Murmures_numériques
Intérêts littéraires : Revues, Littérature, Bande dessinée

Activités de Murmures_numériques

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Maintenant

Par Comité invisible )
(5,0)
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Maintenant, on fait quoi ? Pas demain, pas quand le monde changera, maintenant. La quatrième de couverture le dit : couv74342018.jpg« Ne plus attendre. Ne plus espérer. Ne plus se laisser distraire, désarçonner. Faire effraction. Renvoyer le mensonge dans les cordes. Croire à ce que nous sentons. Agir en conséquence. Forcer la porte du présent. Essayer. Rater. Essayer encore. Rater mieux. S’acharner. Attaquer. Bâtir. Vaincre peut-être. En tout cas, surmonter. Aller son chemin. Vivre, donc. Maintenant » Si en se levant le matin on avait vraiment la volonté de faire quelque chose ? J’aime l’idée assez évidente pourtant : il est grand temps de changer les choses. On s’entend (enfin beaucoup d’entre nous) pour dire que plein de choses ne vont pas, de notre système de gouvernance à notre environnement immédiat, nos villes, l’image renvoyée par les médias… Chacun d’entre nous a ses propres « obsessions », mais on pourrait se réunir, non ? Ce livre parle beaucoup de l’expérience qu’a été Nuit Debout, avec tous les drives et toutes les erreurs qui en sont sorties. Il est d’ailleurs très critique, ce qui est ma foi très légitime : des AG parisiennes où chacun ne parle que de lui-même aux actions mal concertées, récupération et bataille d’ego (et j’en passe). Sans pour autant occulter les points positifs, surtout la prise de la tête des cortèges par ceux qui d’ordinaire occupent la queue du convoi : associations libertaires, jeunes « agités », bref ceux que de nombreux syndicats aiment reléguer aux rangs des invisibles. Groupe encapuchonné, pour les gaz ou l’anonymat, qui « prend la rue », acte fort, peut-être nécessaire pour créer une réaction populaire ? Ce qui n’empêche ni les violences ni les humiliations, rappelons-nous des manifestants cernés par la police et bloqués sur des places, ou rabattus dans les stations de métro. Ce livre est un appel à l’action, une sorte d’espoir immédiat, proche du « no future » punk mais un « demain n’existe pas » rieur. Un cri de révolte un brin arrogant, vivant. Flamboyant. Violent parfois, surtout le chapitre « 50 nuances de bris » ; je sais que ça ne parlera pas à tout le monde. Mais je comprends cette violence, ce besoin de faire sortir son énergie, hurler son opposition en abolissant physiquement ce qui la caractérise : on pense notamment aux distributeurs de billets Rennais et Nantais qui ont « pris quelques congés » au printemps dernier. Ce n’est pas les armes que désirait Blanqui, non ce sont les milliers de mains de nous tous. Des Grands Soirs personnels, intimistes, où on prend conscience qu’on en peut plus et qu’il faut « faire autre chose, ou du moins faire autrement ». Il est question des ZAD/ZAT, rapidement, trop à mon goût, mais elles sont là. Nous parlant d’une autre construction possible, d’autres quotidiens. Le comité invisible acte les ressentis, en parle comme un ami à une réunion associative. Cela fait déjà dix ans que sortait « l’insurrection qui vient » qui avait été très important pour moi. Alors « destituons le monde »!
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Le livre errant

Par Jean-Marie Kerwich
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On suit, de fragment en fragment, la vie de ces pages perdues dans la ville. Dans les rues un carnet se perd, quelques pages imprimées traînent dans les poubelles, aux pieds des murs. Il y a quelque chose d’aérien dans tout ça, de planant. On ne sait pas vraiment où on est, mais on suit avec plaisir l’auteur dans son exploration. J’aime la poésie de ces lieux insignifiants. La langue est directe et touchante, des mots du quotidien qui s’entremêlent joliment. On plonge avec plaisir dans ce monde de la rue, rude et inquiétant mais ponctué par les mots d’autres auteurs. Chaque fragment respire la vérité, le vécu. La force de cette langue est assez incroyable, on sent un amour profond de la littérature. J’aime qu’elle soit vue comme seul luxe pouvant s‘enfuir et errer dans la rue. Cet ouvrage est paru chez Mercure de France, avec une jolie couverture bleue ciel, l’ouvrage est vraiment agréable ? Je serais curieuse de lire « l’évangile du gitan » du même auteur, j’aime son langage, j’ai envie de savoir comment il parle de son peuple…
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Le clan des Otori T.1 : Le silence du Rossignol

Par Lian Hearn
(5,0)
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Ce premier tome est très prenant : j’ai été happée dès le début. Je n’ai pu le lâcher qu’une fois fini… pour aller emprunter les tomes 2 et 3 ! On suit un jeune homme qui se découvre des talents incroyables, mais plus que ça on suit le devenir politique d’un empire qui prend l’eau de tous côtés. Cet aspect est très développé et vraiment intéressant. On entrevoit des massacres ethniques (#laJoie) tout en ressentant bien la peur qui les provoque. On voit les hommes d’armes inoccupés, les moines protégeant leur savoir, on sent ce peuple nombreux et craintif. La « réalité » de ce pays est renforcée par la précision d’évocation des paysages très japonisants. Tous les personnages sont très humains et nous pouvons nous intéresser à chacun. Il y a de très nombreuses pistes qui sont ouvertes et qui donnent envie d’être explorées, notamment dans les vies des personnages/groupes secondaires. Je pense qu’on en saura effectivement plus dans la suite, mais pour un premier tome je trouve ça très judicieux d’éveiller ainsi ma curiosité ! Je n’attendais pas à grand-chose de cette série qu’on m’avait tellement conseillée que je n’avais presque plus envie de la lire… Pourtant je vais rejoindre les hordes conseillant envers et contre tout cette série ! Ce qui tient beaucoup à l’écriture de Lian Hearn, on est happé ! Elle ne nous laisse que très peu d’espace pour fuir et mêlant descriptions et actions (même quotidienne) nous donne l’impression de voir véritablement ce qui se passe. Dans la vraie vie nous ne différencions pas nos perceptions, les mêler par écrit est assez envoutant.
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Éloge de la lecture : la construction de soi

Par Michèle Petit
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Je vous ai parlé de mon amour pour les gens qui parlent de la lecture et des livres. Dans mon parcours d’exploration de ces livres je trouve parfois des gens avec qui je ne suis pas d’accord ou avec qui je n’ai pas d’affinités… Le livre dont je vous parle aujourd’hui en fait partie. C’est une réflexion sociologique sur la lecture et ce qu’elle apporte aux classes sociales « défavorisées ». J’ai trouvé qu’il y avait pas mal de répétitions et parfois des clichés notamment sur la place des femmes. Vous savez ces personnes qui lisent beaucoup… visiblement juste parce que ce sont des femmes. Comme elles ne réussissent pas leurs vies et n’en sont pas contentes, elles s’évadent dans des romans (coucou Miss Bovary…). Quand ce n’est pas pour ça, c’est parce qu’elles sont « plus studieuses », bah oui une fille c’est calme et sage donc ça lit… hum… C’est un peu pareil à mes yeux pour ce qui est de la vision sociale… Ce n’est pas mon rayon de classer ainsi les gens, même si c’est souvent nécessaire pour comprendre notre monde. Et je ne sais pas si la bibliothèque où je travaillais était particulièrement hors du monde mais je ne voyais pas que des filles, et le panel de classes sociales étaient très varié, on avait beaucoup de gens de la ZUP (bon je sais leur zone d’habitation n’est pas une définition tout ça) et nombre d’entre eux étaient de gros lecteurs (à moins qu’ils empruntent des livres qu’ils ne lisent pas ?). Bien sûr elle doit en savoir plus que moi mais je ne me suis PAS DU TOUT retrouvée dans cet essai. Alors que je suis une grande lectrice. C’est un peu dommage mais tant pis, je suis contente de l’avoir lu : je pense avoir atteint avec ce livre une contradiction vraiment forte de mon opinion. Finalement c’est un livre intéressant… mais il en existe de tellement meilleurs !
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Notes sur la suppression générale des partis politiques

Par Simone Weil et François L'Yvonnet
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L’existence des partis nous semble évidente. Vraiment ? Pourquoi donc ? Parce que l’on vit avec depuis longtemps, depuis « toujours » pourrait-on dire… Alors on n’essaie pas de trouver un autre système, on se dit que c’est un mal pour un bien, que c’est grâce à eux qu’on peut rentrer dans « la machine politique » et « faire quelque chose ». Vraiment ? Je veux dire, est-ce qu’entrer dans l’institution la fait changer ? C’est ce que se demande Simone Weil dans ce court essai. Sans doute pas son texte le plus pertinent mais j’aime la réflexion : il est pour moi tout à fait nécessaire de tout remettre en cause tout le temps. Surtout quand ces « choses » ne marchent pas bien … alors quand j’ai vu ce petit Allia entre deux essais pompeux sur notre république, j’ai craqué (et laissé en place ces gros livres qui voulaient sauver le monde en changeant des virgules). Bien sûr il n’y a pas grand chose de révolutionnaire dans ce texte, c’est pourtant un bon support de réflexion ! « Il n’y a rien de plus simple que de ne pas penser », notre enlisement dans la hiérarchie des partis l’illustre bien ! Sur le fil entre nécessité de créer des mouvements de « masses », de rassembler les individus, et formation qu’ils apportent. Forçant leurs membres à adhérer à des idées qui ne sont pas les leurs et à les défendre en public… illustrant à merveille la figure du Menteur qu’on leur prête volontiers. Elle arrive donc à la conclusion qu’il faut les destituer et que chacun se regroupe librement dans un mouvement perpétuel en fonction des affinités face à tel ou tel problème/question. Non pas dans une institution fixe, mais dans un système d’alliances temporaires et souples. A mes yeux, ces quelques pages sont une amorce pour parler des partis, de leur importance fictive ou réelle, et de ce qu’on aimerait en faire. Ce que chacun de nous peut faire pour, avec, contre, ou simplement les ignorer. Un texte important, accessible, à relire d’urgence !
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Le livre des livres perdus

Par Giorgio Van straten
(4,0)
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Un ouvrage parlant d’ouvrages qui n’ont pas existé, c’est intriguant. Encore plus quand l’un de ces ouvrages est de W. Benjamin ! J’ai donc plongé dans ce petit livre, format poche et assez étroit, avec des rabats, un bel objet vraiment ! (paru chez Actes Sud) L’auteur nous raconte huit histoires, certaines vraiment improbables, d’autres assez banales (comme un manuscrit perdu). Je n’en dévoile pas trop, l’intérêt étant vraiment dans ces nouvelles, et comme elles sont très courtes, je vais éviter de tout détailler. C’est vraiment un ouvrage qui s’inscrit bien dans une bibliothèque de passionné, mais je ne le conseillerais pas à tout le monde. Les nouvelles sont assez inégales : cela fait un certain temps déjà que je l’ai lu et je ne garde pas une vision précise de l’ouvrage. Plus une impression émerveillement, un peu comme une chasse au trésor, quelque chose d’intime. J’aurais aimé qu’on me le lise au coin du feu, un soir d’hiver. Il y a quelque chose de cocooning dans ce volume, que vous pourrez offrir à vos proches bibliophiles au prochain Noël.
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Le clan des Otori T.3 : La clarté de la lune

Par Lian Hearn
(5,0)
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J’aime ce tome parce qu’il conclut bien les conquêtes entamées dans les tomes précédents. Cependant comme il s’attarde moins sur les personnages (et surtout sur les secondaires) et sur les paysages, ce n’est pas mon préféré. On est au cœur des combats, forcément le rythme s’accélère… et moi je voudrais laisser tous ces gens se battre et partir explorer la campagne avec les Invisibles. Je sais que ça ne tient qu’à moi mais j’ai fini par me lasser de l’angoisse permanente de cette prise de pouvoir. J’aurai voulu remonter sur la montagne et prendre le temps de contempler ces Trois Royaumes. Certains sous-entendus, notamment religieux sont ici appuyés et en quelque sorte expliqués ce que j’ai trouvé dommage : j’aime bien garder des pistes à explorer, floues, qui permettent de comprendre à demi-mot l’auteure. On retrouve tout de même l’écriture fluide et prenante de Lian Hearn, ce qui est vraiment agréable et fait passer le livre à toute vitesse. Cependant on est content de savoir que deux autres tomes complètent l’univers, j’ai envie de retourner dans cet univers. La séparation va être rude ! Je suis néanmoins vraiment contente de la « fin ».
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Paris-Brest

Par Tanguy Viel
(4,0)
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J’avais envie de retrouver un peu d’air salé. Je ne pouvais pas rentrer chez moi, du coup j’ai plutôt pris un Tanguy Viel. Ce livre précède Article 353 du code pénal, on retrouve les mêmes personnages : la famille Kermeur par exemple. On retrouve la ville qui vit doucement. C’est un autre contre-champ de ce roman. On vit une jolie mise en abîme : le protagoniste écrit un roman sur sa famille, roman qui doit ressembler à celui qu’on lit nous-même. On replonge dans le microcosme Brestois entre marins et ouvriers du chantier naval. C’est agréable de voir ce qui s’est passé avant (oui je n’ai pas eu le bon ordre de lecture). Le ton est vraiment agréable : cette fois on est dans la tête d’un homme qui revient à Brest après un long exil à Paris, qui nous raconte la vie de sa famille quand il avait 17 ans. Juste avant qu’il parte. Juste avant qu’il ne supporte plus cet ambiance et ce temps. C’était le grand ami d’Errant, le fils Kermeur, et le livre s’arrête avant la « bêtise » de celui-ci. On sent leur révolte latente, on sent la force de ces jeunes gens. On sent bien les « luttes de classes » dans cette petite communauté : le mépris des plus riches, la méfiance des plus pauvres… C’est évoqué, posé là par le regard du narrateur. Il est plus observateur qu’il ne pourrait le sembler, il remarque les choses et les énonce sans forcément les investir de l’importance qu’elles ont véritablement. J’aime beaucoup explorer les entrailles d’une société, presque close, par les yeux même de ses membres. Les lieux sont parfaitement décrits, surtout ce bout de bout du monde où la famille du narrateur s’est installée. On sent encore une fois la marée et le vent… Un peu moins viscéralement que dans 353 mais cela tient à la part du roman qui se passe en centre-ville, donc un peu plus loin des mouettes (qui reviennent s’installer au cœur des moments qui nous sont contés). Ce livre est paru chez Minuit, et il existe en poche ! (bon j’aurais préféré l’avoir en grand, mais des fois faire un caprice n’est pas une solution d’avenir haha). Et l’édition poche est vraiment agréable ! Le lettrage est très bon : la lecture est très agréable.
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Une vie de Gérard en Occident

Par François Beaune
(4,0)
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Des « vrais gens ». Ce sont eux qu’on rencontre ici : des vrais gens, de la France profonde. Mal dégrossis, profondément bons, trouillards, méprisants, casaniers, généreux, volontaires, un peu artistes, passionnés, alcooliques, mais soudés. Gérard a recueilli Aman chez lui et lui explique son village, sa communauté, tous ces gens qui les entourent. Je ne sais pas ce qu’Aman comprend, au-delà du dîner qui approche et de la bière qui les saoule, je ne sais pas s’il parle cette langue campagnarde. Je ne sais pas si tout ça lui importe. Mais Gérard raconte. Sans s’arrêter pendant tout le « menu » découpé dans l’attente idiote de gens qui ne viendront pas ce jour-là. Le tableau n’est pas à notre avantage, cet homme qui pourrait faire partie de la famille, avec sa bonhommie potache, est sexiste, homophobe (d’après lui uniquement quand ça touche sa propre fille), raciste (« C’est pas contre toi, Aman, pas contre toi ! »). Mais il y a une vraie tendresse : il est généreux et tolérant avec cette petite communauté qu’il veut vraiment améliorer, pour laquelle il veut vraiment être utile. Il parle politique, plus ou moins locale : il ne croit plus en personne ; famille, même si ça ne fonctionne pas comme il voudrait ; trahison et chorale. J’aime ce regard ! Ils ont toute l’humanité du monde, avec toutes les contradictions que cela implique. Ils font ce qu’ils peuvent du mieux qu’ils peuvent : c’est cela que raconte Gérard au fond de son garage. Une histoire de bonne volonté et de débrouille qui parfois arrive à tenir tête à la peur de l’autre et de l’inconnu. Parfois. Ce roman est paru chez Verticales. J’ai adoré la construction sous forme de menu de l’ensemble (plus pertinent que de simples chapitres pour le coup !) et la note de « pourboire » est excellente ! Tu reveux une bière ?
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Fablehaven Livre II- Menace de l'étoile du soir

Par Brandon Mull
(4,66)
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J’en ai déjà parlé par ici, mais il y a quelques temps j’ai entrepris de relire toute ma bibliothèque d’ado. De refaire le chemin à l’envers pour comprendre un peu pourquoi mon addiction aux livres et pourquoi certains goûts. Dans cette dynamique je relis la saga des Fablehaven de Brandon Mull. J’aimais beaucoup ces romans légers qui pour moi étaient de jolies aventures, des parenthèses sympas que je rangeais à la fin des vacances dans mon coffre à livres (on n’a pas tous des coffres à jouets (mais bon les jouets…) et puis il n’y avait plus de place dans la bibliothèque familiale). Cependant comme je le disais pour le tome 1 (par ici les petits), je découvre une force bien supérieure à ce dont je me souvenais. Cette fois la réserve est menacée par la société secrète de l’Etoile du Soir qui cherche (pour dominer le monde et semer le chaos) à s’emparer de tous les artéfacts magiques cachés. Bien sûr pour cela ils s’en prennent à nos deux jeunes héros, mais tout va bien : de toute façon c’est les vacances! Il était temps de retourner chez les grands parents. En dehors de cette politesse (même si on sent bien que les enfants auraient préféré s’absenter plus tôt) l’intrigue est vraiment dense en complots. Les implications sont lourdes quand l’un ou l’autre fait une bêtise et rares sont les imprudences à ne pas être lourdement sanctionnées. Ça vous change des récits YA sans enjeux ! Surtout ce qui m’a marqué c’est la force de Kendra : si elle sauvait tout le monde dans le tome précédent cette fois encore elle est prudente et assurée : elle fait les bons choix parce qu’elle réfléchit. C’est une fille qui s’indigne quand on la place dans une inégalité vis à vis de son frère, mais elle est surtout quelqu’un de brillant ! C’est sans doute en grande partie pour cela que j’avais adoré ces romans. On n’a pas tant que ça d’héroïnes dans la littérature d’aventure : Eragon, Harry, Wellan, Artémis Fowl et consorts, ce n’est pas sympa pour nous ! Et encore ce n’est que la représentation féminine, je ne parle pas de tous les autres absents ! Alors j’étais heureuse de tomber sur Kendra ou Meggie. Parce que la petite fille en moi voulait aussi se sortir des galères de l’aventure et montrer à tous qu’elle en était capable. Et puis parfois nous dire simplement « quand c’est sexiste, dites-le. Il n’y a aucune raison de laisser des adultes être injustes parce que vous êtes une fille » ça fait du bien. L’écriture est super prenante bien que très axée jeunesse, mais ça donne un ensemble vraiment passionnant (j’avais complètement oublié qui était le traître par exemple…). L’édition quant à elle n’a pas grand-chose d’exceptionnel même si on peut noter de jolis effets dorés sur la couverture et que la tranche va vraiment bien avec celle du tome précédent.
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Théogonie

Par Hésiode
(4,0)
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J’aime la mythologie. J’aime les aventures épiques. J’aime la Fantasy. Du coup j’aime la théogonie ! couv75450607.pngCe court ouvrage nous raconte la création du monde aux yeux des grecs. On suit les naissances des dieux et leurs relations entre eux au « début des temps » (moi non plus je sais pas quand c’est). Zeus s’impose comme maitre de l’univers, et on suit ses frasques (pluie d’or, taureau, tout est bon !) C’est passionnant et facile à lire (même si on ne dirait pas a premier coup d’oeil). Le style d’Hésiode étant assez direct et les évènements s’enchainant rapidement on évite des lourdeurs. Ce qui permet de plonger dans la mythologie avec un texte époque accessible à tous. Avec des yeux contemporains c’est un très bon récit fantasy ! A la bibliothèque je l’ai déjà conseillé à pas mal d’ado sur qui ça a bien pris… qui ont ensuite pu jeter un oeil à Homère (la victoire de la bibliothécaire qui fait lire l’odyssée). Je l’ai lu dans la version poche bilingue chez les Belles Lettres, et l’ouvrage est cool ?
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A nos amis

Par Comité invisible )
(5,0)
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Cette fois encore, je n’ai pas résisté à l’envie de partager la quatrième de couverture que je trouve très parlante. Ce livre est bien antérieur à « Maintenant » dont je vous parlais il y a peu. L’appel est pourtant proche : appel à tous ceux qui sont prêts à bouger, prêts à « prendre les armes » pour faire changer le monde. Un cri révolutionnaire. On nous parle du mouvement des places, des alternatives contemporaines, de tous ceux qui se lèvent enfin. L’accent est mis sur des propositions « nouvelles » de gouvernement, ou de systèmes de vie en commun. L’exposé est très documenté, « con de Camus ». Si je rejoins l’envie générale de « tout faire bouger », leur vision extrêmement pessimiste de l’écologie me fait un peu mal. Même si je ne peux leur donner tort sur la vacuité du désir de protection, et de nombre d’actions, la survie de l’espèce me semble tout de même un point important… Cet ouvrage est paru chez La Fabrique, et est paru en huit langues simultanément, j’aime beaucoup ce geste ! Se dire que le monde partage la nécessité du changement et de la réunion des bonnes volontés. Comme ils le disent « il n’existe pas d’espéranto de la révolution ».
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Le chevalier des lettres

Par Jean-Baptiste Bourgois
(5,0)
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Arthur peine à apprendre à lire, les lettres lui résistent, les mots se font la guerre et effondrent les phrases. On le voit observer cette lutte acharnée, en quête du sens. Un jour au détour d’un roman, il rencontre Tristan, un chevalier prêt à combattre pour lui. Le roman se recoud : Tristan aime Yseult et Arthur peut lire ! De texte en texte, il met de l’ordre dans les caractères et parvient à les traverser. Alors quand il disparaît : c’est la panique ! Heureusement, notre jeune héros parvient à le retrouver dans le plaisir d’un texte poétique. Le graphisme, tout en douceur, offre une belle place aux lettres, elles sont partout et ceux qui combattent jouent sur leur graisse et sur leur police (qui nous présente l’air de rien un précis d’histoire graphique, comme ça discrètement). L’amour de la typographie est un bonheur ! J’ai beaucoup aimé la mise en abîme du roman arthurien, à la fois délicate et sensibilisatrice : l’enfant rencontre Tristan l’air de rien ! Il reste aux parents à lui raconter son amour incroyable ! J’aime beaucoup qu’on puisse parler de glamour des livres et des difficultés qui peuvent l’accompagner aux plus jeunes ! Partageons l’amour du texte imprimé ❤ ! Cet album fait penser à « Kérity » : un dessin animé traitant également des difficultés d’apprentissage de la lecture, et des supers pouvoirs qu’elle offre.
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Une toile large comme le monde

Par Aude SEIGNE
(5,0)
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FLIN est un câble. Il traverse l’océan pour relier l’Europe et l’Amérique. Il relie donc tous nos protagonistes (qui sont nombreux !) et leur permet d’échanger. Les personnages nous prêtent tour à tour leur vie : on les suit dans leur cheminement avec Internet, ceux pour qui c’est un métier, ceux pour qui c’est une habitude, ceux qui le combattent. Ils gravitent dans un monde où la connexion est omniprésente, comme nous tous en fait. Cependant rapidement la chute commence : ils n’en peuvent plus, entre angoisse sociale, vacuité, pollution et burn out. La joie. La décision est finalement logique même si elle démarre un peu par hasard et un peu comme une blague. Les histoires personnelles se retrouvent grâce au réseau et fusionnent bien, j’aime ce moment d’union ! L’énergie déployée est folle, ils créent de l’espoir, je trouve ça superbe ! J’adorerais vous parler de la fin qui bien que « dramatique » m’a beaucoup plu !… Mais je vais me retenir ? Les problématiques d’identité sont assez bien vues : qui sommes-nous en dehors des réseaux ? Nous servent-ils ou est-ce nous qui les servons ? Comment ? Pourquoi ? Quel lien avons-nous avec ceux qui nous entourent ? J’ai beaucoup de tendresse pour certains personnages : Le libraire par exemple, sa passion pour les livres, sa débrouillardise instinctive, il est très attachant ! Comme la développeuse qui a construit son mode de vie presque autarcique, lui permettant de faire tout ce qu’elle veut dans ses journées, qui finalement s’ouvre par le choix militant qu’elle fait, même si elle a peur, même si c’est dur, elle accepte le monde et sort de sa bulle (enfin un peu). Le style ultra fluide est excellent : j’ai eu un vrai plaisir à me laisser porter, à suivre ces câbles et ces gens.
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Retour au Pays

Par Robin Hobb et Véronique David-Marescot
(5,0)
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Ce court roman prend place dans un passé reculé, avant « l’assassin royal », avant « les aventuriers de la mer », mais dans le même univers. On suit un groupe d’expatriés qui colonise un marais inquiétant et pleins de bestioles. Tout est dangereux et menaçant pour ces citadins : même entre eux, ils sont incapables de s’entendre ! Alors quand une chasse au trésor dans une contrée abandonnée et habitée de fantômes, de réminiscence et de folie s’y ajoute… on est surpris que ça ne tourne pas plus mal ! On suit principalement une jeune femme, une jeune mère, qui essaie de mettre en ordre tout ce petit monde… L’écriture de Robin Hobb enrobe cette aventure de survie à merveille et les 100 pages de ce carnet de bord passent à grande vitesse. Je me suis vraiment attachée à cette femme qui progresse autant qu’elle peut (aussi vite qu’elle peut), qui se donne malgré ses réticences, qui s’abandonne à ce nouveau monde alors qu’elle est condamnée à cause de son mari qui lui devient de plus en plus imbuvable. Tout le roman est soutenu par les forces féminines de la communauté. Paru comme les autres volumes de cet univers chez J’ai lu, originellement publié comme nouvelle dans un recueil rassemblant de nombreux auteurs.