ÉB
Élaine B.
Intérêts littéraires : Biographies, Littérature, Voyages, Psychologie

Activités de Élaine B.

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Crossroads

Par Jonathan Franzen
(4,0)
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En ouvrant un roman de Jonathan Franzen, je suis assurée d’une lecture enrichissante et divertissante, une certitude que j’ai acquise depuis que je fréquente son univers. Une plongée en eaux profondes dans la psyché de personnages étoffés et ce, sur plus de cinq cents pages d’une écriture serrée et minutieuse. La dynamique de la famille Hildebrandt est ici scrupuleusement analysée durant une année marquée par les grandes fêtes religieuses chrétiennes. Le père, Russ, est pasteur de l’église First Reformed au sein d’une petite communauté de l’Illinois. Soutenu par sa femme Marion, mère au foyer, qui lui peaufine ses sermons du dimanche, ils ont élevé et éduqué ensemble quatre enfants : Clem, vingt ans, Becky, dix-huit ans, Perry, seize ans, et Judson, neuf ans. Le contexte tumultueux du début des années 1970 sert de cadre aux événements inattendus qui surviendront au cœur du noyau familial. En évoquant les déchirements moraux provoqués par la guerre du Vietnam, les bouleversements associés à la libération sexuelle et à la découverte des drogues, Franzen confrontent ainsi ses personnages à une croisée des chemins, entre respect des préceptes religieux et attirance envers les nouveaux paradigmes établis par la société moderne. Crossroads s’avère un roman d’une densité telle qu’il peut en rebuter plusieurs. L’entreprise est détaillée à l’extrême, chacun des membres de la famille s’exprimant à tour de rôle sur l’enchaînement des faits, procurant ainsi au lecteur le sentiment de faire partie du récit. Une longue traversée donc, mais qui ne m’a pas paru interminable pour autant. Il faut dire que j’aime beaucoup la prose de Jonathan Franzen. Je me rappelle, entre autres avoir été particulièrement impressionnée par la lecture de Freedom, alors que je profitais des beaux jours de l’été, allongée dans ma chaise longue. Un pavé à savourer!
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1795

Par Niklas Natt och Dag
(4,0)
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« C'est un monde horrible que le nôtre Anna Stina. Gratte d'un ongle la bonne action, tu découvriras qu'elle n'est que le vernis d'autre chose. Tu dois l'avoir constaté, et tu le sais aussi bien que moi. » 1795, à Stockhölm, les saisons se succèdent implacablement sur ses habitants moins nantis qui en subissent les excès, ravivant du même coup rancoeurs, vengeances et détresse. Niklas Natt och Dag ramène une partie de ses personnages présents dans les deux précédents romans afin de conclure une sombre intrigue impliquant une confrérie qui, sous couverture de bienfaisance, organise des événements inédits dans le but d'assouvir les fantasmes les plus pervers de ses membres. Cardell le manchot et Emil Winge sont à la recherche de l'instigateur derrière ces séances, aiguillés par la récente découverte de deux corps outragés de façon abjecte. Le roman exhale la décrépitude morale et physique. Une souffrance parcourt le récit que le lecteur ne peut faire autrement que partager. Et il ne fallait pas s'attendre à une fin à l'eau de rose dans un contexte aussi sordide!
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Une maison sans esprits

Par David Homel
(3,0)
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« Depuis l’autre bout de la ville, un photographe déchu avait réintroduit dans ma vie des membres indésirables de ma famille. Aurais-je franchi sa porte si j’avais su que les choses prendraient cette tournure? Sans aucun doute. Je n’aurais pas voulu rater les possibilités qu’il m’offrait; richesses embarrassantes, certes, mais richesses tout de même. » Paul, le narrateur (clin d’œil aux divers Paul des romans de Jean-Paul Dubois, auquel le style de l’auteur s’apparente), se targue de savoir écrire sur tout. Lorsqu’il reçoit la commande de réaliser une monographie à propos du photographe reclus John Marchuk, l’hésitation initiale fait vite place au défi de faire sortir de sa coquille un ermite revêche. La rencontre fera ressurgir, pour l’un et l’autre, des souvenirs familiaux enfouis depuis longtemps, confrontant ainsi des existences diamétralement opposées, mais choisies et acceptées. Le roman souffre toutefois d’une inégalité dans la narration. J’aurais aimé qu’il soit plus étoffé, surtout dans l’évocation du passé des protagonistes. Il m’a semblé que l’intérêt se nichait dans ces réminiscences plutôt que dans le quotidien du personnage principal.
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L'homme pénétré

Par Martin Py et Zoé Redondo
(3,0)
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Le titre donne à penser. Ce que j’imaginais un recueil des pratiques sexuelles entre hommes gays embrasse plus large. En effet, il y est plutôt question de la pénétration anale chez les mâles hétérosexuels et de bien d’autres concepts admis en matière de sexualité. Ceux-ci relèvent du bon sens mais ont longtemps été ignorés par nos sociétés : consentement éclairé, respect de l’individu dans l’acte sexuel et ouverture envers les manières d’accéder au plaisir dans l’intimité. L’ouvrage penche fortement vers le prêchi-prêcha mais compte tenu des thèmes délicats abordés, je ne m’en suis pas trop formalisée. Le dessin épuré sert bien toutefois des dialogues parfois trop appuyés, voire agaçants. Une bande dessinée destinée à tous et à toutes et qui incite à la réflexion sur nos rapports à l’autre, partenaire ou non.
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Près de la mer

Par Abdulrazak Gurnah et Sylvette Gleize
(5,0)
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« J’ai du temps sur les mains, je suis entre les mains du temps, alors autant que je m’explique. Tôt ou tard, il faut en venir là. » Et du temps, il en mettra le narrateur, de son vrai nom Saleh Omar, pour nous raconter à sa façon tortueuse et obsédante, ce qui lui vaut, dans sa soixantième année, le statut de réfugié en Grande-Bretagne. Une affaire de jeunes, qu’on lui répète à son arrivée, cette envie de quitter son pays pour recommencer ailleurs. Lentement et inexorablement, le lecteur se voit entraîner dans les filets de la mémoire de ce vieil homme originaire de Zanzibar, entortillé dans les affres d’une sombre histoire de famille dans laquelle s’entremêlent honneur et vengeance. Un roman des mille et un jour retraçant le destin croisé de deux hommes aux prises avec un passé commun troublé et qui, dans leur nouvelle patrie d’adoption, cherchent enfin la paix et le pardon. Une narration envoûtante, relevant de l’art du conte, contribue au charme de ce roman évoluant hors du temps. Je me suis perdue avec bonheur dans les méandres de ce récit aux accents douloureux, planté dans un décor exotique, nullement épargné des turpitudes de l’existence.
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Voyage À motocyclette

Par Ernesto Che Guevara, Walter Salles et Aleida Guevara March
(4,0)
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Un périple à motocyclette avec Ernesto Che Guevara, ça n’est sûrement pas banal! Décembre 1951, Ernesto et son pote Alberto Granado entreprennent de se rendre jusqu’en Amérique du Nord, visitant sur leur passage les États d’Amérique du Sud : Chili, Pérou, Colombie et Vénézuela. Huit mois de difficultés mécaniques, la moto finissant par s’encastrer entre deux rochers, irrécupérable, de faim au ventre, de marches à pied dans le froid, la pluie et la chaleur et de contacts heureusement cordiaux et parfois même fort chaleureux. L’entraide à son meilleur envers ces deux hurluberlus auquel le statut de médecin leur a souvent concédé hospitalité et considération des habitants. Un récit fort bien écrit, partagé entre les observations faites au jour le jour et les révisions insérées ensuite par Guevara afin d’étayer plus sobrement son propos. La postface de Ramόn Chao apporte aussi un éclairage différent sur cette équipée historique offrant un portrait saisissant de la condition des Mapuches et des Aymaras, descendants des Amérindiens ayant résisté aux Incas et aux conquistadors espagnols, avant d’être soumis par ces derniers.
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La boîte de Pandore

Par Bernard Werber
(2,0)
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J’ai lu, il y a longtemps, Les Fourmis de Bernard Werber et son originalité à l’époque m’avait fort impressionnée. Avec La boîte de Pandore, il aborde le thème de la réincarnation, nos vies antérieures accessibles d’un claquement de doigts sous hypnose. Un beau cadre pour laisser l’imaginaire s’envoler. Sauf que ça ne marche pas. D’abord, le style, trop simplet, ne favorise aucunement l’adhésion. Les personnages, candides et incomplets, posent des actions complètement loufoques et irréalistes. Les insertions historiques et mythologiques m’ont semblé plaquées au récit empruntant les codes du conte et du roman historique. Bref, je n’ai pas du tout aimé, à l’instar de mon mari qui l’a abandonné à mi-parcours. À l’évidence, nous ne faisons pas partie du lectorat ciblé.
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Sans un bruit

Par Paul CLEAVE
(2,0)
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À un moment donné, au fur et à mesure que le nœud de l’intrigue se dénouait, environ aux deux tiers du bouquin, j’en ai eu assez. Conneries, me suis-je dit! Encore un polar qui n’a pas tenu ses promesses : le style emprunte un ton monocorde auquel les descriptions répétitives assommantes n’aident en rien. Les personnages hantent le récit au lieu de l’habiter et leurs motivations contradictoires et erratiques embrouillent à dessein une enquête qui s’avère horripilante à plus d’un niveau. Les policiers y sont particulièrement pourris et inefficaces, sans parler du narrateur qui soliloque à tout moment comme un robot détraqué. Et que dire des intentions de sa femme! Du grand n’importe quoi! Sans un bruit clôt définitivement un chapitre amorcé avec cet auteur par Un employé modèle que j’avais plutôt apprécié.
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Trilogie sale de La Havane

Par Pedro Juan Gutierrez et Bernard Cohen
(4,0)
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« C’est pour ça qu’il vaut mieux ne pas trop réfléchir, et s’amuser. Le rhum, les femmes, l’herbe, une petite bouffe de temps à autre. Le reste, c’est de la merde. Et la merde, mieux vaut pas la remuer. Rapport à l’odeur. » Cuba se remet difficilement du démantèlement de l’Union soviétique dans cette dernière décennie du XXe siècle. Rien ne va plus pour les citoyens cubains, en particulier ceux qui habitent La Havane; une crise économique sans précédent force ceux-ci à divers expédients pour survivre au quotidien : prostitution, trafic de drogue, marché noir, commerces illégaux, squats d’immeubles. Pedro Juan Gutiérrez le raconte crûment dans ce récit autobiographique, une plongée en eaux troubles dans les pires bas-fonds de la capitale où surnage une espèce humaine aux abois, aux prises avec la famine et le surpeuplement, mais qui n’oublie jamais de célébrer la vie en s’adonnant aux plaisirs à sa portée : rhum, sexe et fiesta. L’auteur a la langue bien pendue et ses historiettes portent le poids du vécu partagé. Exit le cadre doré des complexes hôteliers de Varadero et des visites guidées en autocar : ce que montre Gutiérrez n’est pas visible par les touristes. C’est sale, puant et dégradant. Une réalité qui choque, un envers du décor profondément dérangeant, loin des souvenirs de carte postale de notre séjour en 2011!
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Dans la gueule de l'ours: Policier

Par James A. McLaughlin et Brice Matthieussent
(4,0)
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« Il n’aurait pas dit qu’il se sentait désormais en sécurité, mais dans la réserve, il s’était découvert capable d’envisager un avenir personnel qui ne se limitait pas à quelques jours ou à une ou deux semaines de vie, et cette perspective avait fait toute la différence du monde. » En s’engageant comme gardien de la réserve de Turk Mountain en Virginie, Rice espère laisser son passé trouble derrière lui. Il y effectue l’entretien des bâtiments de la vallée et certaines recherches environnementales. Mais quand des braconniers téméraires franchissent son territoire dans une chasse aux ours, dont les testicules et les pattes sont prisés par les Chinois et les Coréens, Rice s’ingénie alors à une traque sans pitié, au risque d’alerter les autorités et ceux qu’il espère fuir. Au contact de la forêt protégée, de sa végétation et de la faune animale qui l’habite, Rice se transforme peu à peu en un guerrier redoutable, affûté et puissant. Une atmosphère à la fois zen et anxiogène plane sur ce premier roman de James A. McLaughlin. L’intrigue évolue à pas de loups, portée par des personnages bien campés et par une prose axée sur les descriptions de la nature grandiose. Un polar hors norme comme je les aime!
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Le paquebot

Par Pierre Assouline
(4,0)
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Au départ de Marseille le 26 février 1932, le narrateur Jacques-Marie Bauer s'empresse, une fois à bord du paquebot Georges Philippar, de s'accouder au bastingage afin de mieux observer ceux et celles qui partageront son quotidien pendant les 43 jours de la traversée jusqu'à Yokohama. Une série de portraits croqués sur le vif par le libraire-collectionneur, dont il affinera les contours au long des journées passées à arpenter le pont, en attendant les dîners arrosés en bonne ou en moins bonne compagnie, et les groupes de discussion créés au gré des rencontres. Ces voyages axés sur la lenteur m'ont toujours attirée et l'écriture de Pierre Assouline fait ici merveille. J'ai embarqué aux côtés du narrateur, pilote et guide sans pareil, qui m'a initiée aux us et coutumes d'une traversée au long cours, parmi des gens de divers horizons et classes sociales. « Tous les passagers n'ont pas les même motivations. Il y a ceux qui se rendent d'un point à un autre, ceux qui rentrent, ceux qui fuient. À eux tous, ils forment une constellation de circonstances. » Un roman historique que j'ai savouré goulûment pour ses descriptions de personnages hautes en couleurs et sa fine analyse politique et sociale de l'époque.
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L'horizon des événements

Par Biz
(3,33)
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De quoi peuvent bien souffrir Achille Santerre, prof de littérature, et ses collègues amis René, Stéphane et Gervais? Du syndrome du bonhomme Blanc hétéronormatif exacerbé par les adeptes du wokisme sévissant sur les campus universitaires nord-américains. L’Université de Montréal au Québec (UMAQ) n’y fait pas exception. Biz remet en scène certains de ses personnages entrevus dans La Chaleur des mammifères, cette fois-ci aux prises avec la censure et la bien-pensance du milieu étudiant. C’est incisif, caustique et fort à propos. J’ai pensé au roman d’Abel Quentin, Le Voyant d’Etampes, de la même trempe mais transposé outre-Atlantique. J’ai toujours grand plaisir à lire Biz Fréchette et sa prose corrosive teintée d’humour noir. Il propose dans son univers romanesque un portrait cinglant de nos travers sociaux et il fait mouche à tout coup. On rit (jaune parfois) mais toujours, on est incité à la réflexion et à l’analyse. Un auteur d’actualité doué, que je suis assidûment depuis ses débuts!
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Femme forêt

Par Anaïs Barbeau-Lavalette
(3,88)
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« Survivre à neuf dans notre vieille maison. Partager le rythme, le goût, le territoire et les désirs. Répondre aux attentes de tous sauf aux siennes. Découper sa liberté, ne pas savoir quoi faire avec tous les morceaux. Les avaler, s’étouffer avec et avoir honte de se plaindre la bouche pleine. » Aux premières contraintes pandémiques, deux familles décident de quitter Montréal pour rejoindre leur maison de campagne commune. Quatre adultes et cinq enfants investissent le monde rural, ses forêts, ses champs et ses habitants. Anaïs Barbeau-Lavalette raconte ce voyage hors du temps, dans la Maison Bleue de son enfance, où chacun tente de s’approprier son espace mental et physique. J’aime beaucoup les mots et les phrases qu’elle dépose sur la page. Poétique, scientifique et pratique, son récit puise à même les souvenirs, les observations et les émotions ressenties au contact de la nature. Un très bel opuscule qui invite à l’introspection mais aussi à aller vers l’autre. Après La femme qui fuit et Femme Forêt, Femme Fleuve m’attend.
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La cité des nuages et des oiseaux

Par Anthony Doerr
(4,75)
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Anthony Doerr s'avère un redoutable conteur. Avec La Cité des nuages et des oiseaux, il peaufine ce don jusqu'à la perfection. Autour d'un vieux manuscrit écrit en grec ancien, transmis de génération en génération et traduit par un autodidacte résidant en Idaho, les personnages du roman évoluent en des temps et des contextes différents, mais tous ont un lien qui les rattachent. L'auteur joue sa partition sur plusieurs tableaux en de courts chapitres bien identifiés, évitant du même coup à son lecteur de se perdre. Ce roman, c'est de la haute voltige littéraire tout à fait maîtrisée, magnifiée par une prose plus qu'éloquente, qui m'a transportée au tournant de chaque page vers le passé et le futur, en un maëlstrom spatio-temporel dont je suis sortie éblouie. Laissez-vous porter sur les ailes de cet ouvrage inclassable et faites à votre tour un voyage inoubliable dans ce que la fiction offre de meilleur!
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Une machine comme moi

Par Ian McEwan
(5,0)
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En répertoriant tous les romans lus de Ian McEwan, je constate que tous se sont vus accorder quatre étoiles et plus. Pas étonnant que le dernier en date récolte lui aussi le gros lot. Une machine comme moi démarre en trombe, ne laissant d’autre choix au lecteur que de s’embarquer pour une virée spectaculaire et inoubliable aux côtés du narrateur Charlie Friend, boursicoteur et propriétaire récent d’un androïde prénommé Adam, aux airs de « docker du Bosphore », dixit Miranda, sa voisine du dessus et sa prochaine amoureuse. Nous sommes en 1982, en plein cœur de la guerre des Malouines, en banlieue de Londres et tout ce qui s’est passé cette année-là passe au tordeur de la fiction imaginée par Ian McEwan. Alan Turing est toujours vivant et instille tout son savoir technologique dans une société hyper branchée et robotisée, le groupe des Beatles s’est reconstitué, les automobiles autonomes inondent les autoroutes et l’intelligence artificielle a atteint son apogée dans ces nouveaux types d’androïdes mis sur le marché. « Enfin, le carton et le polystyrène de l’emballage jonchant le sol à ses pieds, il fut assis, nu, devant la minuscule table de ma cuisine, les yeux fermés, relié à la prise murale de treize ampères par un câble électrique noir branché dans non nombril. Il faudrait seize heures pour le charger. » La prose de Ian McEwan, toujours percutante et d’une vivacité sans pareille, mène cette uchronie de façon magistrale vers une finale étonnante, dans une narration impeccable dont l’intérêt ne se dément pas. J’accorde cinq étoiles à ce roman pour son originalité, son style littéraire, la qualité de sa traduction et pour le flot de réflexions qu’il suscite.