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Élaine B.
Intérêts littéraires : Biographies, Littérature, Voyages, Psychologie

Activités de Élaine B.

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Satyricon

Par Pétrone
(3,0)
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Il a suffi d'une mention dans Histoire du juif errant de Jean D'Ormesson pour m'inciter à lire Satiricon, une satire des moeurs romaines sous le règne de Néron. Pétrone, auteur contemporain de l'empereur, ressuscite pour nous le faste des banquets donnés par de riches parvenus, l'état de leur décadence et l'étalage tapageur de leur fortune. On y suit les pérégrinations désoeuvrées d'Encolpe et d'Ascylte, amis de longue date, accompagnés de leur mignon, Giton, à travers leur séjour dans des auberges, là où se trouvent la nourriture en abondance et les aventures libertines. Point de détails scabreux et de scènes explicites dans ce récit, comme on serait porté à le croire en regardant la page couverture. L'auteur s'est borné à décrire ce qu'il voyait et c'est là que réside l'intérêt de l'ouvrage, l'intrigue étant plutôt inexistante et prétexte à décrire une série d'infortunes, la plupart du temps liées à la luxure et à la goinfrerie. Quelques poèmes et odes viennent agrémenter le propos, tous issus de la mythologie et de la culture grecques, fort prisées sous l'Empire romain.
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Les immortalistes

Par Chloe Benjamin
(3,0)
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J'aime beaucoup les romans qui parlent de fratries et celui-ci, Les immortalistes, m'a plu d'emblée, sauf que cet effet s'est amenuisé vers la moitié du récit pour reprendre de l'intérêt vers les dernières pages. Varya Gold, treize ans et ses frères et soeur, Daniel, Klara et Simon, décident, sur un coup de tête, de consulter une voyante dont la spécialité est de prédire la date de leur mort. « Si la prophétie est un boulet, le crédit qu'il lui accorde est sa chaîne (...) » Le roman se construit donc autour des destinées des quatre enfants devenus adultes et de leurs morts imminentes et prévisibles. L'originalité est au rendez-vous mais ce qui a manqué, à mon avis, c'est un peu plus de profondeur pour chacun des personnages. On reste en surface et de ce fait, les agissements de chacun deviennent difficiles à endosser pour le lecteur. Les figures parentales, à elles seules, auraient gagné à plus de développement, donnant ainsi une certaine rondeur à l'histoire, dont l'ancrage dans la deuxième moitié du XXe siècle est particulièrement bien rendu.
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Ami du roi(L')

Par Rose Tremain
(3,0)
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Sir Robert Merivel entame ici le dernier versant de son existence dans cette suite de Le Don du Roi, à l'instar de son bienfaiteur, Charles II d'Angleterre. Son ami et collègue médecin John Pearce hante toujours ses pensées et Merivel tente de se racheter une conduite respectable autant envers sa fille Margaret qu'envers lui-même. Se basant sur les écrits de Montaigne, dont il admire la profondeur, son objectif est « ... d'essayer de me voir de près, en regardant certes vers l'extérieur, mais aussi vers l'intérieur, et en observant mon propre comportement et mes propres réactions, avec pour éternel but d'acquérir quelque sagesse à l'égard de la personne que je suis, ou pourrais devenir. » Un roman historique de facture classique, au propos quelque peu répétitif compte tenu du premier tome que j'avais lu précédemment, mais qui se lit très facilement et dont la lecture est agréable.
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Les furtifs

Par Alain Damasio
(4,5)
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D'abord une certaine adaptation est requise dès les premières pages : un langage truffé de néologismes technos, mâtiné d'argot français et de verlan, de brusques changements de narrateur dont l'identification repose de prime abord sur des signes typologiques et un début plutôt déroutant. Ensuite, la force de ce roman d'anticipation repose sur sa grande originalité et l'inventivité de son auteur, Alain Damasio. L'intrigue paraît simple : un père, Lorca Varèse, recherche sa fillette de quatre ans, Tishka, disparue sans laisser de traces il y a deux ans. Séparé de la mère Sahar, il traîne son obsession de retrouvailles, persuadé qu'elle se cache parmi les êtres furtifs qui peuplent le monde. Mais derrière cette quête de parents éperdus, Alain Damasio nous dépeint avec génie un monde futur (2040) dans lequel les villes sont rachetées par des intérêts privés, hyperconnectées du trottoir au mobilier urbain, où les citoyens, bague au doigt, ne peuvent échapper à la « visibilité féroce de la ville », et dont les habitations dans de hautes tours sont régulées par la domotique. Cependant, une frange de la société tente de briser ce cercle insidieux de la connexion et souhaite « sortir des radars, devenir invisible ». D'où l'intérêt grandissant pour ces « furtifs », une espèce mi-animale, mi-végétale, que l'armée étudie en secret mais qu'un concours de circonstances dévoilera au monde entier. Damasio joue brillamment avec les mots, les fait pirouetter et virevolter dans un récit où la musique et les sons sont omniprésents, en plus d'imposer une sérieuse réflexion sur la qualité des rapports humains dans nos sociétés de plus en plus branchées. Le seul élément qui m'ait fait tiqué, c'est la tournure utopiste babacool hippie, à la limite naïve, prise par les opposants en réponse à l'hyperconnexion de leurs cités. Mais dans l'ensemble, ça demeure un énorme roman de science-fiction rédigé en français qu'il faut lire absolument!
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L'affaire Rosenblatt

Par Joel Haroche
(4,0)
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1963, Dallas, Texas, ça vous dit vaguement quelque chose? Et bien, l'action de ce court roman à l'humour ravageur se passe exactement à ce moment, à cet endroit, à cette époque-charnière de l'histoire des États-Unis. Julius Rosenblatt, avocat de clients désargentés et sa famille, Rose, sa femme et ses trois enfants, Elias, Nathan, Jessie, ainsi que le grand-père Nahum s'intègrent difficilement à l'ambiance générale qui prévaut dans cet état du Sud américain. Julius, aux tendances gauchistes et Rose avec ses théories darwinistes cadrent mal avec leur milieu plutôt conservateur et créationniste. Tous seront mêlés malgré eux à l'attentat du 22 novembre 1963. L'écriture est délicieuse, le ton joyeux malgré les événements tragiques. le narrateur, Elias, nous restitue les faits six ans après dans toute sa verve d'adolescent et ses souvenirs d'enfant de dix ans. Une autre vision joliment originale de cette affaire qui continue à faire couler beaucoup d'encre.
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Histoire du juif errant

Par Jean Ormesson
(5,0)
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« L'ombre de celui à qui, dans un soir de printemps en train de tomber sur la Judée, le portier de Ponce Pilate, le cordonnier de Jérusalem avait refusé un verre d'eau, s'étendait sur le monde et poursuivait le Juif errant. » Jean d'Ormesson, avec une maestria à couper le souffle, nous donne une magistrale leçon d'histoire du monde à travers la figure mythique du Juif errant condamné par le Christ à marcher sur la Terre pour l'éternité. Je viens tout juste de terminer ce magnifique roman et je crois qu'il fera partie de mes lectures les plus prégnantes. Construit en courts chapitres, dans une langue suprêmement maîtrisée, Histoire du Juif errant embrasse non seulement l'Histoire mais aussi les religions, la philosophie, les légendes, le voyage et l'existence humaine. Il se savoure parfois par grosses bouchées parfois par petites doses mais à la fin, c'est une jouissance totale. Un roman qui me confirme qu'en fait, je ne sais rien et que tout est encore à apprendre.
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Don du roi (Le)

Par Rose Tremain
(3,0)
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Robert Merivel, à qui les études en médecine l'ont à ce point ébranlé qu'il a dû en abandonner la pratique, est introduit par son père gantier auprès de Charles II, roi d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande, en vue de se tailler une quelconque place à la cour. Il tombe littéralement sous le charme du roi, de sa grandeur, de sa profondeur d'esprit et de sa munificence. De 1664 à 1666, Merivel se verra élever par le Roi mais sa chute sera aussi spectaculaire et il connaîtra les affres de l'amour éconduit, de l'amitié éprouvée par la maladie et la mort et par les tourments de sa condition d'homme sans foi ni loi. Rose Tremain évoque aussi dans ce roman historique la Grande Peste qui sévit à Londres en 1665 et le grand incendie qui ravagea le centre de la cité en 1666. Le récit emprunte la voix de Merivel qui se raconte sans complaisance et avec honnêteté sur ses espoirs déçus et ses errements d'homme de son temps. Je continue avec la suite L'Ami du Roi car le personnage créé par Rose Tremain est somme toute attachant malgré ses inconstances et j'ai très envie de le retrouver pour la dernière partie de sa vie.
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Lucette Destouches, épouse Céline

Par Véronique Robert-Chovin
(3,0)
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C'est le film Louis-Ferdinand Céline avec dans le rôle-titre Denis Lavant qui m'a aiguillée vers ce récit biographique de Véronique Robert-Chovin, elle-même spécialiste du célèbre écrivain. Car dans ce film, c'est l'épouse Lucette Destouches qui m'intriguait. Qu'est-ce qu'une élégante et belle danseuse faisait avec cet être mal fagoté, contrefait et chialeur, en plus... Elle a fait sa rencontre en 1936, l'admirait pour ses écrits, sa gouaille et son intelligence. L'a suivi inconditionnellement en exil au Danemark après la Seconde Guerre mondiale et également à son retour en France en 1951. Véronique Robert-Chovin a recueilli dans cet ouvrage les souvenirs et réminiscences de Lucette Destouches alors qu'elle fête ses 100 ans (elle est morte à 107 ans). De mois en mois, Lucette s'accroche et raconte, râle et rit, se souvient et oublie... Intéressant mais incomplet...
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Kean ou Désordre et génie

Par Alexandre Dumas
(3,0)
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Edmund Kean, acteur britannique célèbre du milieu du XIXe siècle, est le pivot central de cette pièce de théâtre de boulevard écrite par Alexandre Dumas, créée le 31 août 1836 au théâtre des Variétés, avec Frédérick Lemaître dans le rôle-titre. Surnommé le « cabot divin », atteint de dipsomanie et menant une vie dissolue, Kean avait la grandeur requise pour occuper une scène, mais le style vaudevillesque de l'ouvrage annule l'intérêt qu'on pourrait porter à cette figure mythique du théâtre anglais. Je comptais en apprendre plus sur ce personnage entraperçu dans la trilogie sur Byron de Benjamin Markovits, mais je devrai plutôt chercher le biographe génial qui aura su capter l'essence même du comédien.
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Lincoln au bardo

Par George Saunders
(4,0)
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Lincoln au Bardo, étrange objet littéraire, transpose la douleur de perdre un enfant à travers le drame vécu par Abraham Lincoln et sa femme, alors qu'en pleine guerre de Sécession, la fièvre typhoïde emporte leur fils de onze ans, Willie. Le roman est composé de plusieurs voix : celles des entités spectrales qui accueillent le corps du petit garçon dans son « caisson de souffrances », celle de Lincoln, désespéré, et celles des témoins de l'époque, que l'auteur a choisi de retranscrire telles quelles. Les niveaux de langage et le style d'écriture transcendent alors le récit pour nous emmener au plus profond du désarroi causé par la perte irrémédiable de tout être cher, a fortiori celle d'un enfant. Même si le ton peut sembler déconcertant au début, j'ai été rapidement emportée par cette histoire de douleur et d'acceptation de la mort.
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Ulysses S. Grant : l'étoile du Nord

Par Vincent Bernard
(4,0)
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Figure emblématique de la guerre de Sécession, le général Ulysses S. Grant, commandant les troupes de l'Union, me semblait être dans l'ombre d'Abraham Lincoln et de ce fait, j'ai voulu en savoir un peu plus sur cet homme d'apparence taciturne et flegmatique. Cette biographie de Vincent Bernard est construite de façon linéaire et chronologique; de sa naissance en 1822 jusqu'à sa mort en 1885, l'auteur s'attarde surtout sur sa carrière militaire (probablement plus documentée), particulièrement son parcours durant la guerre civile américaine opposant le Nord et le Sud. Ses deux mandats présidentiels (1869-1877) sont aussi évoqués, sur fond de népotisme et de corruption, même si ses contemporains le décrivent comme un homme intègre et foncièrement honnête. Au-delà des événements connus sur cette période de la vie politique des États-Unis, Vincent Bernard nous apprend quelques faits étonnants : - au début de sa présidence, Ulysses S. Grant a évoqué l'acquisition possible de l'île Saint-Domingue (Haïti) afin d'y créer un refuge sûr pour les Noirs américains, à la manière des réserves amérindiennes; - il aurait aussi exigé de la Grande-Bretagne un dédommagement (15 milliards de dollars ou la cession du Canada) pour avoir soutenu les États confédérés durant la guerre de Sécession en leur vendant des navires de combat; un tribunal de droit international a plutôt tranché pour une somme moindre. Un portrait fort d'un homme dont on soulignait « l'abnégation personnelle », qui savait « souffrir sans se plaindre, » d'« un patriotisme dénué d'ambition » et d'« une inébranlable résolution ». Bref, une lecture instructive, dont l'intérêt ne fléchit pas du début à la fin.
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La ballerine aux gros seins

Par Véronique Sels
(4,0)
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« Et les seins sont à la ballerine ce que la surdité est au musicien : une malédiction. » On s'en doutait, à voir évoluer sur scène ces figures féminines éthérées, sautillant, élevées dans les airs par des danseurs athlètes, mais bon, il faut aussi s'aider un peu... L'héroïne de ce roman, Barberine Blin sait très tôt dans sa jeune vie qu'elle sera ballerine ou rien. Mais elle a aussi un destin mammaire qui l'attend au détour. Véronique Sels propose avec humour un roman original sur cette problématique de la tyrannie de l'apparence, donnant la voix aux seins de Barberine, dénommés Sinistre et Dextre, qui interviennent au discours plutôt accablant que tient leur hôtesse à leur sujet. De l'humour mais aussi une réflexion intéressante sur le corps féminin, le désir qu'il suscite, et sur toute cette mécanique complexe dont l'ultime aboutissement naturel serait peut-être la maternité ou non.
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Article 353 du Code pénal

Par Tanguy Viel
(3,8)
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Un roman au titre rébarbatif d'un auteur que je ne connaissais pas, mais assorti d'excellents commentaires sur Babelio, il ne m'en fallait pas plus pour m'y jeter tête première. Et j'ai été conquise par cette confession émouvante d'un homme en perte de repères, ayant commis l'irréparable sur la personne d'un escroc cravaté. Un juge reçoit sa déposition : l'homme peine parfois à trouver les mots justes, on trébuche avec lui sur les phrases hachées, sa colère rentrée et son désarroi devant l'injustice, l'hypocrisie et la cruauté latentes chez l'être humain. Son nom : Martial Kermeur, un ancien employé de l'arsenal dont la fermeture, assortie à un dédommagement financier, a ébranlé nombre de ses concitoyens. Il élève seul son fils Erwan dans une petite communauté bretonne avant que son univers tranquille ne bascule. J'ai tout aimé de cette histoire : sa construction, sa langue, sa charge émotive et, chose rare, sa fin, une chute à l'image de ce que j'ai ressenti tout au long de ma lecture.
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Mistral perdu ou Les événements

Par Isabelle Monnin
(4,0)
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C'est à La Grande Librairie que j'ai fait connaissance avec Isabelle Monnin et que j'ai ainsi inscrit Mistral perdu ou les événements dans ma PAL. Un titre intrigant et une prestation émouvante. J'ai été déroutée par ce récit autobiographique écrit dans l'émotion et le doute. Isabelle Monnin se questionne, s'insurge, se révolte. Elle se souvient aussi. Et ses souvenirs, elle en prend soin, les cultive et nous les restitue, enrobés d'une superbe écriture. Isabelle Monnin, fillette, adolescente, femme, mère, journaliste et surtout, endeuillée de sa soeur morte à vingt-six ans, dont elle était si proche, se raconte sans pudeur. Abordant des thèmes aussi variés que la perte, la maternité, la famille, la politique et la société françaises, le racisme, le terrorisme, cet ouvrage déstabilisant provoque de nombreuses réflexions sur l'évolution du monde. Le cri du coeur d'une idéaliste bafouée : « Nous étions idéalistes et faussement légers, nous devenons fatalistes et lucidement inconscients. »
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Hanns et Rudolf: l'histoire vraie de la traque du commandant...

Par Thomas Harding
(3,0)
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Thomas Harding raconte dans ce récit historique l'engagement de son grand-oncle Hanns Alexander lors de la Seconde Guerre mondiale. Son statut de Juif allemand réfugié en Grande-Bretagne avec sa famille, l'a très tôt conscientisé à combattre et à exterminer le nazisme en Europe. Et c'est à la fin du conflit qu'il s'est le plus illustré en traquant sans relâche les criminels de guerre allemands, et en capturant le plus connu, Rudolf Höss, directeur du camp d'extermination d'Auschwitz (que j'avais à tort confondu avec Rudolf Hess, adjoint du Fuhrer, qui connaîtra un sort différent.) En alternant avec les récits biographiques de chacun des protagonistes, Thomas Harding rend la lecture aisée malgré la gravité des faits relatés et l'issue tragique qui en a résulté. À sa démobilisation, Hanns Alexander n'a plus voulu évoquer avec ses proches cette période troublée, comme bien des vétérans. Et suprême coïncidence, hier, dans un documentaire sur la traque de Klaus Barbie, surnommé le « boucher de Lyon », j'apprends que l'ancêtre de la CIA recrutait, à la fin du conflit, d'anciens officiers nazis à titre d'informateurs dans la chasse aux communistes, dont Barbie lui-même. Protégé par les services secrets américains, il a pu, en tout impunité, se réfugier en Amérique du Sud comme bon nombre de ses coreligionnaires. Pressentant qu'il fallait aller au plus vite avant que les rats ne quittent le navire, Hanns Alexander s'est rapidement mis à la tâche au lendemain de la défaite allemande, ce qui s'est avéré judicieux connaissant la suite des événements.