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Intérêts littéraires : Biographies, Littérature, Bande dessinée, Langues, Loisirs, Voyages

Activités de Boo

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La fille sans qualités

Par Juli Zeh
(5,0)
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Le livre commence par un préambule écrit par une juge chargée de trouver une sentence adéquate pour des coupables qui sortent de l’ordinaire. En face d’elle, se trouve trois individus dont les motivations lui échappent car, sans doute, elles n’existent pas. Alors, qui condamner, selon quelles lois, quelle logique? Le perdant du jeu qui vient de se jouer? Le gagnant? Et elle se pose alors la question de savoir d’où lui viendrait le droit de juger. On la sent déstabilisée, presqu’effrayée et elle se dit que si tout cela n’est qu’un jeu alors nous sommes perdus. Sinon, c’est pire. Elle décide donc de consigner les faits, non sous la forme abrégée d’un jugement mais en nous racontant ce qui a dû se passer dans la réalité. L’histoire se passe à Bonn dans l’enceinte d’un lycée privé : le lycée Ernst-Bloch entre 2002 et 2004. On y côtoie trois personnages principaux : Ada, 14 ans, y entre en seconde après avoir été expulsée de son ancien lycée. Brillante, lucide, qualifiée de divergente à cause de ses idées, de sa logique et de son désintérêt total, elle vit intellectuellement au-dessus des moyens de son environnement. Sa faculté d’analyse la mène à une sorte de passivité, de relativisme moral et d’indifférence. Elle n’a ni désirs, ni convictions et encore moins d’idéal. Elle ne cherche pas l’aventure, ni la révolte, ni la paix, ni la tranquillité. Rien. Pour elle, qui qualifie sa génération d’arrière-petits-enfants de nihilistes puisqu’ils ne croient même pas en l’existence d’une chose à laquelle ils pourraient ne pas croire, comprendre est comme respirer. Ce n’est pas un processus mais un état, quasiment une maladie. Alors, les rares choses qu’elle ne peut pas comprendre prennent une valeur de sacré car ce sont des indices lui prouvant qu’il pourrait exister un dernier refuge. Alev entre dans cette catégorie. Alev, arrive au lycée Ernst-Bloch quelques années après Ada. Beaucoup moins intelligent qu’elle mais mégalomane, manipulateur et charismatique, il se considère comme un fragment de dieu ou du diable. Il veut le prouver en démontrant la théorie du jeu qui stipule que, si au moment de décider entre deux choix l’un mène à une catastrophe certaine et l’autre à une catastrophe potentielle, l’expectative laisse au moins une petite chance au hasard. Ainsi, aussi longtemps que le joueur agit de façon pragmatique, ce qui est toujours le cas dans le cadre d’un jeu, son comportement sera prévisible. Avec l’aide d’Ada il va alors piéger Smutek et l’obliger à jouer. Smutek est le professeur de sport et d’allemand du lycée. D’origine polonaise, il a été expulsé en Allemagne de l’Ouest à la suite d’une erreur judiciaire. Il veut créer un club d’athlétisme et espère qu’Ada y viendra car elle courre très vite. Ils prennent l’habitude de courir ensemble et pendant ce temps, il lui parle et se raconte. Son livre préféré et dont il se sert pour enseigner est L’homme sans qualités de Robert Musil. Il a pour ami, Höfi, le professeur d’histoire tyrannique détesté de tous (sauf Ada puisqu’elle n’aime ni ne déteste personne. Indifférence = équivalence). Plus que le récit, les idées brassées dans ce texte m’ont passionnées. Je ne dis pas que j’y adhère toujours mais intellectuellement ce fut stimulant.
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Ceux dont on ne redoute rien

Par Mathieu Thomas
(2,75)
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Page 416, Luis dis à Édouard : « Mais ton roman, c’était nul à chier. Tout était à jeter. Le style didactique, les dialogues… c’était tellement lourd! -Je voulais juste raconter une histoire. - Justement non. Ce que tu voulais, c’était pas raconter une histoire, c’était donner une leçon sur l’indépendance du Québec. » C’est à peu près ce que j’ai pensé à la lecture de ce roman. À part le passage qui raconte la rencontre entre Charles Sévigny et Gustave de Beaumont je me suis copieusement ennuyée à le lire. Les personnages manquaient singulièrement de profondeur, l’intrigue, même si le sujet était particulièrement intéressant, se termine en eau de boudin et n’a pas aboutie (les circonstances de la disparition de Charles sont particulièrement affligeantes). De plus j’avoue avoir été agacée par le mépris, que j’ai cru détecter, de l’auteur envers ces « pourris de libéraux » et ces veaux de québécois qui se satisfont de leur situation et dont on ne peut rien redouter.
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Les survivants

Par Jane Harper
(3,0)
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Un bon suspense à l’anglaise. De ceux où l’intrigue à moins d’importance que la psychologie des personnages et les us et coutumes de l’endroit où elle se passe.
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Pourquoi pas la vie

Par Coline Pierré
(3,66)
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J’avoue qu’au début, le fait de s’approprier de la mort de quelqu’un pour en faire l’histoire d’une vie m’a paru un peu indécent. Et puis, me renseignant sur cette poétesse que je ne connaissais pas je me suis rendue compte que de nombreuses œuvres (biographies, romans, films, chansons) inspirées par Sylvia Plath ainsi que du couple Plath/Hugues ont été publiés et que de nombreux débats ont eu et ont lieu sur la place publique suscitant passion (qui a vampirisé qui?) et actes de vandalisme (1). Ceci étant établi j’ai pu mieux apprécier ma lecture qui m’a fait découvrir Sylvia Plathque je ne connaissais pas n’étant pas très friande de poésie. Maintenant que ma curiosité est éveillée je vais réparer ce manque et commencer par lire La cloche de détresse (The jar bell) et sans doute le nouveau livre d’Ananda Devi Nirsimloo (2) Pour en revenir au livre, je salue la méthode originale (l’uchronie) choisie pour nous faire connaître celle qui me semble occuper une place importante dans la vie de Coline Pierré. Le style est fluide, et l’écriture empathique révèle bien la fébrilité de Sylvia, ses doutes, ses incertitudes, son immense passion, et surtout son mal-être d’être née à une époque où la féminité subit encore le joug du patriarcat. Coline Pierré n’a pas cherché à refaire, au gré de péripéties romanesques, une vie à Sylvia Plath. Au contraire elle a placé son roman au niveau du développement de ses pensées intimes, ce qui a le défaut d’être parfois un peu longuet, mais qui, ce faisant, a la qualité de tracer le parcours intemporel d’une ode à la vie, de l’amitié et du féminisme sur fond de la musique des années 60.
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Thérèse Raquin

Par Emile Zola
(4,0)
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Émile Zola a 27 ans quand il publie Thérèse Raquin. C’est son troisième ouvrage et déjà, il veut écrire une œuvre littéraire qui se veut « scientifique » et qui donnera naissance au naturalisme. Après la sortie du roman, le journaliste Louis Ulbach, dit Ferragus, publie le 23 janvier 1868, dans le Figaro, une critique virulente qu’il intitule : « la littérature putride » « […] je dois avouer le motif spécial de ma colère. Ma curiosité a glissé ces jours-ci dans une flaque de boue et de sang qui s’appelle Thérèse Raquin [...]. Le sujet est simple, d’ailleurs, le remords physique de deux amants qui tuent le mari pour être plus libres de le tromper, mais qui, ce mari tué (il s’appelait Camille), n’osent plus s’étreindre, car voici, selon l’auteur, le supplice délicat qui les attend : « Ils poussèrent un cri et se pressèrent davantage afin de ne pas laisser entre leur chair de place pour le noyé. Et ils sentaient toujours des lambeaux de Camille qui s’écrasaient ignoblement entre eux, glaçant leur peau par endroits, tandis que le reste de leur corps brûlait. » À la fin, ne parvenant pas à écraser suffisamment le noyé dans leurs baisers, ils se mordent, se font horreur, et se tuent ensemble de désespoir de ne pouvoir se tuer réciproquement. » https://fr.m.wikisource.org/wiki/Lettre_de_Ferragus,_dans_Le_Figaro_,_23_janvier_1868,_La_litt%C3%A9rature_putride Il est vrai que les mots qui reviennent souvent dans ce roman sont, pour n’en citer que quelques-uns : gras, suintant, lambeaux verdâtres, ignoble, pourri, pourriture, épais, brute, crasse etc. Tout cela donne tout au long du roman une impression de sale, de miséreux, de médiocrité, de petitesse, de lieux désagréables à la vue et d’êtres humains qui se dégradent et dont les actes ne sont le résultat que de leur condition physique. Un tableau pas très reluisant de cette humanité et à l’opposé du romantisme. Émile Zola explique que : « Dans Thérèse Raquin, j'ai voulu étudier des tempéraments et non des caractères. Là est le livre entier. J'ai choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang, dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair. Thérèse et Laurent sont des brutes humaines, rien de plus. » Les descriptions qu’il fait des emportements, des hallucinations, du schéma de pensée des deux meurtriers, utilisant un style des plus descriptifs, démontre bien sa volonté de prouver que les évènements passés assujettis au tempérament de chacun, déterminent leur comportement. « Notre héros, écrit Zola, n'est plus le pur esprit, l'homme abstrait du XVIIIe siècle. Il est le sujet physiologique de notre science actuelle, un être qui est composé d'organes et qui trempe dans un milieu dont il est pénétré à chaque heure. » Il paraît que Zola était un travailleur acharné, minutieux et méthodique, qui ne laissait rien au hasard. Il lui faut faire l’expérience du vécu de ses personnages (pas jusqu’au meurtre quand même) et pour chacun de ses romans il constituait un dossier d’études préparatoires. Ainsi, dans Thérèse Raquin, le meurtrier se rend régulièrement à la morgue pour voir si le cadavre de Camille a été retrouvé (une des scènes les plus choquantes à mon avis). Pour l’écrire, Zola se rend aussi à la morgue pour étudier l’apparence des cadavres et lit des livres de biologie afin de décrire Camille (le noyé) avec une grande vraisemblance. Cela donne des passages tels que : « Peu à peu il distinguait les corps. Alors il allait de l’un à l’autre. Les noyés seuls l’intéressaient ; quand il y avait plusieurs cadavres gonflés et bleuis par l’eau, il les regardait avidement, cherchant à reconnaître Camille. Souvent, les chairs de leur visage s’en allaient par lambeaux, les os avaient troué la peau amollie, la face était comme bouillie et désossée. Laurent hésitait ; il examinait les corps, il tâchait de retrouver les maigreurs de sa victime. Mais tous les noyés sont gras ; il voyait des ventres énormes, des cuisses bouffies, des bras ronds et forts. Il ne savait plus, il restait frissonnant en face de ces haillons verdâtres qui semblaient se moquer avec des grimaces horribles. Un matin, il fut pris d’une véritable épouvante. Il regardait depuis quelques minutes un noyé, petit de taille, atrocement défiguré. Les chairs de ce noyé étaient tellement molles et dissoutes, que l’eau courante qui les lavait les emportait brin à brin. Le jet qui tombait sur la face, creusait un trou à gauche du nez. Et, brusquement, le nez s’aplatit, les lèvres se détachèrent, montrant des dents blanches. La tête du noyé éclata de rire. » Excessif, traumatisant, à la limite grotesque, je garde pourtant de la lecture de ce livre l’envie de lire la suite de l’œuvre de Zola.
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Les enfants endormis

Par Anthony Passeron
(4,0)
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Les enfants endormis sont ces jeunes que l’on retrouve sans connaissance sur le bord d’un trottoir shooté à l’héroïne. Ce sont ces jeunes qui, en proie à un malaise générationnel cherchent à briser la tradition familiale, à s’échapper du moule et sont en quête de nouveaux repères. Enfin, ce sont ces jeunes qui, s’ils ne meurent pas d’overdose vont mourir du sida. Anthony Passeron, dans un devoir de mémoire va à la rencontre de cet oncle mort trop tôt du sida et que la famille préférerait oublier tant à cette époque (les années 80) ceux qui sont porteurs du virus et leur famille sont marqués du sceau de l’infamie. Il alterne en de brefs chapitres l’enquête intime dont l’action se situe dans un petit village de l’arrière-pays niçois et une synthèse extrêmement claire du déroulement de la recherche médicale sur l’identification du virus du sida. Le rendu du récit sur deux plans différents, l’alternance des styles, intimiste et incertain pour l’un, sec et précis pour l’autre, donne au texte une aura dramatique qui souligne l’urgence de la situation. Et l’impression d’une course perdue d’avance. D’une écriture sobre et sans faux-semblants, sans pathos ni digression, en restant concentré sur les faits, Anthony Passeron nous livre un récit mélancolique et sombre mais aussi très informatif.
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Une longue nuit mexicaine

Par Isabelle Mayault
(4,0)
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Nafar

Par Mathilde Chapuis
(3,33)
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La trajectoire des confettis

Par Marie-Ève Thuot
(4,27)
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Le langage familier et le procédé narratif permetent d'enfiler les 615 pages de ce roman sans s'ennuyer d'autant que le sujet, la codification du désir, suscite la réflexion et la lecture qui en résulte est pour le moins ... jouissive.
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Mère d'invention

Par Clara Dupuis-Morency
(3,6)
5 personnes apprécient ce livre
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Monologue interminable autour d'un sujet pourtant intéressant
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Saint-Jambe

Par Alice Guéricolas-Gagné
(3,71)
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Ouvrir son coeur

Par Alexie Morin
(4,0)
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Une affection rare

Par Catherine Lemieux
(2,0)
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Feue

Par Ariane Lessard
(3,85)
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Faunes

Par Christiane Vadnais
(3,87)
24 personnes apprécient ce livre
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