Pascal Scallon-Chouinard
Intérêts littéraires : Cuisine, Essais, Littérature, Bande dessinée

Activités de Pascal Scallon-Chouinard

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Aliénor

Par Richard Desjardins et Shrü
(4,5)
2 personnes apprécient ce livre
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J’ai un faible pour Richard Desjardins : pour sa prose et sa musique, pour sa façon de jouer avec les mots et les idées, pour sa manière de raconter, que ce soit par l’entremise d’œuvres musicales ou, dans ce cas-ci, d’une chanson de geste publiée. Aliénor, c’est le monologue d’un paysan révolté (Gauthier sans Avoir) qui, au chevet de la reine, au soir de sa vie, raconte les injustices dont il a été victime, tout en revenant sur les actions et le destin de la suzeraine. La langue est imagée et parfaitement maniée, toujours émouvante : « On mangea les semences. Arriva le printemps / et plus rien à manger. Plus rien. Alors / j’ai ouvert la terre pour semer mes enfants. / Je m’appelle Gauthier sans Avoir, Aliénor. » Le tout est magnifiquement illustré par des dessins de SHRÙ.
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La bouche pleine

Par Elisabeth Massicolli
(4,33)
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La bouche pleine, ou comment apprendre à naviguer à travers les angoisses de son époque alors que tout semble pourtant nous sourire. C’est une véritable vitrine sur la vie des jeunes adultes dans la vingtaine que nous offre Elisabeth Massicoli, qui, par l’entremise du personnage de Camille, dresse un portrait plutôt honnête, sans doute personnel aussi, des réalités qui définissent la vie professionnelle, les rapports sociaux, les relations (amicales et amoureuses) et les communications de cette génération qu’on taxe souvent de se plaindre « la bouche pleine ». Or, au fil des pages, on devine surtout une génération qui se cherche, qui est en perte de repères et qui, malgré toute sa force et les outils à sa disposition, est en proie à des tourments qu’elle est la première à connaître et à vivre non sans anxiété. Qu’il s’agisse des rencontres insipides facilitées par les applications mobiles, de l’abrutissement professionnel rythmé par la répétition et l’ambition de façade, des difficultés à communiquer et à se comprendre soi-même : les thématiques abordées par l’autrice sont nombreuses et témoignent d’une grande sensibilité; d’une volonté de questionner et de comprendre le monde et les individus. Le langage est cru et imagé, mais surtout actuel, dynamique et souvent même humoristique. L’autrice parvient d’ailleurs plutôt bien à faire ressentir la gamme d’émotions par laquelle son personnage passe, allant de l’espoir à la déception, de la naïveté au pragmatisme, du doute à l’assurance, de la confiance à la peur, du manque à l’extase… Roman féminin et féministe, ce livre marque aussi par sa capacité à faire mieux comprendre certaines réalités vécues au quotidien par de nombreuses femmes, notamment des comportements inacceptables qui sont de plus en plus dénoncés, mais aussi la peur constante qu’amènent certaines situations qui peuvent sembler banales au premier regard : une rencontre professionnelle un peu trop arrosée jumelée à l’attitude un peu trop attentionnée et entreprenante d’un patron, une rencontre improvisée qui tourne presque au viol, une situation qui implique d’accepter l’aide d’un inconnu qu’on ne sait pas digne de confiance, la réception constante de messages intimes et grossiers, etc. Elisabeth Massicoli est une véritable découverte pour moi et c’est avec grand intérêt que je suivrai ses prochaines réalisations.
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Kongo

Par Christian Perrissin, Tom Tirabosco et Tom Tirabosco
(3,0)
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C’est au début des années 1890 que Joseph Conrad a été engagé comme capitaine pour naviguer sur les voies maritimes du Congo, qui était alors sous l’emprise personnelle du roi belge Léopold II. Durant son séjour, qui fut écourté en raison de la maladie, il a été un témoin privilégié des horreurs du colonialisme, du racisme, de l’esclavage et du capitalisme vorace en Afrique. Homme de son temps, il entretenait lui-même certains préjugés, croyant notamment à la supériorité des civilisations européenne et en leur devoir de civiliser les populations alors jugées comme « primitives ». Il a plus tard écrit sur son voyage au Congo, sur ses rencontres (notamment avec Casement) et sur ce qu’il a pu observer. Ce sont ces écrits qui ont servi de source d’inspiration aux auteurs de cette BD. Kongo nous plonge directement au cœur du Congo, alors que le territoire et ses populations sont les victimes d’une exploitation sans merci. Les illustrations et les textes parviennent d’ailleurs plutôt bien à nous faire voir le côté sombre de cette entreprise qui, parée de discours sur l’œuvre civilisatrice, ouvrait la voie à toutes sortes d’abus et de dominations. Ainsi, le racisme animant certaines personnalités qui, loin de tout, n’hésitaient pas à abuser de leur pouvoir est omniprésent à travers les pages, tout comme la violence (des mots et des gestes) et les conceptions de l’époque. La contextualisation, qui arrive cependant à la toute fin de l’ouvrage, est également appréciable, que ce soit pour expliquer la présence belge au Congo, l’exploitation des ressources naturelles, notamment l’ivoire, ou la propre histoire de Joseph Conrad. Les auteurs arrivent également bien à jouer avec le matériel à leur disposition : l’expérience de Conrad au Congo fut, somme toute, de courte durée, et son bagage d’expériences et de rencontres relativement mince. Pourtant, l’histoire illustrée, même s’il est difficile d’en comprendre la finalité par moment, est bien développée et offre un contenu riche, pertinent et intéressant. Cela étant dit, le point de vue mis de l’avant reste tout au long des pages celui de Conrad, dont le profil présenté tend davantage vers celui d’un aventurier empreint de bons sentiments, qui se distingue, moralement et éthiquement, du théâtre colonial et esclavagiste auquel il participe pourtant. Les populations africaines sont généralement relayées au second plan, ne servant qu’à appuyer le récit. Elles font figure d’accessoires, n’étant présentées que sous un jour peu favorable (comme des esclavagistes, comme des personnes collaborant passivement, comme des êtres sans défense), ce qui tend malheureusement à renforcer l’imagerie stéréotypée de l’époque décrite.
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Nageuse au milieu du lac (La)

Par Patrick Nicol
(3,0)
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Dans ce court roman, écrit comme une série de nouvelles, on explore le quotidien d’un homme, un professeur de CÉGEP (comme dans la plupart des romans de Patrick Nicol), dont la vie est rythmée par la maladie de sa mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer. L’auteur y développe une réflexion sur la vie et sur la mort, sur le temps qui passe, sur la vieillesse. L’écriture est sensible, empreinte de tendresse, mais aussi de lucidité. C’est un récit touchant, qui s’éloigne un peu du style habituel de l’auteur.
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Terre des cons

Par Patrick Nicol
(4,0)
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Terre des cons, c’est la prise de conscience d’un homme qui, dans le confort de ses privilèges, et nourrissant un certain élitisme, s’aperçoit, dans le contexte d’une crise étudiante, qu’une culture populaire de moins en moins critique et intellectuelle s’impose et que des discours de plus en plus démagogiques s’installent. On y voit une volonté de comprendre le contexte qui se déroule, voire de s’y confronter, laissant bien voir au passage que les « cons » sont partout. Il y a dans ce roman une certaine critique de la société et de la culture, marquée par une bonne dose de cynisme. C’est décapant, parfois frustrant, mais somme toute très intéressant à lire.
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Cheveux mouillés (Les)

Par Patrick Nicol
(3,0)
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Le récit tourne autour de François, un écrivain qui se cherche émotivement, et de sa conjointe Claire. Leur vie amoureuse bat de l’aile, puisque les deux se trompent, s’éloignant peu à peu après chaque aventure. Leur seul point commun est leur sentiment d’échec par rapport à leur fils, que le couple croit avoir délaissé au fil des ans et qu’il entreprend de retrouver. C’est en faisant la rencontre de leur petit-fils, encore bébé, que le couple retrouvera un semblant d’unité, d’espoir et de goût à la vie, au point de vouloir le garder; le faire sien. L’écriture est sobre et simple; les personnages sont plutôt ennuyeux. Mais à travers ce récit somme toute banal, Patrick Nicol arrive encore à nous faire réfléchir sur une foule de sujets, notamment les relations amoureuses, les rapports familiaux, la culture et son effritement, etc.
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Zippo

Par Mathieu Blais et Joël Casséus
(1,0)
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ZIPPO nous fait atterrir dans un univers particulièrement sombre, au seuil de la fin du monde, dans une ville en pleine déchéance où une « épuration sociale » se déroule dans la plus grande indifférence. On assiste à tout cela sous le regard du personnage principal qui, par carriérisme, a fini par mettre ses idéaux de côté, jusqu’à perdre tout intérêt; jusqu’à perdre l’amour. L’histoire a un certain potentiel : on peut facilement imaginer qu’avec les défis environnementaux qui nous attendent, le clivage de plus en plus grand dans la répartition des richesses et la prédominance toujours croissante du discours économique aux dépens du filet social, qu’une métropole finisse par être la scène de tensions sociales, d’affrontements, de contestations et de répressions… surtout dans le cadre de la tenue d’un sommet économique. C’est du déjà vu, en fait. Cependant, l’histoire est particulièrement mal développée : aucune contextualisation n’est offerte, tout se déroule trop rapidement, sans explication et sans approfondissement, les personnages sont caricaturaux et sans intérêt, et les dialogues sont exagérés. On dirait par ailleurs que les auteurs voulaient tellement dépeindre un univers sombre qu’ils ont forcé l’intégration d’éléments empruntés au style des polars américains : tous les personnages sont des ivrognes désillusionnés de la vie; on fume des « crache-poumons » et on boit du « jus de cervelles »; les prostituées sont des « porno-putes » dont le seul rôle est d’être éventrées sur les coins de rue; les personnes sans-abris sont des « claque-dents » sans personnalités, qui ne font qu’errer avant d’être brutalisées ou d’exprimer une violence spontanée; les journalistes traînent leurs vieux pistolets; tout le monde se bat, jure et est vulgaire… Bref, c’est très caricatural, au point d’enlever tout intérêt à l’histoire. Il est d’ailleurs difficile de comprendre la finalité du roman et son fil conducteur. En outre, l’écriture saccadée, qui impose un point tous les quatre mots et qui utilise des verbes pour commencer les phrases, est particulièrement lourd et agaçant.
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Verdunland

Par Timothée-William Lapointe et Baron Marc-André Lévesque
(4,0)
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Verdunland c’est de la poésie qu’on finit presque par lire comme un roman. Dans l’univers que proposent les deux poètes, on navigue entre l’imaginaire et le trop réel, on crée des images et on joue avec les mots. On prend place et on se laisse guider, au gré des fables comme des historiettes, et on découvre des lieux fantastiques, des personnages plus grands que nature et une vision du monde parfois drôle, parfois tristounette, mais toujours touchante. On lit et on se sent mieux.
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Nous Ne Vieillirons pas

Par Patrick Nicol
(3,0)
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On entre ici dans l’univers d’un professeur au CÉGEP qui cherche à comprendre l’une de ses étudiantes, plutôt médiocre, mais qui a un petit quelque chose de familier. Le regard qu’il pose sur ses classes et sur la nouvelle génération étudiante, avec tout ce que cela peut amener en termes de stéréotypes, finit par lui rappeler son propre rapport avec un ancien professeur. Il constate ainsi qu’une certaine boucle se boucle et que ce qui l’intriguait tant n’était peut-être, au fond, que le miroir de sa propre jeunesse. Les thématiques du temps qui passe, de la quête de sens et du rapport à l’autre sont encore une fois bien présentes dans le narratif, avec un ton toujours un peu prétentieux (sans que ce soit désagréable, cela dit). C’est le style propre à l’auteur, qui s’affine à chacun des romans qu’il publie.
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Notaire (La)

Par Patrick Nicol
(2,0)
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Un peu comme dans tous les romans de Patrick Nicol, on note, chez le personnage principal, un certain mal-être, mais cette fois-ci exacerbé par une forme de crise existentielle liée à une rupture et à ce qui devrait être le commencement d’un nouveau chapitre. L’élément le plus intéressant du livre est sans doute la description des lieux, qui amène une certaine nostalgie. L’histoire fait toutefois du surplace et on peine à comprendre la finalité de l’œuvre.
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La blonde de Patrick Nicol

Par Patrick Nicol
(2,0)
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La blonde de Patrick Nicol, c’est une chronique de la vie quotidienne d’un homme qui, absorbé par le travail, ses réflexions et les gens qui l’entourent, finit par oublier celle qui l’accompagne et qui finira par le laisser. On découvre un personnage triste, parfois arrogant ou prétentieux, qui offre un regard cynique sur le monde et les rapports sociaux; un personnage plus ou moins détestable, auquel on s’attache difficilement et à qui on voudrait peut-être botter le derrière pour qu’il se réveille un peu.
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Paul Martin Est un Homme Mort

Par Nicol patrick
(3,0)
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Dans son premier roman, Patrick Nicol propose une satire politique qui caricature le monde politique fédéral de la deuxième moitié des années 1990. Il faut évidemment avoir connu cette époque pour comprendre les liens, les nuances et les référents exposés, sous forme d’enquête policière menée par un homme blasé qui voudrait bien être écrivain. L’intrigue est intéressante surtout en raison du contexte d’écriture, du décor proposé et des personnages. Les pointes qu’envoie l’auteur aux personnalités politiques du moment ainsi qu’aux médias sont également intéressantes et témoignent d’une certaine critique à peine dissimulée. Le style est bien maîtrisé et fait sourire. Pour une satire, c’est relativement bien réussi, même si on sent que l’auteur sort peut-être (trop) de sa zone de confort.
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À toi

Par Kim Thúy et Pascal Janovjak
(3,66)
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Étant familier avec la plume imagée de Kim Thúy et ayant apprécié l’un des romans de Janovjak, c’est la curiosité de découvrir ce que ces deux artistes avaient à se dire qui m’a poussé à entreprendre la lecture de cette correspondance. Le ton, bien évidemment, est cordial et amical. Par leurs échanges, on découvre leur propre expérience de l’exil et du désir de bouger qui en découle. C’est intéressant et ça permet de découvrir un peu mieux la personnalité des deux artistes, notamment leurs réflexions sur leur propre histoire et leurs trajectoires, mais sans plus.
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Vi

Par Kim Thúy
(3,44)
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Ce troisième roman de Kim Thúy nous plonge dans le quotidien d’une jeune fille, la cadette parmi trois grands frères, qui explore encore une fois la notion du déracinement et de l’adaptation dans un contexte migratoire. On suit la jeune fille dans son apprentissage personnel et dans son cheminement pour comprendre son identité, trouver sa place et maintenir un équilibre entre sa culture d’origine et celle dans laquelle elle a atterri. C’est encore une fois un récit sensible et imagé que propose l’autrice, qui permet de mieux comprendre la réalité des personnes qui ont immigré au pays. On sent toutefois une certaine redondance dans les thèmes explorés avec ses précédents ouvrages, et c’est peut-être pour cette raison que j’ai personnellement un peu moins embarqué, malgré la qualité indéniable de l’œuvre.
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Mãn

Par Kim Thúy
(4,2)
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Dans son second roman, Kim Thúy poursuit l’exploration de la double appartenance à la culture vietnamienne et québécoise. Si la guerre et le parcours migratoire étaient les thèmes centraux de son premier roman, c’est autour de la relation mère(s)-fille et de la culture culinaire que gravite celui-ci. En effet, par la découverte et la pratique de l’art culinaire, le personnage transmet ses souvenirs et ses émotions; ce qu’il ressent, dans sa tête comme dans son corps. La plume sensible, légère et imagée de l’autrice est encore une fois au rendez-vous et nous permet d’entrer dans son imaginaire, qui ne semble parfois pas très loin de sa propre expérience.
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