« Je sais que je suis détruit », se dit un vieil homme qui se promène dans les rues de
Montréal un jour de novembre. « Détruit, on le devient peu à peu. Pour cela, il suffit
devivre. » Les dix-sept nouvelles qui composent ce recueil sont autant de variations sur cet
unique thème, cette unique vérité que l'auteur emprunte à Miguel Torga : « Exister, c'est
perdre, petit à petit. » Et perdre, c'est être seul, de plus en plus. Pourtant, nul désespoir
dans ces pages, pas même de révolte ni de cynisme. Plutôt, l'acceptation lucide et modeste de
l'inévitable, forme ultime de la dignité et de la beauté. Car chaque personnage a beau
éprouver pour lui-même le sentiment (la certitude) de sa propre défaite et de la solitude
grandissante où l'existence l'a jeté, cette défaite et cette solitude n'empêchent pas que
subsiste toujours, quelque part, une dernière lueur, une dernière tendresse, un dernier
souvenir de bonheur. La destruction est inéluctable, certes, l'ironie de la vie est tantôt
cruelle, tantôt risible, mais il arrive aussi que le naufrage ne soit pas sans douceur...
« Je sais que je suis détruit », se dit un vieil homme qui se promène dans les rues de
Montréal un jour de novembre. « Détruit, on le devient peu à peu. Pour cela, il suffit
devivre. » Les dix-sept nouvelles qui composent ce recueil sont autant de variations sur cet
unique thème, cette unique vérité que l'auteur emprunte à Miguel Torga : « Exister, c'est
perdre, petit à petit. » Et perdre, c'est être seul, de plus en plus. Pourtant, nul désespoir
dans ces pages, pas même de révolte ni de cynisme. Plutôt, l'acceptation lucide et modeste de
l'inévitable, forme ultime de la dignité et de la beauté. Car chaque personnage a beau
éprouver pour lui-même le sentiment (la certitude) de sa propre défaite et de la solitude
grandissante où l'existence l'a jeté, cette défaite et cette solitude n'empêchent pas que
subsiste toujours, quelque part, une dernière lueur, une dernière tendresse, un dernier
souvenir de bonheur. La destruction est inéluctable, certes, l'ironie de la vie est tantôt
cruelle, tantôt risible, mais il arrive aussi que le naufrage ne soit pas sans douceur...