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Jean-Luc Raymond
Intérêts littéraires : Essais, Littérature, Bande dessinée, Science/Technologie

Activités de Jean-Luc Raymond

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Trois réveils

Par Catherine Perrin
(4,16)
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Catherine Perrin, claveciniste, animatrice à la radio et auteure, nous livre ici un roman sur les rapports ambigus, côté lumière et côté ombre, qu'un hautboïste entretient avec la musique. Antoine, que la musique interpelle, entrera au Conservatoire, ce laboratoire musical. C'est là qu'il découvre le hautbois et la sensualité des sons, c'est là aussi qu'il est confronté à ses démons intérieurs, à la pression, à l'inéluctable performance, au succès obligé. À travers des relations difficiles et un parcours sinueux semé de troubles bipolaires, c'est par la musique qu'Antoine s'avance, même si c'est sous une lyre dans un couloir occupé du métro de Montréal à faire danser au son de son instrument un serpent ou une poupée de chiffon. Ce roman, je ne l'ai pas reçu comme l'étalement d'un parcours organisé, mais plutôt tel un ensemble de tranches de vie toutes teintées de la musique qui émane de ses pages. [http://rivesderives.blogspot.com/2020/04/trois-reveils-catherine-perrin.html]
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La montagne magique

Par Thomas Mann et Claire Oliveira
(4,0)
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Ce livre faisait partie depuis longtemps de ma pile de livres à lire (PAL). Il y a quelques années, on m'avait fortement conseillé ce roman classique. Sa lecture s'est étendue sur un bon moment, elle fut entrecoupée de pause plus ou moins longue et de reprise toujours enthousiaste. Le monde décrit dans cette oeuvre particulière est un univers hors du temps. Sis sur une montagne près de Davos, la société créée par Thomas Mann loge à l'intérieur et autour d'un sanatorium. Le protagoniste du roman, le jeune ingénieur Castorp, vient y visiter son cousin. Il est fasciné par le milieu particulier que constituent les « gens d'en haut ». Atteint lui aussi d'un mal indéfini, il y demeurera sept ans. Ces sept années seront des années d'apprentissage, des années où Castorp découvre la vie, le monde, les amours, la philosophie, la dialectique, les débats internes, la spiritualité, l'amitié, la mort et tout cela à travers la lorgnette très spéciale que représente le sanatorium. La microsociété étalée ici est envoutante. Que ce soit au travers la relation faite de séduction et d'érotisme qu'Hans établit avec Clawdia Chauchat ou celle d'étudiant face à un mentor comme Lodovico Settembrini, que ce soit comme spectateur des débats philosophiques qu'entretiennent Naphta et Settembrini, ou au travers la fidélité d'une amitié avec son cousin Joachim, Hans Castorp se construit une identité. La Montagne Magique n'est, ni plus ni moins, qu'un microcosme du monde, un laboratoire où Thomas Mann s'essaie à différentes théories sur la communauté de l'époque, une société qui se dirige, sans alternative, vers la Première guerre. La lecture de La Montagne Magique n'est pas simple mais le style de Mann, le charme de ce monde fermé, le regard sur la société et la réflexion qu'elle suggère font de ce classique une oeuvre marquante qui s'imprègne dans la mémoire du lecteur et qui le fait grandir comme Castorp lui-même. [http://rivesderives.blogspot.com/2020/03/la-montagne-magique-thomas-mann.html]
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Du bon usage des étoiles

Par Dominique Fortier
(4,38)
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«Le soleil brillait en ce 19 mai 1845 alors que l'Erebus et le Terror s'apprêtaient à appareiller de Greenhythe, leurs reflets tremblant sur les eaux verdâtres du port où flottaient guirlandes, poignées de riz et petits poisons morts. » [D.F.] C'est donc tout d'abord l'aventure de ces deux bateaux et des 133 hommes qui sont à leur bord dans une expédition dirigée par Sir John Franklin que nous narre brillamment l'auteure Dominique Fortier. C'est cette recherche périlleuse du passage du Nord-Ouest qui s'étale sur les mers du Nord au travers les icebergs et les glaces jusqu'à ce que celles-ci prennent toute la place, toute la vie. On en prend connaissance par le journal de Francis Crozier qui pilote le Terror. La vie à bord, les relations entre les hommes, les espoirs, les craintes et la faim nous sont exposés, nous sont livrés. «Nous avançons au milieu d’une carte blanche, dessinant le paysage comme si nous l’inventions au fur et à mesure, traçant le plus fidèlement possible les baies, les anses, les caps, nommant les montagnes et les rivières. […] Avant nous, le paysage grandiose fait de glace et de ciel n’existait pas; nous le tirons du néant où il ne retournera jamais, car désormais il a un nom. » [D.F.] Parallèlement, ces hommes ont conservé des attaches avec la société victorienne qui a commandité leur périple. C'est donc aussi un roman d'amour, dans les pensées de Francis Crozier pour Lady Sophia qui, elle-même, va de réception en réception dans une communauté qui se cherche, mais aussi dans les pensées de Lady Jane Franklin pour son mari explorateur. C'est un livre dense, un livre qui possède plusieurs facettes et plusieurs angles de lecture. Voilà ce qui fait sa richesse et sa lecture une aventure dont il ne fallait pas se soustraire. J'ai adoré m'y plonger.
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Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants

Par Mathias Enard
(4,66)
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S'insérer dans ce poème historique, c'est accepter de s'engager dans un flux de mots, dans une série de vagues sur le Bosphore qu'on voudrait ne pas se terminer, dans une profusion d'images tirées du début du XVIe siècle et d'un contact particulier que Michel-Ange entretint avec la Sublime Porte. Mathias Énard, dont j'avais apprécié la verve et la plume dans Boussole, ne me déçoit pas ici, tout au contraire. J'ai totalement adhéré à cette narration d'une incursion de l'auteur du David en territoire byzantin pour y concevoir un pont sur la Corne D'Or et ainsi répondre à une invitation du sultan de Constantinople, le Grand Turc. Cet épisode historique a-t-il réellement pris cette tournure ou celle-ci n'est-elle pas issue de l'imagination de l'auteur imprégnée de l'atmosphère des Contes des Mille et Une Nuits? La véracité de l'événement importe peu quand on lit les promenades quotidiennes de Michel-Ange avec le secrétaire poète Mesihi de Pristina, quand on sent les carnets dans lesquels Michel-Ange trace des chevaux, des hommes, des éléphants ou la courbe d'une dague, quand on vit avec Michel-Ange l'étrangeté curieuse des sentiments en lieux inconnus. C'est l'atmosphère, c'est le recouvrement de l'éther, c'est le fluide subtil qui se dégage de ce roman qui, par-dessus tout, m'a séduit. [http://rivesderives.blogspot.com/2019/04/parle-leur-de-batailles-de-rois-et.html]
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Le meurtre du commandeur T.1 : Une idée apparaît

Par Haruki MURAKAMI
(3,5)
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La route du lilas

Par Eric Dupont
(3,7)
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« De toutes les obsessions terrestres, la volonté de connaître l'avenir est celle qui engendre les pratiques les plus singulières et les plus attendrissantes. » [É.D.] Éric Dupont nous avait offert le merveilleux roman La fiancée américaine qui, dans ma classification personnelle, fait ni plus ni moins maintenant partie des classiques de la littérature québécoise. Le défi était grand en proposant ce nouveau roman. Et c'est avec grâce que l'auteur a su nous plonger dans un nouvel univers de fictions, d'histoires, d'amours et de péripéties. On suit une traversée de l'Amérique qui n'est pas très banale, cette traversée qu'on fait en compagnie de trois femmes, elle se réalise au rythme de la floraison des lilas, mais aussi à travers le temps, dans le passé du Brésil, dans le futur de Notre-Dame-du Cachalot, dans les vies et les décès mis en images dans Alerte dans la ville diffusé sur TV Real, dans des passages à Paris pour l'enterrement de Simone de Beauvoir, à Vienne et à Laxenbourg où une archiduchesse élève un perroquet amazonien. Et puis, Dupont nous offre une intertextualité qu'on s'amuse à reconnaître. On croise des personnages et des situations qui avaient déjà pris forme dans d'autres univers créés par l'auteur et cela fait naître une étincelle de complicité entre le lecteur et l'oeuvre. Je ne peux que constater que je me suis laissé mené allègrement dans le délire de ce chroniqueur de l'imaginaire qu'est Éric Dupont et cela est totalement sans regret. « Car derrière les slogans pacifistes et les appels à la camaraderie se cachent souvent, au sein même des organisations militantes, une violence à peine voilée et une prédilection inquiétante pour l’autoritarisme et la hiérarchie. » [É.D.] [http://rivesderives.blogspot.com/2019/01/la-route-du-lilas-eric-dupont.html]
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La revanche de l'écrivaine fantôme

Par David Turgeon
(3,5)
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« Ça commence dans un train en marche. » [D.T.] David Turgeon aime raconter et il le fait si bien. Cette fois, c'est dans un dédale d'histoires mises en abyme qu'il nous invite, qu'il nous plonge, qu'il nous immerge. Cela débute par ce train qui déraille et par cet échange impromptu entre un dessinateur et l'une de ses lectrices dans un lieu hors du monde. Cette dernière veut connaître l'intrigue du prochain livre de son compagnon d'infortune. Il improvisera les premières lignes d'un roman autour d'une auteure obscure, Johanne Delambre, devenue écrivaine fantôme. On suit alors le travail de cette écrivaine, ses rencontres avec la jeune artiste à laquelle elle loue sa plume. Puis, on s'engage à l'intérieur d'un roman de Delambre, roman dont certains critiques et auteurs suspecteront la source. S'agirait-il ici d'un plagiat d'une oeuvre de Raymond Loquès qui a la particularité d'écrire des romans qui aborde tout justement le processus d'écriture de romans? On se laisse bercer par ces intrigues dont les fils s'entrecroisent entre les réalités et les fictions, entre les personnages et les auteurs, et on accepte sans fausse joie le jeu que nous propose David Turgeon en nous interpelant comme lecteur, en nous embobinant dans son délire imaginatif. « Le capitaine impassible embarque volontiers nos personnages ainsi que la suite des choses, ce qui poussera, du moins le temps que durera la traversée, la vitesse de l’intrigue à une bonne vingtaine de noeuds. » [D.T.] « … j’ai découvert dans ce livre, sous des abords presque racoleurs dans leur maniérisme, une attachante aisance dans la déambulation du récit, comme un piège qui se referme silencieusement sur son lecteur insouciant qui ne saura peut-être pas qu’il a été piégé,… » [D.T.] « Avec moi, ce sera différent, j’ai de l’imagination et je n’ai pas peur d’en faire usage. » [D.T.] [http://rivesderives.blogspot.com/2019/04/la-revanche-de-lecrivaine-fantome-david.html]