Activités de Librairie Carcajou

S’il y a une nouveauté que j’attends à chaque année avec impatience, c’est bien le dernier Aki Shimazaki! Retrouver cette autrice, c’est comme retrouver une amie qui a une nouvelle histoire pour nous. Un roman d’Aki Shimazaki, c’est une histoire racontée à voix basse, qui nous enveloppe et nous transporte, nous faisant vivre une panoplie d’émotions comme si nous étions nous-même un personnage de son histoire. Dans ce volume, nous rencontrons le couple Niré qui habite dans une maison de retraite. Fujiko est atteinte d’Alzheimer et un matin, elle ne reconnaît plus son mari. Croyant qu’ils sont seulement fiancés, elle ne veut plus partager son intimité avec lui. Décidant de jouer le jeu pour ne pas la contrarier, Tetsuo prend son mal en patience en se disant que la mémoire de sa femme finira peut-être par revenir. Cependant, les souvenirs confus de cette dernière vont remettre en question ce que Tetsuo croyait savoir sur son épouse. Avec Aki Shimazaki, la vérité est toujours bien plus complexe que ce que l’on pense… Toujours avec douceur et délicatesse, Aki Shimazaki nous propose un Japon à la fois connecté à ses racines et résolument moderne, abordant des thèmes difficiles avec une finesse qui me laisse toujours sans voix. À la fin de chacun de ses livres, je ne peux m’empêcher de me demander comment elle fait pour rendre des histoires si denses et complexes en si peu de pages! Je m’incline à chaque année devant son talent et j’attends l’année suivante avec encore plus d’impatience! Noémie

Mio vit une vie paisible cloîtrée à la maison. Les contacts humains lui font peur, donc cela va sans dire que l’école se fait dans sa chambre! Seulement, voilà que son frère jumeau lui demande d’échanger leur vie. Elle devra prendre sa place au lycée. C’est tout bonnement inconcevable, voire impossible pour elle. Mio, qui est de nature très gênée et très peu sûre d’elle, doit se comporter de façon abracadabrante pour éviter les soupçons de ses camarades. Côté physique, il n’y a pas de quoi faire tout un plat : ils sont jumeaux. Le problème, c’est plutôt que, niveau personnalité, elle est son exact opposé. Moments chaleureux et stress sont au rendez-vous! Ceci dit, Men’s life est un manga shojo qui ne peut vous déplaire si vous aimez les petites histoires de lycéens toutes aussi romanesques qu’éclatantes. Sandrine

Imaginez qu’un inconnu puisse vous observer dans le confort de votre maison, 24 heures sur 24. Dérangeant, non? Maintenant, imaginez que vous êtes parfaitement conscient qu’un étranger ait un accès à votre intimité, car c’est vous-même qui l’avez invité. Tordu, n’est-ce pas? C’est pourtant ce qui arrive dans ce roman dystopique où les kentukis font sensation partout sur la planète. Ces petites créatures, semblables à des peluches sur roulettes et équipées de caméras, sont contrôlées à distance par un utilisateur qui paye le droit de l’utiliser. L’utilisateur est associé de manière aléatoire à un kentukis ailleurs dans le monde : ainsi une paire est formée entre un utilisateur et le propriétaire d’un kentukis. Un garçon au Guatemala peut donc voir la neige en Norvège, une veuve âgée peut suivre la vie amoureuse d’une jeune Allemande… Le lecteur devient comme un voyeur et, avouons-le, dans un bon roman, c’est un sentiment plutôt agréable. Petit avertissement ici : les histoires décrites par l’autrice sont sombres, tristes, parfois joyeuses, souvent controversées. Il ne faut pas s’attendre à une petite lecture légère, bien que le style soit agréable et fluide. Ce roman est choquant et nous pousse à réfléchir à toutes les avancées technologiques des dernières années et à l’impact qu’elles ont sur notre vie privée. Tout comme un bon roman policier qu’on ne veut pas lâcher, vous allez vouloir finir ce roman d’une seule traite! Selon moi, il ne s’agit pas seulement d’un bon roman de science-fiction, il s’agit d’un tour de force puissant d’une grande qualité que nous livrent les éditions Gallimard. Un énorme coup de cœur! Noémie

Ritsu est une employée de bureau, ma foi, très sérieuse. Qui croirait qu’elle se costume en son personnage de dessin animé préféré pendant son temps libre? C’est pourtant ce qu’elle fait! Lors d’un évènement de cosplay, elle croise un de ses supérieurs du travail. Pauvre Ritsu! Arrivée au boulot, elle croise les doigts pour qu’il ne l’ait pas reconnue cette journée-là. Elle peut déjà y renoncer… Une histoire d’amour des plus intéressantes! Secret innocent world est un manga attachant avec seulement deux tomes. L’évolution des relations entre les deux personnages principaux est fluide et le contraste entre la personnalité de Ritsu au travail et en costume est impressionnant. Un manga shojo bien cocasse dont l’amour et l’amitié sont des thèmes qui plaira aux adolescents. Sandrine

Il est difficile pour une femme de lire cet ouvrage sans ressentir un élan de compassion envers Mary, qui subit les brimades des gens envers son physique, qui ne respecte pas les normes standards de la société. Oui, Mary est grosse, très grosse. Les regards des gens se posent sur elle chaque fois qu’elle sort de chez elle ou qu’elle est vue aux côtés de son mari. Mary mange pour combler un vide. Pour quel motif? Telle est la question. Cette femme brisée et malheureuse ne sait pas comment retrouver le goût du bonheur. Et pourtant, cette femme a bon cœur; elle est volontaire et possède cette innocence qui est attachante. Malgré tout, du jour au lendemain, Gooch, son mari, disparaît sans avertissement. Mary est isolée et désorientée par l’absence de l'homme avec lequel elle partage sa vie depuis 25 ans. Est-ce qu’il est parti par absence d'amour à son égard? Par désir de changer de vie? Par amour pour une autre femme? Nul ne le sait. On suit alors une longue ascension où Mary alterne entre le présent et le passé. Le lecteur suit le fil conducteur des débuts amoureux de Mary et Gooch, tout en assistant à la lente et douloureuse quête de Mary pour retrouver son mari. J’ai ressenti beaucoup de compassion envers cette femme qui se retrouve dans la ville d'enfance de son mari, un endroit inconnu de cette dernière, afin de suivre la piste de Gooch. Elle n’a aucune idée de ce qui l'attend et pourtant, elle se résigne à persévérer. Un mariage demande des efforts et des sacrifices. Cela demande également de la volonté. Mary refuse, malgré les tentatives de ses proches de la dissuader à continuer, de jeter 25 ans de vie commune sans se battre. Il y a beaucoup de descriptions dans ce livre. Lori Lansens nous immerge dans une poursuite incertaine et illusoire, où personne ne sortira complètement indemne d’une telle aventure. Les termes de morphologie et d'alimentation sont entièrement revisités et sont déconcertants par moment. Pourtant, ils apportent une réelle réflexion sur l'importance que nous accordons à notre apparence et à notre rapport avec la nourriture. Une belle leçon est à retenir d’une telle lecture. Enrika

J’ai tout bonnement dévoré ce nouveau roman de Delphine de Vigan. Le rythme rapide et la nature de l’intrigue sont ceux du thriller, et cela sert très bien la réflexion qui se profile en trame de fond. Au fil de la lecture de transcriptions de stories Instagram et de retours en arrière, on découvre parallèlement les personnages de Clara, procédurière à la brigade criminelle, et de Mélanie, mère des jeunes coqueluches de la chaîne Happy Récré, ainsi que l’affaire qui force leur rencontre, soit la disparition de la petite Kimmy, six ans, lors d’une partie de cache-cache. « Cette petite fille de six ans avait disparu dans le monde, le vrai monde, dont Clara cernait globalement les dangers. Mais Kimmy Diore avait grandi dans un monde parallèle, un monde construit de toutes pièces, virtuel, qu’elle ne connaissait pas. Un monde qui obéissait à des règles dont elle ignorait tout. » Quel est le droit à l’image des enfants ? Comment protégeons-nous ces nouveaux enfants vedettes que produit le Web ? Quels sont les éventuels effets physiques et psychologiques de la violation de l’intimité de ces jeunes vedettes ? Qui regarde ces vidéos d’enfants qui déballent des cadeaux et consomment jusqu’à plus soif ? Que de questions que Delphine de Vigan soulève dans ce roman bien écrit et captivant. Mention spéciale au personnage fascinant de Clara, procédurière à la silhouette d’enfant, qui tâche de créer des ponts entre ce nouveau monde virtuel qui nous échappe et le nôtre pour tenter retrouver la fillette. Je le recommande sans aucune hésitation : intéressant, captivant, intelligent. Karine G.

Ce roman est comme son titre; mi-rose bonbon, mi-amer et sombre. Le personnage principal, une petite fille entre six et huit ans, nous raconte sa vie, ses souvenirs, ses amitiés et ses craintes durant sa jeunesse, en particulier son enfance et son adolescence. Les petits plaisirs de l’enfance qui se retrouvent dans le livre sont agréables à lire. Ils me rappelaient ma propre enfance, ponctuée de jeux avec les amis dans les champs autour de la maison et d’histoires inventées de toutes sortes dans la cour d’école, exactement comme cette petite fille sans nom du roman de Martine Delvaux. Je crois que chaque femme peut se reconnaître dans l’un des aspects présentés dans ce livre, les jeunes comme les moins jeunes, car, bien que la petite fille vive sa jeunesse dans les années 70 et 80, le roman reste contemporain par les thèmes qui y sont abordés. Le personnage principal nous présente, de manière inconsciente (superbement rendue par Martine Delvaux d’ailleurs!), ses craintes sur le fait de vieillir et sur les différences entre elle et les petites filles de son village adoptif. Elle est très enfantine et un peu naïve comparativement aux autres fillettes qui semblent vieillir bien plus vite qu’elle. Devenue adolescente, le ton devient plus mature, plus posé, et on sent que la petite fille devient une femme. Cette transition est décrite tout en subtilité et en douceur, et c’est selon moi le point fort de ce roman. Cependant, toute cette douceur est juxtaposée à des évènements sombres et lourds qui contrastent avec toute cette légèreté propre à l’enfance. On peut dire qu’il s’agit d’un roman bien balancé où chaque détail est réfléchi, ce qui fait selon moi de ce titre l’un des plus intéressants de l’autrice. Noémie

Ce roman est comme son titre; mi-rose bonbon, mi-amer et sombre. Le personnage principal, une petite fille entre six et huit ans, nous raconte sa vie, ses souvenirs, ses amitiés et ses craintes durant sa jeunesse, en particulier son enfance et son adolescence. Les petits plaisirs de l’enfance qui se retrouvent dans le livre sont agréables à lire. Ils me rappelaient ma propre enfance, ponctuée de jeux avec les amis dans les champs autour de la maison et d’histoires inventées de toutes sortes dans la cour d’école, exactement comme cette petite fille sans nom du roman de Martine Delvaux. Je crois que chaque femme peut se reconnaître dans l’un des aspects présentés dans ce livre, les jeunes comme les moins jeunes, car, bien que la petite fille vive sa jeunesse dans les années 70 et 80, le roman reste contemporain par les thèmes qui y sont abordés. Le personnage principal nous présente, de manière inconsciente (superbement rendue par Martine Delvaux d’ailleurs!), ses craintes sur le fait de vieillir et sur les différences entre elle et les petites filles de son village adoptif. Elle est très enfantine et un peu naïve comparativement aux autres fillettes qui semblent vieillir bien plus vite qu’elle. Devenue adolescente, le ton devient plus mature, plus posé, et on sent que la petite fille devient une femme. Cette transition est décrite tout en subtilité et en douceur, et c’est selon moi le point fort de ce roman. Cependant, toute cette douceur est juxtaposée à des évènements sombres et lourds qui contrastent avec toute cette légèreté propre à l’enfance. On peut dire qu’il s’agit d’un roman bien balancé où chaque détail est réfléchi, ce qui fait selon moi de ce titre l’un des plus intéressants de l’autrice. Noémie

Yû, petite lycéenne qui adore jouer et s’amuser, ne comprend pas pourquoi, une fois arrivés au lycée, ses camarades changent complètement d’attitude. Son comportement ne correspond pas, d’après eux, à celui que devrait avoir une jeune fille qui vient de graduer. C’est alors qu’elle fait la rencontre de Sora, un étudiant de forte carrure et très serviable, peut-être même un peu trop. Yû n’est pas capable de le supporter, mais elle se rapproche néanmoins de lui petit à petit. You my baby est un des meilleurs one shot shojo que j’ai lus jusqu’à maintenant. C’est d’une telle fraîcheur et simplicité qu’on a qu’une seule envie : le relire une fois fini. Avec sa plume, Aoi Tomosue nous plonge dans une histoire d’amour des plus agréables! Sandrine

Fei fait partie des gnomes ayant une grande intelligence. En effet, son peuple est le seul à pouvoir déchiffrer les écrits anciens et fait donc de la traduction pour l’Empire en échange de sa liberté. La tâche achevée, la bibliothèque est cependant incendiée et les siens, tués de sang-froid sous ses yeux. Kingdom of Knowledge est un manga sanglant qui nous plonge dans un monde fantastique où créatures imaginaires et humains se côtoient. Dans sa toute première série, Serina Oda nous offre un monde obscur à la fois poignant et charmant. Les aventures de Fei se déroulent en quatre tomes, dont deux sont déjà traduits en français. Réussira-t-il à se venger de l’Empire? Son savoir suffira-t-il à repousser les forces du mal? Sandrine