C'est un petit détail qui a d'abord fasciné Louis en posant un regard de biais sur la professeure Azadé Gül lors d'une soporifique conférence au congrès de l'Association Turque des Études Orientales : ce petit espace entre sa peau et la bretelle de son soutien-gorge. Quelques millimètres à peine, mais qui suffiront à convaincre Louis d'étirer son séjour à Ankara, où il mène des recherches dans le cadre de ses études doctorales sur le Moyen-Orient. Car le proverbe « Qui prend mari prend pays » s'accorde tout aussi bien au masculin : si Louis choisit de demeurer en Turquie, c'est surtout pour les beaux yeux d'Azadé, dont il tombe rapidement amoureux. Ils formeront bientôt un couple, mais l'affection qu'ils ont l'un pour l'autre ne parviendra pas à pallier les différences culturelles qui constamment les éloignent et les désassemblent. Azadé, qui fait d'abord figure de jeune femme instruite et émancipée, ne parviendra jamais totalement à s'affranchir du conservatisme de sa culture d'origine et de l'aridité de son milieu académique. Quant à Louis, s'il sait s'intégrer remarquablement à son nouveau pays d'adoption, il continuera de se heurter à la solitude et au dépaysement de celui qui adopte un point de vue d'expatrié sur son Québec natal. Azadé n'est pas uniquement une histoire d'amour. À travers l'oeil de son protagoniste, Louis-Nicolas Trépanier y raconte aussi l'incommunicabilité et la difficulté de faire sienne une maison loin de ses racines.
C'est un petit détail qui a d'abord fasciné Louis en posant un regard de biais sur la professeure Azadé Gül lors d'une soporifique conférence au congrès de l'Association Turque des Études Orientales : ce petit espace entre sa peau et la bretelle de son soutien-gorge. Quelques millimètres à peine, mais qui suffiront à convaincre Louis d'étirer son séjour à Ankara, où il mène des recherches dans le cadre de ses études doctorales sur le Moyen-Orient. Car le proverbe « Qui prend mari prend pays » s'accorde tout aussi bien au masculin : si Louis choisit de demeurer en Turquie, c'est surtout pour les beaux yeux d'Azadé, dont il tombe rapidement amoureux. Ils formeront bientôt un couple, mais l'affection qu'ils ont l'un pour l'autre ne parviendra pas à pallier les différences culturelles qui constamment les éloignent et les désassemblent. Azadé, qui fait d'abord figure de jeune femme instruite et émancipée, ne parviendra jamais totalement à s'affranchir du conservatisme de sa culture d'origine et de l'aridité de son milieu académique. Quant à Louis, s'il sait s'intégrer remarquablement à son nouveau pays d'adoption, il continuera de se heurter à la solitude et au dépaysement de celui qui adopte un point de vue d'expatrié sur son Québec natal. Azadé n'est pas uniquement une histoire d'amour. À travers l'oeil de son protagoniste, Louis-Nicolas Trépanier y raconte aussi l'incommunicabilité et la difficulté de faire sienne une maison loin de ses racines.