Activités de J-P Groulx

Le goût du sang monte à la bouche à mesure que les portes s’ouvrent dans cette courte BD qui marque l’imaginaire comme le feraient les meilleures nouvelles fantastiques. Par son trait envoutant, insidieusement sensuel, Emily Carroll nous livre un récit qui se dévore à pleines dents.

Une œuvre subjective et sans prétention dans laquelle l’auteure s’appuie sur son propre processus de prise de conscience et sur de nombreux témoignages pour tenter de déraciner les causes du non-dialogue entre les Québécois et les peuples des Premières Nations. Avec cette troisième BD, la collection Ricochets vient confirmer sa pertinence dans le paysage de la BD québécoise.

Lire du Baril Guérard, c’est parfois recevoir une douche froide par procuration; ça fait pas mal, mais ça fesse. Il est maître dans l’art de désarçonner son lecteur, sa narration au tu et son style direct ne nous laisse le choix que de plonger dans un protagoniste et un univers presque trop réalistes.

L’autrice de Talk-Show et de La vie d’artiste, avec tout le charme et de l’humour fin qu’on lui connait, nous offre ici un récit choral qui sonde la nature des liens qui nous unissent, ou nous désunissent… Symptômes est un florilège de réalisme magique, une succession de rêveries qui témoigne comme quoi à plusieurs, on se sent moins seul.

Si vous aimez les récits où ce sont les recoins paisibles qui cachent les plus sombres secrets, cette bande dessinée est pour vous. Ses couleurs chaudes et contrastées lui confèrent une aura fiévreuse, carrément cauchemardesque, qui donne vie à un monde où les lieux nous habitent tout autant que nous les habitons. Pour adultes et ados.

René.e aux bois dormants est une épopée Ghibli-esque qui sonde les confins du déracinement et de la transidentité. Dans cet album aux couleurs exubérantes et aux traits protéiformes, chaque nouvelle page est une métamorphose, de sorte que le lecteur glisse avec fluidité entre le réel et le magique, entre le merveilleux et le pernicieux.