"Nous entrons dans le salon. Le président de la République,
énervé, engueule l'huissier qui n'arrête pas d'ouvrir
et de refermer la porte. Il s'étonne que nous soyons si nombreux
autour de la table. Il a des cernes gris. Il bute sur ses mots.
Sous le regard silencieux des autres. Pour la première fois,
je le sens affaibli. Il est battu. Je n'ai jamais imaginé
voir Nicolas Sarkozy perdre, lui, le gagnant magnifique
si persuasif. Dans l'avion de notre dernier déplacement
de campagne, il me disait encore : «Je vais gagner !»
en serrant le poing... Il plonge son regard dans le mien :
«Il n'y a pas de place pour un mouvement de droite
et un mouvement centriste. Si vous vous séparez, vous allez
habiter dans des cabines téléphoniques. On n'a pas fait
une campagne à droite mais au peuple»... La porte
s'ouvre. L'huissier : «Monsieur Balladur est là.»
«Il peut entrer», glisse Nicolas Sarkozy. Tous
se lèvent... J'attends, hésitante. Je me surprends
à avoir la gorge nouée. C'est fini ?"
"Nous entrons dans le salon. Le président de la République,
énervé, engueule l'huissier qui n'arrête pas d'ouvrir
et de refermer la porte. Il s'étonne que nous soyons si nombreux
autour de la table. Il a des cernes gris. Il bute sur ses mots.
Sous le regard silencieux des autres. Pour la première fois,
je le sens affaibli. Il est battu. Je n'ai jamais imaginé
voir Nicolas Sarkozy perdre, lui, le gagnant magnifique
si persuasif. Dans l'avion de notre dernier déplacement
de campagne, il me disait encore : «Je vais gagner !»
en serrant le poing... Il plonge son regard dans le mien :
«Il n'y a pas de place pour un mouvement de droite
et un mouvement centriste. Si vous vous séparez, vous allez
habiter dans des cabines téléphoniques. On n'a pas fait
une campagne à droite mais au peuple»... La porte
s'ouvre. L'huissier : «Monsieur Balladur est là.»
«Il peut entrer», glisse Nicolas Sarkozy. Tous
se lèvent... J'attends, hésitante. Je me surprends
à avoir la gorge nouée. C'est fini ?"