Activités de André Lebeau

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Les ombres filantes

Par Christian Guay-Poliquin
(4,21)
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C’est un roman haletant, un véritable accrolivre qui m’a rappelé le précédent roman de cet auteur, « Le poids de la neige », qui m’avait aussi fasciné. J’ai eu l’impression d’assister à un huis clos en pleine forêt où les deux personnages principaux rencontrent quelques autres personnes qui ne servent finalement qu’à solidifier leurs liens.
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La peste

Par Albert Camus
(4,0)
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« La Peste » est, à n’en pas douter, un grand roman narratif dans lequel Camus lance un appel à la révolte devant tout ce qui tend à briser l’humain et à le priver d’espoir. Il a révélé plus tard que son livre faisait indirectement référence au nazisme (les rats, porteurs de la peste), aux victimes (de la guerre comme de la peste), et à la résistance (les combattants de la peste). C’est émouvant de lire ce livre en connaissant ce parallèle. En 2020, avec la pandémie de COVID-19, le livre a connu un regain d'intérêt en raison de la ressemblance entre ce que le livre raconte et ce que vivent des populations partout dans le monde.
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Changer : méthode

Par Édouard Louis
(4,0)
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Dans « Changer : méthode », son sixième livre autobiographique, Édouard Louis raconte comment il a quitté son village natal du nord de la France, l’extrême pauvreté — voire la grande misère — et la vilenie de tout un village et de sa famille devant ses manières efféminées qu’il a depuis sa tendre enfance pour aller, à l’âge de 14 ans, étudier à Amiens, la ville de province la plus près, puis de fuir ensuite cette ville trop près de son passé qu’il cherche à oublier pour finalement s’installer à Paris à l’âge de 18 ans afin de compléter sa métamorphose physique, intellectuelle et sociale. Comme tous ses précédents livres que j’ai lus récemment, ce dernier m’a encore bouleversé. Il y décrit admirablement bien son passé et son parcours du combattant pour enfin arriver à trouver l’équilibre tant recherché. Édouard Louis ne prend aucun détour pour dire les choses comme elles ont été et il se livre à nous comme on pourrait l’imaginer le faire devant un psychologue ou un ami intime dans le but de prendre la mesure de lui-même en se racontant.
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Underground Railroad

Par Colson Whitehead
(4,11)
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Dans l’excellent « Underground Railroad », Colson Whitehead décrit la fuite d'une jeune esclave de Géorgie à travers les États du Sud dans les années 1850. Il s’inspire de la réalité historique de la condition des esclaves en fuite à cette époque. Le roman est aussi en partie inspiré de l’histoire d’Harriet Tubman, victime de graves sévices alors qu'elle est elle-même réduite en esclavage. Elle réussit à s'enfuir et aide par la suite de nombreux esclaves à s'évader. Elle est une figure de proue du Chemin de fer clandestin (Underground Railroad). En lisant ce roman, je me faisais la réflexion qu’il est important de lire des œuvres qui nous remémorent les pires sévices de l’Histoire — l’exploitation et la mise à mort gratuite — comme ceux de l’esclavage, des camps de la mort nazi, de la domination de la femme par l’homme, du travail forcé des enfants, des guerres religieuses, idéologiques, territoriales ou économiques, grandes et petites, etc. pour comprendre ce qui a mené à ces atrocités. Mieux comprendre c’est pouvoir mieux agir et contester — voire éduquer — nos concitoyens qui ont encore aujourd’hui des comportements racistes, misogynes, homophobes, etc. Me reviennent ces mots de Raymond Lévesque : « Quand les hommes vivront d’amour/ Il n’y aura plus de misère/ Ce sera la paix sur la terre/ Et commenceront les beaux jours. »
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Petit traité sur le racisme

Par Dany Laferrière
(4,0)
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Dans son très éloquent « Petit traité sur le racisme » (2021), Dany Laferrière brosse un portrait très juste du racisme aux États-Unis d’hier à aujourd’hui à l’aide de faits historiques, de constatations et de réflexions tout en nous présentant des figures marquantes dans cette « affaire de Blanc et de Noir où le Blanc concentre entre ses mains tous les pouvoirs. » J’y ai retrouvé nombre d’auteurs, d’artistes et autres figures publiques que je connaissais déjà pour les avoir lus, vus et entendus, dont Harriet Tubman, Colson Whitehead, Frederick Douglass, Alex Haley, Malcolm X, Martin Luther King, Miles Davis, James Baldwin, Toni Morrison, Frantz Fanon, Aimé Césaire, Nina Simone, Bessie Smith, etc., et j’en ai découvert plusieurs autres à qui je m’intéresserai.
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Vendredi ou les limbes du Pacifique

Par Michel Tournier
(5,0)
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Dans le chef-d’œuvre « Vendredi ou Les limbes du Pacifique » (Grand prix du roman de l’Académie française 1967), Michel Tournier revisite le Robinson Crusoé (1719) de Daniel Defoe en mettant l’accent sur la relation entre le naufragé Robinson et le sauvage Vendredi. Le Robinson de Tournier se questionne et prend conscience du regard d’autrui pour se définir et définir son monde avant de se défaire de cette conception pour vivre avec l’île elle-même qu’il renomme Speranza après l’avoir initialement baptisée Désolation. Beaucoup plus qu’un roman d’aventures, ce livre parle de philosophie, de quête personnelle, de redéfinition de la relation entre l’homme et la nature, d’abord en lien avec la terre avant de devenir un être solaire au contact de Vendredi, un jeune métis arrivé sur l’île pour y être sacrifié par ses congénères qui ne viennent sur cette île qu’ils croient déserte que pour y pratiquer ces rituels mortifères. C’est un livre magnifique ! Utilisant d’abord Vendredi comme son esclave, Robinson prend conscience qu’il a tout à apprendre de lui pour se défaire des chaînes intangibles que la société lui avait forgées et dont il ne s’était pas libéré même après le naufrage et son arrivée sur l’île déserte en 1759. Voyant d’abord Vendredi comme un être inférieur, il finit par voir toute sa beauté, tant physique que psychique, et s’opère alors en lui une formidable transformation. Tournier nous présente la nature dans ses plus beaux atours tout en nous faisant voir les côtés les plus sombres de l’homme qui l’exploite avant qu’il ne prenne conscience de l’importance de vivre en harmonie avec elle.
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Le fantôme de Suzuko

Par Vincent Brault
(4,25)
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Le roman raconte un deuil amoureux, celui de Vincent qui retourne à Tokyo trois mois après le décès de Suzuko, son amoureuse. À travers son récit, il nous faisant visiter Tokyo et nous fait découvrir le milieu de l’art contemporain tokyoïte. L’écriture est singulière et efficace. Syncopée. Nerveuse. Comme d’imperceptibles secousses sismiques. Le rythme est rapide et les chapitres très courts motivent le lecteur à lire un chapitre de plus, puis un autre et encore un autre. Un roman de 200 pages que l’on finit en un rien de temps, tant l’intrigue nous happe.
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Les garçons de l'amour

Par Ghazi Rabihavi et Christophe Balaÿ
(3,0)
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La colonne vertébrale de ce roman persan est l’amour entre deux jeunes hommes, Djamil et Nadji dans l’Iran islamique et révolutionnaire de la fin des années 1970, la montée de l’intégrisme de Khomeini, la chute et l’exil du Shah Mohammad Reza Pahlavie en 1979 et l’envahissement de l’Iran par l’Irak de Saddam Hussein en 1980. Mais il aborde aussi de front l’intégrisme religieux et la réalité sociale taboue de la pédérastie en Iran. Les garçon et les jeunes hommes sont contraints d’assouvir les désirs sexuels des hommes qui mènent une double vie et menacent leurs victimes de les accuser d’homosexualité et ainsi les condamner à mort. D’une écriture simple, le roman m’a fait penser aux contes des Mille et Une Nuits en suivant l’histoire de deux jeunes hommes follement amoureux l’un de l’autre, mais contraints à la fuite, à clandestinité et au travail dans des conditions esclavagistes en essayant de fuir le pays. Leurs déveines sont si nombreuses qu’on se demande s’il est réaliste de les faire toutes advenir dans ce seul roman. Il est toutefois évident que tout ce qui est abordé est bien réel dans la société iranienne.
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Si c'est un homme

Par Primo Levi et Martine Schruoffeneger
(3,85)
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Dans « Si c’est un homme » (1958), Primo Levi raconte sa déportation et les conditions physiques et psychologiques atroces dans lesquelles il a vécu — survécu — dans le camp d’extermination nazi à Auschwitz. La particularité de ce livre réside peut-être dans le fait que l’auteur décortique et analyse — au-delà des souffrances physiques extrêmes causées par l’affamement et le travail forcé dans le froid intense qui mène inévitablement à l’épuisement, voire la mort — la terreur qu’un tel régime instille en chacun des prisonniers et qui fait d’eux des êtres complètement isolés psychologiquement et luttant seconde après seconde pour leur survie. C’est un autre livre nécessaire afin que l’histoire des camps d’extermination retentisse pour tous comme un sinistre signal d’alarme.
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La nuit

Par Elie Wiesel, Élie Wiesel et François Mauriac
(4,33)
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Dans « La Nuit » (1958 et 2007), Elie Wiesel raconte sa déportation dans les camps d’extermination nazi d’Auschwitz et de Birkenau jusqu’à sa libération à la fin de la guerre. Ce récit d’un des pires drames de l’humanité — ils sont malheureusement si nombreux et tout aussi épouvantables les uns que les autres qu’il serait mal venu de vouloir les classer — m’a fait mieux comprendre que bien des documentaires toute l’horreur de ces camps de la mort où le quotidien était aussi épouvantable et aussi dur à supporter que l’idée même de finir un jour en fumée et de sortir du camp par la cheminée d’un four crématoire. Ce livre est nécessaire pour ne jamais oublier.
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Le petit galopin de nos corps

Par Yves Navarre
(5,0)
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Dans « Le petit galopin de nos corps » (1977) — quel beau titre, quelle histoire et quelle plume ! —, Yves Navarre narre l’incommensurable amour de Joseph et de Roland dans un village du sud-ouest de la France au début du XXe siècle. Joseph est mort et Roland se remémore leurs amours à travers leurs lettres, leurs rencontres et tous les bonheurs qu’ils ont partagés. C’est assurément l’un des plus beaux romans d’amour de tous les temps. Savoir que tant de beauté m’attendait depuis si longtemps me chavire. Je ne peut que citer Navarre pour décrire mon émoi devant ce livre : « Je me sens comme ivre d’être là. » Que lit-on après cela ? Toute autre histoire d’amour me paraîtra futile. Il faudra que je dessaoule avant. Ou que je ne lise plus jamais de romans d’amour.
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L'homme au chapeau rouge

Par Hervé Guibert
(3,0)
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Avec «  L’homme au chapeau rouge » (publié à titre posthume en 1992), Hervé Guibert (1955-1991) signe le troisième et dernier volet de son histoire personnelle du sida. Ici, la maladie n’est pas à l’avant-plan comme dans « À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie » et « Le protocole compassionnel ». Il n’en trace pas moins le parcours d’un jeune homme malade, condamné, mais qui se sent vivre à travers son dada de collectionneur d’œuvres d’art. Même si j’ai été moins touché par ce livre que par les deux précédents, je le considère incontournable pour comprendre l’impact de la maladie chez ce jeune homme de 36 ans.
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Le protocole compassionnel

Par Hervé Guibert
(4,33)
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Dans « Le protocole compassionnel » (1991), la suite de « À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie » (1990), Hervé Guibert poursuit sa prenante histoire personnelle du sida. Il raconte la douleur, la rage et la tristesse d’un homme de trente-cinq ans dans lequel s’est greffé le corps d’un vieillard. Il nous partage aussi l’espoir qui l’anime lorsqu’on accepte de lui donner un nouveau médicament encore au stade de l’expérimentation, le DDI. Aux États-Unis, il a tué trois cents personnes qui se l’étaient procuré au marché noir et l’avaient utilisé sans connaître les doses, sans surveillance médicale, aveuglément, désespérément. En France, on le délivre aux malades qui sont à leur dernière extrémité, dans un protocole qualifié de compassionnel par les médecins. Hervé Guibert est un fin observateur non seulement de ce qui se passe autour de lui, mais aussi de ce à quoi les gens qu’il croise ou qu’il côtoie peuvent penser en sa présence. Son aspect physique altéré par le sida, décharné, quasi cadavérique, attire sur lui des regards curieux, inquisiteurs, parfois apeurés. C’est d’un hyperréalisme hallucinant.
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Jardin d'Acclimatation (Le)

Par Yves Navarre
(5,0)
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Dans « Le jardin d’acclimatation » (Prix Goncourt 1980), Yves Navarre fait le portrait terrible d’un bourgeois qui fait pratiquer une lobotomie sur son fils cadet à l’âge de 20 ans pour l’empêcher de vivre son homosexualité, ce qui aurait pu faire scandale, nuire à sa réputation et à son accession à la fonction de Ministre dans le gouvernement. Le fils aura dès lors une vie végétative et sera envoyé par le père dans la maison de campagne familiale où il paiera des gens pour s’occuper de lui comme d’un animal. Plus personne n’ira le voir, ni le père ni la mère ni les frères ni la sœur. Vingt ans plus tard, ils se remémorent leur vie d’avant et d’aujourd’hui. C’est un roman sombre, certes, mais ô combien révélateur d’un père — reflet d’une société — qui tient la morale au-dessus de tout, peu importent les conséquences. Quel drame horrible ! Quel portrait de famille, de société ! Et quelle écriture magnifique avec tout plein de virgules qui donnent un rythme très particulier au texte ! Ah ! l’art de la ponctuation. Un livre à lire l’automne par des jours gris ou pluvieux, ou ceux froids de l’hiver, mais peut-être pas au printemps, jours de renaissance et d’espoir, ou lors des jours ensoleillés de l’été, ce serait trop léger, comme une injure. Oui, c’est quand l’hiver s’annonce qu’il faut lire ce livre, quand meurt l’espoir, que le pire est là, devant soi. C’est un peu ça, « Le jardin d’acclimatation ».
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De purs hommes

Par Mohamed mbougar Sarr
(4,5)
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Dans le magnifique et troublant roman « De purs hommes », le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr raconte la dure et triste réalité des góor-jigéens (homosexuels en wolof) dans son pays. Au nom de la religion, ici musulmane, ailleurs catholique, juive ou autre, les homosexuels sont traqués et soumis au tribunal populaire au nom d’une folle foi. On condamne sur une simple rumeur qui enfle de bouche à oreille à la vitesse de la lumière dans une grande Noirceur sociale. C’est un roman bouleversant qui fait état de façon très éloquente du paradoxe qui existe dans toutes les religions en ce qu’elles disent propager un message d’amour alors qu’elles fomentent la haine, qu’elle soit viscérale et violente ou sournoise à souhait. C’est troublant de vérité. C’est aussi une très belle incursion dans la culture sénégalaise.