ÉB
Élaine B.
Intérêts littéraires : Biographies, Littérature, Voyages, Psychologie

Activités de Élaine B.

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Non-aventures: planches à la première personne

Par Jimmy Beaulieu
(4,0)
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Jimmy Beaulieu s’est rappelé à mon souvenir grâce au dernier numéro de la revue Les Libraires. Une interview qui n’est pas resté lettre morte. Je me suis donc empressée d’emprunter à la bibliothèque municipale Non-aventures : planches à la première personne, un ouvrage regroupant une série de courtes bandes dessinées s’échelonnant de 1998 à 2013. En majorité autobiographiques, ces bulles exposent le parcours du bédéiste dans sa vie professionnelle et personnelle, son obsession des courbes féminines dans son dessin et son déchirement émotionnel entre les villes de Québec et de Montréal. J’aime beaucoup les BD qui empruntent le chemin des souvenirs de leurs auteurs et celui-ci m’a vraiment captivée. Le graphisme en noir et blanc, avec son trait simple et évocateur, laisse toute la place au texte généreux et dense. Aucune fadeur dans le propos. Les premières planches, plus légères, prennent toutefois de l’ampleur à mi-parcours, amenant le lecteur vers une réflexion sociologique et philosophique. Fait anecdotique dont je me suis souvenu en lisant cet ouvrage, nous avons un point en commun : nous sommes originaires du même village à l’île d’Orléans. Mécanique générale, la maison d’édition qu’il a fondée a d’ailleurs été nommée en l’honneur du garage qu’y possédait son père.
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Neige des lunes brisées

Par Waubgeshig Rice
(4,33)
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« - Ils disent que c'est la fin du monde. L'électricité est coupée et y a plus d'essence et personne n'est venu du Sud. Ils disent que la nourriture s'épuise et qu'on est en danger. Il y a un mot qu'ils utilisent aussi : ah… poc… ah… - Apocalypse? - Oui, apocalypse! Quel mot niaiseux. Je peux te dire qu'il y a pas de mot comme ça en ojibwé. Eh bien, j'ai jamais entendu un mot comme ça, pas de mes aînés, en tout cas. » La vieille tante Aileen, la plus âgée de la communauté Anishinaabe, tance son neveu Evan Whitesky sur le vocabulaire employé pour décrire la catastrophe annoncée d'une panne généralisée d'électricité qui touche le territoire ontarien. le Sud urbanisé contre le Nord rural, la civilisation blanche contre le mode de vie amérindien. Neige des lunes brisées, une expression qualifiant la neige du mois de février en langue anishinaabemowin, raconte ce choc des cultures opposant deux nations dans la perte d'un confort acquis depuis plusieurs générations. Et au sein même de la communauté autochtone, plutôt bien préparée habituellement à ce type d'événement, nombre de conflits finissent par éclater à mesure que la crise perdure et que l'arrivée d'un groupe de fuyards venus du Sud chamboule l'équilibre social maintenu avec peine par le Conseil de bande. Une dystopie que l'on pourrait voir se produire dans un futur pas si éloigné et qui amène son lot de réflexions sur l'entraide humanitaire et notre civilisation fragilisée par la haute technologie. Drôle de coïncidence, car elle précède le roman Une machine comme moi de Ian McEwan que je lis présentement, venant hanter ma lecture, comme un rappel entre romanciers contemporains.
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Le bureau des affaires occultes T.1

Par Eric Fouassier
(3,0)
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Éric Fouassier a réussi une belle prouesse avec ce polar historique digne des plus grands feuilletons de jadis. Son héros, Valentin Verne, rallie le lecteur par sa fougue et sa vulnérabilité. Arpentant les ruelles des quartiers sordides de Paris en tant qu’officier de la brigade des mœurs, très vite, il se voit confier une enquête de la plus haute importance sur le suicide mystérieux d’un jeune aristocrate. Le style littéraire emprunte celui des écrivains du XVIIIe siècle, usant de pudeur dans la narration. Ainsi, malgré le côté sordide de certaines scènes, l’auteur choisit la décence pour les décrire. Un judicieux parti pris qui m’a donné l’impression de lire un roman d’époque, ce que j’ai particulièrement apprécié. Et les tomes suivants m’attendent pour un autre délicieux moment de lecture!
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1.000 ans de joies et de peines

Par Weiwei Ai
(4,0)
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« Mon père avait traversé une période bien plus dure, dans laquelle tant de personnes ont payé de leur vie les propos qu'ils avaient tenus. Je ne lui avais jamais demandé ce qu'il pensait, je ne m'étais jamais demandé comment était selon lui le monde qu'il voyait de son oeil valide. Je ressentis un vif regret de ce fossé désormais infranchissable entre lui et moi. C'est là, à cet instant, que l'idée d'écrire ce livre m'est venue, pour éviter à Ai Lao de souffrir un jour du même regret. » Pour son fils, Ai WeiWei remonte donc le fil du temps et relate le parcours difficile de son père Ai Qing, né en 1910 et qui a vécu et souffert, en tant que poète et intellectuel, des nombreuses réformes issues des bouleversements politiques de la Chine au cours du XXe siècle. Lui-même aux prises avec les tracasseries de l'État chinois (surveillance, censure, interrogatoires et pour finir, emprisonnement), Ai WeiWei persiste et signe de ses oeuvres dérangeantes, témoignant de façon spectaculaire au monde entier de la coercition que la Chine exerce de façon constante sur ses citoyens. « Maintenant, en tant qu'ennemi public, j'étais l'égal de mon père. Avec quatre-vingts ans d'écart, dans le même pays, des infractions similaires nous permettaient de nous réunir. » Le livre contient plusieurs dessins de l'auteur ainsi que des photos de ses expositions dans les musées des grandes capitales occidentales. J'ai été y voir de plus près sur Internet et ses créations m'ont fortement impressionnée. Intelligence, sensibilité, imagination et détermination sont au coeur de son oeuvre artistique. Un récit émouvant et confrontant, narré avec pudeur, et qui se lit d'une traite. Un compte-rendu minutieux et un constat implacable de la position des artistes et des écrivains dans la Chine actuelle qu'il vaut la peine de lire. « L'autoritarisme craint l'art qui fonctionne sur plusieurs niveaux et avec des sens multiples. »
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Barbecue: idées savoureuses et astuces pratiques

Par Coup de pouce
(4,0)
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J'aime beaucoup ce que fait le groupe Coup de pouce pour rendre la cuisine quotidienne facile et abordable. Outre son magazine, Coup de pouce édite ponctuellement de superbes cahiers de recette ainsi que des livres qui n'ont rien à envier aux plus célèbres chefs du monde entier. C'est avec Coup de pouce que j'ai expérimenté mes premières expériences culinaires auprès de ma petite famille et à ce jour, ce sont celles-là, parmi toutes celles glanées ailleurs, que j'ai gardé en note pour la postérité. Barbecue idées savoureuses et astuces pratiques, rassemble tous les ingrédients susceptibles de se retrouver sur notre grill estival : toutes les coupes de viande (boeuf, porc, volaille et agneau), poissons, sandwichs, pizzas et légumes, assortis de sauces, vinaigrettes ou marinades appropriées. Belles photos, explications concises et surtout, facilité d'exécution. Bref, on fait le plein de soleil dans nos papilles et on s'attable dehors sans tarder!
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La fille muette

Par Michael Hjorth, Hans Rosenfeldt et Rémi Cassaigne
(4,0)
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L’intérêt ne se dément pas depuis les trois premiers tomes imaginés par Hjorth et Rosenfeldt. L’équipe d’enquêteurs menée par Torkel Höglund, toujours aussi investie, aborde cette quatrième affaire (le meurtre d’une famille complète) avec, en tête, un lot de problèmes personnels qui ramènent le lecteur aux précédents épisodes. Mais nul besoin de se creuser les méninges, le passé est fort bien restitué en quelques lignes et on peut donc se consacrer à l’enquête proprement dite. C’est d’ailleurs ce qui fait la force des romans de ce duo d’enfer : le lecteur s’intègre littéralement au sein des forces policières en présence et suit le déroulement pas à pas des investigations. Ce type de polar recueille mon adhésion totale. J’embarque sans retenue et suis à chaque fois étonnée de l’accroche finale que nous laissent les auteurs pour le roman suivant. À la prochaine, donc, avec Recalé!
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Un gentleman à Moscou

Par Amor Towles
(3,0)
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Après Lincoln Highway, je voulais de nouveau relire Amor Towles afin de voir si ma première impression allait se confirmer, à savoir que son style littéraire s'adresse plutôt à un lectorat jeunesse. Son second roman, Un gentleman à Moscou, procède à peu près du même arc narratif. On y suit le parcours du comte Alexandre Rostov né en 1889, de retour à Moscou après un exil à Paris de 1913 à 1918. Ayant fui la révolution bolchevique, il doit alors subir un procès en 1922 le condamnant à la réclusion perpétuelle dans l'hôtel où il loge, le Métropol. de sa chambre située dans les combles, le comte voit le monde continuer de tourner sans lui, dans cette nouvelle ère soviétique, sans se douter que cet enfermement obligé apporterait avec lui son lot d'imprévus. L'aspect historique du roman m'a beaucoup plu, moins le récit, que j'ai trouvé répétitif et lancinant. Comme dans Lincoln Highway, ça n'en finissait plus de finir. Soulagée donc d'avoir terminé, persuadée que le roman aurait bénéficié d'un format plus resserré.
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L'Arabe du futur T.6

Par Riad Sattouf
(5,0)
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C’est le 6e tome qui surpasse tous les autres, la clé de voûte de l’œuvre, le plus puissant. Riad Sattouf conclut avec panache et sensibilité son parcours de jeune Arabe métissé avec cet album évoquant ses années de galère à Paris alors qu’il étudiait le dessin. Poursuivi en pensée par les remarques méprisantes de son père retourné en Syrie avec son jeune frère Fadi, en révolte avec les agissements de sa mère et confronté au vieillissement de ses grands-parents, Riad se résout à suivre une psychothérapie qui s’avérera par bonheur bénéfique. C’est du bonbon, cette BD. Une perfection dans toutes les cases et dans les thèmes évoqués. J’ai tout aimé : choix des couleurs, dialogues sentis, portée sociale, charge émotive, humour. Tout s’imbrique parfaitement pour offrir au lecteur, insomniaque ou non, boulimique ou non, une lecture inoubliable!
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L'inventeur

Par Miguel Bonnefoy
(3,5)
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« Il était un homme de l’ombre tourné vers le soleil au milieu d’un siècle lumineux tourné vers le charbon. » Augustin Mouchet (1825-1912) renaît de ses cendres sous la plume de Miguel Bonnefoy, heureusement, car, qui peut se targuer de connaître ce scientifique à l’origine des premières découvertes sur l’énergie solaire? Dernier né de la famille, souffreteux et rachitique, son père avait fait une croix sur sa capacité à effectuer les travaux de la forge. Destiné aux études, il intègre le corps professoral de l’éducation publique et enseigne les mathématiques dans divers lycées. Mais sa passion demeure la science et c’est par un heureux hasard, au gré de ses expériences pratiques, qu’il saisit toute la puissance de l’énergie du soleil sur les choses terrestres, en l’occurrence un rôti de bœuf cuisant à la vitesse grand V dans une marmite offerte aux rayons solaires. Bravo à Miguel Bonnefoy d’avoir sorti des oubliettes cet homme effacé et d’en avoir raconté le parcours. Toutefois, le roman ne m’a pas exaltée malgré sa grande portée historique. Peut-être l’auteur a-t-il manqué de documentation à laquelle s’abreuver, car j’ai trouvé le récit un peu brouillon par moments, s’attardant sur l’histoire de certains personnages secondaires, selon moi peu intéressants, et qui disparaissent d’ailleurs assez vite du récit par la suite.
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Fiesta santé

Par Alexandra Diaz
(4,0)
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Encore un autre livre de cuisine qui m’a fait de l’œil à la bibliothèque municipale : Alexandra Diaz, journaliste culturelle et animatrice, a concocté sa bible santé et mieux-être avec des recettes faciles d’exécution, végétales pour la plupart. Des photos léchées des plats agrémentent le tout, en plus de ses trucs personnels pour bouger davantage. Joggeuse assumée depuis quelques années, elle fait l’éloge de la course à pied et de son parcours d’apprentissage au quotidien. Discipline et persévérance sont les clés pour parvenir à un certain degré de confort et de plaisir; elle nous en livre les secrets. J’ai pris note de ses idées d’eaux aromatisées, de marinades et de sauces. Le reste ne révolutionne pas le genre, ce qui n’empêche pas de savourer ce livre haut en couleurs en plus de saluer la détermination d’une femme engagée dans sa discipline sportive et qui arrive à l’intégrer dans sa vie de tous les jours.
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Le sport des rois

Par C. E. Morgan
(4,4)
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Le sport des rois, roman ambitieux qui couvre plusieurs décennies de la famille Forge, établie au Kentucky à la fin du XVIIIe siècle sur des terres destinées à l’agriculture mais qu’un de ses descendants, Henry, abandonnera à la fin des années 1960 pour l’élevage de pur-sang, de magnifiques machines de course bichonnées dans le but d’atteindre les plus hauts sommets des grands concours hippiques. De cette saga familiale, vient se greffer le récit d’un jeune Afro-Américain, Allmon Shaughnessy, dont la mère monoparentale survit à peine dans un quartier dur de Cincinnati. À l’adolescence, Allmon se joint à un gang de rues et se retrouve fatalement en prison où on lui apprend l’art de soigner les chevaux. Débute alors le derniers tiers du roman, lorsque les deux histoires convergent autour des écuries de la famille Forge (Henry et sa fille Henrietta) et d’une magnifique pouliche Hellsmouth. Le roman, malgré son côté parfois verbeux et grandiloquent, offre un portrait convaincant des tensions raciales existant au Sud des Etats-Unis. J’en ai apprécié la structure et les thèmes évoqués mais j’avoue m’être bêtement ennuyée à certains passages. Heureusement, j’ai persévéré jusqu’à la toute fin, avec la satisfaction toute personnelle d’avoir livré un combat, à l’image de ses personnages torturés.
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Une sortie honorable

Par Eric Vuillard
(4,0)
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Bref et incisif, ce récit s’inscrit dans le style adopté par Éric Vuillard pour faire entrer le lecteur dans des pans de l’Histoire le plus souvent ignorés ou inconnus. Comment l’État français a négocié sa sortie de guerre avec l’Indochine, voilà le propos que Vuillard a fouillé dans le détail à travers les discours et les positions de certains députés français, de l’avis des généraux sur le terrain et du point de vue des hommes d’affaires exploitant les ressources naturelles du territoire occupé. « D’un côté, les partisans d’un cessez-le-feu immédiat, de l’autre ceux d’un cessez-le-feu négocié. C’est l’affaire Dreyfus des nigauds, le Panama des crétins. » L’appui américain dans cette guerre (son financement par les États-Unis est évalué à 40 % en 1953) et les tractations en sous-main de la CIA prélude de ce qui suivra au Vietnam après coup. Peu familière de la politique française, il m’a fallu extraire du dictionnaire ces hommes de pouvoir du passé pour m’en faire une idée concrète et m’imprégner du contexte social. Un exercice auquel je suis habituée et qui m’a permis de mieux apprécier ma lecture. J’aime beaucoup la manière Vuillard : une concision dans l’art de raconter qui élimine de facto l’ennui.
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Céleste et Marcel, un amour de Proust

Par Jocelyne Sauvard
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« Quand il arrive à pas d'heure, je suis sur le seuil pour le recevoir. Son sourire ensoleille tout. Mes jours sont des nuits. Je n'ai pas d'autre vie. » Céleste Albaret débute son service auprès de Marcel Proust dans la jeune vingtaine. Son mari Odilon, chauffeur de Marcel, est parti au front. Mars 1918, les bombardements se font encore entendre près de Paris et le Prince des Mille et une Nuits écrit la nuit dans sa chambre, où Céleste veille auprès de lui, recueillant ses paroles sur de petits papiers. À l'occasion, les souvenirs affluent à la conscience et Céleste écoute Marcel parler de son enfance, de son frère Robert, de sa mère Jeanne, de son père le docteur Adrien et de ses premières amours enfantines. J'ai beaucoup aimé cette plongée intime imaginée par Jocelyne Sauvard dans les dernières années de vie du grand écrivain. Même si, à ce jour, je n'ai pu parvenir à lire la « nébuleuse » qu'est La Recherche, je ne me lasse pas d'en explorer le pourtour. Tout ce qui touche à Marcel m'intrigue et m'envoûte. Je ne saurais l'expliquer. Alors voilà, encore un bel ouvrage qui contente mon obsession littéraire. Je m'interroge encore, cependant, sur la figure de cette adolescente, née dans le siècle, qui rend visite à Marcel ponctuellement, et sur laquelle on ne saura rien…
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1837 : Saint-Eustache

Par Alexandre Haché
(3,0)
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L’idée générale était bonne : raconter un épisode de la rébellion des Patriotes du point de vue d’un simple forgeron, entraîné dans la tourmente par la rapidité des événements. Encore plus intéressant lorsque le personnage principal est un aïeul de votre famille. Alexandre Haché détenait un bon filon pour amener le lecteur ailleurs que sur les pistes balisées des historiens qui s’attachent souvent aux pas des grandes figures. Alors, au lieu de Louis-Joseph Papineau, le chantre des Canadiens français révoltés, faisons place à Isaïe Foisy, promu capitaine dans l’armée des Patriotes, en décembre 1837, témoin de la sanglante bataille de Saint-Eustache, remportée par les forces britannique, beaucoup plus nombreuses. Sauf que le texte est bourré de fautes d’orthographe, d’erreurs de conjugaison et souffre d’une syntaxe plus que déficiente. C’est malheureux et en ce sens, la maison d’édition a manqué à son devoir de relecture et de soutien envers l’auteur. Après une dizaine de pages, j’en avais plus qu’assez de me heurter à ces incongruités linguistiques, mais un reste de politesse m’a poussée à terminer le roman par respect pour Alexandre Haché qui s’est décarcassé en recherches archivistiques et autres afin de livrer cet ouvrage qui aurait mérité plus d’attention sur la forme.
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Bélhazar

Par Jérôme CHANTREAU
(4,0)
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« Si je dois définir ce que c’est que le passage de Bélhazar dans une vie, alors je dirais ça : Accepter de perdre. Chérir sa peur. Lever la tête. Regarder les soleils. » L’auteur, alors enseignant, fait la connaissance d’Antoine-Bélhazar Jaouen alors âgé de douze ans, un étudiant qui se démarque dans la cour d’école et un élève plutôt confrontant et atypique dans la salle de classe. Ne parvenant pas à trouver sa place dans le cursus scolaire habituel, Bélhazar, le bien nommé, disparaît des radars du système. « Dans les faits, Bélhazar, posait cette équation insoluble de faire entrer l’imaginaire d’un enfant dans les critères de l’Éducation nationale. C’est impossible. » Un jour pourtant, l’auteur a de ses nouvelles, mais de celles que l’on ne veut jamais entendre. Bélhazar se serait suicidé devant chez lui lors d’une interpellation policière. C’était le 13 février 2013, il avait dix-huit ans. Dès lors, l’existence de cet enfant doué et sa fin tragique le hante et l’absorbe tout entier. Il en écrira le récit, non sans mal et sans heurts, bousculant ses proches et s’aliénant, par moments, la mère de Bélhazar, pressée de faire toute la lumière sur les circonstances de la mort de son fils. Jérôme Chantreau se fond dans cette histoire vécue en la juxtaposant à la sienne. Un maelström de sentiments mêlés dans lequel je me suis trouvé entraînée et interpellée comme adulte, mère et grand-mère. « Mais parler de son fils défunt à une mère, c’est partager un verre de lave avec un dragon. » Et lorsque le père s’exprime, ça donne lieu aux pages les plus émouvantes du livre. Superbement écrit, cet ouvrage sensible m’évoque la démarche empruntée par Emmanuel Carrère dans son travail littéraire, mais là s’arrête la comparaison. On n’a pas à choisir, on lit les deux, tout simplement.