Moulins à papier de Bretagne du XVIe au XIXe siècleLes papetiers et leurs filigranes en Pays de FougèresL'implantation de moulins à papier en Bretagne a précédé de quelques décennies l'installation des premiers imprimeurs au XVe siècle ; mais la demande en papier, tant pour écrire, imprimer et emballer les marchandises, est devenue si forte dès le siècle suivant qu'il a fallu implanter localement, sur les rivières appropriées, des moulins en plus grand nombre. Initialement, l'installation d'un moulin à papier nécessitait à la fois la clairvoyance du seigneur possesseur de la terre et du cours d'eau, et les compétences de l'homme de l'art, le maître-papetier instruit dans cette technologie nouvelle, qui prenait le moulin à ferme et produisait un papier de qualité. Progressivement cependant, la fabrication est devenue une activité d'appoint pour certaines familles de paysans qui acquéraient, moyennant rente, le droit de construire leur propre moulin sur la terre qu'ils exploitaient.C'est à la fois une étude d'archéologie industrielle et sociale à laquelle nous convie l'auteur. S'appuyant sur le principe de l'utilisation proche du lieu de production du papier, et sur le relevé de plusieurs centaines de filigranes, notamment dans les registres des bureaux d'enregistrement du Pays de Fougères, il nous fait redécouvrir les moulins à papier installés dans le Petit-Maine et sur le Couesnon et ses affluents, entre le XVIe et le XIXe siècle. Carrefours de compétences et lieux de formation des apprentis, ces moulins sont également le siège, voire l'enjeu, d'alliances entre familles dont certaines ont dominé la production papetière pendant cinq ou six générations. L'analyse des filigranes ajoute, en outre, des éléments essentiels à la reconnaissance, jusqu'à présent fortement négligée, des marques des papetiers bretons.
Moulins à papier de Bretagne du XVIe au XIXe siècleLes papetiers et leurs filigranes en Pays de FougèresL'implantation de moulins à papier en Bretagne a précédé de quelques décennies l'installation des premiers imprimeurs au XVe siècle ; mais la demande en papier, tant pour écrire, imprimer et emballer les marchandises, est devenue si forte dès le siècle suivant qu'il a fallu implanter localement, sur les rivières appropriées, des moulins en plus grand nombre. Initialement, l'installation d'un moulin à papier nécessitait à la fois la clairvoyance du seigneur possesseur de la terre et du cours d'eau, et les compétences de l'homme de l'art, le maître-papetier instruit dans cette technologie nouvelle, qui prenait le moulin à ferme et produisait un papier de qualité. Progressivement cependant, la fabrication est devenue une activité d'appoint pour certaines familles de paysans qui acquéraient, moyennant rente, le droit de construire leur propre moulin sur la terre qu'ils exploitaient.C'est à la fois une étude d'archéologie industrielle et sociale à laquelle nous convie l'auteur. S'appuyant sur le principe de l'utilisation proche du lieu de production du papier, et sur le relevé de plusieurs centaines de filigranes, notamment dans les registres des bureaux d'enregistrement du Pays de Fougères, il nous fait redécouvrir les moulins à papier installés dans le Petit-Maine et sur le Couesnon et ses affluents, entre le XVIe et le XIXe siècle. Carrefours de compétences et lieux de formation des apprentis, ces moulins sont également le siège, voire l'enjeu, d'alliances entre familles dont certaines ont dominé la production papetière pendant cinq ou six générations. L'analyse des filigranes ajoute, en outre, des éléments essentiels à la reconnaissance, jusqu'à présent fortement négligée, des marques des papetiers bretons.