La première, Bárbara, est un personnage de roman: «superbe
croqueuse d’hommes… maîtresse femme, ogresse avide des domaines et du
bétail d’autrui», figure mythique de la nécessaire pacification de la
plaine vénézuélienne. Dans ses veines coule la barbarie de l’étendue
sauvage, de la savane qu’évoque dans ses discours l’impétueux président
Chávez. La seconde, Rufina, vendeuse ambulante rencontrée à Mexico,
raconte sa propre histoire: «J’ai mon fils en prison… Je ne veux pas le
voir». En entrevue, sa posture révèle l’envers du bonheur familial: le
fait même d’avoir des enfants, voilà ce qui est violent! Puis défilent
toutes sortes de trajectoires: celles de Pedro Páramo, de Laura Díaz, de
Marcial, de Carlota. Des récits de violence qui désorientent. Des
images qui brûlent un moment dans leur singularité et se recomposent
dans des imaginaires communs.
Ce livre présente deux défilés de portraits: l’un relaie des
chefs-d’œuvre de la littérature de fiction latino-américaine, l’autre
reprend des récits de vie recueillis au Mexique, au Salvador, en
Colombie, en Bolivie et au Brésil dans les quartiers pauvres réputés
dangereux. Ces portraits s’inspirent des mondes que dépeignent Borges,
Neruda, Fuentes et García Márquez dans leurs romans et de ceux que
vivent au quotidien le paysan, le briquetier, le vendeur ambulant. Dans
ces mondes se dévoilent des principes d’ordre, mais aussi des
expressions qui les déchirent, des expressions de violences
déconcertantes. En s’écartant des principes qui ordonnent la vie, en les
désarmant, ces expressions deviennent politiques. Dans leurs récits,
Rufina, Carlota, Angelo et les autres ne proposent pas de solutions, ils
expriment les limites d’un principe, la souffrance de s’y conformer.
La première, Bárbara, est un personnage de roman: «superbe
croqueuse d’hommes… maîtresse femme, ogresse avide des domaines et du
bétail d’autrui», figure mythique de la nécessaire pacification de la
plaine vénézuélienne. Dans ses veines coule la barbarie de l’étendue
sauvage, de la savane qu’évoque dans ses discours l’impétueux président
Chávez. La seconde, Rufina, vendeuse ambulante rencontrée à Mexico,
raconte sa propre histoire: «J’ai mon fils en prison… Je ne veux pas le
voir». En entrevue, sa posture révèle l’envers du bonheur familial: le
fait même d’avoir des enfants, voilà ce qui est violent! Puis défilent
toutes sortes de trajectoires: celles de Pedro Páramo, de Laura Díaz, de
Marcial, de Carlota. Des récits de violence qui désorientent. Des
images qui brûlent un moment dans leur singularité et se recomposent
dans des imaginaires communs.
Ce livre présente deux défilés de portraits: l’un relaie des
chefs-d’œuvre de la littérature de fiction latino-américaine, l’autre
reprend des récits de vie recueillis au Mexique, au Salvador, en
Colombie, en Bolivie et au Brésil dans les quartiers pauvres réputés
dangereux. Ces portraits s’inspirent des mondes que dépeignent Borges,
Neruda, Fuentes et García Márquez dans leurs romans et de ceux que
vivent au quotidien le paysan, le briquetier, le vendeur ambulant. Dans
ces mondes se dévoilent des principes d’ordre, mais aussi des
expressions qui les déchirent, des expressions de violences
déconcertantes. En s’écartant des principes qui ordonnent la vie, en les
désarmant, ces expressions deviennent politiques. Dans leurs récits,
Rufina, Carlota, Angelo et les autres ne proposent pas de solutions, ils
expriment les limites d’un principe, la souffrance de s’y conformer.