux modèles amicaux. Je remarque que les nouveaux personnages sont aussi des atypiques, des hors-norme. Pépin le lièvre est considéré comme "trop lent", alors qu'il prend simplement le temps de vivre et d'apprécier la beauté du monde. Fabienne est végétarienne dans un monde de carnivores. Ce qui est bien dans leur petit groupe est l'ouverture d'esprit des membres, mais aussi le fait qu'ils sont bien dans leur différence. Il faut dire aussi que dans la différence, on peut se ressembler et s'apprécier. Et avec de vrais amis, on peut être soi-même. Une autre superbe Bd toujours touchante et assurément pertinente, un bijou en matière de relations interpersonnelle, à la fois simples, mais complètes et authentiques, dans un décor idyllique presque onirique. Pour un lectorat intermédiaire du 2e cycle primaire, 8-9 ans.
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MOFO

Par Olivier Simard et Marie-Ève Fortier
(4,25)
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Incontournable Novembre 2021 Je peux vous dire qu'on a été étonné par novembre cette année, dans le département jeunesse en matière de livres destinés aux jeunes hommes. En un mois, on a reçu des titres tels que "Politiquement incorrect", "Jimmy Diamond est une merde" et "Mofo"[ Mo***r Fu****r] le principal concerné. On a même reçu "My dear Fu****g prince" ( une homoromance écrite par des femmes). Coupdonc! Que se passe-t-il avec les titres?! ( ton de rigolade) Bon, tout ça pour vous dire que nous avons reçu plusieurs romans destinés aux gars même si, évidemment, des filles peuvent les lire, dans la catégorie des Jeunes adultes ( 17 ans et +), avec , avouons-le, une amusante touche impertinente. Mais quel libraire je serais de ne pas m'en réjouir, car c'est un pied de nez à la censure - et soyons honnête, la Jeunesse est beaucoup plus censurée que la littérature adulte. Bon, trêve de hors-sujet. Donc, qu'est-ce que "Mofo"? Je veux dire, au-delà de son sens premier qui est sans doute la pire insulte anglophone qu'on puisse faire à quelqu'un et qui, ironiquement, correspond aussi à un terme qu'on emploie entre chums de gars. C'est la tranche de vie de trois gars, trois amis presque devenus "hommes" et qui, avouons-le, sont de vrais couillons - pour rester poli. Manu ( Emmanuel de son nom complet), Ray ( Rémi de son nom complet) et Thierry ( qui voudrait dont qu'on l'appelle "Blase") ont tous 16 ans ou presque. Ils se font appeler ( surtout entre eux, en fait) les "Rois de la Jungle" et si ce nom vous fait sourire, ça vous fera sans doute rigoler de savoir qu'ils ont choisi ce nom en fonction de petits manèges sur ressort en forme d'animaux, dans "leur" air de jeux. Leur "spot". Nos trois ado-presque-adultes sont des as des mauvaises idées, vadrouillant au gré de leurs envies, buvant et consommant des drogues à défaut d'avoir de réelles ambitions, la tête remplie d'infos douteuses pigées sur les réseaux virtuels et de vraies quiches en matière de compétences sociales. Des "losers", j'ai envie de dire, qui se prennent un peu trop au sérieux. Et ils ont en tête que pour devenir des hommes, des "vrais", il faut qu'ils parviennent à se défaire de leur gênante virginité. Pour se faire, ils décident de faire un trip à Blackburn, un petit village où on y trouve , semble-t-il, trois filles pour un gars. Un tel déséquilibre ne peut générer que des femmes "en manque de sexe", semblent-ils croire. C'est donc au volant du véhicule de la mère de Manu, sans permis, sans bagages, que nos trois bras cassés entreprennent le road trip qui devrait, en théorie, changer leur vie. Avec des conséquences bien réelles. Comme le dit si bien la 4e de couverture: " Mofo raconte l'histoire de trois ados un peu croches qui essaient maladroitement de devenir des hommes". C'est juste. Et à travers tout ça résonne aussi certains petits drames et enjeux sociaux. J'ai rarement des romans pour ados garçons- encore moins pour jeunes adultes - qui versent dans ce genre de registre. Certes, des ados croches qui cumulent les bourdes et les mauvaises décisions, on connait, mais trouver quelque chose d'humain à travers tout ça, beaucoup moins. "Mofo", c'est un peu de masculinité toxique, beaucoup d'ignorance et de manque d'expérience, un chouia de drame familial, c'est du potentiel gaspillé parce qu'il n'y a aucun support constructif autour, de la désinformation via les réseaux sociaux et Internet, un certain laxisme parental ou au contraire, un manque de compétences parentales, beaucoup d'idées stupides et impulsives, de vaines tentatives de se valoriser, de vraies tentatives pour changer, sans y parvenir, des liens tissés serrés malgré des mots un peu dissonants et un peu pas mal de quête identitaire. Un roman aussi "all dress" que le hamburger sur la couverture. Aussi, après avoir écouté un reportage sur le sujet, il m'est apparu que le personnage de Ray semblait avoir une certaine compulsion à s'entraîner chaque jours, même lors du road trip, ce qu'on appelle "bigorexie". Il s'agit d'une dépendance au sport, qui se traduit par un besoin irrépressible de s'entrainer, sans considérer que le surentrainement comporte des risques pour la santé. La personne déprime s'il elle ne s'entraine pas et articule sa journée en fonction de cet entrainement. On appelle aussi la bigorexie "Anorexie inversée". Souvent causée par un problème affectif ou d'estime de soi, la bigorexie rentre dans les dépendances comportementale.(1) Ray a donc un forme encore peu connue de dépendance et j'apprécie beaucoup la fenêtre qu'y est ainsi faite sur le sujet. Le roman a un côté "fresque" en ce sens où les courts chapitres sont souvent des aperçus des autres personnages qui apparaissent ( ou pas) dans le roman. On suit donc à la fois le périple, mais aussi les antécédents des trois ados via ces personnages ( ou pas, parfois c'est juste pour mieux cerner le contexte). Manu, celui qui décrit, est aussi beaucoup plus intelligent qu'on pourrait le croire à priori, et ça, c'est marquant, parce que c'est un phénomène bien réel. Pas besoin d'être l'intello de l'école pour être intelligent. Par contre, quand on ignore quoi faire de sa vie, ni comment, même les plus intelligents peuvent vite devenir "loser". Ça m'a tellement fait rire le fait que Manu se fasse reprocher ses "jolis mots" ( développer, vertigineux, etc.), ça laisse entrevoir son côté Lettres ( Et Intello) et c'est mignon. Bon, ce l'est moins quand il se fait reprocher d'avoir un langage de "Tapette", mais bon, comme je disais, ils sont assez couillons. J'aime ce genre de roman, cru, un peu brutal, mais ancré dans la réalité. "Mofo" n'est pas juste une suite de bêtises et de gros mots, c'est aussi une fenêtre intéressante sur la psyché de certains gars et même de l'adolescence de certains gars. Ou plus globalement, du fait se franchir le cap entre adolescence et adulte. On n'a pas souvent des romans pour être dans leur tête. La plupart du temps, les héros masculins sont dans l'action, pas dans l'introspection. Ou très peu. Ici, on navigue dans quelque chose de plus intime, de plus humain. Et sans censure, sans fioritures. N'allez pas croire que parce qu'on y trouve des jurons et un langage vulgaire, souvent ponctué d'anglicismes , particulièrement à l'oral, que le roman n'est pas bien écrit. Hormis le langage, le reste est imagé, bien narré et on a foison de références à la culture populaire, aux objets du quotidien et à la vie du citoyen lambda. Langage de rue, terrain connu, on est à des années-lumière des histoires sensationnelles américaines irréalistes. Et en toute honnêteté, ça fait du bien. Manu a un talent en dessin, dont les oeuvres vont nous suivre dans le roman. Sans vous divulgâcher la fin, disons aussi que leur "rêve éveillé" connait une tournure aussi inattendue qu'irréversible. Bref, je vois que j'exagère encore sur la longueur de cette critique, mais bon, les bons romans sont inspirants, que voulez-vous! "Mofo" surprend par sa pertinence, malgré son côté "croche". Je vous invite à découvrir ce roman singulier, à sa manière. Pour un lectorat Jeune adulte, 17 ans+. Quoique ça pourrait aussi trouver preneur chez les 15-16 ans, il me semble. 1- Source: Sport Aide [ en ligne]: Bigorexie : Quand le sport devient une addiction, 27 mars 2020: https://sportaide.ca/blog/2020/03/27/bigorexie-quand-le-sport-devient-une-addiction/
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Toucher les étoiles

Par Frédérick Wolfe
(4,0)
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Incontournable Février 2022 Avec ce roman de 2022, Frédérick Wolfe reprend le thème de l'abus d'un adulte sur un enfant, mais cette fois, il s'agit d'un père exerçant une pression psychologique sur sa fille avec des attentes trop lourdes motivées par de hauts standards de performance, ce qui entre dans la maltraitance psychologique. Madeleine vient d'avoir onze ans et elle danse le ballet classique. Si cette danse, elle l'aime et elle lui procure beaucoup de plaisir, ce n'est cependant pas la seule chose qu'elle sache apprécier. Néanmoins, son père, Olivier Toussaint, est ce genre d'homme qui ne vise rien de moins que le sommet de la pyramide et il tend a s'attendre des autres d'avoir eux aussi de hautes attentes. Alors, pour sa fille, son "Étoile", il augmente progressivement la pression: aménager un petit coin barre-et-miroir dans sa chambre, puis demander à son professeur de ballet plus de rigueur et d'attention sur sa fille. Puisque cette prof ne semble pas en faire assez, il désinscrit Madeleine de son cours - qu'elle adore - pour lui trouver une professeur privée très rigoureuse, en vue de faire les auditions pour l'École Nationale de Ballet , à Toronto, ce qui implique donc aussi d'y déménager. Une famille de la connaissance de son père peut même l'héberger et il lui faudra apprendre l'anglais. Pour la jeune Mado, la vie devient de plus en plus morose, marquée par un travail exigeant sur le ballet, les chicanes de plus en plus fréquentes entre ses parents et de forts sentiments de culpabilité, d'ambivalence et de recherche d'approbation. Mado veut que son père soit fier d'elle et devenir la jeune femme qu'il souhaite la voir devenir, mais le temps passant, plus il est évident que la perceptive de vivre loin de sa famille et de voir le ballet devenir plus un poids qu'une passion gérèrent un état d'anxiété très important chez elle. Un état qui interpellent tous les adultes autours d'elle, sauf son père. Saura-t-elle dire tout ce qui pèse sur sa conscience et son coeur? J'observe cette histoire avec la conscience que ce genre de chose est malheureusement très rependu, tout particulièrement à notre époque où la quête de performance est à tous les niveaux des sphères sociales: sociale, conjugale, scolaire, professionnelle, financier, physique, esthétique, etc. Jamais n'aura-t-on vu une course aussi effrénée pour surpasser tous les autres. Plusieurs parents projettent leurs attentes élevées sur leurs enfants, souvent avec de bonnes intentions. Hélas, n'étant ni des machines, ni des dieux, ni même des adultes, les enfants et les ados se retrouvent plus souvent qu'autrement aux prises avec des troubles anxieux, une estime et confiance de soi fragiles et peinent à atteindre cette voute céleste tant espérée des parents ( et de la société aussi). Dans l'esprit de certains parents, pour s'accomplir dans la vie, pas le choix: Il FAUT être le/la meilleur. Et pour ça, tous les moyens sont bons. Donc, c'est dans cette optique que se situe l'histoire ici. Au début, on sent que le papa souhaite surtout voir sa fille atteindre un plein potentiel dans cette discipline sportive qui lui tient si à coeur. Rapidement, néanmoins, c'est une spirale de pression, d'attentes et d'objectifs qui font basculer l'harmonie familiale. Cette spirale de performance s'accompagne d'un évident comportement passif-agressif, qui est tour-à-tour cajoleur, motivateur et confiant à colérique, punitif et verbalement dévalorisant. La jeune Mado est poussée à être "une fille de onze ans" selon les standards de son père, ce qui exclut sa peluche préférée, les pleurs, la tendresse maternelle et plus généralement toute forme de défaitisme. "Penser en vainqueur", diront-on. On peut voir l'état d'anxiété de Mado prendre forme, en maux de ventre, en crises d'angoisse, en insomnie et en craintes infondées qui s'invitent dans ses pensées. On appelle ça des "pensées intrusives". Pour un/e enfant, tous ces éléments ne sont absolument pas sains et normaux. En parallèle, on observe l'érosion du couple de ses parents et elle en prend le blâme, comme on l'observe souvent chez les enfants de couples en instance de divorce. Mado croit être le sujet de leur discorde, ce qui est en partie vraie: La mère de Madeleine ne cautionne pas les comportements de son conjoint, qui pousse trop sa fille. Mais comme elle le dit elle-même, les enfants ne sont pas responsables de la relation des parents en elle-même. En somme, on observe une jeune fille joyeuse et aimant la danse devenir une jeune fille terrifiée, mal dans sa peau et épuisée. On sent que le coeur n'y est plus en ballet, le sourire est de façade, la mécanique de son corps est bien huilée mais impersonnelle. C'est triste et ce l'est d'autant plus que le ballet classique étant un Art et un sport: ce ne devrait jamais être une obligation, mais bien une passion. J'ai d'ailleurs été agréablement surprise par les juges de l'école de Ballet de Toronto quand ils ont abordé en ce sens, vers la fin. On a une fin en clair-obscure: claire parce que Mado se sent libérée et retrouve une part de son insouciance heureuse que devrait avoir tous les enfants, mais obscure parce qu'il semble que l'unité de sa famille ne retrouvera pas de sitôt sa solidité. Je salue le personnage de la maman, Nadège, qui a su mettre le hola! quand il l'a fallut, plutôt que d'accepter la situation. Ça ne semble pas simple de gérer un conjoint(e) ambitieux et exigeant. Le roman est articulé simplement, au "je", avec somme toute le niveau de vocabulaire des 11 ans, sans pour autant tomber dans le "mauvais français". On retrouvera plusieurs formulations et termes en français québecois, surtout dans les dialogues ( à l'oral), mais rien de méchant. Il n'y a pas de chapitres à proprement parler. Un bon petit livre qui fait réfléchir sur un sujet très actuel et très répandu, assez réaliste et psychologiquement crédible. Il va vraiment falloir ouvrir davantage le dialogue sur la scène sociale pour dénoncer cette forme d'abus, car oui, le chantage émotif et la pression de performance excessive, sont de la maltraitance psychologique. C'est donc une forme de violence parentale. Passez le mot! Pour un lectorat du premier cycle secondaire, 13 ans+.
Shaynning a apprécié, commenté et noté ce livre

Blaireau et Putois T.1: Blaireau et Putois

Par Amy Timberlake et Jon Klassen
(4,0)
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Incontournable Février 2022 Version courte: "Blaireau et Putois" est un roman à couverture rigide illustré destiné à un lectorat jeunesse d'environ 9-10 ans, où deux animaux aux antipodes l'un de l'autre deviennent colocataires. On notera dans le récit une ouverture à la différence, au danger des préjugés persistants, aux joies simples, ainsi qu'une mise en garde contre les mots blessants et la rigidité d'esprit. Roman universel qui convient à tout groupe d'âge par la porté de son message, cette histoire aux accents tantôt comiques tantôt dramatiques s'ajoute aux bons romans des états-unis destinés à la jeunesse. Version exhaustive ( parce que les bons livres méritent qu'on s'y attarde un peu): Petit point erroné ici: il y a une erreur évidente par rapport au titre. Dans la version originale "Shunk and bagder" aura du être traduit "Moufette et blaireau". Ce constat se confirme quand on observe les images de Klassen: C'est bien une "moufette", l'animal à fourrure noir barrée de blanc, ayant une queue touffue. Le "putois" est un animal européen au pelage brun, à la queue mince, mais qui dispose du même système de défense malodorant. Donc, on a le bon animal en dessin, mais pas dans le texte. En faisant quelques recherches, la confusion est fréquente et ce genre d'erreur ne fait qu'accroitre plus encore cette confusion. Considérant que l'histoire est états-unienne et les images également, il me semble qu'il aurait fallut garder le bon nom pour "Moufette". le mot "putois" n'est pratiquement pas utilisé en Amérique du nord et avec raison: on en a pas! Même constat pour Lula, qui est une "martre des pins" dans la version présente, mais une fois encore, cet animal est européen uniquement. La martre à tête grise en revanche, est américaine. Je sais qu'on traduit parfois avec des animaux connus des jeunes, mais c,est une mauvaise idée. Ça risque surtout de semer la confusion et ne respecte pas l'origine de l'autrice et de l'illustrateur. Je vois mal comment on pourrait changer un panda ou une girafe par un autre animal, par exemple. Mais j'extrapole là. Sinon, qu'avons-nous? Une histoire de colocataires, avec ce côté vieillot qui me rappelle ces vieilles histoires en littérature jeunesse où on remplaçait les humains par des animaux pour faire passer des messages. Parce que c'est bien de ça qu'il s'agit au fond: traduire des réalités très humaines: celle des préjugés ethniques, des habitudes rigides et de l'amitié. Blaireau est un spécialiste des "roches et minéraux", il y consacre religieusement tout son temps, de manière routinière qui ne déroge jamais à quelque variantes fantaisistes que ce soit. Mais la maison de grès brun qu'il habite n'est néanmoins pas sa propriété. Elle lui a été prêtée par Tante Lula, une martre, qui veut lui donner une chance de mener ses projets de recherche tout en gardant la tête hors de l'eau côté finances. Mais sa tanière de quiétude organisée va être investie d'un nouvel habitant: Putois ( qui est une moufette). Putois est malheureusement victime de la réputation des gens de son espèce et Blaireau, quand il apprend que Putois est son nouveau colocataire, lui fait un accueil vraiment peu respectueux ( Notamment lui donner le placard comme chambre). Cependant, comme on s'en doute un peu, Putois n'est pas le petit animal malpropre de base extraction comme semble le penser Blaireau, mais au contraire un animal cultivé, curieux, enjoué, socialement engagé et même habile cuisinier. Il lui fait faire connaissance avec les poulets du quartier, lui fait découvrir des livres et partage ses succulents déjeuner en échange de sa contribution au lavage des plats. Bref, tout semblait aller bien et peut-être même lui faire regretter d'avoir demandé à Tante Lula de le faire partir, jusque dans une situation particulière, Putois doive se servir de son "jet" pour chasser un très déplaisant rôdeur. Alors, Blaireau utilise le mot de trop. Il est difficile de ne pas voir ici les préjugés de certains états-uniens contre les minorités visibles comme les communautés racisés comme les afro-américains, les autochtones, les mexicains, les chinois, les immigrants/migrants fraichement débarqués et même la communauté LGBTQIA+ ( Quoique ces groupes peuvent avoir les mêmes soucis ailleurs dans le monde, mais je m'en tiens à ceux du pays concerné) . Tous ces groupes qui ont des étiquettes de "nuisibles" à un moment ou à un autre de l'histoire de ce pays ou dans certains foyers actuels. Ce n'est pas toujours simple, mais l'élément clé est de donner la chance au coureur: Quand on ne connait pas la personne, autant lui donner une chance de se faire connaître. le problème avec les préjugés, ce n'est pas d'en avoir, c'est d'arriver à passer par-dessus. C'est un roman tranquille, je dirais, très tranche-de-vie, avec ses petits moments mignons, ses petits amicaleries maladroites et ses péripéties cocasses. Ces poulets m'auront turlupinés un peu, tout-de-même: est-ce que ce sont des équivalents de chats? Ou des membres de la communautés? Comme il y a une librairie pour poulet, je suis tenté d'aller pour la seconde option, mais que penser du fait qu'ils ne parlent pas comme tous les autres animaux? Simple différence de langue, peut-être. Comme je les ai trouvés choux ces poulets! Côté écriture et sujet, je dois avouer que suis perplexe- dans le bon sens. Comme le tout est simple à lire, j'aurais tendance à dire que les 9-10 ans devraient être à l'aise, et en même temps, je me demande comment ils vont percevoir cette histoire, qui me semble presque destinée aux adultes. Curieusement, la tolérance, c'est souvent plus un enjeu d'adultes que d'enfants, parce qu'ils sont assez généralement plus tolérants face à la diversité ethnique. Je pense que ce roman est peut-être tout simplement de ce genre qui peut être universel. Les personnages sont adultes, d'ailleurs, ce qui est somme toute rare en littérature jeunesse. En ce sens, je verrai même ce roman dans les mains de nos aînés qui se cherchent une histoire au français pas trop compliqué et au format plus court que les romans usuels pour adultes. Des intéressés? Sinon, ce côté "adulte" est peut-être aussi accentué par le style d'illustrations de Klassen, que je trouve naturellement vieillot avec ses tons sépia, ses lignes hachurées et le style des vêtements et autres objets. On pourrait aussi bien être en 1950 qu'en 2022 - quoiqu'il n'y a d'écrans nul part et on communique par la poste. Et puis, cette passion pour les pierres m'aura bien fait sourire, parce que je pense à mes petits lecteurs qui les apprécie, eux-aussi. Vous seriez étonné de voir combien de jeunes aiment admirer la diversité des minéraux et roches, on vend même des boitiers avec une douzaine d'entre elles pour nos amateurs en géologie. Alors quand je vois ces même pierres sur les pages de garde, je me fais la réflexion que ça peut sembler "vieux" comme sujet, mais en fait pas tant que ça. Pour en revenir à Blaireau, notez que sa passion qui occupe ces jours et ses pensées semble suivre une progression très lente qui génère une vie très routinière. Même repas de céréales, même 12 articles à l'épicerie. Blaireau ne s'est même pas rendu compte des merveilleuses boutiques à deux pas de chez lui! Une librairie, un magasin de tartes, un parc! Donc, au-delà du simple sujet de la tolérance et des jugements persistants, il y a une dimension très intéressante sur le plan de la "vie" dans son sens global. Profiter de la beauté de Mère Nature, développer des liens et des relations sociales, se trouver des hobbies, tenter des expériences, gouter de nouveaux plats, etc. "Sortir de sa zone de confort". On oublie trop souvent que ce sont les petites choses qui font les grands bonheurs ( ou du moins le bonheur durable). Blaireau va évoluer avec Putois ( Arf, "Moufette!) parce que celui-ci a justement compris cela. Il vit avec un tel enthousiasme pour tellement de petites choses, s'en est beau à voir, et il embarque Blaireau dans cette vision de la vie. Ça me rappelle l'adage suivant: "Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin". Dernier petit point que j'aimerais mettre en lumière: Cette idée du "mot de trop". Dans ce roman, c'est le terme "Nuisible" qui est le gros mot tabou, celui qui désigne en un mot le ressenti à l'endroit du groupe visé par le stigma. Les mots font mal, quand on connait leur contexte précis. En cela, malheureusement, chaque groupe minoritaire a les siens. Même les femmes, à une époque, avec comme mot phare "Incapable". Je pense que c'est un bon choix de l'autrice d'avoir su mettre un accent particulier sur les mots qui font mal, au-delà des gestes blessant et des considérations moindre qui sont souvent aussi du lot. Parce que les mots, les enfants les apprennent à l'école, on peut encore travailler là-dessus, avant que devenus adultes, ils les intègrent et les emplois à mauvais escient ou de la "mauvaise" façon. Comme ici. Les mots peuvent blesser, parfois même plus qu'une gifle, parce qu'ils deviennent alors des fardeaux qui nous suivent partout, comme ce pauvre Putois, qui traine "Nuisible" sans doute dans sa petite valise rouge ficelée. Tiens, me voilà poète! Enfin, l'ouverture de la fin est très jolie et pleine d'espoir, avec un Blaireau pleins de projets et moins matérialiste, et un putois enfin considéré à la hauteur de sa bienveillance et de sa personnalité solaire. Peut-être y aura-t-il une suite? Et on a même un symbole très beau à la fin avec cette patate qui germe aussi surement que l'amitié des deux colocataires. Un roman universel, donc, et un bel ajout à la littérature jeunesse états-unienne assurément, bien amené et où tous les groupes d'âge peuvent assurément y trouver leur compte. Attention, c'est souvent le cas en jeunesse, mais ici je pense que c'est simplement plus évident. "Blaireau et Putois" est un peu comme un sucre à la crème, ça fond dans la bouche, réconfortant, et ça a de petites notes nostalgiques tout en restant assez classique. Pour un lectorat à partir de 9-10 ans en montant.
Shaynning a commenté et noté ce livre

L'expedition

Par Stéphane Servant et Audrey Spiry
(4,0)
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Incontournable Avril 2022 Je n'ai pas pu détacher mes yeux de cette incroyable couverture, si pimpante de couleurs et si vibrante de vie, avec une femme qui semble seule maîtresse d'elle-même. Cet album tient du récit, mais il est aussi semblable à un carnet, le genre qu'on gribouille et rempli un peu au hasard des trouvailles dans les marges. Surtout, c'est le périple de cette femme, qui a su tôt que la mer l'appelait, à la manière de Moana ( Qui s'appelle Vaïana en France). Elle construit son propre navire, un amoncellement hétéroclite plus qu'un vrai bateau, mais une embarcation qui va néanmoins tenir et la porter de par le monde. C,est une mer peuplée de monstre et des ports peuplés de gens de tous horizons qu'elle va croiser, entre deux vagues déchaînées. Et elle va même croiser la route d'un petit enfant tout clair, qu'elle va adopter et porter sur les mers à son tour. Et un jour, alors blanchie par le poids des années, mais l'oeil toujours vif, qu'elle va trouver un coin de paradis, une île dont elle rêvait. C'est là qu'elle va léguer son bateau à cet enfant devenir adulte sans même s'en rendre compte. L'expédition s'achève peut-être pour elle, mais elle vient de prendre réellement son envol pour son enfant. On respire la liberté dans cet album, où la richesse n'est pas dans le matériel, au contraire, car l'héroïne semble plutôt avoir peu et son bateau restera l'amas d'objets dépareillés qu'il était au début. Sa richesse était dans ses rencontres, ses expériences et le fait qu'elle jouissait d'une liberté totale. Sa liberté s'est d'ailleurs amarrée à celle d'un enfant, qui lui a littéralement bondit dessus, comme s'il l'avait attendu et espéré. Et au final, son paradis n'a rien d'une maison immense ou d'un trésor, mais a plutôt la forme d'une terre magnifique, une nature généreuse et des couleurs plus éclatantes que jamais. En un mot, je dirais qu'on a ici un bel exemple de simplicité volontaire, ou encore cette faculté de certaines personnes de voir le merveilleux dans le voyage. Ça me rappelle l'album "la fille à moto", qui avait des airs similaires: une jeune femme a décidé de faire le tour du monde en moto et c'est au gré de ses rencontres et ses aventures qu'elle a vu la beauté du monde. Il y a de quoi rêver. C'est une histoire vraie, en plus. Bien sur, le texte n'est pas le seul à faire rêver, regardez moi cette couverture! Regardez moi ces couleurs généreuses et vives! de près, ça ressemble à une peinture à numéro de bon calibre, avec ces petits espaces qui se touchent sans se mélanger. Mais de loin, ça respire, ça bouge, ça se dévore des yeux. Il n'y a pas de contours, c'est juste des couleurs qui se lèchent et se côtoient en une suite d'illustrations à la dynamique fluide comme l'eau. Très intéressante technique, franchement, j'aime beaucoup. Ça me rappelle mes cours d'histoire de l'art, avec ces grands amateurs de couleurs un brin psychédéliques. de quoi stimuler la vu de nos jeunes lecteurs, assurément. Aussi, et je termine sur cette note, j'adore les personnages, même aussi brefs. J'ai vu des parents encourager, soutenir et aimer leur fille, à grandes poussés ver la mer. Un vrai trésor en soi, selon moi, que de laisser les jeunes rêver et s'accomplir, grâce au support parental. J'ai vu une jeune fille croire en son projet et vivre pleinement, à contre-sens des préceptes de société, peut-être, mais quelle fille courageuse et entière! Un album dont les riches couleurs nous bercent le temps d'une formidable expédition. Pour un lectorat du second cycle primaire, 8-9 ans, mais qui peut aussi faire rêver les 6-7 ans. *J'estime que le volet plus philosophique de l'album sera sans doute plus perceptible par les 8-9 ans en montant.
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La maison des maiko T.1

Par Aiko Koyama
(4,5)
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Depuis quelques temps, j'aime bien papillonner ça et là entre les tranche-de-vie seinen ou josei, ces mangas réalistes qui s'intéressent à des aspects sociaux ou culturels de personnages japonais ou coréen. Ils ont quelque chose de léger et d'accessible qui fait du bien, et qui donne un autre visage aux pays asiatiques. Dans cette optique, je suis tombée sur ce premier tome d'une série avec comme sujets la cuisine et l'univers clos des geishas, plus précisément les "Maïkos", des appentis-geisha de la région de Kyoto, dans un cadre contemporain. Kiyo est entrée dans une école formant des geisha avec sa meilleure amie, dans l'intention de devenir maïkos. Ce sont des artistes polyvalentes dont la maitrise de multiples arts traditionnels japonais se fait sur de longues années. Les apprentis vivent dans une "okiya", une maison géré par une "mère" ( une geisha d'expérience) où elles vivent en groupe et dont tous les espaces sont collectifs. Dans la petite okiya où Kiyo et son amie Su vivent, la cuisinière vient de se blesser davantage au dos, ne pouvant plus, dès lors, s'occuper des repas. Lasse et dégoutées des bentos de dépanneurs/supérette, Kiyo se propose alors de prendre en charge les repas et ce, d'autant plus qu'elle s'apprêtait à rentrer chez elle. On lui a en effet fait savoir qu'elle n'avait pas ce qu'il fallait pour être maïko...En revanche, elle a de bonnes bases en cuisine. Nous suivons Kiyo dans son train-train culinaire dans la maisonnée. Entre deux recettes, nous en apprenons sur ses origines, mais on se heurte aussi à ses petits tracas domestiques. Kiyo n'a que 16 ans, elle devrait donc être en classe. Ce simple élément est un enjeu en lui-même, notamment quand un policier la prend pour une fugueuse, alors qu'elle ne faisait que son épicerie. Kiyo et les autres personnages féminins ont de petits corps, des têtes très rondes et une bouille enfantine. Je trouvais qu'avec un graphisme aussi "mignon" et un sujet aussi féminin que ce manga soit classé "shonen", je le trouve beaucoup plus "shojo". La vie dans l'okiya est paisible, bon-enfant, il n'est pas question de rivalités intestines, de jalousies ou de chamailleries, ce qui en soit est très apprécié: C'est désolant la surreprésentation de la mésentente féminine, c'est donc bien d'en avoir des positives de temps en temps. Il faut aussi dire qu'une okiya est une maison "familiale", on y vit ensemble. Les jeunes femmes sont donc aussi des "soeurs", en un sens. Bien sur, on en apprend sur le monde mystérieux des geishas. C'est la première fois que j'en croise dans un manga à l'époque contemporaine, mais j'en ai entendu parlé dans l'un des livres de la collection "Mon Histoire" de la maison Gallimard, intitulé "Maïko: Journal d'une apprenti-geisha". Les deux livres ont des éléments communs. On y parle des vêtements, on y parle de ces drôles d'oreillers très minces sur lesquels les maïkos dorment pour ne pas défaire leur coiffure ( qui est longue à faire et peut durer une semaine si on est prudente), on y parle des okiyas et de leur aspect familial. Dans les deux cas, être maïko, devenir geisha, est une vocation. J'ai bien hâte d'en apprendre plus dans cette série, qui est une vraie petite douceur, rempli de superbes kimonos, de plats à l'apparence succulente et de péripéties du quotidien. Pour un lectorat adolescent du premier cycle secondaire, 12-15 ans+ **Mais les 10-12 du lectorat intermédiaire qui s'y intéresseront pourraient très bien le lire aussi.
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Maydala Express

Par Davide Morosinotto, Pierdomenico Baccalario, Germain Barthélémy et Marc Lesage
(4,0)
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Incontournable Mai 2022 Comme la plupart des pavés de plus de 400 pages tel que ce roman, une question s'impose - et vous sera posée de toute manière au début de ce roman: Quel sorte de Lectrice/Lecteur êtes-vous? Une question somme toute pertinente, qui interroge l'axe de notre "façon" de lire. L'additivité est souvent un critère posé par les lecteurs, mais attention, toutes les histoires ne sont pas forcément "addictive" parce qu'elles se lisent vite. Certains Lecteurs comprennent que parfois, c'est la magie du livre qui nous empêche de le fermer, même si le rythme en lui-même peut être plus tranquille. Je cite par exemple les romans de Victoria Schwab ou ceux de Kelly Regan, qui sont de ceux-là, parce que leur autrice privilégie le détail et la jolie plume sans mettre l'accent sur un rythme rapide. Et ce roman est dans cette catégorie, de ceux qu'il faut savourer, et non expédier. En faites-vous parti? Dans un univers qui pourrait être le nôtre - mais qui ne l'est pas - tout le réseau ferroviaire, gares, trains et stations, appartiennent à un magnat des affaires, le jeune et froid J.P Mortimer. La compagnie Speester. Toutes? Non. Un petit train d'à peine sept wagons résiste encore et toujours à l'envahisseur. Il occupe la rame 1001, connu de rares passagers et teinté d'une aura mystérieuse. Quand la jeune Finally, avec ses dix ans tous mouillés, heurte par hasard l'assistant du contrôleur du Maydala Express, deux objets sont échangés de manière fortuite. La jeune orpheline et humble balayeuse pour la compagnie ferroviaire se retrouve en possession d'un billet pour le Maydala Express. Un billet qui n'indique pas sa destination. Tournant le dos à une vie misérable et sans perspectives d'avenir, l'aspirante-mécanicienne y voit un billet simple pour la liberté. Elle s'embarque, avec plusieurs autres personnages forts colorés, pour le voyage de sa vie. S'ajoutera en cours de route l'agile cambrioleur Lemury Nevsky, un jeune homme qui fuit une coriace enquêtrice. Dans l'ombre, le milliardaire ayant le monopole sur les trains veut plus que tout mettre la mains sur ce dernier train. Sur sa dernière station, la plus éloignée du monde connu, plus que tout. Et à tout prix. Comme c'est bien trouvé comme nom, il me semble. le Maydala est exactement ce qu'il me semblait être au départ: une aide. Un précieux coup de pouce. Un fabriquant de rêve, mais également le trait d'union entre la personne et le champ des possibles. Mayday, donc. Vous comprendrez mieux quand vous le lirez. Je ne peut pas divulgâcher cette partie. Quoique je suis peut-être complètement à côté de la traque ( jeu de mot!) et que "Maydala" a été choisi pour son sens réel. En tagalog, ça veut dire "Porteur", ça fonctionnerait, mais comme c'est une langue des phillipines...trop de détails. Pardon. "Maydala Express" est un roman d'aventure de style Steampunk, en atteste ses automates, ses rouages, ses trains et ses villes. Mais le panorama ne se limite pas au style victorien anglais du genre, on retrouvera aussi des influences d'europe de l'Est, du Moyent-Orient et du Grand Nord russe. C'est un train qui s'arrête à divers endroits, après tout. C'est en outre un univers qui m'aura évoqué le jeu "Sybéria", dans lequel une jeune avocate se retrouve dans l'obligation de courir après un héritier perdu d'une importante compagnie d'automates. Elle se retrouve à voyager dans un train à ressort avec l'aide d'un automate contrôleur-pilote-machiniste-homme-à-tout-faire, parcourant de la France aux tréfonds de la Sybérie, en passant par l'Europe de l'Est. Même décor incroyable. Même impression de grandeur. C'est d'ailleurs Sokal le bédéiste qui en a dessiner les décors. Bref. J'ai apprécié de voir ce jeu magnifique transposé dans un roman avec la même tranquillité et le même soucis pour les détails des lieux. Il y a pleins d'éléments intéressants dans la construction de ce roman italien ,avec sa narration suivant plusieurs héros à la fois, appelés à se rejoindre autours du Maydala, avec la présence des gravures et des montages photos qui ponctuent les différents blocs, chaque bloc étant une destination. Aussi, il y a la présence de ce texte en forme de lettre au début, qui traite de la différence de lecture entre roman expédiés et romans dégustés ( comme un gâteau!). La psychologie des personnages n'est pas spécialement abordée, mais on perçoit tout-de-même les traits de chacun d'eux. Ils sont plusieurs, d'âges et d'ethnies diverses. Déjà je dois dire que d'avoir deux héros centraux avec une telle différence d'âge est peu commun. Finally a dix ans et Lem quelque chose entre 18 et 20 ans. Un jeune adulte, donc. Ça me plait: ça change complètement le rapport qu'ils peuvent avoir ensemble, plus coéquipier je dirais, et nous épargne une énième romance juste parce que c,est un duo fille-gars, merci bien! Finally est la jeune orpheline typique: une faculté à rêver plus loin, une certaine naïveté mais aussi une grande débrouillardise. Elle prend en estime au fur et à mesure qu'elle se découvre des forces et qu'elle s'attache au train et ses habitants. Lem est une sorte de gentleman cambrioleur. Il a même un costume: un masque et un chapeau blanc. Il se fait appeler la Primevère ( il y a cette fleur sur son chapeau) ou le Ramoneur blanc. Il a mit la mains sur le Coeur de l'Afrique, le plus gros diamant du monde, mais pas pour les motifs qu'on prête d'ordinaire à ce genre de criminel un peu dandy. Niveau compétences sociales, franchement, il a du pain sur la planche! le nombre de bourdes qu'il fait en parlant à Finally...Bref, on a donc un duo plus apparié qu'on ne le pense, similaires plus qu'il ne semble. On a un micro-espion, l'indéniable indice du genre Steampunk - qui est impliqué dans les évènements, mais qui au final, n'aura jamais été débusqué. Sa perspective donne l'impression qu'il est un gadget incroyable malheureusement peu estimé. Il pourrait sembler peu important, parce que ses passages dans l'histoire ne révèlent pas grand chose, mais c'est le relais entre les héros et les antagonistes. Son rôle est donc crucial malgré sa minuscule taille. L'antagoniste et ses sbires a quelque chose de très humain, malgré son tempérament pointilleux et froid. Il est de ces "vilains" qui ne comprennent tout simplement pas. Il veut quelque chose dont il ne possède pas la qualité intrinsèque pour la découvrir. Il est aussi revanchard et compte tenu des circonstances, on peut compatir d'une certaine manière, sans cautionner ses actions contre le petit train et son personnel. Les Méchants n'ont pas à être dénué de qualités, après tout. On a aussi une enquêtrice, Mélanie Tipps, sur les traces de la Primevère - donc de Lem, l'homme de mains de Mortimer, aussi désagréable qu'étonnamment phobique de l'eau, le Contrôleur scrupuleux et bienveillant du Maydala, ainsi que son équipe. Et je ne parle pas des passagers! C'est étonnant de voir comment, en quelque coups de plume, on cerne assez bien le style de chacun. Et surtout, hormis deux personnages qui connaissent leur destination, les autres, non. On ne peut s'empêcher de se demander où et pourquoi le Maydala les fait sortir à une station plutôt qu'une autre. Oui, parce que le Maydala est forcément un personnage, à ce stade. Décrit dans ses moindre détails, d'une technologie aussi avancée que multifonction, il "décide" aussi à quelle station chaque personne descend. Enfin, le "machiniste" décide. Mais curieusement, on ne le voit jamais ce machiniste...Le Maydala fait rêver à lui seul. C'est l'idéal du train, avec sa beauté, sa polyvalence, ses nombreux accommodements, sa bibliothèque ( oh, Joie!) et ses nombreuses singularités, tel le système de traction pour les pentes qui le fait ressembler à un Mille-Patte! N'importe quel Lecteur pourrait se voir gentiment assis à son bord en quête d'évasion. Fait à noter, le Maydala n'est pas rapide. Un petit clin d'oeil à notre incapacité chronique à savoir profiter du temps? À vous de voir. C'est un roman qui possède cette "magie" qui caractérise les romans construit dans le but de faire rêver. Si vous vous laissez bercer, vous ne verrai pas le temps filer. Si nous suivons les pérégrinations des deux jeunes passagers au coeur d'un complot, nous les suivons aussi déambuler dans les villes, s'évader dans leur tête et espérer un avenir. En y réfléchissant, c'est parfois, c'est au moment les plus tranquilles que peut s'imposer certaines vérités ou certaines idées. C'est également quand le champs de possibles s'ouvre, imaginaire aidant, qu'on peut trouver des solutions. Et c'est aussi en se créant des amis qu'on peut se découvrir des forces susceptibles de nous pousser en avant. Enfin, j'aime le message ambiant du roman sur la question du temps. Arriver vite d'un point A au point B, vivre sa vie en accélérer et RENTABILISER le temps ( ARG! Horreur, je hais ce mot) La question de vivre en appréciant chaque facettes de notre vie, incluant les petites choses, on sait, ça devrait en principe être considéré. Mais c'est dur, n'est-ce pas? Notre société au grand complet est faite de manière à meubler chaque secondes de notre vie. Il impose un mode de vie rapide, structuré et surtout pleins. Viens alors l'évasion, que ce soit par le voyage ou par la Culture. Mais même là, on multiplie les sorties, on prend des moyens de transports rapides, rivés à nos écrans pour meubler cet intervalle. Pensez-y. Quand regarder par la fenêtre le paysage est-il devenu "ennuyeux"? Quand le rythme d'un roman est-il devenu un critère? Quand le voyage est-il devenu la destination, et non le voyage en lui-même? (Bon, il se sent d'humeur philosophique s'te libraire, visiblement!) Dernière chose: si vous êtes du genre à avoir besoin de toutes les explications clairement définies, avec une clôture claire...sachez que la fin est très partiellement ouverte ou laisse place à une certaine interprétation. En claire, on ne va pas vous faire un dessin sur un ou deux éléments, vous allez devoir extrapoler. Donc, pour conclure, Maydala Express est un roman aussi savoureux que les chocolats chauds qu'on y sert. J'espère dénicher des Lecteurs qui le dégusteront avec toute la considérations qu'il mérite et j'espère qu'à bord du Maydala, ils trouveront aussi bien un temps de répit qu'une irrésistible envie de découvrir plus encore le monde qui les entoure. Pour un lectorat du troisième cycle primaire, 10-12 ans. Mais bien sur, pas besoin d'avoir cet âge pour vous y plongés, chers ados et adultes. Un détail impertinent supplémentaire, il aura fallu attendre 11 ans pour avoir enfin la version française de ce roman Italien, paru en 2011 en version originale. Un autre détail impertinent: Sur la couverture, cela peut prêter à confusion, car Finally et Lem sont représentés au même niveau d'épaules et avec des faciès similaires. Pourtant, je le rappelle, ils ont un gros écart d'âge. Finally me semble donc bien plus vieille sur la couverture française, surtout comparée à la couverture italienne d'origine.
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Trèfle

Par Nadine Robert et Qin Leng
(4,33)
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Incontournable Août 2022 Trèfle est une vraie petite douceur, comme une guimauve à la pêche, aussi léger que pertinent. Le genre d'album qui sera aussi utile aux enfants qu'aux adultes: Accordez-vous du temps et de l'importance à cette petite voix au fond de vous? Trèfle aborde cette journée avec un petit soucis. C'est que ses nombreux frères et sœurs ont tous de si bonnes idées d'activités à faire que la petite Trèfle a du mal à arrêter son choix. L'un de ses frères, quand elle lui fait part de ses tergiversations, lui recommande de choisir ce qui lui tenterait le plus, quitte à faire les autres activités une autre fois. Quand la demoiselle décide d'aller à la rivière pour écouter le chant des grenouilles, avec un certain nombre des membres de sa fratrie, elle se trouve confronté une fois encore à un choix. Alors qu'elle caressait la tête des grenouilles, une des chèvres de son domicile s'éloigne dans la forêt. Trèfle se demande si elle devrait la suivre, alors qu'elle pourrait aussi se perdre. Sur son chemin, elle demande conseil à un grand chêne. Mais si la force de cet arbre vénérable lui apporte du réconfort, il est aussi muet. Trèfle choisit donc de suivre la petite chèvre nommée Pivoine. Mais en progressant plus profondément dans la forêt, Trèfle découvrit un petit oisillon au pied d'un arbre. Il est probablement tombé, songea Trèfle. Que faire? Grimper et le remettre dans le nid? Le laisser là et continuer à chercher Pivoine? Et s'il se faisait dévorer? Trèfle s'étendit près d'une rivière, et demanda conseil à celle-ci. Écouter la rivière était certes apaisant, mais d’aucuns conseils. Trèfle décida de grimper pour mettre l'oisillon dans son nid. Quand elle prit peur, elle chercha du courage dans le son du vent. Alors que la petite fille parvenait à rapatrier son petit passager au creux de son domicile, elle entendit alors autre chose entre les vents. On l'appelait. En effet, la journée s'achevait et le ciel s'assombrissait. Les frères et sœurs de Trèfle s'inquiétaient et munis de lanternes, s'étaient aventurés dans la forêt à sa recherche. Ils la trouvèrent à cet arbre et tous heureux de l'avoir retrouvée saine et sauve, la raccompagnèrent à la maison. "L'importance de faire ses propres choix" est définitivement un des éléments centraux de cette histoire. Quand on balance entre deux choix, il est important de prendre le temps d'y penser, également. Trèfle le fait à chaque fois, et si elle demande conseil aux éléments de la Nature, bien sur, il n'y a pas de réponses. Néanmoins, on peut observer l'état qu'ils inspirent. La force du chêne, l'apaisement du ruisseau, la berceuse du vent. J'aime bien le parallèle entre la réflexion et l'environnement - au sens figuré comme au sens littéral. Il ne peut pas nous apporter des réponses, mais il peut être inspirant. Mais plus important encore, quand on prend une décision qui nous semble être la meilleure, pour x ou y raisons, on suit aussi notre "petite voix", notre instinct ou conscience, appelez-là comme il vous plaira. Enseignez aux enfants à être attentif à cette petite voix s'avère essentiel, car au delà de la logique empirique, il y a des sentiments qui sont plus abstraits, comme la compassion, l’altruisme ou l'empathie.Trèfle nous l'illustre bien quand elle pense d'abord à la petite chèvre, qui pourrait se perdre, puis au bébé oiseau, qui pourrait ne pas survivre. Chaque fois, je constate qu'elle fait le calcul du bien être d'autrui. C'est une très noble qualité. Ce qui m'amène a remarquer un autre thème, celui de la bienveillance fraternelle/sororale. Trèfle est bien entourée, elle a des aîné.e.s qui ont sa sécurité à cœur, comme on peut voir quand ils se regroupent pour la chercher, même à la nuit tombée. En outre, ils sont bienveillants, quand ils s'intéresse à elle, à ce qu'elle veut faire, à ce qu'elle choisisse elle-même son activité au lieu de prendre la décision à sa place. On le sent bien dans l'histoire, ils ont une unité et ils s'apprécient. Nous sommes loin de ces fratries querelleuses et tapageuses. Enfin, la Nature - difficile de contourner ce thème, il est partout. À travers les superbes illustrations qui respirent la vie et le mouvement, on observe des enfants qui la connaisse et la respecte. C'est leur habitat, leur terrain de jeu, leur source de subsistance. De vrais petits enfants de la campagne. Et toute cette verdure, ces eaux claires et ses adorables animaux a quelque sort de réconfortant, d'apaisant. En observant ses enfants, on se prend à se dire que nous aussi, on aimerait être là. Un album qui tient aussi du roman, avec des chapitres courts, rempli d’illustrations en aquarelle, signée Qin Leng, à qui l'ont doit tant de beaux albums jeunesse au Québec. L'objet lui même est superbe, d'un rose pivoine - ben oui, comme la chèvre! Sur l'image, c'est la jaquette qu'on peut voir, mais en dessous, vous trouverez le titre et le personnage de Trèfle imprimé dessus en fuchsia métallique. Un style qui me rappelle les vieux albums jeunesse. Bref, une réussite qui devrait séduire tous les lectorat, garçons et filles, enfants et adultes, parce que c'est une leçon pour tous que développer son autonomie et sa confiance en soi en prenant des décisions. Et quand celles-ci sont prises avec le cœur tout comme la tête, que demander de mieux? Pour un lectorat à partir de 6-7 ans : c'est une longue histoire, il y a 74 pages avec quelques phrases, il faudra donc des petits lecteurs patients et attentifs.
Shaynning a apprécié, commenté et noté ce livre

Tous les chemins de mon Papi

Par Céline Person et Mathilde Domecq
(4,0)
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Incontournable Décembre 2022 Je viens de réaliser ne pas avoir fait de critique sur ce charmant album, alors je m'y met! Dans cet album au trait doux et bleu, il est question d'un enfant et de son grand-père. le premier lui demande pourquoi il a des rides. le grand-papa lui explique alors que ce sont des "chemins", dont chacun illustre un passage de sa vie. Commence alors un jeu entre eux où le petit garçon demande l'histoire de chaque 'chemin": la guerre, un mariage, la paternité, etc. J'aime beaucoup l'axe positif de la vieillesse dans cet album, où les rides sont des marques d'expérience, et non des stigmates du temps. le petit garçon affirme même à la fin qu'il a hâte d'en avoir , des "chemins" sur le visage. J'ai souvent déploré chez des albums jeunesse ou des romans jeunesse des visions âgistes ou peu constructives du fait de vieillir. J'avais même lu une Bd où des "vieux" super-héros devenaient des concierges après une vie de gloire en temps qu'agent de la paix, illustrant le rôle social minable qu'il devenait le leur du fait d'être "vieux". Pas sympa pour les concierges non plus, d'ailleurs. Dans de nombreux albums, c'était des aînés sourds, grabataires et psycho-rigides que je voyais. Rappelons-nous que les enfants encodes facilement les constructions sociales et le fait que ces constructions se répètent augmente les risques qu'ils internalisent des concepts discriminatoires et erronées. Bref, un bel album tendre et constructif, sur une thème encore sujet aux stéréotypes âgistes, mais ici tourné de manière bienveillante et valorisante. Pour un lectorat préscolaire, 4-5 ans.
Shaynning a apprécié, commenté, noté et aimé un commentaire à propos de ce livre

La belle et le fuseau

Par Neil Gaiman et Chris Riddell
(4,33)
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Réécriture de contes, entre Blanche-Neige et La Belle au bois dormant, cet album jeunesse nous livre un récit croisé entre deux princesses célèbres dans un cadre beaucoup plus sombre et plus moderne. Nous sommes dans le royaume qui jouxte celui de Blanche-Neige, devenue reine et qui approche de ses noces sans réel enthousiasme. Trois nains, qui avait décidé d'aller lui acheter de la soie comme présent de mariage, trouvent un pays troublé. C'est que depuis quelques temps, une malédiction se propage dans le royaume, endormant tous les êtres vivants sur son passage. Alors que les habitants préparent leur évacuation, les trois petits hommes rapportent les sombres nouvelles à la Reine. Loin de se laisser impressionner, Blanche-Neige fait alors évacuer ses propres citoyens, confit les reines du pouvoir à son premier ministre et, parée de sa cote de mailles, prend son destrier et son épée pour aller dans le royaume maudit en question. Si elle a survécu à un an de sommeil magique, sans doute pourra-t elle survivre au fléau de sommeil qui ronge le pays voisin? Accompagnée des trois mineurs , la jeune femme se met en route. Tout d'abord, je suis impressionnée par la qualité du texte, vraiment magnifique et doté d'un vocabulaire soutenu. Néanmoins, compte tenu de cela, ce conte sera sans doute un peu difficile à lire pour les moins de 10 ans. De toute manière, vu la complexité de l'histoire, surtout la fin, je pense que ce conte servira mieux le premier cycle secondaire, nos 13 à 15 ans et plus. Ce conte réinventé et croisé est hautement féministe, en ce sens où les hommes et les femmes sont égaux. Ici, Blanche-Neige règne sur son pays et le fait bien. Ce n'est pas juste la parure en robe traditionnelle, mais une femme qui donne des ordres cohérents et prend les armes pour défendre sa nation. Et la nouveauté? Cette Reine doute. Elle ne sait pas si ce mariage avec le prince - prince qui ne fait pas grand chose d'ailleurs- est vraiment la voie à suivre. Et vous noterez que ce n'est pas parce qu'elle craint que le prince prennent toute la place, non, elle le formule bien au début: elle se voit devenir mère, souveraine ET guerrière ( sur le champ de bataille). Pour une rare fois, nous avons une VRAIE reine, l'égale d'un Roi. Et cette même Reine est appelée à briser la malédiction de la princesse endormie ( l'alter égo de la Belle au bois dormant), mais oh, surprise, nous ne sommes pas en présence de celle que nous croyions avoir affaire. Gaiman réinterprète les évènements entourant sa longue séance de dodo et donne aux habitants du royaume endormis un rôle beaucoup plus actif, presque "zombiesque". Ce n'est donc pas un conte tout beau tout rose, mais presque horrifiant. Certains détails dans le dessin - vraiment beau - viennent accentuer cette impression, comme la présence des crânes un pue partout, dont le couvre-lit de Blanche , les coquelicots noirs - dont ceux sur la couverture - le fuseau tranchant, les toiles d'araignée, les habitants en pleine crise de somnambulisme, etc. On flirte avec le genre ténébreux de Tim Burton, mais venant de Gaiman, ce n'est pas non plus surprenant - pensons à Coraline. Attention, divulgâche. L'antagoniste, à savoir la Belle aux bois dormant, se sert en réalité de son peuple pour se rajeunir au moyen d'un fuseau, qui tisse le lien vitale autours de celui-ci. C'est pourquoi ces gens sont plongés dans le sommeil. Ainsi, nous avons une "méchante" qui se voue un tel amour pour elle-même qu'elle prête à sacrifier la vie d’autrui à cette fin. En même temps, n'est-ce pas ainsi qu'on calcule la beauté et donc la valeur d'une femme? À sa jeunesse? Elle offre même à Blanche-Neige le rôle de Reine consort, mais attention, un rôle inférieur, qui n'implique aucune égalité, mais bien une soumission. Un petit axe LGBT ici? C'est donc une histoire assez intéressante que celle-ci, mettant en vedette des personnages féminins définitivement modernes et assumées. Il y a tout de même une certaine lenteur dans le récit , peut être à cause des descriptions, mais c'est vraiment pardonnable. Le texte est soignée, les illustrations sont belles, le récit troublant mais captivant, et le final s'ouvre sur quelque chose d'inédit - enfin, pour une version de Blanche-Neige. Et j'aime beaucoup cette couverture transparente, qui évoque les toiles d’araignées du récit. On doit les superbes images à l'auteur et illustrateur Chris Riddell, auteur d"Apolline", de "Lili Goth et , plus récemment, des "Chroniques perchées". On doit à Neil Gaiman, qu'on ne présente plus,"Coraline" et plusieurs excellents romans fantastiques chez les adultes. Un excellent album pour les presque-ado amateurs de récit un peu horrifiant et les contes réinventés, ou les plus vieux qui apprécie ce style. Catégorisation: Album Contes et Légendes Réinventés anglais, littérature jeunesse adolescente, premier cycle secondaire, 13-15 ans+ ( mais de bons lecteurs du 3e cycle primaire, 11-12 ans, peuvent aussi s'y essayer)
Shaynning a apprécié, commenté et noté ce livre

Les carnets de l'apothicaire T.2: Les carnets de l'apothicaire

Par Itsuki Nanao, Nekokurage, Touco Shino et Natsu Hyuuga
(4,0)
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Un second tome qui met en lumière une protagoniste qui a non seulement une expertise dans son domaine difficilement contestable, mais aussi un esprit rusé. Mao Mao est le genre de personnage dont je me réjouis chaque fois de croiser, parce que ce personnage a enfin une personnalité qui est assumée. Dans ce tome, elle est à peine arrivée en tant que dame de compagnie et goûteuse de la rousse concubine Gyokuyo qu'elle est envoyée auprès d'une autre principale concubine, Lifa. Celle-ci, dans le tome 1 , a perdu son fils en raison de son exposition à la toxique poudre blanche que portait sa mère ( et les autres concubines). Lifa se meurt lentement, ce qui rend perplexe la jeune apothicaire. Elle a du mal au début à faire valoir ses méthodes, surtout alimentaires, car les dames de compagnies n'ont pas de notion élémentaire de nutrition et s'indigne de voir les repas en apparence vulgaires que tente de donner Mao Mao à la femme malade. Quand elle prend conscience que Lifa porte encore cette poudre blanche sur son visage, l'apothicaire entre dans une froide colère à l'endroit de la dame de compagnie responsable de cette application. En conséquence de quoi, Mao Mao prend les choses en mains. Littéralement. Mao Mao et moi avons un point en particulier en commun: on peste devant la stupidité. Ça m'a tellement fait plaisir de voir enfin un personnage s'en indigner proprement. Bon, je sais, la violence, c'est pas beau - méchante moi, mais à un moment donné, il y a bien des limites à la bêtise, surtout quand la vie d'une personne est impliquée. La dame de compagnie, devant la colère de Mao Mao, prétexte alors que puisque la dame se porte mal, être "toujours la plus jolie" devrait lui faire plaisir. Qu'est-ce que je disais: Stupide. Ces femmes qui croient toujours avec leur esprit limité que l'apparence est la seule chose qui importe sont de vrais cruches et malheureusement pour nous, elles sont encore légion dans la fiction. En outre, si nous devinions son côté atypique dans le tome 1, dans le second, c'est encore plus manifeste. Elle n'éprouve aucun regrets à employer la menace voilée quand la sécurité d'une autre concubine est à son tour menacée. Elle ne rechigne pas à "enlaidir" son apparence pour se prémunir d'agressions sexuelles. Elle a une colère "froide", terrifiante, mais logique et implosive. Elle ne rentre pas dans le rôle de victime, préférant rester dans celle qui doit s'adapter aux divers obstacles qui jalonne son chemin. Quand on lui manque de respect pour des raisons puériles, elle n'hésite pas à s'indigner de leur manque de considération et de gratitude. En plus d'être cartésienne, pragmatique et observatrice, elle cerne bien les gens. J'adore qu'elle reste de marbre devant le bel homme dont-je-ne-me-rappelle-jamais-le-nom-mais-qui-est-quand-même-louche. Dans nombre de manga, les personnages féminins qui font face à des mâles trop beaux trop avenants y succombent finalement. Mao Mao se demande surtout pourquoi toutes les filles se pâment pour lui, enfin une fille lucide! Mao Mao a donc un physique qui contraste beaucoup avec son tempérament solide, son esprit rationnel et sa capacité à défendre les autres, quitte à employer des méthodes brusques. Vraiment, c'est un beau personnage, qui sait se servir de ses acquis et a une grande conscience du monde qui l'entoure, auquel les mots "fragile", "stupide" et "soumise" ne sont aucunement des qualificatifs. Complots, chamailleries de filles en compétitions ( et sans doute beaucoup trop oisives d'un point de vue cognitif), empoisonnements, festival extérieur en pleins froid et codes sociaux mystérieux sont du lot dans ce second opus. Ça promet d'être intéressant. Le moins qu'on puisse dire de cet univers clos est qu'il est aussi faste et luxueux qu'hypocrite et dangereux. Et les illustrations sont magnifiques. Un contraste pour un univers où les violences sont justement "voilées". Une autre belle réussite. Pour un lectorat seinen ( adulte), qui peut convenir aux vieux ados et jeunes adultes. Catégorisation: Manga japonais seinen, littérature adulte Note: 9/10
Shaynning a apprécié, commenté et noté ce livre

Tricoter du bonheur

Par Édith Bourget et Sabrina Gendron
(4,0)
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Incontournable Février 2024 La famille Petit Poucet s’agrandit avec un nouvel incontournable, sur les thèmes de la diversité corporelle, le tricot et l'estime de soi. Ahmed avait légèrement oublié sa leçon de tricot avec sa grand-maman, assis tranquille sur son sofa, tablette à la mains. Entretemps, Ahmed a commencé a hésiter, craignant le jugement de ses camarades si d'aventure ils apprenaient à quel nouvelle activité il se consacrait. Surtout Adrien, un sportif notoire qui a la vilaine manie de se moquer des autres garçons pour qui le sport n'était pas leur tasse de thé ou dans leurs habiletés. Néanmoins, ne voulant pas décevoir sa grand-maman, Ahmed s'initie doucement au tricot. Quelle n'est pas sa surprise quand ce même jour, la sœur d'Adrien, Flavie, débarque chez lui accompagnée de Guita, sa petite sœur. Ahmed craint de se faire narguer, mais au contraire, Flavie est rapidement impressionnée par ses premiers essais. Et ça tombe bien, car la jeune fille a eu l'idée de faire des foulards en laine pour les plus démunis, ce à quoi, à sa propre surprise, Amhed se propose de participer. Les trois jeunes gens finissent par devenir une sorte de petit trio de tricot. Ahmed est le plus habile des trois, à tel point que Guita, sa soeur, s'inquiète de terminer à temps. D'ailleurs, un petit passage anecdotique montre Ahmed prenant son temps pour couper des fruits ( qu'il adore) afin de donner du temps à sa sœur pour le rattraper. Malheureusement, son tricot est défait par son chat et c'est donc Ahmed qui est en retard, maintenant. Ultimement, Ahmed termine son œuvre et en est fier. Il décide de prendre les devants en annonçant lui-même à ses camarades de classe son nouveau champs d'intérêt. Il présente en exposé oral le projet qu'il a chapeauté avec Flavie et Guita et qui récolte un franc succès, au grand damne d'Adrien, désormais pas mal seul avec son idée qu'il faut être sportif quand on est un gars. En matière de diversité, franchement on est servis! Nous avons une rectitude dans les centres d,intérêts, plaçant le tricot comme une activité " à la portée de toute personne ayant dix doigts", et non un "truc de fille". Nous avons de la diversité ethnique avec cette famille à la peau foncée et aux noms exotiques, "Ahmed" signifiant en arabe « celui qui reçoit des louanges » ( tient, comme c'est de circonstance!) et Ghita ( dont les significations sont d'origines très multiples). Enfin, nous avons de la diversité corporelle avec la silhouette "enveloppé comme le meilleur chocolat" d"Ahmed, dont on mentionne d'ailleurs que c'est aucunement lié à son régime alimentaire, un trait d'union malheureusement trop souvent employé pour "expliquer" la physionomie généreuse des personnages. J'observe aussi une belle dynamique de famille, avec cette grand-maman présente pour ces petits-enfants et ce frère et sa sœur qui œuvrent ensemble sur un projet commun. J'observe également un volet social avec l'accès aux vêtements chauds pour les groupes vulnérables ou encore nos immigrants pas encore équipés pour nos hivers rigoureux. J'aime bien voir en littérature jeunesse que même les jeunes peuvent tout-à-fait embrasser des causes et participer activement au bien-être de leur communauté, s'initiant ainsi à l'engagement social. Je réalise aussi que j'ai plusieurs livres de madame Bourget au compteur, notamment avec deux autres membre de Petit Poucet, "Belle famille, Malik" et "Au chaud dans mon cœur", mais on lui doit aussi le très bel album de Noël "Nanouk l'ourson", la série policière "Esther et Ben" qui nous entraine un peu partout au Canada et les albums de Thao, sous la bannière La Bagnole. Et comme les autres Petits Poucet, nous avons des illustrations, ici sous le joli trait doux de madame Gendron, ainsi qu'une police plus grosse que la norme, dont certains termes plus pointus sont accentué par leur couleur bleu poudre, vert lime ou rose pamplemousse ( j'aime les noms de couleurs). Un autre bel ajout à la littérature débutante de la 2e année ( 7 ans), mais qui peut très bien convenir à la 3 ou 4 e année ( 8-9 ans) en classe d’accueil ou aux lecteurs ayant des défis en lecture. Pour un lectorat débutant, 1er cycle primaire, 6-7 ans+
Shaynning a apprécié, commenté et noté ce livre

Botanica Drama

Par Thom
(4,42)
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Une autre sympathique trouvaille pour la maison de BD québécoise Pow Pow, un audacieux Sans Texte, dans un univers Fantasy loufoque et absurde. Dans un monde qui ressemble au nôtre, alors que le soleil est encore jeune, la nature évolue doucement pour donner à peu près les créatures vivante de nos jours. Dans ces débuts, la Faucheuse est déjà à l’œuvre, avec les moyens du bord, et fait la connaissance d'une drôle de bestiole qui ressemble à une fleur ( pétales obligent) humanoïde. Elles deviennent amies et traversent le temps jusqu'au temps où se déroulent les évènements principaux. Habitant un village juché sur une falaise façon Terre du Milieu, travaillant dans un café, la petite communauté vit sa vie jusqu'au jour où le soleil, ce gros tas de braise alcoolique qui a mal vieillit, revient d'une énième brosse avec ses copains planètes, bute avec son char sur les collines et finit dans un sommeil éthylique quelque part entre les deux. Et donc, le soleil ne se lève plus. Oups. Néanmoins, sans soleil, la petite plante se meure lentement. Sans soleil, des entités millénaires sortent de l'ombre pour attaquer la communauté. Dans le froid et dans la faim, les habitants pourront-ils trouver le moyen de réveiller l'astre solaire? Le monde est absurde, mais les vivants sont tenaces. Et le soleil a gravement besoin d'un psy, je pense qu'il fait un burn-out. À part ça, ça se lit bien, c'est humoristiquement absurde, effectivement dramatique et les personnages sont diversifiés et un peu cartoon. Une histoire d'amitié, qu'il faut lire entre les lignes à défaut de pouvoir ligne des lignes, merci aux sans textes! Pour un lectorat adulte, qui peut convenir aux ados et jeunes adultes.
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Les belles et les bêtes

Par Soman CHAINANI
(3,5)
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