Balades Entre les lignes(Suzanne)
Intérêts littéraires : Littérature, Biographies, Essais, Jeunesse, Bande dessinée, Psychologie, Faune/Flore, Arts, Ésotérisme

Activités de Balades Entre les lignes(Suzanne)

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La femme qui rit

Par Brigitte Pilote
(5,0)
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De cet excellent écrit je ne vous dévoilerai pas grand-chose tout simplement parce que ce roman ne se décrit pas; il se découvre, il se vit au même rythme des mots déposés par l’auteure. Des mots racontant une histoire de peu de personnages vivant leurs états d’âme, leurs secrets, leurs souvenirs, leurs émotions chargées de bons et de mauvais. Des mots nous livrant peu de l’époque en laissant autant de place à une nature et des lieux qui font aussi office de personnages. '' La chape de neige a fondu et la plaine grise se confond avec le ciel. Les couleurs de l’été n’écloront pas avant plusieurs semaines. Avant que la terre redevienne féconde, le pays a cette apparence de tranquillité qui ne dure pas longtemps. […]N’ayant de prise sur rien, ni sur le sol gelé ni dans les branches où ne pointent pas encore les bourgeons, le vent n’a d’autre choix que de courber l’échine, comme les bêtes amaigries dans les bois. '' '' Toutes les saisons la ravissent. Sous le bâillon blanc de la neige, elle voit scintiller les couleurs que prend la plaine en juillet. Hiver comme été, elle garde sur sa peau l’empreinte du vent, entend le bruit des feuilles qui ruisselle jusqu’à elle. (…) Elle ne tire pas tout de suite les rideaux, un ciel ocre coule sur les arbres et elle veut profiter du spectacle. '' '' La maison des Sever est une longère avec un toit de lauzes comme il y en a beaucoup. Ses fenêtres ne laissent pénétrer que des minces lames de lumière qui viennent se figer dans le parquet à certaines heures du jour. '' Une intrigue à l’atmosphère mystérieuse due à Émile le veuf, Florian le fils et cette femme qui, bien au contraire du titre, ne rit pas et n’esquisse presque jamais de sourire sauf en son for intérieur. Trois êtres bourrus, angoissés, gardant chacun pour soi leurs secrets devront se deviner, s‘apprivoiser mais, au bout du compte, la communication, les rapprochements entre ces êtres si différents ne seront aucunement possibles. Trop de non-dits ancrés dans des silences depuis fort longtemps. Une histoire à la fois troublante et puissante avec des rebondissements inattendus et étonnants. Un roman à la prose belle et poétique qui m’a charmée du début à la fin. J’ai vraiment beaucoup aimé au point que je n’hésite aucunement à vous conseiller de vous laisser emporter à votre tour au fil des mots de Brigitte Pilote.
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Là où chantent les écrevisses

Par Delia Owens
(4,4)
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D’ordinaire je me méfie des romans encensés à l’extrême ayant été déçue à quelques reprises mais voilà que l’histoire de cette jeune Kya, abandonnée par les siens et devant subvenir toute seule à ses besoins m’a, à la fois étonnée et bouleversée. Je ne vous cacherai pas qu’au tout début j’avais également crainte de tomber dans une lecture trop pathétique mais au fil des pages, Là où chantent les écrevisses est devenu un très beau voyage dans une contrée sauvage aux côtés d’un personnage beau, fort, au caractère impressionnant malgré son jeune âge. En effet Kya est d’une débrouillardise incroyable. Sans l’aide de personne ou presque, elle va apprendre à se nourrir, combattre ses peurs, la solitude, les préjugés tout ça au milieu d’un marais où la nature sauvage est omniprésente. Tout un apprentissage que va connaître la jeune héroïne qui, tout au long de l’histoire va apprendre à la dure que la vie comporte bien des difficultés, des déceptions mais aussi de très beaux côtés qui lui apprendront à s’épanouir et grandir malgré les embûches et les coups durs. « Parfois la nuit, elle entendait des bruits qu’elle ne connaissait pas ou était réveillée par un éclair tout proche, mais chaque fois qu’elle trébuchait, la terre la remettait sur ses pieds. Jusqu’à ce jour, sans qu’elle en prenne vraiment conscience, la douleur qu’elle avait au cœur s’écoula comme de l’eau dans le sable. Elle était toujours là, mais cachée au plus profond. Kya puisa sa main sur la terre mouillée et vivante, et le marais devint sa mère. » C’est une belle histoire que nous raconte Delia Owens. Outre le cheminement de Kya, l’auteure nous offre toute une ode à la nature. La richesse de la faune, sa biodiversité et ses mystères sont décrits merveilleusement par une plume belle et poétique. Tout se déroule sous nos yeux, on croirait vraiment être là, en plein milieu des marais, à sentir, les odeurs, à entendre les bruits d’une envolée de lucioles ou des pas prudents d’un grand héron bleu chassant dans le marais boueux. Parallèlement au parcours initiatique de Kya, l’auteure n’a pas hésité à y intégrer une enquête policière suite au meurtre d’une « connaissance » de notre jeune héroïne qui sera vite suspectée. En conclusion, je n’hésite aucunement à vous conseiller la lecture de beau récit bien que celui-ci comporte quelques faiblesses. En fait, ce ne sont que de petits bémols qui ne diminuent en rien le plaisir de découvrir une attachante Kya vivant la solitude, l’abandon, les préjugés mais surtout découvrir son courage, son désir de survivre, sa solidarité, ses passions, bref, un cheminent personnel semé de difficultés mais aussi de beautés en des lieux où règne en reine une sauvage nature. À lire. « Un marais n'est pas un marécage. Le marais, c'est un espace de lumière, où l'herbe pousse dans l'eau, et l'eau se déverse dans le ciel. Des ruisseaux paresseux charrient le disque du soleil jusqu'à la mer, et des échassiers s'en envolent avec une grâce inattendue — comme s'ils n'étaient pas faits pour rejoindre les airs — dans le vacarme d'un millier d'oies des neiges. »
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Le suspect

Par Fiona BARTON
(3,0)
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Après La veuve et La coupure, il me tardait de lire une autre aventure de la journaliste Kate Waters. Alors lorsque j’ai eu en main cet autre roman la mettant en vedette, je n’ai pas hésité une seconde à m’y plonger le nez. Je ne vais pas ajouter au résumé car il en dit suffisamment. Je vais plutôt me concentrer à vous exprimer autant mon plaisir à relire Barton que ma déception face à ce dernier opus de l’auteure. En fait, mon avis est assez mitigé. J’ai aimé et pas beaucoup à la fois. Peut-être que j’en attendais trop de ce dernier roman surtout qu’avec ses deux premiers, l’auteure m’avait conquise. J’avoue qu’après un début prometteur, l’intrigue a perdue de sa valeur. Peu de rebondissements, longueurs et répétions principalement concernant les passages où l’on retrouve les filles en Thaïlande. Leurs dialogues vraiment très enfantins! Et que dire de leurs disputes!! On aurait dit de jeunes adolescentes se chamaillant continuellement dans une cour d’école pour des riens. Pourtant ce qu’elles rencontraient depuis leur arrivée n’avait rien de situations faciles à gérer. Bref, ces passages m’ont ennuyée. Puis, les événements traînent en longueur. Après 200 pages, on semble rester sur place pendant un bout puis hop l’histoire reprend et on avance à petits pas. Hum agaçant à la fin! Cependant, je ne dénigre aucunement ce roman car on y retrouve la belle écriture de l’auteure avec cette façon qu’elle a de nous offrir, en alternance, les va et vient de ses personnages. Un peu comme un roman choral; on apprend le point de vue de chaque protagoniste et j’avoue que ce n’est pas dénué d’intérêt sur plusieurs détails et cette habitude d’écrire ainsi m’a plu dès ma première découverte de ses écrits. Finalement, j’ajouterais que Le suspect ne comprend pas que des défauts. Non, ce roman se lit tout de même bien et ne serait-ce que pour le plaisir de découvrir Kate Waters sous un jour plus personnel, plus complet, la voir déployer avec détermination son courage et sa force face à l’adversité surtout vis-à-vis ses collègues journalistes, ça vaut le coup. Enfin, mon ressenti final face à cette lecture est que trop de faits dévoilés d’avance et certaines situations chaotiques ont nui à mon plaisir de lire ce nouveau Barton. Mais, comme j’ai beaucoup aimé ses deux premiers, je ne me laisserai pas abattre par cette déception et je serai au rendez-vous lors de la parution d’un nouvel opus de Fiona Barton. Le suspect, Fiona Barton Fleuve Éditions, 2020
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L'Institut

Par Stephen King
(4,0)
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Lorsqu’il est question d’un roman de King, je lâche tout ou presque et je me mets à sa lecture subito presto. Faut dire que je lis ''Le Maître'' depuis des décennies j’ai donc bien des années de bons moments littéraires. Mais bien que sur des dizaines et dizaines de ces lectures j’ai fait de très beaux voyages au fil de son univers, j’ai connu aussi quelques déceptions et malheureusement ce tout dernier en fait partie. Bon, bon attention, L’Institut n’est pas un mauvais roman même que dans l’ensemble c’est une bonne lecture mais, hummmm... ce dernier écrit comporte des défauts qui m’ont tout simplement irritée du début jusqu’à la fin. Et plus de 600 pages à chercher à combattre ces irritations, c’est long et ça vous brise pas mal le plaisir de lire. Bon allons-y de quelques explications concernant ma déception sans pour autant divulgâcher. Un rythme lent, très lent qui a mis ma patience sur le qui-vive dès le début. (Oui je sais, l’auteur use souvent de longueurs et de détails dans ses écrits et je peux comprendre que généralement les détails ont leur importance mais pour ce dernier opus, j’ai trouvé que King avait abusé sur de l’inutile et c’est désolant.) De plus, ce qui m’a fait perdre de l’intérêt c’est le nombre incroyable de personnages secondaires. Trop selon moi et avaient-ils tous et toutes leur importance dans l’histoire hum, j’en doute pour certains mais pour d’autres leur rôle aurait pu être prolongé. (Je pense à Avery entre autre mais chut, je n’en dis pas plus à ce sujet). Dernier point. Je m’attendais à plus de suspense, plus de surprises et surtout que, d’après le résumé, on annonçait L’Institut comme étant de la trempe d’un Ça par exemple!!! Mais loin de là et j’ai déchanté; dommage. Par contre bien que je vous ai parlé des côtés négatifs de ce roman, je me dois quand même d’avouer que certaines parties de l’intrigue ont retenu mon attention et ont fait en sorte que l’histoire contient ses côtés intéressants. Ma curiosité d’en savoir plus a pris le dessus et malgré ses côtés répétitifs et passages facilement devinables, j’ai poursuivi ma lecture. Finalement, même si certaines parties du récit m’ont plu, ce dernier écrit de King n’est pas le meilleur de l’auteur. J’attendais assurément trop de ce roman et malgré que je sois une inconditionnelle des écrits de King, je ressors de cette lecture vraiment déçue. L’Institut, Stephen King Albin Michel, 2020
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La rumeur

Par Lesley Kara
(3,0)
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Ah ces rumeurs qui se répandent dans le temps de le dire. Certaines sont fausses, d’autres peut-être vraies mais presque toujours semées exagérément. Chose certaine, les rumeurs, peu importe leur densité, ont cette capacité de se propager à la vitesse de l’éclair. Dans ce premier roman de Lesley Kara, c’est vers Joanna que dame rumeur va creuser sa route en y semant sournoisement de drôles de cailloux. Et l’héroïne, histoire d’être acceptée dans son nouveau milieu de vie, va alimenter le ragot selon laquelle une certaine Sally McGowan, tristement connue pour avoir assassiné un jeune garçon de six ans alors qu’elle n’était âgée que de dix ans, serait une de leur concitoyenne vivant sous une nouvelle identité! D’emblée, je ne vous cacherai pas que ce récit a retenu mon attention les quelques jours que j’ai pris à le lire. En fait, tout au long de l’histoire, j’ai été prise par le jeu du soupçon tout autant que les membres de la petite communauté de Flinstead. Sous quelle apparence se cache cette tueuse d’enfant? La voisine, la pharmacienne, l’enseignante, l’épicière? Peu importe, cette rumeur va devenir de plus en plus malsaine et tendre ses tentacules en piégeant Joanna au-delà du soutenable et celle-ci va voir sa vie bouleversée. Une histoire qui va plonger notre héroïne dans le dédale des interrogations, de la suspicion et des regrets. Joanna va devoir se reprendre, se remettre en question face à tout ça, admettre ses erreurs et surtout vouloir découvrir la vérité belle ou terrible sur ce terrible événement qui a provoqué cette féroce rumeur et ce malgré ses peurs et appréhensions. Vraiment un bon thriller que nous propose Lesley Kara. Un premier roman très bien écrit et j’ai senti tout au long de ma lecture la parfaite maîtrise du sujet principal, la propagation d’une rumeur et ses conséquences parfois dramatiques, en y alliant fort bien suspense et rebondissements. En conclusion, j’ai passé un très bon moment de lecture et je n’hésite aucunement à vous conseiller de lire cette nouvelle auteure au talent assuré. La Rumeur, Lesley Kara Les Escales, 2020
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Mamaskatch : Une initiation crie

Par Darrel J. McLeod
(4,66)
2 personnes apprécient ce livre
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erminé depuis un bout, j’ai hésité à venir vous jaser de Mamaskatch non parce que cette autobiographie est inintéressante bien au contraire. J’ai hésité parce que je ne savais pas si je devais en faire un long éloge ou couper court en vous en conseillant tout simplement la lecture. Après mes hésitations finalement mes mots se situent ''entre les deux'' et je vous recommande fortement Mamaskatch, une initiation crie sans pour autant négliger de vous prévenir que cette lecture n’est pas de tout repos. Dans les faits, l’auteur nous raconte son enfance difficile aux côtés d’une mère écorchée par ses années qu’elle a vécues en pensionnat et qui lui auront laissé des marques indélébiles. Et ces marques se changeront en de durs souvenirs qui feront incidences sur la vie de ses enfants. Néanmoins, Darrel sera d’une force mentale incroyable ce qui l’aidera à combattre les durs moments de ces jeunes années où il a vécu avec les siens, le racisme, l’alcoolisme de sa mère, les violences physiques et mentales, les abus sexuels et bien d’autres atrocités. Malgré toutes ces horreurs Darrel nous raconte doucement sa compréhension face aux déboires de sa mère, son amour pour elle, pour ses frères et sœurs, pour son peuple. Sans aucuns détours, il partage ses émotions, ses peurs et chagrins mais aussi et surtout ses rêves et ses espoirs. Voilà, je n’en dis pas plus sauf peut-être de ne pas hésiter à vous procurer ce récit poignant il est vrai, mais fort bien raconté par un être dont le courage, la volonté de vivre et la beauté du cœur sont inspirants. Mamaskatch – Une initiation crie, Darrel J. McLeod VLB éditeur, 2020
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Il préférait les brûler

Par Rose-Aimée Automne T. Morin
(4,41)
10 personnes apprécient ce livre
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Sirop ça fait une bonne dizaine de fois que j’écris mes mots, les efface, les rature, les remets à plus tard comme si je n’avais rien à dire sur ce roman. En fait, la vérité c’est que mes mots ne viennent pas comme j’aimerais qu’ils viennent. Comme j’aimerais qu’ils vous disent qu’une bonne partie de ma lecture j’ai eu le cœur gros de lire les mots de Fauve parler de problèmes d'adultes, ceux de sa famille comme si seulement elle pouvait tout mettre sur ses épaules. Nous raconter les siens, sa mère absente de plus en plus, son père très malade atteint d’un cancer, exigeant envers tous et chacun mais surtout envers elle et ne désirant qu’une seule et dernière chose avant de mourir : faire de Fauve, une femme quasi parfaite, un modèle de force et de caractère. Et Fauve par amour, ne voulant lui déplaire, va tout faire pour combler ce que ce père désire. Mais cet être qu’elle aime et qu’elle voit magnifique, beau, vulnérable a aussi son côté malveillant, manipulateur et la jeune Fauve va apprendre à la dure à se faire aux exigences de ce père et va se forger une carapace de plus en plus étanche ce qui va la mener sur des chemins difficiles. Rose-Aimée Automne T.Morin nous offre un premier roman bouleversant, beau et dérangeant à la fois. Ce n’est pas facile de raconter les difficultés de vivre dans un contexte familial où la proximité de la mort et l’obsession de plaire à un père aux tempéraments troubles ont poussé cette jeune Fauve à grandir trop vite ce qui lui coûtera son enfance. Finalement l’auteure raconte Fauve, mais c’est aussi un peu d’elle qu’elle nous révèle. Suite à son essai Ton absence m’appartient, elle nous revient avec une autofiction dans laquelle elle approfondit cette relation père-fille avec sensibilité tout en évitant un ton mélodramatique. Voilà, je n’en dis pas plus en espérant que le peu de mes mots auront su vous inciter à découvrir la plume belle et touchante de Rose-Aimée Automne T. Morin. Quant à moi, il me tarde à nouveau de lire un prochain écrit de cette auteure au talent certain. Il préférait les brûler, Rose-Aimée Automne T. Morin Stanké, 2020
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Et les vivants autour

Par Barbara ABEL
(4,5)
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Dès les premières pages, je me suis dit qu’il va me falloir retarder mes autres activités car j’avais déjà la certitude que la lecture de ce roman allait me tenir occupée pendant un petit bout et ce malgré le sujet pas vraiment gai : le coma d’un être cher et le terrible choix de vie ou de mort. Difficile, douloureux mais lorsque ce choix est amplifié par une nouvelle renforçant encore plus l’inimaginable, les émotions sont vives dues aux décisions qu’auront à prendre les vivants autour. Et ces émotions on les ressent tout au long du roman aux côtés des membres de la famille Mercier. Entre leurs pleurs, leurs grincements de dents, leurs colères, on assiste au déchirement d’un clan car ce triste événement va mener chaque membre de cette famille sur le sentier de la guerre. Une histoire bien racontée, accrocheuse je l’avoue et Barbara Abel a le don de très bien dépeindre la complexité des sentiments humains. Partant d’un fait divers, d’un sujet douloureux elle raconte le point de vue de chaque personnage en n’omettant aucun détail dévoilant des secrets trop longtemps tus entre vérités et mensonges où l’amour, au fil du temps a laissé la place au désarroi menant à l’indifférence, voire même à la haine. Et cette famille derrière ce triste choix d’avoir à décider de la vie de Jeanne, de la laisser partir ou que l'on poursuive ses soins, cette famille qui au départ nous donne l’impression d’être tissée serrée, leurs défauts et qualités vont nous être dévoilés sous leurs vrais jours passant par l’antipathie, la jalousie allant jusqu'à l’inhumanité. Un excellent roman que nous offre Barbara Abel, c’est dur, parfois tortueux et le propos est bouleversant. Et si c’était nous qui avions à prendre une telle décision de vie ou de mort? Et si les vivants autour faisaient partie de nous? Page après page on s’inquiète, on rage, on s’étonne pour finalement s’interroger sans cesse. Bref, cette histoire est prenante du début à la fin et c’est sans hésitation que je vous en conseille la lecture. Et les vivants autour : Barbara Abel Belfond, 2020
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La dernière fois qu'on l'a vu, c'est au Perrette

Par Claude Champagne
(4,0)
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En 2018, Patrice Montambeault reçoit un appel de sa mère l’avisant que le corps de son ami Mario, disparu depuis plus de quarante ans, venait d’être retrouvé. Cette nouvelle va replonger Patrice dans ses souvenirs au moment de la disparition de Mario où ses amis et lui ont décidé d’enquêter à leur manière, forts d’une liste de suspects probables. Au fil des jours, en plein été, les quatre comparses vont tenter de retracer le coupable de l’enlèvement de Mario non sans connaître quelques mésaventures. Contrairement à ce que cette prémisse laisse supposer, La dernière fois qu’on l’a vu, c’est au Perrette n’est pas un roman policier mais joue surtout autour du thème de l’adolescence, où les amitiés étaient solides et sincères. L’auteur nous offre un beau voyage dans le temps en plein quartier d’ouvriers de l’est de Montréal au centre d’une époque où une bande d’amis vivait leur adolescence entremêlée de découvertes, de rigolades, d’insouciance et de secrets inavouables pour certains d’entre eux tout ça en pleine période du disco et de Kiss, dont la musique rock jouait à tue-tête dans la plupart des ''partys''de cette belle jeunesse. Claude Champagne nous offre un excellent et très touchant roman avec des personnages auxquels on s’attache dès les premières pages. Une histoire à lire sans modération autant pour l’ambiance et les expressions uniques de l’époque que pour nos regards sur notre propre adolescence. En fait, en 1978 j’avais 22 ans donc une dizaine d’années de plus que notre héros, mais peu importe, avec ce roman l’auteur m’a permis de revivre de beaux souvenirs, certains semblables à l’histoire, d’autres différents mais ô combien précieux. De beaux souvenirs, des moins beaux, des rencontres avec les copines et copains au restaurant du coin, au parc ou à l’orée d’un tout petit boisé au bout de la rue là où mon frère avait construit une cabane juste pour nous; bref, de bons moments d’une adolescence heureuse. En conclusion, La dernière fois qu’on l’a vu, c’est au Perrette est une très jolie première rencontre avec les mots et les savoureux personnages d’un auteur que je vais m’empresser de lire à nouveau. La dernière fois qu’on l’a vu, c’est au Perrette, Claude Champagne Éditions Stanké , 2020
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La mariée de corail : la deuxième enquête de Joaquin Moralès

Par Roxanne Bouchard
(3,85)
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Après Nous étions le sel de la mer, j’ai retrouvé avec grand plaisir les mots de Roxanne Bouchard. Son écriture si belle m‘avait manquée plus que je ne le croyais et de ''revoir'' Joaquin, Cyrille et les descriptions toutes autant imagées, colorées et simples à la fois m’ont, une fois de plus, procuré un réel bonheur de lecture. De plus, tout comme pour la première enquête de Moralès, l’intrigue se déroule en Gaspésie, en des lieux où se côtoient l’air salin, terres aux beautés sauvages et ses habitants autant ''raconteux'' d’histoires qu’avares de mots lorsqu’il le faut. Dans La mariée de corail, Moralès se voit confier l’enquête sur la disparition d’Angel Roberts, pêcheuse d’homard. Une enquête qui ne sera pas facile à résoudre dû aux témoignages quasi inexistants et à la méfiance de l’entourage de la disparue. Pas facile en effet surtout que Moralès va devoir travailler avec l’inspectrice des Pêches Simone Lord, femme de tête, déterminée, au caractère solide qui ne lui cédera pas grand terrain pour résoudre son investigation. Puis, l’arrivée soudaine de son fils ainé aux prises avec des problèmes personnels ne lui facilitera pas la tâche d’autant plus que les deux hommes sont adeptes de silence lorsqu’il est question de vraies choses les concernant. J’ai vraiment aimé que l’auteure nous livre plus intimement le personnage de Moralès. Ses émotions, cette douleur qu’il garde au fond de lui, son amour maladroit qu’il porte à son fils, sa relation avec ses collègues bref, cette description plus personnelle nous révèle le côté plus humain de Joaquin. Et puis, je ne vous cacherai pas qu’outre Moralès, la majorité des protagonistes dépeints dans cette histoire sont, soit pittoresques, mystérieux, drôles, curieux, faibles ou forts, chose certaine on s’y attache aussi sans trop de difficulté. Un excellent bouquin que ce petit dernier de Roxanne Bouchard. L’enquête est captivante, les mots sont beaux, poétiques sous une écriture expressive à souhait. Finalement, lire La mariée de corail c’est comme faire un voyage en Gaspésie sans bouger de chez soi. On se laisse porter aisément par les descriptions, les expressions et le bel imaginaire de l’auteure au don véritable pour l’écriture. À lire sans modération. Petits extraits ''Un jour Cyrille Bernard m’a dit que le passé était des souvenirs séchés et durcis posés sur le comptoir de la cuisine. Il dit que ces instants-là, dilués dans l’eau salée des chagrins, revenaient parfois à la surface de la mémoire et qu’ils écorchaient tout à mesure qu’ils remontaient.'' P.343 ''Cyrille lui a souvent parlé des levers de soleil, plus beaux que les couchers parce que l’œil est pur, fraîchement ouvert, comme nettoyé par la nuit, alors que les couchers arrivent par-dessus les autres images du jour, quand la pupille est déjà pleine.'' P.349 https://baladeschezsue.blogspot.com/
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Le jour où Kennedy n'est pas mort

Par Roger Jon Ellory
(3,66)
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Sur la vie de J.F. Kennedy, sur celle de Jackie, de Robert et la famille Kennedy j’ai tout lu ou presque depuis un sacré bon bout alors lorsque j’ai vu le dernier titre de Ellory j’ai été surprise que celui-ci nous offre un roman sur ce sujet déjà surexploité. Mais comme l’auteur fait partie de mes chouchous littéraires, je n’allais pas m’arrêter à ce ''petit détail'' après tout. Et grand bien me fasse car, avec Le jour où Kennedy n’est pas mort, Ellory a une fois de plus gagné son pari. Sans pour autant avoir inventé le sujet, l’auteur nous offre une uchronie avec comme point de départ que J.F. Kennedy n’a pas été assassiné le 22 novembre 1963. Habilement, Ellory revisite l’histoire de cet événement marquant de la politique américaine où, aux alentours de ce jour-là, Mitch Newman, journaliste-photographe, va partir en croisade à la recherche de la vérité sur le suicide inexpliqué de Jean Boyd, son ex fiancée qui enquêtait justement sur le président et son entourage. Mitch va s’improviser enquêteur et s’aventurer dans les coulisses de la politique américaine là où magouilles, disparitions douteuses, morts mystérieuses, secrets bien enfouis sont le lot du célèbre clan Kennedy. Le jour où Kennedy n’est pas mort est une uchronie certes, mais Ellory nous offre tout autant un roman policier mêlant à l’enquête quelques faits réels et personnages connus du contexte politique états-unien des années sixties. D’ailleurs j’ai beaucoup aimé ces passages du roman que j’ai trouvé palpitants et très bien construits. Cependant, j’ai aussi ressenti de l’ennui par moments surtout où Mitch fait son introspection longue et pathétique malheureusement en ne cessant de tourner en rond sur sa relation avec Jean, les pourquoi, comment, tout ça en ne cessant de se culpabiliser et ça devient répétitif. Oui il est vrai que Ellory nous offre avec talent autant les côtés psychologiques de ses personnages que d’autres menus détails personnels de ceux-ci, mais j’avoue que le côté plaintif de Mitch m’a énervée. Malgré ce petit bémol, la plume de Ellory est toujours aussi agréable à lire et ce dernier opus, bien que différent de ses écrits habituels, est gage d’un très bon moment de lecture.
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Vi

Par Kim Thúy
(4,33)
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Lire Kim Thuy est un réel plaisir. Peu importe le propos, qu’il soit fait de moments tristes, graves ou plus joyeux, ses mots nous entraînent doucement, sans nous heurter, comme ça tout simplement. Et dans Vi, sa plume belle, tout en délicatesse, nous berce à travers l’avant et le présent d’une famille ayant fui le Vietnam pour finalement venir d’établir au Québec. Au tout début de ma lecture, j’ai ressenti un sentiment de déjà lu comme si j’avais déjà parcouru histoire semblable dans le premier écrit de l’auteure : Ru. Pareil à ce premier récit, on retrouve dans Vi, le personnage d’une petite fille fuyant un pays en guerre, puis séjour dans un camp de réfugiés, traversée dans un Boat people et arrivée au Canada. Mais ce sentiment et comparaisons s’arrêtent là finalement car l’histoire est vraiment plus axée sur le personnage de Vi, son apprentissage à travers une nouvelle culture, ses relations avec sa famille, ses ami(e)s, ses collègues, ses amours et au fil de nombreux voyages. Un roman plus personnel d’une jeune dame à la recherche de sa propre identité à travers des cultures et mondes différents. Vi est un excellent récit construit avec finesse autour d’un personnage central qui, au fil des pages, nous raconte ses propres attentes face à ses origines et sa nouvelle vie. Un très beau roman dont chaque petit chapitre nous offre son lot d’émotions à travers de durs moments et des instants de mélancolie mais vite effacés par la beauté, la résilience et l’espoir qui se dégagent de l’écriture apaisante et touchante de l’auteure. Bref; malgré une fin hâtive, Vi est un excellent roman qui se lit fort bien et offre un très agréable moment de lecture.
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Mois le plus cruel(Le): Armand Gamache enquête

Par Louise Penny
(4,5)
2 personnes apprécient ce livre
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h sirop que cette troisième aventure des enquêtes d’Armand Gamache m’a fait oublier bien des petites choses que j’ai du remettre à plus tard tellement son intrigue m’a captivée. J’avais adoré En plein cœur, beaucoup aimé Sous la glace et voilà que ce tout dernier opus m’a conquise également. Une bonne histoire, des personnages toujours aussi attachants et une plume à laquelle je suis de plus en plus accrochée. Cette fois notre enquêteur et son équipe feront face au mystérieux, au spiritisme, à la peur et Gamache devra aussi composer avec des «collègues» à la Sûreté du Québec qui désirent qu’il soit limogé. Notre homme en verra de toutes les couleurs. Mais outre ce suspens parfaitement bien mené, j’ai eu plaisir à retrouver les charmants habitants de Three Pines, avec leurs défauts, leurs qualités mais surtout cette très belle fidélité entre eux. Malgré des désaccords, des ennuis, des mots durs parfois, ces personnages s’aiment et aiment leur petit coin, leur village, leur nature belle et prenante. Une fois de plus la plume de Louise Penny m’a charmée et fait passer un très beau moment. Elle écrit bien cette dame, même très bien et ses mots nous transportent autant dans le mystère, le drame, que l’humour et le réconfort. Elle sait placer ses personnages là où il le faut et cette troisième aventure de Gamache m’a captivée du début à la fin et j’attends avec impatience un quatrième opus.
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La vérité sur l'affaire Harry Quebert

Par Joël Dicker
(3,9)
24 personnes apprécient ce livre
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Voilà, voilà, terminé ce roman dont tout le monde parle ou presque. Ce livre qui raconte, sur 650 pages, le monde de l’édition, l’écriture avec ses beaux et mauvais côtés, l’amour, l’amitié et en prime une enquête sur le meurtre de Nola, quinze ans disparue et assassinée il y a plus de trente ans. Ce meurtre aurait été commis par un grand écrivain Harry Quebert, ami et mentor de Marcus Goldman, jeune auteur qui va tout faire pour défendre son ami . Bon j’avoue que j’appréhendais de lire ce roman hyper médiatisé, gagnant de deux prix littéraires car je me suis fait avoir à quelques reprises par des écrits récipiendaires de ce genre de prix dont les lectures m’ont déçue. Mais concernant La vérité sur l’affaire Harry Quebert , j’admets avoir eu du plaisir à lire l’histoire malgré les passages décrivant des extraits de l’œuvre de Harry Quebert que j’ai trouvé quétaines et redondants. De plus, je n’ai aucunement retrouvé « une réflexion sur l’Amérique» telle qu’annoncée dans le résumé mais bon, outre ces bémols, ce roman vaut la peine d’être lu. Ce bouquin renferme un suspens qui se tient jusqu’à la dernière page. De chapitre en chapitre l’auteur retient notre intérêt par des rebondissements inattendus et ma foi ...captivants. Puis oui ce roman est bien écrit car, malgré le nombre élevé de pages, je suis restée accrochée à sa lecture jusqu’au point final. Pas un coup cœur non mais je donne sans hésiter à Joël Dicker une note supérieure à la moyenne. Finalement; une lecture à découvrir.
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Balades Entre les lignes(Suzanne) a apprécié, commenté et noté ce livre

Les enfants du fleuve

Par Lisa WINGATE
(4,25)
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J’ai terminé la lecture de ce roman il y a quelques jours et je ne sais encore en écrivant ces lignes si j’arriverai à bien transmettre mon ressenti car je suis encore bouleversée de l’histoire qu’on y retrouve. Puis, lorsque je suis bouleversée les mots ne viennent pas ou si peu. Pas facile parce que l’histoire, bien que fiction, est basée sur des faits réels et tragiques qui non seulement m’ont émue mais tout autant mise en colère. Une histoire d’enfants arrachés à leur famille, vendus au plus offrant, d’autres subissant violence et maltraitance. Dans son récit Lisa Wingate nous transporte, en alternance, sous deux époques différentes. En 1939 aux côtés de Rill Foss et de ses frères et sœurs qui connaîtront les tourments et angoisses d’être séparé.es de leurs parents. Puis, de nos jours, à suivre le parcours d’Avery qui, au fil d’une rencontre, découvrira de lourds secrets qui remettront sa vie et ses valeurs en question. Des lieux différents, des parcours à l’opposé l’un de l’autre mais leurs histoires se rejoignent au bout du compte car, comme pour Rill et les siens et comme pour Avery, leur vie sera à jamais bouleversée. Malgré que le propos de ce roman nous remue les tripes, l’autrice a évité adroitement de plonger son récit dans le piège de la complaisance et du larmoiement. Bien au contraire sous ces drames, elle nous promène aussi au travers la résilience, l’amour familial, l’espoir, le courage et la combativité. Les enfants du fleuve est un roman dans lequel l’émotion nous étreint à chaque page ou presque et l’écriture de Wingate, à la fois fluide et évocatrice, y est pour beaucoup. Finalement, l’autrice, suite à des recherches exhaustives et par la justesse de ses personnages, a très bien su réunir fiction et réalité en levant le voile sur une page méconnue et tragique d’un trafic d’enfants durant les années 1920 jusqu'en 1950 aux États-Unis. Troublant.