Activités de Lila CD

Je n’ai pas aimé « Les passeurs de livres de Daraya » de Delphine Minoui. D’abord parce que j’avais été emballée par le résumé. Une bibliothèque secrète et clandestine en Syrie, en plein chaos. Ça avait sonné à mes oreilles comme un conte contemporain où les bonnes fées seraient les livres. Mais j’ai été déçue sur ce point. Certains diront que les livres sont juste là pour planter le décor, comme une toile de fond, une trame, et que l’auteure est là pour prêter sa voix à ce groupe de jeunes syriens pleins d’espoirs, et d’être le témoin d’une page de l’Histoire. Seulement, je ne suis pas certaine que ça ait vraiment fonctionné. Au-delà de tout ça, ce qui m’a réellement dérangé dans ce livre, c’est la vision qu’a l’auteure de tout ça. Certains passages m’ont profondément dérangé. Toutes les fois où elle s’étonne que l’un d’eux a déjà lu Paulo Coelho, ou vu Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain, j’avais la mâchoire qui se contractait, ou encore le fait de devoir préciser, deux fois dans le texte que l’un d’eux parlait « parfaitement » anglais m’ont fait grincer des dents. En quoi le fait qu’un Syrien soit parfaitement bilingue est un fait étonnant. La plupart des arabes, jeunes surtout, préfèrent apprendre l’anglais plutôt qu’une autre langue. Alors peut-être que mon point de vue ne sera pas partagé, mais en tant qu’orientale, j’ai été dérangée tout au long de ma lecture, car j’en ai un peu marre de cette manie qu’ont certains occidentaux de se croire les détenteurs de la vérité absolue et du savoir, et surtout de s’octroyer le droit de donner des leçons ou de juger qu’une attitude est la bonne ou pas. Dans un passage, Ahmed, un des jeunes militants envoie une lettre à la journaliste, il lui dit : « Nous savons que si le terrorisme a malheureusement endeuillé la France, c’est parce qu’elle appuie notre combat pour la liberté. Nous sommes tellement reconnaissants envers le soutien des Français. Merci du fond du cœur. » J’aimerai vraiment que quelqu’un m’explique le sens réel de cette phrase, parce que j’avoue, je n’ai pas compris. J’ai eu envie d’interrompre ma lecture à plusieurs moments, mais je me suis un peu forcée, histoire d’aller jusqu’au bout. Je me disais à certains moments que peut-être il y avait quelque chose à la fin qui allait me faire changer d’avis, mais il n’y a rien eu. Ce livre ne m’a rien apporté d’autre qu’un sentiment de malaise et de révolte, je n’ai rien appris de plus que je ne sache déjà sur la guerre en Syrie. J’ai pu constater que la plupart des commentaires étaient élogieux, que les gens ont été touchés et bouleversés, ça n’a pas été mon cas, bien au contraire.

J’ai refermé « L’Amie Prodigieuse – L’enfant Perdue » d’Elena Ferrante comme on quitte une ville, triste de le plus là voir, mais riche de sentiments et de souvenirs. J’ai lu chaque volet de cette saga avec un plaisir croissant. J’ai grandi et évolué avec Lila et Lenù à travers les ruelles sombres de Naples. Je me suis attachée aux personnages, j’ai été de surprises en déceptions, j’ai découvert une Italie que je ne connaissais pas, avec son architecture, sa culture et son histoire. Il y a quelques années, une amie m’avait conseillé de voir le film Italien « Nos Meilleures Années – La Meglio Gioventù » réalisé par Marco Tullio Giordana. Le film se déroulait pratiquement à la même époque (entre les années 60 et les années 90), dans des villes différentes (Rome, Florence ou Palerme). J’avais adoré ce film au point où je l’ai revu d’ailleurs plusieurs fois. Dans ma lecture, j’ai retrouvé les mêmes sensations d’attachement aux personnages et à leur histoire. J’ai tenté de regarder la série adaptée du roman de Ferrante, mais j’avoue ne pas avoir eu envie d’aller au-delà du premier épisode. J’ai trouvé ça terne et plat et pas du tout à la hauteur du roman. Le seule petit bémol que j’ai trouvé à cette saga, c’est que, si je devais tout relire, je pense que je le ferai d’une traite. Il y a tellement de personnages, reliés les uns aux autres, tellement d’évènements, qu’à chaque nouveau tome, et malgré les quelques pages de résumé du tome précédent, je mettais un certain temps à me replonger dedans. Et vous ? Avez-vous lu l’Amie Prodigieuse ? Team Lila ou Team Lenù ???

Comment on aborde la lecture d’un auteur qu’on ne connait pas et qu’on a envie de découvrir. Pour ma part, d’abord je demande l’avis de mon entourage, ou je vais sur un site comme Babelio ou Livraddict, je tape le nom de l’auteur et je vois la liste de ses œuvres, avec les notes que d’autres auteurs ont attribué. En général, je choisi celui qui fait l’unanimité, celui qui a la note la plus élevée, comme ça je me dis, au moins c’est sûr, je ne serai pas déçue. C’est comme ça que, voulant lire Philippe Besson, j’ai opté pour « Arrête avec tes mensonges ». Comme je ne lis jamais la quatrième de couverture, je n’avais pas vraiment d’idée concernant ce roman, tout ce que j’en savais, c’est que, l’ayant vu beaucoup défilé pendant le challenge « juin des fiertés » l’an dernier, j’avais supposé qu’un des personnages était homosexuel, mais sans plus. Je viens tout juste de le terminé, et je suis vraiment partagée entre deux sentiments. D’un côté, ça a été un coup de cœur. J’ai adoré l’écriture, l’humour et la sincérité qui se dégage de ce roman, qui se lit d’ailleurs très vite. D’un autre côté, j’ai découvert que c’était un roman autobiographique. Au fil de l’écriture, l’auteur fait référence à des romans parus antérieurement, fait certaines « révélations » et du coup, je me demande si j’ai bien fait de commencer par celui-là, est-ce que ces « révélations » ne vont pas me gâcher mes lectures, et si finalement, il n’est pas plus judicieux, pour découvrir un auteur, de suivre l’ordre chronologique de son écriture. Ou est-ce que le cas Philippe Besson est un cas isolé ?