Activités de André Lebeau

Ce recueil de poésie s’intéresse au rapport qu’ont les femmes avec la violence, celle dont elles sont capables, à l’égal des hommes. J’y ai vu un manifeste féministe qui m’a semblé dire que les femmes peuvent être aussi violentes que les hommes — à tout le moins dans la littérature —, mais qu’on leur fait peu de place, qu’encore une fois seuls les personnages violents masculins font les manchettes. Je me suis demandé pourquoi on voudrait tirer gloire d’être l’égal d’un monstre violent. Les violences décrites ici sont très dérangeantes et ne m’incitent nullement à suivre cette autrice ou à m’intéresser à ce sujet.

Dans ce très beau roman, plusieurs sujets s’entremêlent à merveille. À travers des visions différentes de la vie, les personnages nous font réfléchir sur l’amour et le bonheur, mais aussi sur la profondeur de la littérature et de la philosophie tout autant que sur les régimes politiques corrompus ou les dictats religieux qui mènent les gens à vivre dans la peur. C’est très réussi. Il est troublant de savoir que l’auteur a écrit ce livre alors qu’il était emprisonné à Istanbul entre 2016 et 2021, accusé à tort d’une implication dans la tentative de putsch manqué du 15 juillet 2016. C’est comme une lumière au milieu des ténèbres.