Ce livre trace le récit de rencontres vécues à passer de courts segments de temps avec des inconnus, sous différentes conditions, Sylvie Cotton confectionne une trame intimiste où l’on pourrait y déceler un brin d’art engagé socialement. Elle y discerne plutôt un art engagé intimement. La caractéristique principale de ce projet mené en pratique d’artiste en résidence est la durée. Sa particularité tient au fait que, bien que les rencontres ne soient pas plus longues qu’auparavant dans d’autres projets (entre 3 heures et 12 heures chacune), elles sont pour la plupart réitérées. Comme les participants et l’artiste se revoient, les relations trouvent leur élan et leur place dans la continuité. L’objet de leurs entretiens se développe différemment selon le contexte. Ils performent des actions, souvent ordinaires, qu’ils n’auraient pas menées hors du contexte du projet. « De séjour en séjour, des liens se tissent dans une contexture proche de l’histoire inventée. À partir d’une situation relationnelle initiale, souvent fabriquée, s’établit un vécu en marge des codes convenus. De l’étoffe de nos coprésences, manifestes ou souterraines, surgissent et s’agencent des approches et des manières. Elles ne sont pas toujours nommées. Pour ne pas déranger la chimie ? Par pudeur ? Comment vivre un rapport initié par l’art ? Est-il artificiel ? C’est non sans question ni malaise que nous l’avons fait. Avec Yves, Lucie, Francine, Lise-Anne, Lili-Rose, Estela, Christian et ses étudiants en arts visuels, Monique, Claudette, Touba et ses philosophes en devenir. Et aussi avec Louise, ma mère. Je veux témoigner de ce que j’y ai encore appris sur l’art, sur l’altérité, sur la présence, sur le saut dans le vide et sur les apparences. Les questions que la pratique de l’art relationnel impose me fascinent. Elles ponctuent les pages de ce livre. L’écriture toujours me dit oui. Elle m’a lancée cette fois dans un sentier que je ne connaissais pas, défriché au fur et à mesure. Un récit fragmentaire auquel se mélangent des notes personnelles révélées par des conversations ou par des lectures. Je raconte qui j’ai vu et pour quoi faire. De manière factuelle ou poétique, en mots et en images. J’offre ma mémoire de ces autres. L’art me permet de faire ça : de rencontrer de l’autre impossible à traduire intégralement. Du l’autre »
Ce livre trace le récit de rencontres vécues à passer de courts segments de temps avec des inconnus, sous différentes conditions, Sylvie Cotton confectionne une trame intimiste où l’on pourrait y déceler un brin d’art engagé socialement. Elle y discerne plutôt un art engagé intimement. La caractéristique principale de ce projet mené en pratique d’artiste en résidence est la durée. Sa particularité tient au fait que, bien que les rencontres ne soient pas plus longues qu’auparavant dans d’autres projets (entre 3 heures et 12 heures chacune), elles sont pour la plupart réitérées. Comme les participants et l’artiste se revoient, les relations trouvent leur élan et leur place dans la continuité. L’objet de leurs entretiens se développe différemment selon le contexte. Ils performent des actions, souvent ordinaires, qu’ils n’auraient pas menées hors du contexte du projet. « De séjour en séjour, des liens se tissent dans une contexture proche de l’histoire inventée. À partir d’une situation relationnelle initiale, souvent fabriquée, s’établit un vécu en marge des codes convenus. De l’étoffe de nos coprésences, manifestes ou souterraines, surgissent et s’agencent des approches et des manières. Elles ne sont pas toujours nommées. Pour ne pas déranger la chimie ? Par pudeur ? Comment vivre un rapport initié par l’art ? Est-il artificiel ? C’est non sans question ni malaise que nous l’avons fait. Avec Yves, Lucie, Francine, Lise-Anne, Lili-Rose, Estela, Christian et ses étudiants en arts visuels, Monique, Claudette, Touba et ses philosophes en devenir. Et aussi avec Louise, ma mère. Je veux témoigner de ce que j’y ai encore appris sur l’art, sur l’altérité, sur la présence, sur le saut dans le vide et sur les apparences. Les questions que la pratique de l’art relationnel impose me fascinent. Elles ponctuent les pages de ce livre. L’écriture toujours me dit oui. Elle m’a lancée cette fois dans un sentier que je ne connaissais pas, défriché au fur et à mesure. Un récit fragmentaire auquel se mélangent des notes personnelles révélées par des conversations ou par des lectures. Je raconte qui j’ai vu et pour quoi faire. De manière factuelle ou poétique, en mots et en images. J’offre ma mémoire de ces autres. L’art me permet de faire ça : de rencontrer de l’autre impossible à traduire intégralement. Du l’autre »