Activités de André Lebeau

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Sois toi et t'es belle

Par Ève Salvail
(3,5)
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Dans « Sois toi et t'es belle », la top model québécoise Ève Salvail se révèle en toute simplicité. Une vie peu banale racontée sur le ton de la confidence. J'ai lu cette biographie d'un seul trait, comme si cette femme qui m'a toujours fasciné m'avait invité chez elle pour se confier à moi. Je me suis senti privilégié d'une si grande confiance en mon écoute et ma capacité d'accueillir sans juger son parcours atypique, ses moments de gloire comme ses passages à vide.
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Un bref instant de splendeur

Par Ocean Vuong et Marguerite Capelle
(4,33)
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Dans « Un bref instant de splendeur », Ocean Vuong écrit à sa mère, fille d’un soldat américain et d’une paysanne vietnamienne. Elle est analphabète, parle à peine anglais et travaille dans un salon de manucure aux États-Unis. Il parle de lui, de sa mère, de sa grand-mère, de la guerre du Vietnam, de leur vie aux États-Unis, du garçon qu’il a aimé. J’aime ces livres qui commencent ainsi : « Chère Maman, », qui se poursuivent par « Il y a tant de choses que je veux te dire, Maman. », même si la mère ne lira jamais la lettre. Catherine Mavrikakis l’avait aussi très bien fait dans « L’absente de tous bouquets ». Ici, Vuong m’enchante en écrivant à sa mère le récit de leurs vies remplies de douleurs et de douceurs, de déchirures et de réconciliations. Les images sont fortes et belles. La première partie est d’une grande intensité, la guerre, parfois difficile à supporter. Vient ensuite l’adolescence, la découverte de l’amour, l’Amérique dans ce qu’elle peut offrir en rêves, mais aussi en laideur et en petit. Et enfin le retour à la mère et à la grand-mère, à lui, à l’avenir.
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Les vestiges du jour

Par Kazuo Ishiguro et Sophie Mayoux
(4,33)
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Dans « Les vestiges du jour » (Booker Prize 1989), le Britannique d’origine japonaise Kazuo Ishiguro (Prix Nobel de littérature 2017) nous dépeint admirablement bien le rôle d’un grand majordome qui se questionne sur la dignité requise pour servir adéquatement son employeur et son pays. Le roman nous décrit aussi à merveille ce à quoi on peut penser du flegme légendaire des Anglais. Je lirai assurément d’autres romans de cet auteur. Ce livre plaira à qui aurait aimé le personnage de Mr Carson dans la télésérie « Downton Abbey » de Julian Fellowes. Une adaptation cinématographique mettant en vedette Anthony Hopkins a été réalisée en 1993.
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La planète des singes

Par Pierre BOULLE
(4,0)
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Dans l’excellent roman de science-fiction « La Planète des singes » (1963) du Français Pierre Boulle, dont à peu près tout le monde a vu l’adaptation cinématographique de 1968 avec Charlton Heston dans le rôle principal, on assiste à un voyage intersidéral fascinant qui nous amène sur une planète proche de Bételgeuse. Quoique le noyau de l’histoire soit le même dans le livre et dans le film, le début et la fin sont complètement différents. J’aime lire les romans qui sont à l’origine des films que j’ai appréciés et j’y trouve très souvent des histoires plus étoffées. J’aime beaucoup le cinéma, mais la lecture des romans me permet de voir ce que le créateur d’origine a pu imaginer et a souhaité partager. « La Planète des singes » plaira assurément à tous les amateurs de science-fiction, jeunes ou vieux, mais je crois qu’il plaira particulièrement aux adolescents qui sont souvent stimulés par des mondes imaginaires. C’est assurément une belle porte d’entrée sur la littérature. Dans le genre, j’ai aussi adoré le roman de fiction préhistorique « La Guerre du feu » (1909) du Français J.-H. Rosny aîné et adapté au cinéma en 1981 par Jean-Jacques Annaud.
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Une maison sur l'eau

Par Emuna Elon
(2,0)
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Dans « Une maison sur l’eau » (2021), l’écrivaine israélienne Emuna Elon raconte un pan de l’histoire des Juifs à Amsterdam pendant la Seconde Guerre mondiale. En couverture, on présente le roman comme étant « émouvant et fascinant », mais j’ai surtout été happé par la critique de Silvia Galipeau dans La Presse du 30 mai où elle accordait quatre étoiles sur cinq à ce livre en le décrivant ainsi : « Bouleversant récit sur l’histoire sombre d’Amsterdam, Une maison sur l’eau mélange habilement passé et présent, pour tricoter une intrigue poignante, riche en rebondissements et, surtout, en émotions. Riche, aussi, en grandes leçons de vie. Un récit qu’on n’est pas près d’oublier et qui nous habite d’ailleurs encore. » Je mettrai cette critique littéraire sur ma liste noire. Ce livre méritait au plus trois étoiles et peut-être une demie de moins. J’ai plutôt trouvé un roman très décevant, à la limite un peu cucul, sur fond historique. Un roman que je laisserai dans un de ces croque-livres disséminés un peu partout à Montréal où les gens du quartier laissent des livres usagés à l’abri des intempéries et où ils sont récupérés par des lecteurs avides de découvertes gratuites. Ça pourrait quand même plaire à un public intéressé par le genre Harlequin déguisé en succès littéraire par les médias.
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Sur la route vers ailleurs

Par Benjamin Wood
(3,0)
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Après « L’Écliptique » (2017) que j’ai lu récemment et que j’ai beaucoup aimé, j’ai eu envie de découvrir le plus récent roman du Britannique Benjamin Wood, « Sur la route, vers ailleurs » (2021), et j’y ai trouvé le même plaisir. Deux univers complètement différents, mais des intrigues captivantes qui fouillent la psychologie de personnages peu banals, voire complexes. Ce roman sur les liens entre pères et fils, sur la réconciliation avec ce que l’on est et ce que l’on deviendra, met en lumière, sans jugement, les paradoxes des sentiments et montre comment les hommes apprennent à vivre avec leurs ombres. Un matin d’août 1995, Daniel Hardesty, douze ans, et son père Fran, qu’il n’a pas vu beaucoup depuis la séparation de celui-ci d’avec sa mère, prennent la route pour le nord de l’Angleterre. Un road-trip qui représente une chance de resserrer leurs liens. Fran, qui travaille sur les décors d’une série télévisée, L’Artifex, dont Daniel est fan, lui a promis de lui faire visiter les studios à Leeds. Cependant, plus les kilomètres défilent, plus les mensonges et le désespoir de Fran se dévoilent au grand jour, le poussant à des actes d’une violence inouïe.
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Le complexe d'Eden Bellwether

Par Benjamin Wood
(3,0)
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Dans le premier roman du Britannique Benjamin Wood, « Le Complexe d’Eden Bellwether » (Prix du roman Fnac 2014), j’ai retrouvé un univers très intriguant où l’auteur fouille dans la psychologie d’un personnage peu banal, voire complexe, comme il l’a aussi fait dans ses deux romans subséquents que j’ai beaucoup aimés : « L’écliptique » (2017), mon roman préféré de Wood, et « Sur la route, vers ailleurs » (2021). Ici, l’auteur s’intéresse au trouble de la personnalité narcissique. J’aime beaucoup ces univers campés en Grande-Bretagne où Wood nous fait voir des paysages souvent brumeux et pluvieux dans lesquels on découvre des personnages parfois sombres, peut-être même ombrageux, entre chien et loup ou dans la lumière diffuse d’une lune voilée conférant une aura de mystère à une allée, un parc, une rue ou un bâtiment ancien : Cambridge, de nos jours. Au détour d'une allée du campus, Oscar est attiré par la puissance de l'orgue et des chants provenant de la chapelle de King's College. Subjugué malgré lui, il ne peut maîtriser un sentiment d'extase. Premier rouage de l'engrenage. Dans l'assemblée, une jeune femme capte son attention. Iris n'est autre que la soeur de l'organiste virtuose, Eden Bellwether, dont la passion exclusive pour la musique baroque s'accompagne d'étranges conceptions sur son usage hypnotique... Wood utilise aussi judicieusement des références artistiques, musicales, littéraires ou autres pour étoffer ses personnages et susciter la curiosité chez le lecteur. Ces références m’ont incité à consulter Internet pour écouter une pièce, lire un extrait, regarder une toile ou encore me renseigner sur leurs auteurs.
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Barracoon : l'histoire de la dernière cargaison noire

Par Zora Neale Hurston et Alice Walker
(5,0)
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Dans le terrible et très émouvant « Barracoon — L’histoire du dernier esclave américain » (2018), l’anthropologue Zora Neale Hurston relate ses entretiens tenus en 1927 avec le dernier survivant africain connu du dernier navire négrier américain. Il avait pour nom Kossola, mais on l’appelait Cudjo Lewis et il a été capturé par les soldats et les amazones du Dahomay en Afrique de l’Ouest en 1859 à l’âge de 19 ans. Le roi du Dahomay faisait des razzias chez les tribus voisines et emprisonnait les captifs dans les barracoons (usine, prison, cellule, maison d’esclaves…) de Ouidah dans le golfe du Bénin pour en faire la traite illégale avec les Blancs puisque que les Britanniques avaient aboli l’esclavage en 1807 et les États-Unis en 1808. Le manuscrit de Barracoon est achevé en 1931, mais l’auteure refuse la condition de l’éditeur qui exige de réécrire le texte en anglais classique plutôt qu’en version vernaculaire. Puis, d’autres éditeurs ne voulurent pas prendre de risques sur des « histoires de Nègres » en pleine crise de 1929. Ce n’est qu’en 2018 que le manuscrit sera ressorti d’un fonds d’archives et sera publié pour la première fois. Kossola (Cudjo) raconte la vie dans sa tribu avant la razzia qui le fera prisonnier, le massacre de sa tribu par les soldats et les amazones du Dahomay, la captivité dans le barracoon, la traversée de 70 jours dans des conditions épouvantables, son esclavage qui durera « cinq années plus six mois », puis le difficile établissement des anciens esclaves sans terre, sans le sou, sans patrie, le traitement qui leur est réservé par les Noirs américains qui les considèrent comme des sauvages et ne leur font pas de quartiers. Puis, après l’acharnement dont il fait preuve pour s’établir « de l’autre côté de l’eau », en Americky, loin de sa terre d’Afficky, il verra mourir ses six enfants et son épouse. Un livre percutant et nécessaire à la compréhension de l'esclavagisme qui se traduit aujourd'hui par racisme.
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Madame Dodin: 2 euros

Par Marguerite Duras
(3,0)
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Dans « Madame Dodin » extrait du recueil « Des journées entières dans les arbres » — quel beau titre ! — (1954), Marguerite Duras (avant Duras) met en scène une concierge, madame Dodin, et Gaston le balayeur de rue, entourés de locataires anonymes et de Mlle Mimi, une voisine. Madame Dodin déteste sortir les poubelles de tout un chacun et s’en plaint à tout le monde et tout le temps : « Pourquoi faut-il qu’il y en ait qu’une seule qui vide les chiures de cinquante autres ? » Son unique ami est Gaston le balayeur, mais il périclite dans une dépression. C’est à la fois drôle, mordant et caustique. Un petit deux heures de lecture divertissante et amusante.
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Parole tenue : les nuits d'un confinement, mars - avril 2020

Par Wajdi Mouawad
(4,0)
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J’ai lu ce livre confiné dans une cabine d’enregistrement des studios de Vues & Voix pour en faire un livre audio mis à la disposition des usagers de Bibliothèque et Archives nationales du Québec vivant avec une déficience perceptuelle. Il y avait dans cet exercice quelque chose d’irréel, de plus grand que nature. Les réflexions de Mouawad nous mènent loin du quotidien. Il ne fait la leçon à personne, il s’interroge et constate. Il ne parle ni des dirigeants, ni des médias, ni des revendications des groupes pro ou anti mesures sanitaires. Il se penche sur l’humanité comme un père sur son enfant au moment de fermer la lumière sur la table de chevet après la mise au lit et le baiser sur le front. Les réflexions de Wajdi Mouawad m'ont amené à réfléchir moi aussi sur l'impact du confinement sur moi-même, sur mes proches et sur la société, mais m'ont surtout amené à voir et à revoir la beauté du monde. J’ai beaucoup aimé.
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Journal de deuil : 26 octobre 1977-15 septembre 1979

Par Roland Barthes et Nathalie Léger
(2,0)
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Dans « Journal de deuil » on peut lire les feuillets écrits par Barthes sur une période de deux ans à partir du lendemain de la mort de sa mère survenue le 25 octobre 1977. Il n’a été publié qu’en 2009, soit près de 30 ans après le décès de l’auteur. Il s’agit de réflexions sur le deuil et le chagrin qui sont parfois théorisées. On comprend bien que Barthes vouait un culte à sa mère, mais je me demande s'il aurait lui-même autorisé la publication de ces feuillets qui n'étaient peut-être pas destinés à être édités. À part quelques feuillets, j'ai été peu touché par ce livre malgré le sujet.
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Quand il fait triste, Bertha chante

Par Rodney Saint-Éloi
(4,0)
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Dans « Quand il fait triste Bertha chante » — quel titre magnifique ! — Rodney Saint-Éloi raconte sa mère morte, son pays natal, Haïti, le pays-pourri, Madichon, la malédiction, son quartier, Bois-Cochon, le dictateur, président-à-vie-et-à-mort, l’exil et tant d’autres choses encore. J’ai acheté ce livre le 21 août 2021 pour souligner la 13e édition de la « Journée du livre haïtien ». J’ai d’abord vu la très belle couverture sur le site web Les libraires où l’on faisait la promotion du livre haïtien et j’ai craqué pour le titre si poétique, puis j’ai été séduit par la quatrième de couverture où l’on apprend que l’auteur rend hommage à sa mère Bertha. « Elle, elle est la mère qui porte la mémoire du “pays-pourri” et la lumière de l’espoir. La parole de Bertha, poignante et belle, fait entendre la musique et la dignité de cet art d’être mère. » Le livre est effectivement un bel hommage à la mère et aux femmes en général. Saint-Éloi est d’abord un poète et sa prose en est profondément teintée. Il m’est arrivé de perdre le fil du récit, mais de ressentir tout de même la charge émotive déployée pour dépeindre une mère forte dans ce pays-pourri.
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Martel en tête

Par Éric Simard
(5,0)
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Dans son fascinant roman « Martel en tête », Éric Simard (mon libraire, Librairie du Square - Carré Saint-Louis) nous fait vivre la folie de son personnage avec une économie de mots qui ne fait qu’accentuer l’intensité des événements qui jalonnent sa vie année après année. J’ai vraiment adoré ce roman que j’ai lu d’un seul trait tant j’étais captif, prisonnier de la folie elle-même, sanglé sur un lit d’hôpital et recevant des électrochocs.
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Cher Émile

Par Éric Simard
(4,0)
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Dans son roman épistolaire « Cher Émile », Éric Simard (mon libraire, Librairie du Square) expose les états du désespoir amoureux et du questionnement identitaire profond. On y découvre un narrateur extrêmement attachant que l’on voudrait prendre dans nos bras pour le réconforter. Ce livre fait écho à des périodes difficiles de ma vie, me rappelle le chemin parcouru et celui qui reste à faire. Tous et chacun sauront se reconnaître dans ce personnage sensible, à la fort et fragile.
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Être

Par Éric Simard
(4,0)
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Dans son recueil de nouvelles « Être », Éric Simard (mon libraire, Librairie du Square) nous présente des personnages profondément perturbés, voire anéantis, par la cruauté ou l’indifférence dont ils ont été victimes au cours de leur enfance. Dans chacune des nouvelles, j’ai ressenti la douleur de celui qui réalise que ce drame aurait pu être le sien, le protagoniste d’un fait divers d’hier, d’aujourd’hui ou de demain, et c’est très dérangeant, car ces enfants sont toujours les innocentes victimes des dérapages d’adultes insouciants, « innocents », égocentriques, malveillants…