1949. Le procès de Céline va s'ouvrir. L'écrivain
cherche des soutiens. Henri Mondor se laisse
convaincre ; chirurgien, homme de lettres, académicien,
il sera le «Grand Savant, couvert de
Gloire, repêchant du gibet le minable pustuleux
poëtasseux confrère». Céline ne cessera plus de
le solliciter, et il utilisera la notoriété de son
«illustre ami» pour bâtir sa propre légende. Les
lettres inédites retrouvées par Cécile Leblanc à la
Bibliothèque littéraire Jacques Doucet retracent
l'histoire de cette construction, qui est aussi celle
d'une obsession.Cette obsession, c'est la Pléiade. Céline veut en
être. Mais il lui faut, en guise de préfacier, «un
parrain illustre et bienveillant». Mondor, une fois
de plus, serait l'homme de la situation. Reste à le
persuader, et à l'orienter. Tel est l'intérêt majeur
de ces lettres : le romancier y réinvente sa vie et
y livre au «cher Maître» les clefs de son art.
Quand, en 1960, il reçoit la préface (ici reproduite
en annexe), il est au comble de la joie : ce qu'y dit
Mondor est l'exact reflet de ce que son «poëtasseux
confrère» lui a dicté, lettre après lettre.
1949. Le procès de Céline va s'ouvrir. L'écrivain
cherche des soutiens. Henri Mondor se laisse
convaincre ; chirurgien, homme de lettres, académicien,
il sera le «Grand Savant, couvert de
Gloire, repêchant du gibet le minable pustuleux
poëtasseux confrère». Céline ne cessera plus de
le solliciter, et il utilisera la notoriété de son
«illustre ami» pour bâtir sa propre légende. Les
lettres inédites retrouvées par Cécile Leblanc à la
Bibliothèque littéraire Jacques Doucet retracent
l'histoire de cette construction, qui est aussi celle
d'une obsession.Cette obsession, c'est la Pléiade. Céline veut en
être. Mais il lui faut, en guise de préfacier, «un
parrain illustre et bienveillant». Mondor, une fois
de plus, serait l'homme de la situation. Reste à le
persuader, et à l'orienter. Tel est l'intérêt majeur
de ces lettres : le romancier y réinvente sa vie et
y livre au «cher Maître» les clefs de son art.
Quand, en 1960, il reçoit la préface (ici reproduite
en annexe), il est au comble de la joie : ce qu'y dit
Mondor est l'exact reflet de ce que son «poëtasseux
confrère» lui a dicté, lettre après lettre.