Murmures_numériques
Intérêts littéraires : Revues, Littérature, Bande dessinée

Activités de Murmures_numériques

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Je suis un Grec ancien

Par Bernard Deforge
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Soyons réaliste, quand j’ai vu ce livre gentiment empilé au milieu du renfoncement « Grèce antique » à Gibert, il fallait que je le lise. Ce livre rouge aura finalement été plus important qu’il n’en avait l’air pour moi ! (et puis chez les belles lettres, j’ai confiance quand ça a l’air génial, c’est génial.) Cet essai nous présente la culture antique et notamment mythologique, en la rapprochant de notre vie actuelle. Notre quotidien s’inscrivant tout à coup parfaitement entre les puissances divines et héroïques.. et effectivement je m’y suis retrouvée. Je me suis sentie dans la peau de ce Grec ancien contemporain. « Le temps du mythe n’est pas révolu ! » Nous avons tout simplement changé de mythes, c’est tout. Ses pages sur l’amour sont superbes, celles sur l’accouchement plus encore ! Qu’Eros soit à l’origine me plait, et sa vision de la famille nucléaire fondatrice des mythes grecs a mis des mots sur ce que je sentais confusément. L’auteur compare beaucoup la culture juive à la culture grue, notamment sur cette question du sacré de la paternité. Naturellement de là on arrive à la figure de la mère… et si je ne me permettrais pas de refaire son raisonnement en moins bien, je soulignerai juste que le chapitre « écolo » tombe à pic ! accompagné d’un peu de mauvais esprit cynique, ce passage est vraiment drôle, comme le passages sur les migrants. Je ne pensais pas trouver une réflexion si pertinente sur les flux migratoires : comme quoi effectivement si on (et moi compris !) avait une meilleure connaissance de ces textes on aurait de bonnes pistes de réflexions qui élèveraient sans doute le débat… Comme le retour de Socrate et de ses définitions nous serait utile ! on sortirait de cette « tour de Babel où nous nous débattons ». Il en a conscience, ses pages sur l’éducation l’exprime bien. Je me suis retrouvé dans sa description de « l’abêtissement » : les élèves demandant plus sont renvoyé à leur ennui en attendant que les autres en soient au même point, que de mauvais souvenirs scolaires ! Bien sûr du manque de culture ambiant on arrive à la politique et à l’appel à la république grecque … je pense que la comparaison est suffisamment accablante pour que je n’en rajoute pas ! Pour moi qui aime follement Eschyle ses citations et références ont fait mouche ! J’ai souvent une vision trop « scolaire » de ces textes. J’ai parfois du mal à nommer ce qui s’inscrit en moi : heureusement que je tombe sur des livres comme celui ci qui mettent mes pensées en ordre ? Je regrette un peu qu’il prédomine, on n’a que peu d’autres auteurs (mais il y en a, hein, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit !) Ce livre est à lire, surtout le poème de fin. Deux belles pages qui concluent à merveille cette réflexion !
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Magus of the Library T.4

Par Mitsu Izumi
(5,0)
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Les épreuves sont enfin passées et Shio peut commencer son apprentissage. Nous rencontrons donc le groupe de personnages qui seront ses camarades, et que nous suivrons probablement dans les prochains tomes. J’aime que la bibliothèque soit montrée comme un environnement compétitif pour les postes et pas seulement comme un lieu de vie comme elle peut l’être dans Le maître des livres ; ou un refuge pour faire de l’exposition/trouver de nouvelles pistes comme dans Somali et l’esprit de la forêt entre autre. Au final c’est très vrai, je pense quelque soit le pays : étrange que ce réalisme apparaisse dans un manga fantasy ! Dans ce monde-là, la cohésion sociale entre les peuples est maintenue grace à la diffusion et à la circulation du savoir, et donc des livres, assurée par les bibliothécaires. Leur role est enfin montré à sa juste valeur ! Très hiérarchisé (encore une fois comme dans notre monde a nous) avec la bibliothèque centrale qui redistribue et surveille ce qui se passe dans les plus petites antennes de province. Envoyant des inspections mais aussi des missions de soutiens à la restoration, elle forme aussi les bibliothécaires, restaurateurs et tous ceux qui vont travailler dans cette infrastructure tentaculaire. J’aime toujours autant cette série : ça a quelque chose de réconfortant de savoir qu’on peut progresser, que oui on est pas le meilleur et que même si on a un gros retard par rapport à d’autres on peut travailler notre littéracie. Au final c’est peut-être le shonen le plus universitaire qui soit : n’est-ce pas exactement ce qu’on ressent au début d’un doctorat ? ?
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Agamemnon

Par Eschyle
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Il s’agit d’une tragédie nous racontant le retour d’Agamemnon de la guerre de Troie, qui est accueilli par sa femme. Jusque là ça pourrait aller, pourrait ! Sauf que pour partir il a du sacrifier leur fille aux dieux (une vies contre toutes celles qu’il allait prendre)… et la vengeance sera terrrrrrrible. J’ai un amour particulier pour Cassandre qui a des répliques fantastiques !.. et que personne n’écoute une fois encore. J’aimerais tellement voir ça sur scène !!! Entendre le chant du choeur serait un grand bonheur… et je pense vraiment que cette pièce ferait du bien à beaucoup d’entre nous. Comme beaucoup de pièces antiques nous avons un choeur qui répond aux protagonistes et qui généralement reprend « l’avis du peuple ». J’aime cette construction car après tout ce sont des rois et leurs batailles impactent les gens. La pièce fait partie d’une trilogie mais comme je n’ai pas lu et ne me suis pas renseignée sur les deux autres je n’en parlerai pas… désolée ! Pour moi, cette pièce est une réflexion sur le droit. Le droit qui induit de la violence, l’exigence de la vengeance de sang : quand un père tue sa fille, la mère tue le père, et sera tuée à son tour. Pourtant le premier sang a été versé en pré-condamnation pour les meurtres de guerre qui seraient commis par la suite (inception de meurtres?). Oreste finit le tout : toute la famille finit dans le sang. La question de la gravité, de la légitimité du châtiment se pose. Sauf qu’ici les Dieux sont à l’origine du tout. Mais j’aime la réflexion développée autour du crime de guerre. Où est la « justice » dans tout cela ? Peut-on effectuer une gradation entre des meurtres ? Plus personnellement j’aime le texte en lui même, même si je sais que « juger » ainsi sans avoir connaissance des deux autres pièces est un brin absurde, mais je suis touchée par les images employées, par le ton du choeur et par la souffrance de Clytemnestre. Si je calibrais mon avis comme je le ferai pour une pièce contemporaine, je dirais que clairement « j’ai adoré » si je prends plus de pincettes pour un texte ancien, gardez cette idée : c’est une super lecture ! Et Eschyle a un don du suspens formidable… chaque personnage (sauf les morts, mais c’est logique) ont une évolution propre, et on a le temps de s’attacher à Clytemnestre, de la comprendre avant qu’elle nous échappe.
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Chagrin d'école

Par Daniel Pennac
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Ce livre est épidermique chez moi, parlant du cancre que je rêvais d’être et que j’ai toujours été inapte à rejoindre. Il souffre cet enfant qui ne comprend rien à rien, bon dernier que l’école rejette… sans doute. Mais moi j’étais de l’autre coté : bonne élève. Pire sanction jamais donnée dans ma scolarité, j’étais « l’intello ». J’ai pourtant tout essayé, des erreurs volontaires en thèmes, des déclinaisons inversées en Allemand… mais trop systématiques mes « erreurs » se voyaient et récoltaient un avis amusé du professeur en question. Un haussement du ton, et puis on était quitte, je retombais par inadvertance et ennui dans la figure du « bon élève ». Je partageais donc les fonds de salles avec les cancres pour « faire autre chose » n’importe quoi mais autre chose. Seul point commun entre nous : tout mais par pitié être ailleurs, vite. Quand Pennac parle sur un mode dramatique de ces pauvres petits, je trouve dommage qu’il oublie les autres (une petite mention en fin d’ouvrage mais j’y reviendrai). Tous ces autres que les profs abandonnent à leur ennuis et discutent de vouloir lire ou écrire ou designer ou n’importe quoi pour ne pas rester 8h assis a attendre que quelqu’un se décide à dire quelque chose de nouveau. Il parle de reprendre les bases de la grammaire en 3e. Oui sans doute qu’il le faut. sans doute… Pourtant l’élève en moi est déjà au bord des larmes de rage en voyant ces longues heures de rabâchage qui arrivent : l’éternel recommencement de ce que l‘on sait, merci mais moi ça me rendait cancre. alors du fond de la classe je relisais Huysmans, je parcourais sur mon téléphone les derniers articles du monde diplomatiques, et j’engloutissais Spinoza. Au point qu’une professeure de Math de terminale prise d’une crise de colère absurde avait confisqué l’ouvrage, référé à ma mère mon « manque d’attention chronique »… en avais-je tenu compte ? « Hélas non ! » (mot de ma prof d’allemand surprise que je chahute plus que je n’écoute la millième révision de locatif). La où je rejoins l’auteur c’est sur les professeurs qui sauvent des élèves. Pour moi c’est deux profs d’allemand et un prof de Latin qui un jour ont tendu une main. J’étais déjà au lycée et il était bien trop tard pour que je change d’avis et j’ai regardé cette main comme une marque d’amitié, et pas d’enseignement. Une dernière petite phrase m’a convaincue que l’amour que j’avais éprouvé enfant pour cet auteur (surtout pour Kamo et cabo caboche) était surévalué : il appelle ses bons élèves des « élèves pépites ». Sauf que non. NON. Non je n’étais PAS une friandise, comme les cancres ne sont pas des déchets. Je ne me levais pas le matin pour faire plaisir à mes profs, j’étais là pour apprendre des choses, et je soufrais vraiment du vide sidéral des cours qui m’étais proposés. Alors comme il le dit si bien les élèves sont des hirondelles, et moi j’étais l’hirondelles qui faisait des acrobaties. Au lieux de montrer du doigts cet excentrique qui fait des loopilooping et ramasser délicatement celles qui s’assomment, j’aurais adoré que de temps à autres l’un d’eux viennent jouer avec moi. Simple désir de reconnaissance ? oui. autant le cancre veut être reconnu, et le sont généralement (suffit de voir le regard du prof sur le cancre qui s’exprime enfin) je l’ai espéré en vain pendant toute ma scolarité pré-bac (et post un peu aussi malheureusement). Je ne suis pas un bon produit de l’école de la République, je la hais. alors désolée mais je ne vous conseille pas ce livre. pas du tout. A moins que vous cherchiez le réconfort d’un camarade de cancrerie.
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Géorgiques

Par Virgile et Jackie Pigeaud
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Dans ce texte Virgile nous parle de la vie campagnarde à son époque, du traitement des champs et des abeilles. Il aime profondément ce milieu, ces gens, ce quotidien en somme. J’ai lu que ce texte développait une étrangeté décourageante, mais je ne la trouve pas. L’agriculture nous est étrangère, c‘est vrai, mais de la à sentir la nature aussi loin de nous ? Je trouve ça vraiment dommage. L’ensemble est très poétique et doux, il y a un confort dans ce livre : on y est bien. Il se dégage un plaisir de vivre, du jour le jour, de la nature, et je pense que c’est de la que vient la distance dont on parle. Le monde évoqué est trop parfait, un brin trop simple mais à y regarder de plus près il y a des tempêtes, des champs abandonnés, tout n’est pas parfait ! Il est juste ancré dans un monde qu’on ne voit plus. Personnellement je me suis intéressée à la permaculture, j’ai lu pas mal sur le sujet. Sur le non travail du sol, je pense par exemple à Fukuoka… et vraiment je retrouve cela dans ce texte. Bien qu’il soit très poétique les techniques évoquées sont « logiques » et s’inscrivent vraiment dans la démarche actuelle du retour au cycle « naturel » des plantes. Cet ouvrage donne envie de vivre, et ça fait du bien surtout en ce moment. Quoi qu’il arrive notre planète est la, la nature est autour de nous et il serait sans doute temps d’en prendre pleinement conscience…
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Peter Pan

Par J. M Barrie
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Je pense que tout le monde connait plus ou moins l’histoire de Peter : un jeune garçon chef de la bande des Enfants Perdus vient espionner une famille londonienne à l’heure des histoires. Un soir il perd son ombre et de fil en aiguille il emmène la fratrie au Pays Imaginaire. Ils y vivent les aventures les plus folles de la lutte contre les pirates à l’alliance avec les peaux rouges. J’aime vraiment cette histoire faite de douceur et de rêves d’enfants devenus réalité. Je suis bien dans cet univers qui m’a longtemps accompagné. L’idée de s’envoler pour fuir le quotidien me plaisait énormément alors que je n’aimais pas la fin. Maintenant je pense qu’elle est la seule suite possible pour que les enfants acceptent de grandir malgré l’attrait du Neverland. La place de la mère y est extrêmement importante et détermine complètement le développement de notre jeune héroïne. Bien que sexiste il y a quelque chose de très positif dans ce rôle : c’est elle qui sait et qui est raisonnable. C’est grâce à elle qu’ils parviennent à rentrer et à grandir. Tous les personnages sont très genrés mais une fois passé cela ils sont attachant à leur manière, chacun pourrait être un véritable enfant. Ils ont l’extrémisme du boudeur ou du meneur, une véritable cours d’école haha ! Que Wendy puisse à son tour fonder une famille et que le rêve continue me plait également beaucoup : il y aura toujours des enfants pour rêver… et pas que des enfants. Certaines phrases font tellement partie de mon imaginaire que j’en avais oublié l’origine et ça m’a fait plaisir de les retrouver. Il y a quelque chose du cocon de revivre aux coté de Peter ses guerres et ses angoisses. Même si je suis triste pour lui maintenant que j’a grandi, alors que je plaignais Wendy de tout mon coeur il n’y a pas si longtemps… Et comment ne pas être sensible à l’importance des histoires du soir pour ces enfants ? J’ai (re)lu ce livre dans une édition de Puffin qui est sublime ! Pas loin du cliché du livre pour enfant avec son format presque carré et ses grandes marges, elle colle parfaitement à l’histoire ! La couverture toilé avec des bateaux volants est vraiment superbe ! Je ne comprendrai jamais pourquoi seul les anglais savent faire de si belles éditions !
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Réconciliez-vous !

Par Marek HALTER
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Ce roman m’a profondément touché. Je l’ai choisi sur son titre : « croire au merveilleux », c’est magnifique comme idée ! et pour le moins nécessaire… Et puis je l’ai lu, je l’ai lu d’une traite comme s’il fallait impérativement que je le dévore en entier avant de pouvoir reprendre le fil de mon existence. On suit un jeune père de famille qui vient de perdre sa femme, qui n’arrive pas à faire face à son deuil et qui décide d’en finir… mais qui en est empêcher par « sa voisine de pallier ». « Pénélope m’a planté » cette phrase arrive au tout début, et voilà, mon coeur ne pouvait que s’éprendre de ce livre ! Le texte s’émaille de références à la littérature et principalement à l’antiquité grecque. Tout y tombe parfaitement à sa place pour éclairer la vie du narrateur. Tout fait écho aux réflexions de Deforge quand il explique la permanence de l’efficacité psychologique des mythes (plus d’infos ici) mais la force du récit romanesque démultiplie l’efficacité du propos. L’écriture à la première personne est très poignante : pendant toute ma lecture j’étais cet homme qui essaie de gérer sa paternité du mieux qu’il peut. On est dans sa peau au point de ressentir peu à peu la vie revenir en lui, son corps se réveiller et son esprit se reconnecter sur la littérature. J’ai vraiment apprécié la vision de l’enfance, la force qu’il déploie. Malgré tout on sent profondément son amour et sa capacité à être un bon père. J’ai particulièrement aimé l’homme, l’être charnel qui nous accompagne. Il aime les femmes, il aime leur esprit autant que leur corps et cette jeune voisine est une sorte de femme idéale. Très cliché sans doute, mais parfaitement logique (RAH que j’aimerais en dire d’avantage !) Les descriptions des paysages sont tout aussi réussi. Moi qui n’aime pas particulièrement le Sud (en bonne fille du nord qui se respecte je préfèrerai toujours l’Ecosse à l’Italie) j’ai vu la beauté de ces endroits où ils se retranche pour soigner ses souvenirs et retrouver celle qu’il aime. Les couleurs de la mer les odeurs de la vie ensoleillée tout y était. Le style est fort et particulièrement sensuel (un fois encore oui je commence a radoter) ce qui nous immerge totalement. Bref je ne pourrais que vous conseiller d’arrêter ce que vous êtes en train de faire et de filer dans la librairie la plus proche pour le dévorer. Il est paru chez gallimard (collection blanche). [edit] j’ai beau relire cet article il ne me convient pas totalement. Je ne parviens pas a transmettre l’amour que j’ai pour cet ouvrage… je m’en excuse vraiment… et me déçois un peu.
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Partir au-delà des frontières

Par Francesca Sanna
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J’avais acheté cet album à ELCAF en juin dernier et je l’ai relu récemment. Il est paru chez Flying Eye Books, mais il existe en français quelque part ! On suit l’histoire d’une famille qui face à la guerre doit fuir avec ses deux enfants. Ils traversent la peur, la foret et divers endroits hostiles. On suit bien la prise de décision : le choix de la mère qui la déchire mais qui lui semble la seule possibilité viable pour ses enfants. On suit ses efforts pour le protéger et leur épargner sa propre tristesse et son découragement. La malveillance de certains et les aides qu’ils reçoivent. Tout est transmis par l’image : souvent symbolique surtout dans les échelles employées. Les compositions sont fortes avec des lignes de force marquées. Les contrastes : couleurs chaudes sur les personnages et décor assez froid et sombre, fonctionnent également très bien pour nous faire vivre l’oppression dont ils sont victimes. Malgré tout cet album est relié d’espoir et d’amour. Les dernières pages sur la mer sont vraiment très belles ! (j’adore la mer et le phare est adorable alors forcément j’ai été d’autant plus émue ! ) Le travail éditorial est top, comme toujours pour cette maison d’édition : un dos toilé eut ouvrage résistant avec un grand format vraiment agréable. La typographie a également été choisie avec soin, elle évoque bien quelque chose de manuscrit tout en restant un peu rigide. Elle s’inscrit en blanc sur des zones d’aplats toujours assez sombres ou en bleu foncé sur le clair. En somme un beau moyen de parler d’immigration aux enfants, en douceur, avec cet exemple concret. Un moyen d’évoquer la guerre et les tension politiques… en évitant le traumatisme du journal de 20h.
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Envoyée spéciale

Par Jean Echenoz
(5,0)
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On suit une jeune femme, Constance, désoeuvrée et en cours de divorce. Riche et jolie. Qui va se retrouver propulsée dans le monde de l’espionnage sans avoir rien demandé. On suit aussi son mari dans ses diverses conquêtes, le demi-frère de celui-ci dans ses diverses embrouilles. Mais finalement cette parodie de roman d’espionnage n’est peut-être pas le propos de l’oeuvre. C’était une lecture agréable, légère et drôle. Téléphonée parfois et parfois surprenante. mais le propos, au delà du divertissement offert est justement, je pense, ce jeu du chat et de la souris entre l’auteur et son lecteur. On pense avoir percé à jour sa manière de faire et il nus retourne, ainsi de suite. Son écriture est elle-même dans cette veine : par ses apostrophes au lecteur, à l’aspect méta de sa narration(notamment lorsqu’il avoue que tel ou tel évènement est bien pratique pour faire avancer l’histoire). On joue à la lisière du réel, du crédible, brisé régulièrement par les intervention du narrateur et par ces coïncidences « extrêmes ». Finalement qu’attendre d’autre de la part des Editions de Minuit ? de fins limiers comme toujours, bien que ce ne soit pas ma tasse de thé. J’aime cette lecture : j’ai passé un bon moment. Mais il me manque une forme de profondeur. Contrairement à certains comme Viduite ou Bibliblogueuse, je n’ai pas eu l’impression de perdre mon temps. J’ai lu ce roman en très peu de temps finalement et je l’ai parcouru sans encombre, avec un petit sourire pour les facéties de l’auteur. Mais sans y plonger profondément : et c’est cela qui ma manqué. Ce n’est pas un univers ou on s’immerge totalement, plutôt quoi traverse a gué en se disant que ce ruisseau sur nos chevilles est bien agréable.
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Shangri-La

Par Mathieu Bablet
(5,0)
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J’aimerais vous parler de cette bande dessinée nominée à Angoulême cette année. Je suis en pleine crise de SF, j’ai envie de plonger dans ces univers futurs, alternatifs, potentiels… Et honnêtement celui-ci est un des meilleur que j’ai croisé ! L’ouvrage commence tout en douceur, et permet d’atterrir dans l’univers et de s’y familiariser avant que tout deviennent fou. Un très très bon point pour moi qui aime m’installer dans les mondes évoqués, d’autant que celui-ci est plus complexe qu’il en à l’air au départ. Ce temps est relativement rare en BD, le format pousse les one-shot à foncer tête baissée, ce qu’évite cet ouvrage. Nous suivons un technicien/chercheur en navettes spatiales, on découvre peu à peu la station sur laquelle s’est retranchée l’humanité. On a un bref aperçu du régime totalitaire qui la régit. Les co-équipiers de notre héros le mènent à remettre tout cela en question. Même si j’aimerais vous raconter par le menu toute l’histoire ce serait ma foi bien dommage ! je vais donc m’arrêter là. Dans ce monde des animaux ont été « améliorés » pour devenir humanoïdes, doués de parole et vivant exactement comme leurs confrères humains. Le racisme a donc muté, on pourrait dire qu’il est devenu totalement spéciste. La violence de cette société totalement régie par la consommation est extrême… On passe par l’évolution de quelqu’un qui veut sortir de la machine, on approche des jeunes gens qui rêvent d’aventures sur un banc, leur questionnement sur le bonheur, sur le risque. En un tome on a un panorama assez complet et détaillé de ce qui fait nos vies. Cependant l’auteur se garde bien d’avancer une quelconque réponse. Le dessin est vraiment superbe. Encore une fois j’ai craqué pour ça au départ : le travail des couleurs est parfait l’ambiance créée est extrêmement forte et prenante. J’avais un peu des doutes sur le charadesign. Ce qui appuie bien le propos. (et puis c’est dans l’espace ! c’est génial les vaisseaux volants !) La vision de l’auteur m’a touchée, je la pense très juste. Aussi bien sur les gens qui épuisés par leur quotidien se laissent mener pour survivre, ceux qui se veulent engagé mais cèdent à la première difficulté et la masse qui « fait avec ». C’est peut-être la meilleure lecture en cette période post électorale… pour se motiver à (ré)agir. Mais je n’arrive pas vraiment à savoir si ça finit bien ou pas.
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Sauvage

Par Emily Hughes
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On suit une petite fille qui est élevée par les animaux de la foret et qui y vit très heureuse. Mais un jour des humains la retrouvent et tentent d’en faire une « vraie petite fille » mais échouent totalement à la comprendre ce qui la pousse a les fuir de nouveau. J’aime beaucoup cette histoire de communion avec la nature. Alors qu’elle comprends instinctivement les enjeux de la forêt elle doit apprendre ceux de la vie humaine ce décalage est évident dit comme ça et pourtant j’aime qu’il soit présenté aux enfants de cette facon. Le dessin laisse apparaitre les traits de crayon, ce qui donne un ensemble très vivant, très agité, qui va bien à notre héroine. Il fourmille de détails, ce qui me fait un peu penser au travail de Fanny Ducasse mais en plus brouillon. « you cannot tame something so happily wild. » Je ne sais pas ce que vaut la version française « sauvage ». Mais en tout cas il est simple en anglais, je ne pense pas qu’il pose de soucis à qui que ce soit : et ça permet aux petits de se familiariser avec la langue ! Ce qui honnêtement n’est pas superflu.
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Lysistrata

Par Aristophane, Silvia Milanezi, Sílvia Milanezi et Hilaire Van Daele
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Il s’agit d’une pièce nous racontant ce qu’il se passerait si les femmes prenaient le capitole, faisant la grève du sexe et ce jusqu’à ce que les hommes arrêtent de faire la guerre (contre Sparte où la même stratégie est mise en oeuvre). Elles se réunissent au capitole et discutent avec les hommes qui viennent récupérer leurs épouses. ou du moins ils essaient. On est face à une pièce vraiment drôle (et pourtant je suis assez peu sensible aux comédies) le mélange de blagues potaches et de réflexions politiques m’a plu. Il est rare d’avoir des pièces et encore plus des pièces comique, complètes de cette époque, autant en profiter ! On est juste après les défaites de l’expédition en Siciles (415-413) et Athene est sous la menace de Sparte. Il était donc délicat de faire rire avec ces sujets… c’est pourquoi Aristophane donne la parole à celles qui se taisent d’ordinaire ! La société ne demandait pas l’avis des femmes sui se devait d’être obéissantes à leurs maris et donc à leurs décisions pour la cité aussi. On retrouve ici un ancrage très fort dans le quotidien, notamment par les taches quotidiennes qui reviennent aux femmes et qui les inquiètent : l’une d’elle est très inquiète d’avoir laissé son fils à son mari, persuadée qu’il ne saura pas quoi faire… Crainte qui est confirmé un peu plus loin. Les hommes même se rendent compte de leurs incapacités quand ils viennent chercher leurs compagne. La grève du sexe est le principal levier de cette « révolte » mais pas le seul. Qu’à cette époque on soulève la question du pouvoir effectif des femmes sur l’administration de la cité m’intéresse. c’est un sujet délicat et je ne pense pas que ce soit par l’attrait de leurs petits culs qu’elles peuvent l’exercer, mais on retrouve de jolies réflexions, comme la comparaison de la gestion du foyer privé et du foyer de la Cité. il en résulte une oeuvre souriante, rapide, et très accessible (pour peu qu’on soit tolérant au blagues en dessous de la ceinture).
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Morgane

Par Simon Kansara et Stéphane Fert
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On suit la demi-soeur d’Arthur : Morgane. J’aime ce point de vue : il est moins courant et a l’avantage de féminiser le récit. On la suit dans son enfance avec ses parents puis auprès de Merlin, puis d’Arthur. Dans l’ensemble on retrouve les personnages classique de la légende arthurienne : Lancelot amoureux de Guenièvre, Gauvain et ses échecs, la fourberies pas toujours très claire de l’enchanteur… certains manquent à l’appel comme Viviane, mais vu le format ce n’est pas un soucis et on n’en ressent pas de manque. L’histoire se tient et on suit le déroulé sans soucis. L’aspect sorcière/femme forte de Morgane m’a plu, d’autant qu’elle le transmet à d’autres femmes de la cour. J’ai envie d’y lire une lutte des femmes qui se libèrent de leur inaction et s’épanouissent un peu en se prouvant qu’elles sont capables d’agir. Ce qui ma foi est un message positif à transmettre à des jeunes filles ! Les réflexions faites à Morgane tout au long du récit, les personnages masculins qui tentent de la mettre de cout sans jamais parvenir la décourager vont dans ce sens (à mes yeux). On retrouve la force que Chrétien de Troyes (mais d’autres écrivains de cette légendes comme Thomas Malory dans une certaine mesure) lui offraient déjà au Moyen-Age… Bien qu’aujourd’hui l’accusation de sorcellerie ne soit plus mise en avant et qu’étant de son point de vue à elle on ressent d’autant plus ces injustices. Le charadesign est très original ça fait plaisir qu’une « grosse » maison d’édition comme Delcourt donne leur place à ces écritures particulières ! Notre héroïne a un « vrai » corps, dans le sens où même si elle est parfois masculinisé, souvent sexualisée (ce qui est toujours volontaire de SA part ce qui mérite d’être souligné), elle a des hanche, elle est bâti. Ca change des filles filiformes ! Pour le reste le dessin est fort surtout dans la gestion des couleurs, l’univers est très bleuté (avec de joies nuances de vert et de violet). Les paysages sont évoqués par des masses mais on s’y retrouve toujours bien et les plantes sont détaillées. Ils m’ont évoqué les enluminures médiévales, ce qui est un bon point pour ce genre de récit haha !
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De longues nuits d'été

Par Aharon Appelfeld et Valérie Zenatti
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Il s’agit d’un roman jeunesse, mais je ne sais pas dans quelle mesure ce qualificatif est pertinent. Ce roman est très fort : on suit un petit garçon que son père confit à un vagabond pour échapper aux persécutions contre les Juifs. On comprend peu à peu qu’on est en Ukraine pendant la Seconde Guerre Mondiale. On perçoit par bribes l’actualité de la guerre, l’avancée de l’armée rouge, ces évènements sont vécus par les yeux de notre jeune héros. On est immergé dans la difficulté du quotidien, du jour le jour et de leurs survie ; confronté en même temps que lui au rejet et à la bêtise des gens. Nombre d’entre eux trouvent tout à fait justifié les violence faite au nom de la « race » et les Pogroms ne sont pas loin … Ils rejettent également les vagabonds, quelque soit la raison de leur errance, et d’autant plus que leur nombre augmente à cause de la guerre. On saute ainsi de village en village, de rencontre en rencontre. Souvent seules les femmes sont positives et prennent en pitié nos protagonistes et les aident. Le point de vue subjectif employé participe fortement à notre immersion en nos identifiant totalement au héros. On traverse la région sans en avoir vraiment la description mais on voit les lumières que l’enfant décrit, on sent certains arbres où ils font halte. Nous n’avons que des détails, ceux qui sont marquant pour un garçon de 11 ans qui se retrouve sur les routes avec la certitude que sa famille a été déportée. Le lien entre ce vieux militaire et ce petit garçon inquiet fonctionne à merveille et chacun y trouve sa profondeur. J’avais un peu peur que cela soit artificiel et finalement tout s’installe au fil de l’histoire, de façon assez naturelle pour être parfaitement crédible. Comme l’ambiance les relations humaines sont évoquées avec une grande douceur. Il se dégage une force de vie assez incroyable de ce livre, malgré tout ce qui peut leur arriver les personnages vont de l’avant et continuent d’avancer. Ils contemplent le monde d’une façon étrangement apaisée et positive pour cette période, que ce soit par leur foi ou simplement par amour de la vie. Cette « morale » transmise par Grand-Père Sergueï à travers ses silences et sa bienveillance généralisée. Un livre que j’aimerais vraiment faire lire aux ados et qui leur ferait je pense beaucoup de bien. Pour moi ce roman est un exemple parlant de Réconciliez-vous de Marek Halter, un appel à la tolérance qui cette fois trouvera à coup sûr un public à toucher droit dans le coeur. Les deux vont vraiment bien ensemble bien que le propos soit légèrement différent. sortie en mars 2017 chez l’Ecole des loisirs, j’en profite pour noter la superbe couverture qui transcrit vraiment bien l’ambiance du récit, ce choix est parfait.
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Le château des étoiles T.3 : Les chevaliers de Mars

Par Alex Alice
(5,0)
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Le troisième tome du Château des Etoiles est enfin arrivé ! (et j’ai enfin eu le temps de le lire ! ) On retrouve nos héros : Séraphin, Sophie et Hans, en Bretagne… Exactement la où ils s’étaient caché a la fin du tome 2. Seulement un vaisseau spatial en forme de cygne n’est pas le véhicule le plus simple à cacher et des rumeurs commencent à circuler au village… d’autant que le grand-père de Séraphin qui les accueille est pourchassé par les services secret de Napoléon III. Bref ce n’est pas si simple ! Rien ne s’arrange quand les Prussiens reviennent dans la course… L’histoire est prenante et j’étais vraiment contente de retrouver cet univers de ballons dirigeables et de vaisseaux d’exploration galactiques. Le charadesign est toujours aussi maitrisé, c’est une belle réussite ! J’aime toujours autant le style au crayon et à l’aquarelle : l’aspect « fait main », le contact semble plus direct, et puis ça change pas mal de ce qu’on lit d’habitude (dans mon cas en tout cas). Je regrette un peu le manque d’évolution propre à chaque personnages, mais l’histoire elle meme prend la place. Même si on retrouve la logique de la course à l’espace, un peu sur le même principe que pour l’exploration de la Lune dans les tomes précédents. J’espère que nos protagonistes grandiront au fil des volumes, mais ils ont le temps. Je ne sais pas combien de volumes vont suivre meme si un tome 4 est prévu. Ces deux derniers tomes constituent le deuxième cycle : visiblement consacré a Mars ! Ce qui explique la couleur des couvertures et des tranches. Editorialement ça fait plaisir ! Je n’ai relevé aucun défaut à ce niveau : l’impression est bonne, le colophon précise même le papier utilisé ! C’est rare mais ça fait plaisir ?