ÉB
Élaine B.
Intérêts littéraires : Biographies, Littérature, Voyages, Psychologie

Activités de Élaine B.

É
Élaine B. a apprécié, commenté et noté ce livre

Un Roman Russe

Par Emmanuel Carrère
(3,0)
1 personne apprécie ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
Habituellement, j’apprécie les récits d’Emmanuel Carrère car, s’y mêle toujours à la trame principale, un soupçon de vécu personnel qui donne de la substance. En revanche, pour Un roman russe, l’auteur a choisi de sauter pieds joints dans l’intime, à tel point que j’en ai ressenti souvent un profond malaise. Fils d’Hélène Carrère-d’Encausse, née Zourabichvili, l’auteur tente de renouer avec ses origines russo-géorgiennes lorsqu’il se rend à Kotelnitch au nord de Moscou pour y relater l’expérience d’un soldat Polonais, toujours vivant mais interné, ayant été fait prisonnier par les Soviétiques peu après la Seconde Guerre Mondiale. En parallèle de ce projet d’écriture, Carrère sent poindre le désir de clarifier le parcours de son grand-père maternel Georges, émigré en France au début des années 1920 et dont la vie s’est terminé abruptement dans une certaine ignominie. « J’ai pensé : je suis venu faire une tombe à un homme dont la mort incertaine a pesé sur ma vie, et je me retrouve devant une autre tombe, celle d’une femme et d’un enfant qui ne m’étaient rien, et maintenant je porte leur deuil aussi. Peut-être que c’est cela, l’histoire. » Car, au cours de ses deux voyages en Russie, Carrère a noué des liens avec les locaux, dont un couple quasi mythique, lui, espion du FSB et elle, jeune mère francophile. Un récit dérangeant par son côté égocentrique (les déboires amoureux de l’auteur aggravés par une jalousie maladive) et l’implication involontaire de ses proches. J’ai trouvé que le pillage émotionnel ici est encore plus flagrant que dans ses autres livres, quoique Yoga ne donne pas sa place dans le style « je me moi ». Pourtant, Yoga fut un de mes coups de cœur, tandis que celui-ci m’a plutôt déçue. Mon mari et moi avons tout de même convenu que Carrère demeure un sacré conteur sachant tourner ses phrases.
É
Élaine B. a apprécié, commenté et noté ce livre

Saison Sèche

Par Peter Robinson
(4,0)
1 personne apprécie ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
Saison sèche m’a agréablement surprise. Je ne m’attends jamais à grand-chose d’un roman policier, la même recette étant souvent servie à différentes sauces. Mais ce qu’a réalisé Peter Robinson, que je découvre avec ce titre, relève d’une autre approche. Le lecteur est convié à pister une enquête dont l’origine prend sa source à l’époque de la Seconde Guerre Mondiale, alors que la Grande-Bretagne subissait les bombardements allemands. On suit cette intrigue en temps réel avec les policiers dédiés, un inspecteur déchu et sa co-équipière mise au ban de sa profession. L’intrigue oscille ainsi en deux temps dans le Yorkshire anglais où, durant une sécheresse sans précédent, un ancien village englouti au début des années 1950 refait surface, ses secrets enfouis révélés par la présence du squelette d’une jeune femme dont l’identité reste à connaître. Un très bon polar, donc, bien construit, aux dialogues intelligents, avec une portée historique fouillée et qui m’a hameçonnée dès le début. Je n’ai pas été déçue par la fin, bien ficelée, et qui évite le piège du super-héros qui balaie tout sur son passage.
É
Élaine B. a apprécié, commenté et noté ce livre

La baignoire de Staline

Par Renaud S. lyautey
(4,0)
1 personne apprécie ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
Après Le Divan de Staline, pourquoi pas La baignoire de Staline? (J’aime beaucoup ces titres faisant référence à l’Histoire et aux objets triviaux du quotidien). Mais à la différence du premier où Joseph Staline trônait en personnage principal, le second nous entraîne dans l’actuelle Géorgie, patrie du petit Père du Peuple. Un thésard français, percepteur des enfants d’un oligarque, est retrouvé assassiné dans sa chambre d’hôtel à Tbilissi. Une série de meurtres semblables s’enchaînent dans la capitale, mettant en émoi l’ambassade de France, la police locale et les hauts dirigeants géorgiens. Les pistes d’enquête sont limitées et chacune d’elles aboutissent à un cul-de-sac. Jusqu’à ce qu’on réveille d’anciennes histoires d’espionnage datant de l’ère soviétique. Renaud S. Lyautey a orchestré une intrigue policière très intéressante, d’autant plus qu’on n’entend peu parler de la Géorgie, un pays menacé à tout moment par l’ingérence russe. Le roman se lit d’une traite et j’en ai tellement apprécié le style que je vais récidiver avec Les saisons inversées du même auteur.
É
Élaine B. a apprécié, commenté et noté ce livre

Le dernier été en ville

Par Gianfranco Calligarich
(5,0)
1 personne apprécie ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
« Pourquoi n’essayez-vous pas de prier? dit le moine. - Je ne prie pas, dis-je. Au mieux, je demande s’il vous plaît. » Des dialogues incisifs comme celui-ci, il en pleut dans ce roman délicieusement suranné d’un auteur que je n’ai découvert que récemment et ce, grâce à Babelio. Leo Gazzarra, un trentenaire à la dérive, alcoolo en rémission, tombe sous le charme d’une étudiante en architecture un peu névrosée, Arianna. Au début, tous deux semblent éviter de s’amouracher « Ne va pas croire que je t’aime, hein? », mais, tels deux aimants, l’un arrive toujours à croiser le chemin de l’autre. Dans les rues de la Ville éternelle, autour des places publiques et des fontaines, dans les bars enfumés, Leo et Arianna tracent une histoire d’amour pas banale. J’ai lu ce roman fiévreusement, tout à mon bonheur de me retrouver à Rome au siècle dernier (pas si lointain) et de savourer cette plume facétieuse à souhait. Ce Leo, souvent « au bout du rouleau », « malin comme un singe » et qui, sur un coup de tête, n’hésite pas à « mettre les voiles » s’avère être un des personnages forts de la littérature romanesque contemporaine. Un véritable coup de cœur auquel j’accorde cinq étoiles!
É
Élaine B. a apprécié, commenté et noté ce livre

La reconstruction du paradis

Par Robert Lalonde
(4,0)
6 personnes apprécient ce livre
4 commentaires au sujet de ce livre
Le projet de traduire pour le plaisir les vers de Walt Whitman a permis à Robert Lalonde de retomber sur ses pattes à la suite de l’incendie dévastateur de sa maison qu’il habitait avec sa compagne depuis plusieurs années. « Loose the stop from your throat Crache le mors qui entrave ta voix Pas mal… » Bien d’accord avec lui. Ces vers et bien d’autres superbement convoqués reviennent presque à chaque page, comme une ponctuation apaisante dans un récit fragmenté où l’émotion et les souvenirs affleurent. Car en sus de la perte physique du logis, il y a les écrits, les photos et les souvenirs familiaux disparus à jamais. Je crois avoir déjà dit mon appréciation du travail de Robert Lalonde en écriture. C’est à chaque fois une joie de le lire, couplée à un sentiment de bien-être enveloppant. Si vous aimez les douces introspections en littérature, partez sans hésiter à la rencontre de cet auteur.
3 commentaires plus anciens
É
Élaine B. a apprécié, commenté et noté ce livre

Elizabeth Finch

Par Julian Barnes et Jean-Pierre Aoustin
(3,0)
1 personne apprécie ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
« Comme Elizabeth Finch aurait été la première à le faire remarquer, il nous faut chaque jour avoir affaire au « bois de l’humanité ». Déraison et cupidité et égoïsme : peuvent-ils être extirpés de la nature humaine? » Neil, le narrateur, revient sur sa première rencontre avec Elizabeth Finch, une enseignante hors norme qui animait un cours sur la Culture et la Civilisation destiné aux adultes. Sous sa houlette, le groupe était incité à réfléchir tout haut, à discuter et à argumenter autour de maints thèmes philosophiques et politiques. Au décès subit d’E.F., Neil apprend qu’il hérite de ses papiers (notes, carnets et livres) pour quelque obscure raison qu’il ne peut identifier. Commence alors une lente introspection dans l’existence de cette enseignante, devenue au fil des années une amie, mais de celle que l’on ne connaît jamais vraiment. Julian Barnes propose un récit à la narration décousue que j’ai eu peine à saisir au tout début. À partir des hauts faits de la vie de Julien l’Apostat, dernier empereur romain ayant abjuré le christianisme pour retourner vers le paganisme, Neil reprend la thèse avancée par Elizabeth Finch du temps de son enseignement. Minutieusement, le narrateur refait le monde, établit les nouveaux jalons d’une civilisation qui n’aurait pas eu à subir les effets délétères d’une religion monothéiste et qui de fait, aurait préservé ses dieux changeants et conciliants à l’instar d’un unique Dieu jaloux et revanchard. Un roman déroutant et intéressant.
É
Élaine B. a apprécié, commenté et noté ce livre

Connemara

Par Nicolas Mathieu
(4,0)
1 personne apprécie ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
D’abord, j’ai recherché sur Youtube et écouté la chanson de Michel Sardou qui donne son titre au roman. Il fallait bien car, à défaut de connaître Sardou, je ne connaissais pas Les lacs de Connemara. Une chanson un brin grandiloquente accentuée par les effets de voix du chanteur. Ce n’est que mon humble avis, remarquez…, et celui de mon mari qui, à mes côtés, a imploré ma pitié afin que je cesse ce supplice vocal. Bon, revenons au roman! Nicolas Mathieu scrute l’existence de deux quadragénaires français, Hélène et Christophe, insatisfaits, dans l’ensemble, de leur parcours professionnel et personnel. Tous deux originaires de la même petite communauté, ils se revoient au bout de quelques années et entament une liaison tenue secrète un certain temps. Ils y trouvent un refuge salutaire et une satisfaction longtemps réfrénée. J’y ai retrouvé les repères de son roman Leurs enfants après eux, mais cette espèce de « déjà vu » ne m’a pas du tout empêché d’admirer encore une fois sa prose et sa manière de raconter une histoire. Une virtuosité qui n’a pas failli et qui, je crois, caractérise le style de Nicolas Mathieu. Son dernier passage à La Grande Librairie m’a également impressionnée, alors qu’il s’adressait seul à la caméra dans un texte de son cru fort bien tourné et émouvant. Bref, un auteur que je continuerai de lire et de suivre sans faute!
É
Élaine B. a apprécié, commenté et noté ce livre

Utopia Avenue

Par David Mitchell
(4,2)
3 personnes apprécient ce livre
2 commentaires au sujet de ce livre
J’ai été une fois de plus époustouflée par le brio de David Mitchell, un écrivain que j’ai adopté depuis Le fond des forêts, Cartographie des nuages, Les mille automnes de Jacob de Zoet, L’âme des horloges et Cette maison. Utopia Avenue s’intègre parfaitement au brillant catalogue de l’auteur qui a le don de faire parler ses propres romans entre eux. « - « Utopie » signifie « qui n’est pas un lieu ». Une avenue, c’est justement un lieu. Comme la musique. Quand nous jouons bien, je suis ici mais ailleurs aussi. C’est le paradoxe. L’utopie est inatteignable. Les avenues sont partout. » Jasper de Zoet, guitariste, compositeur et chanteur, Dean Moss, bassiste, compositeur et chanteur, Elf Holloway, pianiste et chanteuse et Griff Griffin, batteur, sont réunis par un jeune manager hors du commun, Levon Frankland, afin de former un groupe « moiré et cryptique » à l’époque des fameuses Swinging Sixties à Londres. En un an, les quatre jeunes gens, avec leur musique aux origines blues, jazz et folk, feront l’apprentissage de la notoriété et du succès hors des frontières de la Grande-Bretagne et composeront avec les revers de la vie publique. David Mitchell propose un portrait réaliste de la scène musicale pop de la fin des années 1960 et ses personnages fictifs sont tout aussi attachants qu’émouvants. On croise, dans ce roman majestueux, une pléthore de figures connues (Bob Dylan, Joan Baez, David Bowie, Brian Jones, John Lennon, Pink Floyd, Grateful Dead et j’en passe) dans d’amusants caméos, en plus des thèmes chers à l’auteur, la transplantation d’âme, la suaison et la confrérie de l’Horlogerie. C’est tout simplement magnifique! Une histoire qui s’inscrit dans le top des plus ambitieux romans!
1 commentaire plus ancien
É
Élaine B. a apprécié, commenté et noté ce livre

Indian Creek

Par Pete Fromm
(3,0)
1 personne apprécie ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
À l'automne 1978, Pete Fromm, étudiant à l'Université du Montana, accepte au pied levé un boulot de la Fish and Games of Idaho en vue de surveiller, durant l'hiver, un bassin d'un million d'oeufs de saumon ensemencés au confluent de deux rivières dans les montagnes Bitterroot. Son expérience de la vie en forêt se résume essentiellement à des séjours familiaux en camping et à des sorties de pêche avec son père, mais la dure réalité d'une vie de solitaire pendant sept mois dans la nature sauvage viendra rapidement le confronter dans ses certitudes. Le récit de Pete Fromm évite l'introspection pour se concentrer sur les activités nécessaires à la survie au coeur d'une saison froide qui ne laisse aucun répit à celui qui est mal préparé. Bûcher, chasser, pêcher, trapper, tanner des peaux, confectionner des mocassins, repriser, faire boucherie, cuisiner, pelleter, Fromm s'y est appliqué au fil des jours, rêvant souvent d'une compagnie autre que celle de son chien, incarnée par les rares patrouilles des rangers et les incursions des chasseurs de puma et d'ours. Fromm constate déjà à cette époque que l'invasion humaine au sein d'un environnement naturel préservé entraîne toujours son lot de déceptions. Certains passages sur la traque d'un puma par des chasseurs sans scrupules sont particulièrement éprouvants. L'écriture dépouillée sert bien le propos, quoique j'aurais apprécié un peu plus de profondeur dans cette expérience de la solitude peu commune.
É
Élaine B. a apprécié, commenté et noté ce livre

Manger ensemble

Par Ricardo et Brigitte Coutu
(3,0)
1 personne apprécie ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
Les recettes de Ricardo Larrivée sont toujours les premières à apparaître lorsqu’on fait une recherche sur Google. En plus de son site web, il y a ses émissions de télé, les produits dérivés à son nom, les vins du monde Ricardo et ses livres, dont celui-ci, son petit dernier, en collaboration avec son épouse, Brigitte Coutu. Un recueil porté sur l’art de recevoir, simplement ou de façon plus élaborée, que j’ai bien aimé parcourir. J’y ai glané quelques recettes que je considère plus faciles à réaliser et dont les ingrédients ne sont pas compliqués à réunir. Les photographies sont léchées, comme c’est toujours le cas dans ce genre de livre, ce qui contribue quelquefois à des déceptions sur le plan personnel. Mes scones aux pommes et au cheddar n’avaient pas du tout le même aspect que ceux de Ricardo, une fois sortis du four. Bref, on en prend (peu) et on en laisse (beaucoup)!
É
Élaine B. a apprécié, commenté et noté ce livre

Oh, Canada

Par Russell Banks
(3,0)
2 personnes apprécient ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
L’art de la fuite, Leonard Fife, connaît ça! À 77 ans, atteint d’un cancer incurable, il s’autorise enfin à dévoiler, devant la caméra d’une équipe de tournage sensée l’auréoler pour son travail de documentariste célèbre, plusieurs pans de sa vie jusque là méconnus. Et il tient plus que tout à ce que sa dernière épouse, Emma, assiste en direct à son ultime confession. Ce dernier roman de Russel Banks, je voulais prendre le temps de le savourer mais je n’ai eu qu’une envie, le terminer au plus vite. Ce huis clos pesant et répétitif m’a beaucoup moins plu. Je l’ai trouvé moins étoffé et moins fignolé que les précédents. Une aura de tristesse et de mélancolie plane souvent dans l’œuvre de Banks, mais celui-ci en déborde. C’est peut-être ce qui m’a dérangée dans ma lecture; l’impression d’une page tournée définitivement sur une carrière littéraire extraordinaire… Un testament en quelque sorte, un adieu à la vie charnelle et terrestre qui m’a rendue chagrine. Au moins, il me reste encore quelques-uns de ses livres à explorer et quelques-uns à relire, pourquoi pas?
É
Élaine B. a apprécié, commenté et noté ce livre

La chambre des diablesses

Par Isabelle Duquesnoy
(4,0)
1 personne apprécie ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
Catherine Monvoisin, née Deshayes, dite la Voisin, exerce son commerce de l’art divinatoire allié à des connaissances botaniques auprès d’une population hétéroclite en plein cœur de Paris. « Mes clients sont des marquis douteux, des duchesses mal mariées, des avocats véreux, des apothicaires sans aucune science, des médecins incapables et des hommes d’Église sans vertu. » Cela rapporte son pesant d’or depuis que les courtisans du roi Louis XIV s’amènent à son office pour beaucoup plus qu’une lecture des lignes de la main. D’abord accoucheuse, puis avorteuse, la Voisin s’initie aux rites magiques et ensorceleurs, aux messes noires et aux sortilèges mortifères. Développant ses propres poisons, elle finit par les distribuer un peu trop largement à sa clientèle noble, tout en sachant qu’un jour cela pourrait la perdre. Un roman historique glauque à la manière d’Isabelle Duquesnoy dont j’ai pu apprécié le talent avec L’Embaumeur et La redoutable veuve Mozart. Le vocabulaire employé est à la hauteur du sujet, vulgaire et sordide. Certains passages sont carrément écoeurants, mais pas moyen de lâcher la lecture. On veut aller jusqu’au bout, boire jusqu’à la lie la moindre parcelle du récit. Cette affaire des Poisons nous est ici restituée de façon originale par le témoignage de Marie-Marguerite, la fille de la Voisin, emprisonnée sous l’ordre du lieutenant de police La Reynie, auquel elle écrit frénétiquement dans l’espoir d’être libérée et acquittée de toute responsabilité des actes de sa mère. Une transposition romanesque parfaitement réussie.
É
Élaine B. a apprécié, commenté et noté ce livre

Le royal fondement

Par Philippe Charlot, Éric Hübsch et Orlane Chambert
(4,0)
1 personne apprécie ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
« L’alcool est d’un grand secours en chirurgie… Il éclaircit les idées, rend la main plus sûre… » Ainsi se pratiquait la médecine au XVIIe siècle, approximativement et sans asepsie. 1686 : le Roi Soleil souffre d’une fistule anale qui ne lui laisse aucun répit. Son médecin officiel, le sieur Charles-François Félix, ne sait plus à quels remèdes se vouer. Après les bains de siège à la myrtille, les clystères aux fruits rouges et ultimement, la recommandation de prendre les eaux à Barèges, le soignant envisage une chirurgie qu’il doit auparavant maîtriser sur des sujets démunis et anonymes qu’il recrute, sous de fausses promesses, aux Hospices des filles de la Charité. Le Royal Fondement raconte cet épisode de la vie de Louis XIV avec verve et un brin de dérision. La mise en scène et le scénario offrent un biais intéressant au récit, agrémenté de dessins riches de détails et de couleurs vibrantes. J’ai particulièrement apprécié les suppléments historiques judicieusement placés à la fin en vue de parfaire la lecture.
É
Élaine B. a apprécié, commenté et noté ce livre

August

Par Callan Wink et Michel Lederer
(4,0)
1 personne apprécie ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
August s’avère un très beau roman d’apprentissage parfaitement maîtrisé, où l’on suit le parcours d’un adolescent, de ses douze ans jusqu’à ses dix-sept ans, amoureux du grand air et de l’effort physique, et qui, de la ferme laitière de son père au Michigan, jusqu’au ranch qui l’emploie au Montana, fera montre d’une force de caractère peu commune en adoptant ses propres choix de vie. Callan Wink réussit à imposer un personnage principal qui nous réconcilie avec la nature humaine. Malgré son jeune âge et le peu d’expérience accumulée, August en jette dans ce récit linéaire qui n’ennuie jamais, sous les ciels et les paysages grandioses du Midwest américain. Une belle découverte d’un jeune auteur fort prometteur.
É
Élaine B. a apprécié, commenté et noté ce livre

Le royaume désuni

Par Jonathan Coe
(3,66)
2 personnes apprécient ce livre
2 commentaires au sujet de ce livre
1 commentaire plus récent
« Le grand chroniqueur de l’Angleterre » récidive, après son diptyque Bienvenue au Club et Le Cercle fermé, et offre avec Le royaume désuni un portrait éclair de la société britannique, de la deuxième moitié du XXe siècle jusqu’à l’éclosion de la COVID-19. C’est un roman intelligemment construit autour de six grands événements : le Jour de la Victoire le 8 mai 1945, le couronnement de la reine Elizabeth II le 2 juin 1953, la finale de la Coupe du monde de soccer entre l’Angleterre et l’Allemagne de l’Ouest le 30 juillet 1966, l’investiture du prince de Galles le 1er juillet 1969, le mariage de Charles, prince de Galles, et de Lady Diana Spencer le 29 juillet 1981, les funérailles de Lady Diana, princesse de Galles le 6 septembre 1997 et, bouclant la boucle, le 75e anniversaire du Jour de la Victoire le 8 mai 2020. Une famille typiquement british, les Lamb, survole ces années dans des pages riches d’anecdotes et de faits historiques. Jonathan Coe brille ici encore une fois par son immense talent de raconteur et je ne me lasse pas de lire ses comptes-rendus romanesques d’une société insulaire que l’on apprend à connaître de l’intérieur. Un défi que de savourer lentement cet opus, car on se laisse très vite emporter par la narration enjouée et le récit plus qu’enlevant!