Activités de Pascal Scallon-Chouinard

Ce premier roman de Kim Thúy raconte l’histoire d’une femme, née à Saigon en 1968, pendant l’offensive du Têt, qui immigre au Canada avec sa famille dans sa jeunesse. Alors qu’elle venait d’une famille nombreuse et relativement aisée, et a dû vivre l’expérience des « boat people » pour quitter son pays et se réfugier en Malaisie d’abord, puis à Granby, au Québec, dans un tout autre univers social et culturel. On sent bien sûr l’influence de la propre expérience de l’autrice et des images qu’elle a retenue de son pays d’origine, mais également des lieux et des gens qui l’ont accueillie au Québec. Les thématiques difficiles de la guerre, de la migration et de l’adaptation sont contrebalancées, à travers le roman, par toute l’imagerie que déploie l’autrice, meublée de doux souvenirs et d’éléments culturels, qui font découvrir la réalité de l’immigration. L’écriture est donc très imagée, voire poétique, sensible et naïve, et nous garde en haleine malgré l’aspect un peu décousu du récit.

Bienvenue dans le monde de Thomas Bernedi, un homme au quotidien pathétique qui décide de mettre en scène sa propre mort et de mettre au défi son public de le faire changer d’avis. Se faisant, il attirera une part d’indifférence, mais aussi l’intérêt d’une téléréalité et d’un illuminé qui voit en lui un nouveau messie. L’univers de Ghislain Taschereau est toujours bien ancré dans les rapports humains et l’absurdité. On sourit aux dialogues et aux retournements de situations, aux jeux de mots et au ton ironique. En filigrane se développe aussi une réflexion sur l’image, sur le voyeurisme et sur les rapports humains. Sans être un chef-d’œuvre, ce roman est divertissant et agréable à lire. Petite critique, toutefois : l'insouciance avec laquelle la thématique du suicide est abordée et traitée m'a particulièrement dérangée. Un avertissement à ce sujet en début de volume aurait été pertinent et justifié.

J’ai lu la trilogie de L’inspecteur Specteur pour la première fois quand j’étais adolescent, au moment de la parution des trois tomes. À l’époque, j’avais adoré, et ça avait contribué à me faire lire davantage. J’ai relu toute la série dernièrement, pour le plaisir. Ça m’a replongé dans mes souvenirs, générant même une certaine nostalgie. Évidemment, l’histoire en soi n’est pas des plus profondes ni des plus intéressantes, et le tout a plus ou moins bien vieilli. J’ai néanmoins renoué avec plaisir avec l’humour absurde de Taschereau, tout comme avec les effets de style qu’il utilise et qui contribuent à rythmer le récit. Les personnages, les dialogues, les ruptures inattendues dans l’action et les effets de surprise rendent la lecture agréable et drôle, voire attachante.

J’ai lu la trilogie de L’inspecteur Specteur pour la première fois quand j’étais adolescent, au moment de la parution des trois tomes. À l’époque, j’avais adoré, et ça avait contribué à me faire lire davantage. J’ai relu toute la série dernièrement, pour le plaisir. Ça m’a replongé dans mes souvenirs, générant même une certaine nostalgie. Évidemment, l’histoire en soi n’est pas des plus profondes ni des plus intéressantes, et le tout a plus ou moins bien vieilli. J’ai néanmoins renoué avec plaisir avec l’humour absurde de Taschereau, tout comme avec les effets de style qu’il utilise et qui contribuent à rythmer le récit. Les personnages, les dialogues, les ruptures inattendues dans l’action et les effets de surprise rendent la lecture agréable et drôle, voire attachante.

J’ai lu la trilogie de L’inspecteur Specteur pour la première fois quand j’étais adolescent, au moment de la parution des trois tomes. À l’époque, j’avais adoré, et ça avait contribué à me faire lire davantage. J’ai relu toute la série dernièrement, pour le plaisir. Ça m’a replongé dans mes souvenirs, générant même une certaine nostalgie. Évidemment, l’histoire en soi n’est pas des plus profondes ni des plus intéressantes, et le tout a plus ou moins bien vieilli. J’ai néanmoins renoué avec plaisir avec l’humour absurde de Taschereau, tout comme avec les effets de style qu’il utilise et qui contribuent à rythmer le récit. Les personnages, les dialogues, les ruptures inattendues dans l’action et les effets de surprise rendent la lecture agréable et drôle, voire attachante.

Ce qui m’a amené à lire ce livre, c’est d’abord l’auteur : un artiste remarquable dont les propos portent à la réflexion. Ce qu’il exprime, dans la vie comme dans ses écrits, est toujours très imagé. On retrouve bien évidemment de cette poésie dans son premier roman. Cela ne parvient toutefois pas à compenser la lourdeur de l’histoire et le profil plutôt désagréable du personnage principal. Ce dernier est en quête de sens : pour se comprendre lui-même, mais aussi pour comprendre le monde qui l’entoure et qui l’exaspère. La chasse représente à la fois son refuge et son exutoire. Au-delà du regard intimiste qu’il propose sur le parcours d’un homme désabusé, j’ai eu de la difficulté à apprécier ce livre.

Ayant apprécié l’adaptation cinématographique proposée par Tim Burton, j’ai entrepris la lecture de ce roman en espérant y retrouver le même type de poésie et de magie. Je n’ai pas été déçu. Le récit plonge dans un imaginaire tout aussi spectaculaire, rappelant les grandes épopées grecques, notamment l’Odyssée. En trame de fond, la relation conflictuelle entre un père et un fils, abordée de façon touchante et émouvante. Même si, au final, j’ai peut-être préféré le film au livre, notamment en raison des images cinématographiques et du jeu de la , qui semblaient donner une plus grande profondeur à l’œuvre et aux messages véhiculés, j’ai tout de même grandement apprécié ma lecture.

Bienvenue dans un monde futuriste et ultramoderne, où tout est connu et rien n’est laissé au destin. Le contrôle est total, tant sur les actions que sur les sentiments; la liberté de décision n’existe plus et n’est plus souhaitée. Dans ce qui est décrit comme le meilleur des mondes, ou presque, certaines exceptions à la règle existent; des individus qui ne se conforment pas suffisamment et qui, sans trop le savoir, et peut-être sans le vouloir pleinement, commencent à remettre en question le système, menaçant sa stabilité illusoire. On assiste alors au développement d’une histoire d’amour dystopique, pleine de rebondissements, avec des pointes d’humour et de tendresse. Le récit est superbement rendu par la traduction française publiée chez Alto, qui nous donne envie de lire davantage de fictions islandaises!

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en amorçant la lecture de ce livre, n’étant pas particulièrement friand de romans à enquête. Je me suis néanmoins laissé prendre au jeu et j’ai découvert un récit captivant, qui m’a fait voyager du Québec à la Nouvelle-Angleterre, en plus de me faire découvrir quelques éléments de la culture de la lutte. Grâce aux principaux personnages, ce roman noir nous transporte à différentes époques et dans divers lieux, au gré de retournements de situation et d’un mystère qui nous tient en haleine jusqu’à la toute fin. L’écriture est fluide et crédible, teintée d’humour, de réflexions et d’une légère dose de cynisme, et nous aide à passer relativement facilement à travers la brique que constitue ce roman. Un auteur et un style à découvrir!

Ce livre nous invite à suivre le parcours d’un jeune homme croyant souffrir d’être trop intelligent, ce qui l’empêcherait de vivre une vie heureuse et sereine. Seul remède à son mal-être : devenir stupide, en adhérant pleinement à la culture de masse et aux préjugés de son époque. La prémisse est intéressante et amène à réfléchir sur notre propre réalité, qui valorise la performance et dans laquelle les connaissances sont de plus en plus nombreuses et accessibles, mais aussi sur la place du divertissement et la classification entre choses « utiles » et « inutiles ». Le ton se veut léger et humoristique, teinté d’absurde et de cynisme. Sans être déplaisant, le style est toutefois peu accrocheur et les personnages, surtout celui d’Antoine, tendent à agacer plus qu’autre chose. Il est difficile d’entrer pleinement dans le récit et d’avoir un intérêt pour en suivre le fil.

Dans ce livre important, Djibril Tamsir Niane fait œuvre de traditionaliste et s’emploie à préserver les connaissances ancestrales de l’Afrique de l’Ouest qui se transmettent, depuis des générations, par l’oralité. On découvre ainsi l’histoire de l’une des figures marquantes de la culture mandingue, Soundjata Keïta, ce souverain qui, par ses actions et ses réalisations, fut à l’origine de l’empire du Mali au XIIIe siècle. Le récit prend la forme de l’épopée, avec tout ce que cela représente d’un point de vue stylistique. Ainsi, les aspects héroïques et légendaires sont mis de l’avant grâce à une prose qui s’exprime dans la plus pure tradition des griots. C’est un récit fondateur à découvrir pour mieux comprendre l’histoire et la culture de l’Afrique de l’Ouest, mais aussi le système qui a assuré leur transmission au fil des siècles.

Ce roman de Scholastique Mukasonga nous plonge dans la réalité d’un internat catholique pour jeunes filles du Rwanda des années 1970. Par une plume habile et sensible, on apprend à mieux comprendre le quotidien de ces jeunes filles, notamment l’éducation qu’on leur donnait, leurs aspirations respectives et la place qu’elles pouvaient espérer occuper dans la société, mais aussi le contexte dans lequel elles ont dû vivre, marqué par les lendemains de l’indépendance du pays, les vestiges et les rouages du colonialisme et de l’influence étrangère, les tensions sociales entre Tutsis et Hutus et les violences du quotidien. C’est une œuvre qui représente fidèlement le cadre dans lequel s’insère le récit et qui s’impose comme une lecture pertinente à quiconque souhaite mieux connaître l’histoire du Rwanda et des premières générations qui ont suivi l'accession à l'indépendance.

La surface de jeu nous fait entrer dans le quotidien d’un homme tout à fait banal, dont le cerveau et les ambitions semblent bien engourdis par la répétition des jours. Le hockey, ce sport-spectacle avec qui il entretient une relation depuis son enfance, représente son repère et préserve ses amitiés. En découvrant un étrange manuel portant sur l’entretien des patinoires et des surfaceuses, sa curiosité est piquée et, bientôt, tout son univers sera chamboulé. Ce livre nous plonge directement dans une espèce de délire insolite, voire paranoïaque, nous faisant suivre les péripéties du personnage principal dans l’enquête quasi obsessionnelle qu’il mène pour aller au bout des choses. On y croise une foule de référents au monde du hockey, allant du nom des personnages aux citations de personnalités du monde journalistique, en passant par les groupes militants pour le retour des Nordiques et toutes les théories du complot liées au contrôle qu’exercerait la ligue nationale pour favoriser le succès des marchés américains. Au-delà de l’histoire elle-même, on note aussi une forme de critique du phénomène quasi sectaire qui marque la partisanerie sportive au Québec et à la place centrale (ou absurde) qu’occupe, dans la culture, les relations humaines et la couverture médiatique, le hockey. À travers le cheminement du personnage, on découvre une volonté de montrer l’importance de savoir recentrer son existence sur des priorités, qu’il s’agisse d’amour ou d’amitié. L’écriture est particulièrement intéressante, avec un langage actuel bien maîtrisé. Les dialogues sont d’ailleurs savoureux et crédibles! L’humour est présent à chacun des détours de l’histoire, ce qui rend la lecture facile et addictive. Bref, une autre belle publication offerte par les Éditions de Ta Mère!