Activités de Julie Collin

Oui, Roux clair naturel comme la couleur de cheveux. Ou plus précisément, comme une nuance de teinture. La narratrice rencontre un jeune homme dans une fête. Il lui demande si c’est sa couleur de cheveux naturelle. Elle dit oui. Elle ment. Il déteste les mensonges. Et leur relation évolue. Ce qui était au départ un petit mensonge qui n’aurait pas eu de conséquences si la relation avait duré quelques heures est devenu un mensonge que la narratrice doit maintenir pendant des années. OUI, des années! Par exemple, elle doit teindre ses cheveux en cachette et elle doit éviter que sa famille et ses amis disent la vérité à son chum. On a envie de l’aider ET on a envie qu’elle s’en sorte. Vous comprendrez en lisant le livre. Les 150 pages se lisent rapidement, parce qu’on ne veut pas reposer le livre.

Suivre des cours prénataux. Préparer un plan de naissance. La narratrice d’Un espace entre les mains a beau être bien organisée et bien entourée, elle n’a pas pu prévoir qu’elle souffrirait d’une dépression post-partum avec intensité psychotique. Sous forme de fragments empreints de poésie, la narratrice nous partage ce qu’elle vit. Aussi, la narratrice n’avait pas pu prévoir qu’elle subirait une césarienne. Il s’agit d’une première perte de contrôle, de la première fois où elle ne peut rien décider. Le retour à la maison avec bébé représente des routines qui lui semblent beaucoup trop répétitives. Elle perd contact avec la réalité. Son mari, T., s’adapte bien à sa paternité et il constate qu’ils ne perçoivent pas l’arrivée de G. dans leur vie de la même façon. T. fait en sorte qu’elle soit hospitalisée parce que la situation ne lui semble pas saine. En plus des fragments, ce livre contient aussi des listes. Dont des listes de choses à faire pendant son futur congé de maternité, comme lire des tas de livres pendant les siestes de bébé et rédiger des notes de lecture pour des revues. ELLE, contrairement aux mères qui l’entourent, arrivera à vivre un congé de maternité tranquille et productif. Vous l’avez compris, ce n’est ni tranquille, ni productif. Je suis habitée par cette lecture, même si c’est loin de ma réalité. Nous faire vivre des choses et développer notre empathie, ce sont des pouvoirs de la littérature.

Paris, 1885. Geneviève travaille comme infirmière à la Salpêtrière, un hôpital psychiatrique, depuis une vingtaine d’années. Non-mariée, elle consacre sa vie aux aliénées de la Salpêtrière. Son intérêt pour la médecine lui vient de son père, lui-même médecin. Au 19e siècle, une femme devenait infirmière, pas médecin. Sage, elle accepte sa situation. Elle est fière de travailler avec le neurologue Jean-Martin Charcot. Ce médecin tente de faire avancer la science, entre autres en utilisant l’hypnose. Chaque vendredi, il fait une démonstration publique sur une aliénée et c’est à Geneviève que revient la responsabilité de préparer convenablement la patiente. C’est de cet intérêt qu’est née l’idée d’organiser un événement pour la bourgeoisie parisienne : le bal de mi-carême, surnommé le bal des folles. Le temps d’une soirée, les bourgeois et les journalistes pouvaient côtoyer les aliénées, et avec un peu de chance, ils pouvaient les voir en crise. De quoi alimenter les discussions pendant longtemps! Donc la vie suit son cours pour Geneviève, du moins jusqu’à l’arrivée d’Eugénie Cléry, 19 ans, la fille d’un notaire de Paris. Cette Eugénie, dont Geneviève doit s’occuper dans ses fonctions, la fait douter de ses convictions. Elle tente de résister, parce que n’est qu’une folle, mais elle doute de plus en plus. Et si elle se met à douter, est-ce que ça fait d’elle une folle? Je ne vous en dis pas plus, parce que ça serait dommage que je ne vous laisse pas découvrir ce que Geneviève va vivre pendant le printemps 1885. À lire parce que vous voulez savoir ce qu’il va arriver à Geneviève et à Eugénie! Et à lire parce que les bals des folles de la Salpêtrière ont vraiment existé…

Jean Désy fait du dépannage médical au Nunavik depuis 1990. Autrement dit, il travaille comme médecin pour des périodes plus ou moins longues dans le nord du Québec, avec les Inuits, le temps de remplacer des collègues médecins. Dans Être et n’être pas, il relate ses expériences, principalement à Salluit, du printemps 2016 à septembre 2018. En environ 175 pages, Jean Désy nous raconte le Nord comme il le connait. Il aime profondément le Nord et ses habitants, et il a peur pour eux. Nous sommes plusieurs à savoir que le taux de suicide est plus élevé dans le Nord que dans le Sud du Québec, mais savons-nous que le taux de suicide dans le Nord est plus élevé maintenant qu’en 1990? Pourtant, plusieurs projets sont mis en place depuis quelques années, mais est-ce que cela suffit? Selon Jean Désy, parmi les causes de la détresse des Inuits, il y a la sédentarisation dans des villages à l’architecture mal adaptée. J’ai été troublée par certains événements relatés par Jean Désy. Par exemple, il n’y a pas de réserve de sang pour les transfusions. Les dernières pages ont été offertes à Niap, originaire de Kuujjuaq au Nunavik, qui est aussi l’artiste qui a illustré la couverture d’Être et n’être pas. En 2017, Niap a écrit des lettres qu’elle adresse aux gens de son peuple. Plus particulièrement, elle s’est adressée aux aînés, aux résilients et aux jeunes Inuits. Les lettres ont été publiées pour la première fois dans Être et n’être pas, en 2019.

Le Pace du Bonheur, c’est courir à son rythme, sans hésiter à marcher au besoin, sans pression et sans montre, et surtout, avec beaucoup de plaisir. Vous ne courez pas? Pas grave, cette philosophie s’adresse à tous et dépasse largement la course à pied! La preuve : l’éditeur suggère de classer ce livre dans développement personnel/psychologie, et non dans sport. Un pas à la fois, en ayant du plaisir, ça s’applique aussi lorsqu’il est question de terminer un rapport pour le boulot. Ça s’applique aussi lorsqu’il est question de publier un article sur un blogue (je me parle!). À chacun ses objectifs! Et si on vivait au Pace du Bonheur?

Basé sur la réelle histoire d’amour entre Emmelene Landon et Paul Otchakovsky-Laurens (fondateur et éditeur chez les Éditions P.O.L.), Marie-Galante raconte la dernière année de leur vie de couple. L’année (et le livre) débute en décembre 2016 lors de leur premier voyage sur cette île de la Guadeloupe. Le livre se termine sur leur deuxième (et dernier) voyage sur cette même île, un an plus tard. Le 2 janvier 2018, la veille de leur retour, Paul est décédé dans un accident de voiture à Marie-Galante. Emmelene, pour sa part, a été grièvement blessée. C’est un livre sur la vie, et non sur la mort. C’est un livre sur la vie pleinement choisie, et non sur le deuil de l’être aimé. On pourrait imaginer que ce livre est déprimant et triste parce qu’il concerne une histoire d’amour brutalement terminée. Et pourtant, c’est lumineux et c’est doux, comme un voyage d’amoureux à Marie-Galante. Emmelene et Paul ont formé un couple profondément amoureux, à la fois très fusionnel et très indépendant. Ils sont loin d’être toujours ensemble, surtout à cause de leur travail respectif qui les amène à voyager, mais ils veulent tout partager. Ils se textent pendant les événements auxquels ils participent. Et ils profitent de leurs nombreuses heures de transport pour communiquer. La mise en page de leurs textos ressemble plus à la mise en page de dialogues réguliers qu’à des images d’écran de téléphone. Ça me donne l’impression qu’ils sont encore plus proches l’un de l’autre. Vous vous en doutiez sûrement, mais un autre sujet très important de ce récit est le merveilleux monde des livres. Ils s’expriment sur leurs lectures. Et évidemment, le quotidien de Paul est lié à ses fonctions d’éditeur. Marie-Galante est tellement bien écrit qu’on peut presque oublier que cette histoire d’amour a connu une fin brutale. Je le redis : c’est un livre sur la vie.

Valéry, l’héroïne, perd son emploi, perd son frigo et son ventilateur, puis perd son sang-froid et quitte pour le chalet où elle passait ses vacances lorsqu’elle était enfant. J’avoue que j’étais sceptique de lire tout ce qui lui arrivait, et surtout, de lire sur sa réaction de fuite. J’ai poursuivi ma lecture et j’ai eu un coup de cœur! C’est un roman très agréable à lire! Si vous me suivez sur les réseaux sociaux, vous savez que j’ai compromis mes nuits de sommeil pour le lire. Pendant sa période de fuite, Valéry apprend à se connaître et à s’apprécier. Elle fait face à ses complexes et en apprend sur les complexes des autres. Chacun a sa réalité. J’admire la capacité de Valéry de trouver qu’elle a des beaux cheveux et des beaux yeux. Elle n’est pas totalement négative face à son apparence corporelle. Au fil du roman, elle prend confiance en elle et pas juste au niveau physique! Elle se dirige vers son X. Il y a des belles leçons de vie, comme lorsque Romain, un nouvel ami, partage sa culpabilité de ne pas avoir pris des nouvelles de son ami avant qu’il décède le 13 novembre 2015 au Bataclan. On pense qu’on a toujours le temps, mais ce n’est pas vrai. Ça me fait réfléchir!

Cet essai représente 15 années de la vie de Francis Dupuis-Déri. Tout au long du livre, il déconstruit le mythe tenace de la crise de la masculinité. Il met en lumière les contradictions dans les discours ambiants et démontre plusieurs points en utilisant l'absurde. Entre autres, il relativise les statistiques qui disent que les garçons décrochent plus que les filles et parle des conséquences pour chacun des sexes. Il dénonce les écoles et garderies qui prévoient des activités pour les garçons seulement, où il est évidemment question que les garçons puissent se bousculer (ils sont même comparés à de jeunes chiots par une directrice d'école) et puissent voir pelle mécanique, char d'assaut et hélicoptère de combat. Vous hésitez à lire ce livre? Lisez au moins la conclusion : ça vous donnera le goût de le lire au complet!

J’aime sa façon de vulgariser la science en utilisant des images fortes. En consultant ce livre, vous apprendrez entre autres comment survivre à une zombification oculaire (à ne pas confondre avec la conjonctivite) et à une crise de snobisme digestif (diarrhée du voyageur), rien de moins! Dans ce deuxième tome, le Pharmachien parle des petits et des grands bobos. Il nous suggère quoi faire et quoi ne pas faire pour 17 types de bobos. Aussi, il nous dit quand et qui consulter, parce qu’un petit bobo peut devenir grand. Suite aux informations sur ces bobos, on retrouve Le grand jeu des questions inutiles, qui contient 11 tableaux de Nintendo/Super Nintendo à réussir sur des sujets tels le taux d’acidité et les placebos! Ce livre s’adresse aux gens qui savent lire entre les lignes et qui ont un bon sens de l’humour. De plus, il s’adresse directement aux pharmaciens et aux pharmaciennes à la page 169.

Comme le sous-titre l’indique, ce livre permet de différencier le vrai du n’importe quoi en santé. Olivier Bernard souhaite que l’on développe notre esprit critique et qu’on se responsabilise face à notre santé. Du côté « vrai », il nuance entre autres naturel = bon et chimique = mauvais, la sûreté des médicaments et les vaccins. Du côté « n’importe quoi », il s’exprime sur les Spécialistes de l’ADN Angélique, l’irrigation du colon, la thérapie quantique et plus encore. Aussi, on apprend comment concevoir un produit homéopathique contre l’intolérance au gluten. Mon coup de cœur est un jeu où vous êtes le héros!