Pascal Scallon-Chouinard
Intérêts littéraires : Cuisine, Essais, Littérature, Bande dessinée

Activités de Pascal Scallon-Chouinard

Pascal Scallon-Chouinard a apprécié, commenté et noté ce livre

L'alchimiste

Par Paulo Coelho et Jean Orecchioni
(3,5)
10 personnes apprécient ce livre
2 commentaires au sujet de ce livre
Ce livre peut sans doute être considéré comme un classique. Sa lecture m’avait relativement marquée, lorsque j’étais au CÉGEP. C’était sans doute dû au style simple, ouvert et accessible, et à son substrat philosophique. Je l’ai relu à quelques reprises au fil des ans et, chaque fois, je l’aimais de moins en moins. Là ou je croyais avoir décelé quelques éléments de réflexion et de pensée philosophique, j’y trouvais de plus en plus des relents de psychopop, d’ésotérisme et de culture nouvelle-âge, au point de rendre la lecture agaçante et frustrante. Sans parler des représentations, qui vieillissent mal et qui agacent, de l’environnement et des gens accessoirisés pour le récit. Pas qu’il s’agisse d’un mauvais livre : je crois simplement qu’elle perd de son intérêt au fur et à mesure que la personne qui le lit affine sa pensée et gagne en expériences de la vie. Je lui aurais sans doute donné cinq étoiles lorsque j’étais au CÉGEP; ce serait plutôt deux aujourd’hui. J’y vais donc avec la note médiane, par principe!
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Camus doit mourir

Par Jean Charbonneau
(2,0)
1 commentaire au sujet de ce livre
Ce roman nous replonge directement dans le contexte de l’occupation de Paris pendant la Seconde Guerre mondiale, mais aussi dans l’univers littéraire de deux des plus influents écrivains de leur époque : Camus et Céline. À travers les scènes parfois crues et violentes, d’autres fois drôles et absurdes, on assiste à la quête d’un homme qui a joint le « mauvais camp » et dont les ambitions saugrenues l’amènent à son lot de déceptions et de frustration. L’histoire est relativement bien amenée, mais l’écriture semble parfois forcée et lourde, et l’humour noir n’est peut-être pas aussi présent que ce qui est annoncé. C’est intéressant, mais peut-être simplement pas fait pour moi.
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La peste

Par Albert Camus
(3,66)
3 personnes apprécient ce livre
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Ce roman offre une chronique de la vie des gens dans une ville touchée par une épidémie dévastatrice. Le relire dans le contexte de la COVID-19 offre une bien étrange sensation. À travers les paroles et les actions des personnages, on découvre un récit qui témoigne d’un découragement, d’une résilience et d’un désir de résistance face à un ennemi qui impose sa présence et ses souffrances, force la réclusion et contrôle les destinées. Considérant le contexte d’écriture et les positions bien connues de l’auteur, on peut facilement comprendre pourquoi certaines personnes y voient une forme d’analogie ou d’allégorie sur l’occupation nazie en France durant la Seconde Guerre mondiale. Une œuvre puissante, d’un grand auteur, à lire et à relire.
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L'étranger

Par Albert Camus
(4,0)
1 personne apprécie ce livre
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« Pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait à souhaiter qu’il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu’ils m’accueillent avec des cris de haine. » L’étranger est une œuvre qui marque à chacune de ses relectures. Au cœur du récit : la condition humaine. Si le genre verse bien dans l’absurdité, il appelle néanmoins à se questionner sur le sens de la vie; à comprendre le monde et les sentiments qui l’animent. Au-delà du style simple et accessible, voire monotone, on plonge aussi dans un contexte marqué par des rapports humains conflictuels : celui de l’Algérie française et du colonialisme. Cela se ressent à la lecture, où les personnages d’origine arabe servent la trame du récit sans que l’auteur prenne soin de bien les définir; de leur donner une identité propre (à l’inverse des personnages européens). Un classique parmi les classiques qu’il est bon de relire à différents âges, en tenant compte du contexte de sa rédaction et des positions de l’auteur.
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Épopée de Gilgamesh (L')

(5,0)
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Un récit épique, qui nous plonge aux débuts de l’humanité civilisationnelle, en Mésopotamie. On y fait la rencontre d’une figure mythique et héroïque, Gilgamesh, dont l’histoire n’est pas sans rappeler d’autres récits issus de traditions millénaires (notamment le déluge et Noé). On y parle de mythologie, de croyances, de condition humaine, de force de caractère, d’amitié, de vie, de mort… L’histoire marque la quête de savoir et de sagesse du héros et, par le fait même, fait œuvre d’enseignement. Le texte, évidemment, n’est pas des plus accessible. Le style est très lyrique, imagé et offert dans la tradition des épopées. Par conséquent, il faut savoir le déchiffrer et s’en imprégner, en prenant le temps de le découvrir et de l’analyser.
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Mistouk

Par Gérard Bouchard
(3,0)
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Mistouk est une lecture dense, qui nous plonge dans le Québec régional de la fin du 19e siècle. L’auteur est un historien reconnu et primé, et cela se sent au fil des pages : une multitude de faits et de détails viennent noircir les pages, ce qui peut alourdir quelque peu la lecture. D’un autre côté, cette façon de faire nous permet de bien saisir la réalité des lieux, des gens et de l’époque. Les dialogues semblent parfois forcés, voire exagérés tant on cherche à recréer la culture et le langage de ce temps, mais on finit par s’y habituer et par les apprécier. Les personnages, tout comme les lieux, sont attachants. L’ajout de personnalités historiques, qui viennent rythmer le récit et l’ancrer encore plus dans un certain réalisme, est également appréciable. Au final, il s’agit d’une lecture agréable et relativement facile. La plume est celle d’un historien plutôt que celle d’un romancier, et ça se sent, mais cela n’est pas déplaisant pour autant et donne le goût de découvrir les autres romans de cet auteur.
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Une si longue lettre

Par Mariama Bâ
(4,0)
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Œuvre phare de l’autrice sénégalaise Mariama Bâ, Une si longue lettre nous plonge directement dans une Afrique de l’Ouest marquée par le colonialisme, mais toujours bien attachée à ses traditions et en quête d’indépendance. Au-delà de ce contexte particulier, on en apprend beaucoup sur la condition des femmes, sur le rapport aux traditions, sur les relations familiales et sur les aspirations de toute une génération. C’est un roman culte, voir un véritable document historique, qu’il importe de lire pour mieux comprendre le Sénégal de cette époque.
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Alexis le Trotteur ou les trois mourures du cheval du Nord

Par Marjolaine Bouchard
(2,0)
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Ce roman permet de faire connaissance avec un personnage à la fois historique et légendaire du folklore québécois. Il permet aussi de se familiariser avec une des plus belles régions du Québec et s’imprégner de la culture de l’époque. Le récit n’est pas sans intérêt, tout comme le personnage principal, mais j’ai trouvé que le tout était peut-être un peu trop romancé, voire caricatural. Les dialogues sont plus ou moins crédibles et semblent parfois forcés, ou exagérés. C’est peut-être aussi le genre (roman historique) qui ne me convient pas dans ce cas précis.
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Un Peu de Fatigue

Par Stéphane Bourguignon
(3,0)
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Je suis généralement bon public pour les histoires que propose Stéphane Bourguignon, et j’avais bien aimé ses deux premiers romans, que j’avais dû lire au CÉGEP. Mais il manquait quelque chose à celui-ci pour que j’arrive à pleinement l’apprécier. Les relations homme-femme sont encore au cœur du récit, mais on plonge rapidement dans le pathétisme existentiel du personnage principal, auquel il est difficile de s’attacher tant les actions et les pensées finissent par énerver. Je n’ai pas retrouvé, non plus, les pointes d’humour et la sensibilité des dialogues auxquelles je m’attendais, découvrant plutôt un ton relativement monotone et (trop) ancré dans le cynisme. Ça demeure une œuvre intéressante et bien écrite, d’un auteur talentueux et sensible, mais pour laquelle j’avais peut-être trop d’attentes.
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Principe du Geyser (Le)

Par Stéphane Bourguignon
(3,5)
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Un peu comme pour L’Avaleur de sable, Stéphane Bourguignon offre, dans cette suite, un récit touchant et humain d’un homme qui se veut le reflet de sa génération. L’amitié, encore une fois, est au cœur du roman, tout comme les rapports entre hommes et femmes. S’ajoutent toutefois la réalité de la paternité et tous les questionnements que cela amène. La plume, contemporaine et humoristique, rend la lecture légère et agréable. Un livre qui a sans doute perdu de son actualité, mais que j’ai trouvé intéressant de revisiter.
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Avaleur de sable (L')

Par Stéphane Bourguignon
(4,0)
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L’avaleur de sable, c’est le reflet d’une génération : celle qui était dans la fin de la vingtaine et le début de la trentaine à la fin des années 1990. Évidemment, les dialogues ont vieilli. Les rapports entre femmes et hommes ont changé, les façons de penser et d’entrevoir les choses et l’avenir aussi. Bien de son temps, le récit n’en demeure pas moins intéressant et bien présenté. Les personnages sont attachants à leur manière et les situations, généralement décrites avec une bonne dose d’humour et de cynisme, suscitent intérêt et curiosité. On reconnait bien le style touchant et humain de celui qui est à l’origine de la belle série télévisée « La vie, la vie », qui a sans doute autant vieilli que ce roman.
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Mémoires, T.2 : Oui mon commandant !

Par Amadou Hampâté Bâ
(5,0)
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Oui mon commandant!, c’est la fin de l’enfance et le passage au monde adulte d’Amkoullel, l’enfant peul. Si le premier tome de cette œuvre biographique laissait place à une certaine naïveté – celle de l’enfant qui découvre son environnement et les gens qui l’entourent –, ce deuxième tome, qui aborde les débuts professionnels de l’auteur, ses aventures et ses rencontres, se montre beaucoup plus critique à l’endroit de l’administration coloniale. Le profil d’Amadou Hampâté Bâ est particulier. Très ancré dans les traditions, il a aussi fait partie de cette catégorie sociale qui a su naviguer à travers les rouages du colonialisme pour y occuper une position plus enviable que celle de la grande majorité de ses compatriotes. Le regard qu’il porte sur l’Afrique est donc celui d’une personne qui a certes souffert du colonialisme (et qui en rend compte dans ses réalités les plus difficiles, qu’il s’agisse du travail forcé, de l’impôt de capitation ou des rapports raciaux), mais qui a aussi su tirer profit, en quelque sorte, du monde qui se développait sous ses pieds : une forme de trait d’union privilégié entre deux mondes en opposition, et dont l’identité repose sur une forme de syncrétisme social et culturel. Le ton est certes plus grinçant et ironique que dans le premier tome, mais il demeure tout aussi imagé et humoristique, et ce, malgré la dureté des réalités décrites. Une grande œuvre, d’une personnalité encore plus grandiose et attachante.
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Amkoullel, l'enfant Peul

Par Amadou Hampâté Bâ
(5,0)
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Amadou Hampâté Bâ était à la fois traditionnaliste, sociologue et conteur. Pour lui, il importait de préserver et de transmettre les savoirs ancestraux; de ne pas laisser les vieillards mourir et les bibliothèques brûler. C’est en quelque sorte dans cette volonté que s’inscrit ce roman. Dans Amkoullel, premier tome de l’œuvre autobiographique de celui qui sera reconnu comme le « sage de Bandiagara », on voit le décor être planté : celui de l’actuel Mali qui, à la naissance d’Amadou Hampâté Bâ, se trouvait en équilibre entre un passé grandiose et un avenir chamboulé par l’entreprise coloniale française. À travers la prime enfance et l’adolescence de l’auteur, on découvre son héritage familial, son éducation – rites de passage, école traditionnelle, école coranique, école coloniale –, son environnement et l’impact de son milieu et du contexte colonial sur sa vision du monde. C’est une œuvre qui nous en apprend autant sur l’Afrique que sur le colonialiste européen; une œuvre qui place les rapports humains et la découverte au cœur du récit. En outre, la plume est grandiose, artistique et imagée, offrant toujours une bonne dose d’autodérision et d’humour.
Pascal Scallon-Chouinard a apprécié, commenté et noté ce livre

Soleil

Par David Bouchet
(2,5)
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Un roman touchant, empreint de naïveté et de douceur, mais également d’une grande profondeur, qui parvient, par le regard d’un enfant, à nous faire découvrir la réalité d’une famille immigrante au Québec. Les scènes nous font sourire autant qu’elles nous font réfléchir, laissant entrevoir les difficultés que peuvent amener le dépaysement et la quête d’adaptation à un nouvel univers social et culturel, le tout sans tomber dans l’idéalisme, l’exotisme ou les stéréotypes.
Pascal Scallon-Chouinard a apprécié, commenté et noté ce livre

La nuit des temps

Par René Barjavel
(4,0)
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Un classique parmi les romans de science-fiction, qu’il fait bon de relire de temps à autre. Écrite dans les années 1960, cette œuvre est bien de son temps, avec tout ce que cela implique comme descriptifs et rapports douteux. Ainsi les personnages féminins sont plutôt accessoirisés, étant mis de l’avant pour leurs attributs physiques et leur irrationalité, alors que les personnages masculins brillent par leurs facultés, leur raison et leur chauvinisme. Le traitement de la question raciale fait aussi grincer des dents, comme on peut s’en douter. Toutefois, si on parvient à dépasser ces aspects et à se détacher des irritants qu’amène une relecture trop actuelle de ce roman, on découvre certains éléments qui ont mieux vieilli : la prévalence de la science, la gestion des ressources, l’éthique alimentaire, le choc des civilisations, l’idée de progrès, les rapports entre peuples, la destinée de l’humanité, etc. La prémisse est fort intéressante (découverte d’une civilisation préhumaine dans les glaces de l’Antarctique et recherches collaboratives entre nations), encore plus lorsqu’on considère le contexte géopolitique mondial dans lequel cette œuvre a été écrite. En outre, sous des airs de roman dystopique mettant en scène la chute des civilisations, on assiste aussi une romance millénaire qui n’est pas sans rappeler le destin de Roméo et Juliette.