ÉB
Élaine B.
Intérêts littéraires : Biographies, Littérature, Voyages, Psychologie

Activités de Élaine B.

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Les saisons inversées : meurtre au Quai d'Orsay

Par Renaud S. lyautey
(4,0)
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J’ai renoué avec la plume de Renaud S. Lyautey, précédemment appréciée dans Le Divan de Staline. Le personnage de René Turpin apparaît donc pour la première fois dans Les saisons inversées, en poste au ministère des Affaires étrangères du Quai d’Orsay à Paris. Le 30 août 2003, Pierre Messand, directeur général des Affaires politiques et de Sécurité, est retrouvé sans vie chez lui. Le meurtre mobilise immédiatement la Direction de la surveillance du territoire à laquelle Turpin doit servir de facilitateur auprès du personnel du ministère. L’enquête se déploie autour du passé de la victime et après un départ axé sur de fausses pistes en Iran, aboutit au Chili, « un pays long comme un jour sans pain ». J’ai une fois de plus apprécié le talent de concision de Lyautey dans ce roman policier qui n’en fait pas des tonnes. Simple et efficace : plaisir de lecture garanti.
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Patria

Par Fernando Aramburu
(4,0)
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Patria représente ce que le genre romanesque réussit à accomplir dans le but de mieux appréhender les aléas de l’existence humaine. Ainsi, du moment où son mari est assassiné froidement dans la rue par les forces de l’ETA, Bittori n’a de cesse de quêter le pardon de celui qu’elle croit le meurtrier, le fils de sa meilleure amie Mirren, passé à la lutte armée du groupe terroriste basque. Une longue amitié malmenée, dont la longue agonie n’en finit plus de pourrir l’atmosphère de leur entourage. Fernando Aramburu procède à une véritable dissection des sentiments ambivalents éprouvés par ses personnages, membres de deux familles du même patelin, depuis longtemps amies. En de courts chapitres vibrants, l’auteur s’attache à décrire le ressac provoqué par les actes terroristes commis pour la cause au sein même des familles et des communautés atteintes par la radicalisation d’un des leurs. C’est très fort. J’ai traversé ce roman presque en apnée, étrangement de façon laborieuse même si l’écriture est d’un abord facile. La tristesse, la colère et l’impuissance imprègnent ce texte que j’ai terminé au petit matin, désireuse d’en connaître le dénouement. Fernando Aramburu, que je découvre avec ce titre, m’a procuré un moment de lecture douloureux, une immersion totale dans un univers que je connaissais peu mais dont le propos touche à coup sûr tous les êtres humains.
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Ultramarins

Par Mariette Navarro
(3,0)
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« Elle a fait le choix de la navigation, ce savoir d’êtres humains, le choix des bricolages antiques et des machines modernes, des chiffres et des sensations, des abstractions cosmiques et du soleil au visage. » Une commandante d’un cargo parti de Saint-Nazaire à destination des Antilles donne la permission à sa vingtaine de marins de se baigner dans l’océan, au large des Açores. Exit les radars pour le temps d’une trempette de quelques minutes, le canot de sauvetage à l’eau et les vêtements laissés à bord du navire. Cet arrêt impromptu provoquera quelques conséquences étranges sur l’équipage, dérangeant imperceptiblement le reste du parcours. J’ai aimé l’écriture absolument captivante et évocatrice de ce roman d’atmosphère. Je me suis sentie faire partie du voyage, de la cabine de pilotage à la salle des machines, au sein du vaste océan au vide abyssal. Si la majeure partie du livre m’a plu, le dénouement en revanche m’a laissée sur ma faim. Une histoire originale mais qui aurait pu être étoffée davantage.
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Le bruissement du papier et des désirs

Par Sarah McCoy et Anath Riveline
(3,0)
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Lorsque suggéré à mon mari, Le bruissement du papier et des désirs n’a pas retenu son adhésion. Ça pouvait aller de regarder la série télévisée Anne, avec la merveilleuse Amybeth McNulty dans le rôle-titre, mais se plonger dans ce genre de littérature romanesque, non merci. Moi en revanche, je n’ai pas boudé mon plaisir même si cette histoire imaginée par Sarah McCoy emprunte parfois les chemins narratifs du scénario de la série. On retrouve l’austère Marilla et son mutique frère Matthew en 1876, avant l’arrivée de l’orpheline Anne à la maison aux pignons verts. S’ensuivent les souvenirs d’une adolescence perturbée par un début de béguin envers un voisin, John Blythe et la mort prématurée de sa mère en couches. Dans une abnégation totale de ses propres désirs, Marilla adopte alors une posture sacrificielle afin de demeurer dans son rôle d’aidante naturelle auprès de son père et de son frère. Le roman se lit rapidement et facilement et peut intéresser, entre autres, un public jeunesse. Des faits historiques étonnants s’imbriquent dans l’intrigue, contribuant ainsi à conserver l’intérêt jusqu’à la fin. Et si vous n’avez pas vu la série, vous apprécierez d’autant plus votre lecture.
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Le journal d'une femme de chambre

Par Octave Mirbeau
(4,5)
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Elle n’a pas la langue dans sa poche, Célestine. Ni pour ses maîtres, ni pour elle-même. Son journal en témoigne. Du 14 septembre 1899, date à laquelle elle entre comme femme de chambre chez Monsieur et Madame Lanlaire (Isidore et Euphrasie), jusqu’au mois de mars 1900, elle s’emploie à tout décrire, du plus sordide au plus loufoque, des mœurs en cours dans les grandes maisons de la haute bourgeoisie. « Et j’écris ces lignes dans ma chambre, une sale petite chambre, sous les combles, ouverte à tous les vents, aux froids de l’hiver, aux brûlantes chaleurs de l’été. » Une ferveur l’habite de tout dire, de coucher sur le papier son expérience de femme qui en a bavé. Avec verve et aplomb, Célestine déverse son fiel, mais aussi ses souvenirs les plus heureux, car tout n’était pas que grisaille dans sa vie de servitude. Octave Mirbeau a dû causer l’émoi à la sortie de son roman exempt de pruderie et de maniérisme. Lu à la sortie de l’adolescence, j’en ai savouré chaque page dans ma relecture. Les quatre étoiles que je lui avais accordées, demeurent et demeure aussi la plénitude éprouvée devant cette écriture assumée à nulle autre pareille.
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La mer et au-delà

Par Yann Queffélec
(3,0)
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De la mer, il dit peu mais laisse entendre. Tout comme de Florence Arthaud, la navigatrice au long cours. Je reconnais à Yann Queffélec un style, une manière de raconter, mais son récit m’a plutôt laissée de glace. L’impression forte que l’auteur parlait à des initiés de la voile, des « voileux », comme il aime les appeler. Bien sûr, le vocabulaire maritime y contribue grandement, mais aussi les apartés abscons, les « inside jokes », de même que la chronologie bousculée compromettant parfois la compréhension du texte. La mer et au-delà relate un lien d’amitié qui unissait l’auteur à son sujet et ne constitue nullement une biographie conventionnelle. Là se situe ma déception. Peut-être ferais-je mieux de lire les écrits de Florence Arthaud pour en apprendre un peu plus…
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Là où chantent les écrevisses

Par Delia Owens
(3,5)
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Un roman d’apprentissage dont l’action se déroule de 1952 à 1970 dans une petite communauté de la côte de la Caroline du Nord, là où les marais prédominent sur la terre ferme (et où, à l’occasion, on peut entendre les écrevisses chanter…) Une fillette s’élève seule, à l’écart du monde, dans une cabane située au fin fond des terres marécageuses , désertée un à un par tous les membres de sa famille. D’abord, la mère violentée par son mari, ensuite sa fratrie et pour finir, son père alcoolique, vétéran de la Seconde Guerre mondiale. On la suit dans son évolution de l’adolescence à l’âge adulte, vivant farouchement ses passions pour la faune ailée et la biologie marine, tout en souhaitant s’affranchir de sa solitude. Un début prometteur mais dont le récit s’est peu à peu transformé en une bluette que l’autrice a voulu rehausser d’une intrigue policière particulièrement mal menée. Un procès rondement conclu, suivi d’une fin par trop romanesque, m’ont laissée sur ma faim, malgré des apartés scientifiques fort intéressants sur les milieux humides. Pour conclure, le roman est vraisemblablement destiné à un public adolescent ou à ceux et celles qui aiment se vautrer, une fois n’est pas coutume, dans une atmosphère empreinte de sentimentalisme.
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Soyez l'expert de votre tout-petit

Par Mélanie Bilodeau
(4,0)
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Dans le cadre de l'événement Masse Critique de Babelio, j’ai eu le plaisir de lire ce guide éducatif Soyez l’expert de votre tout-petit, rédigé par Mélanie Bilodeau, psycho-éducatrice et conférencière sur la périnatalité et la petite enfance. Un ouvrage essentiel pour mieux comprendre ce que vivent nos bambins au fil des jours et leur apporter ce dont ils ont besoin dans leur évolution. Pour la plupart des parents, cela se fait à l’instinct et c’est très bien ainsi. Mais il est bon d’aller vérifier auprès de professionnels si nos comportements et nos actions sont toujours adéquats. Le concept de parentalité sécurisante (empathie, soutien et encouragement) est ici développé dans ses moindres détails; on comprend dès lors que les besoins de l’enfant sont assez simples : des soins prévisibles, constants et cohérents. « La parentalité, c’est un cheminement personnel. Nous construisons à partir de notre propre bagage de vie, de nos limites, de nos vulnérabilités et de notre degré de sensibilité parentale. » Aucun jugement, une grande ouverture d’esprit et de la bienveillance dans toutes les pages, ce livre se révèle d’une grande utilité pour tous : parents, grands-parents, éducateurs et tous ceux qui évoluent autour d’un petit enfant. Un livre-passerelle que je m’empresse de relayer à mon fils et à ma belle-fille, heureux parents d’un garçon de trois ans et bientôt d’une petite fille à naître.
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Le sel de tous les oublis

Par Yasmina Khadra
(4,0)
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« Si ton monde de déçoit sache Qu’il y en a d’autres dans la vie Sèche la mer et marche Sur le sel de tous les oublis » Un refrain fredonné par un musicien de la rue, obsède Adem, un instituteur à la dérive, que sa femme vient de quitter pour un autre homme. Son itinérance de village en village, seul avec ses démons, ne l’arrange guère; ceux qu’il croise sur son chemin, il cherche à les éviter à tout prix, même ceux qui cherchent à l’aider ou à le soutenir. Yasmina Khadra plante son décor dans une Algérie tout juste sortie de sa lutte contre l’indépendance. À l’instar de ce que vit son anti-héros, les nouveaux temps sont instables et propices aux errements. « Par-dessus les décombres de toute révolution, une race de vautours se fera passer pour des phénix qui n’hésiteront pas à faire des cendres des martyrs de l’engrais pour leurs jardins, des tombes des absents leurs propres monuments et des larmes des veuves de l’eau pour leurs moulins. » Lors de ses pérégrinations, Adem observe, analyse, critique et juge sévèrement le genre humain, bon ou mauvais. Khadra parle à tous dans ce roman dont la brièveté n’enlève rien à la sagacité du propos. Bien dit, bien raconté, bien écrit, c’est une histoire de toutes les époques, incitative à la réflexion existentielle et au sort de l’individu dans la société.
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Une histoire vraie

Par Erik LARSON
(4,0)
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Une histoire vraie, c’est le compte-rendu d’heure en heure de la trajectoire d’un des plus meurtriers ouragans à avoir touché le territoire américain. Le 8 septembre 1900, l’île de Galveston au Texas, dans le golfe du Mexique, en subissait les assauts furieux. La tempête avait pris de la force depuis son passage sur Cuba et le US Weather Bureau, souvent dénigré dans le passé pour ses prévisions hasardeuses et inexactes, a complètement failli à sa tâche, refusant même d’écouter les avertissements des météorologues cubains, experts en ce domaine. C’est ce qu’on apprend dans ce récit historique, en plus d’une foule de détails compilés minutieusement par l’auteur. Erik Larson a compulsé de multiples archives, scruté nombre de photographies et consulté des experts afin de dérouler le plus exactement possible le fil des événements ayant mené à cette catastrophe naturelle qu’on aurait dû voir venir. Huit mille personnes ont péri dans la destruction de leurs maisons, d’abord inondées et ensuite démembrées, les survivants se raccrochant aux débris, impuissants à sauver ceux et celles qui sombraient irrémédiablement. Le récit donne froid dans le dos, mais je l’ai parcouru fébrilement, mesurant toute la misère humaine face à la nature qui se déchaîne. J’avais beaucoup aimé Dans le jardin de la bête du même auteur et je compte bien lire La splendeur et l’infamie qui attend depuis trop longtemps dans ma PAL.
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Un jardin de papier

Par Thomas Wharton
(3,0)
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« - Léger je suis, récita le comte, mais assez fort pour emporter un homme au loin. Petit je suis, mais en moi dorment des multitudes qui attendent d’être éveillées. Muet je suis, et pourtant mes mots franchissent de longues distances sans jamais faiblir. - Un livre, dit Flood au bout d’un instant de réflexion. » Après avoir guerroyé en Europe et perdu un fils dans ces circonstances, le comte d’Ostrov se retire en son château de Slovaquie. Avec sa fille Iréna, il se consacre désormais à l’étude et à la confection d’automates. Pour enrichir son immense bibliothèque, il fait appel un jour à Nicolas Flood, imprimeur et libraire londonien, afin de concevoir un livre sans fin, « un livre qui posera une énigme, mais sans la résoudre. » Cette prémisse constitue le cœur de ce conte fantastique, mais ne se résume certainement pas à celle-ci. Car il y a de la matière dans le roman qu’a imaginé Thomas Wharton! Les récits multiples s’entremêlent à la trame principale, tellement qu’on a peine parfois à s’y retrouver. C’est le seul hic à une lecture qui m’a plu d’emblée dès les premières pages. Trop c’est comme pas assez, dit le dicton. Malgré tout, j’ai apprécié l’écriture imagée et poétique ainsi que les personnages bien campés évoluant dans un contexte historique (XVIIIe siècle) fort bien rendu.
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Le bal de Sceaux

Par Honoré Balzac
(4,0)
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« Armée de son expérience de vingt ans, elle condamnait le sort parce que, ne sachant pas que le premier principe du bonheur est en nous, elle demandait aux choses de la vie de le lui donner. » Émilie de Fontaine, la benjamine de la famille, reste la seule à marier. Son père, gentilhomme poitevin, a multiplié courbettes et ronds de jambe à la cour royale afin d’obtenir de bonnes positions pour ses fils et des occasions favorables pour caser ses filles aînées. Reste donc Émilie, une enfant gâtée, qui se montre intransigeante envers les prétendants que lui présente son père. « Il tremblait que le monde impitoyable ne se moquât déjà d’une personne qui restait si longtemps sur scène sans donner un dénouement à la comédie qu’elle y jouait. » Le bal de Sceaux, ma seconde incursion dans l’univers balzacien, révèle un récit piquant, un brin moralisateur, sur les mœurs en cours dans la bourgeoisie sous la Restauration. Les descriptions détaillées sont moins présentes que dans La maison du chat qui pelote, alors que les dialogues savoureux prennent le relais. L’édition (Étonnants classiques) empruntée à la bibliothèque municipale propose une mise en contexte du roman, des précisions historiques fort appréciées, ainsi qu’une étude dans le texte des motivations de l’auteur, le tout assorti d’une série de pages destinées aux notes du lecteur. La commune de Sceaux, maintenant une banlieue de Paris, recèle des trésors patrimoniaux, si j’en juge par mes recherches sur Internet. Le peuple français est décidément choyé dans ce domaine!
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Civilizations

Par Laurent Binet
(4,75)
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« Mais la geste des hommes est un fleuve dont personne, hormis le Soleil s’il venait à s’éteindre, ne saurait interrompre le cours. » Et si Christophe Colomb n’était jamais revenu de ses explorations dans le Nouveau Monde? Ainsi en est-il dans ce roman vertigineux imaginé par le talentueux Laurent Binet, ou l’on voit débarquer à Lisbonne en 1534, Atahualpa, grand chef des Incas et deux cents de ses sujets, au lendemain d’un séisme meurtrier. À bord d’une caravelle calquée sur celle de Colomb, la traversée de la mer Océane s’accomplit dans le sens contraire à l’Histoire qui s’en trouve alors complètement chamboulée. Laurent Binet, du trio des grands Laurent littéraires (Gaudé et Seksik), m’a encore éblouie avec cette uchronie échevelée, à laquelle j’ai adhéré sans concession. Un narrateur inconnu et qui restera anonyme rend compte de cette équipée à rebours du peuple adorateur du Soleil, fuyant un conflit fratricide, et qui tente de s’implanter dans un monde déjà gouverné par ses propres règles religieuses et politiques. Une lecture exigeante à la hauteur du travail de recherche historique mené par l’auteur. L’attention du lecteur est donc requise pour bien comprendre l’enchaînement des événements qui se déroulent rapidement. Ceux et celles qui connaissent bien les faits historiques de cette époque et leurs figures associées (Charles Quint, Martin Luther, François 1er, Ferdinand 1er de Habsbourg, Érasme, Thomas More et consorts) seront mieux outillés que je ne l’étais avant d’aborder le roman. J’ai donc pris le temps qu’il fallait, fouillant les recoins obscurs soulevés par l’intrigue, afin de bien apprécier ce que j’avais sous les yeux. Un très bel exercice de style que je recommande à tous les amoureux de l’Histoire.
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Une éducation

Par Tara Westover
(4,5)
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« Vous pourriez attribuer quantité de noms à cette individualité. Transformation. Métamorphose. Fausseté. Trahison. J’appelle cela une éducation. » Ce sont les dernières phrases d’un récit autobiographique terriblement confrontant. Tara Westover, la benjamine d’une fratrie de sept, élevée au sein d’une famille mormone, témoigne d’une emprise parentale malsaine et manipulatrice. Au pied d’une montagne dans l’Idaho où ils habitent, le père, propriétaire d’une décharge, recycle de la ferraille et la mère, herboriste et sage-femme, s’occupe du foyer. Les deux observent les règles religieuses à la lettre et souscrivent en plus aux théories du complot, pratiquent le survivalisme et se méfient comme de la peste du système éducatif national, de la médecine moderne et du gouvernement fédéral américain. Jusqu’où va la loyauté familiale et qu’en est-il des obligations que l’on a envers cette même famille, une fois atteint l’âge adulte? « Maintenant, à vingt-huit ans, je m’assieds à ma table de travail pour écrire, reconstituer l’incident à partir des échos et des cris d’une mémoire fatiguée. » Tara Westover dépose ses souvenirs, même les plus pénibles, dans cet ouvrage qui attise inévitablement l’empathie et une certaine forme de sourde compréhension envers ce que j’appellerais le frein à l’émancipation individuelle au cœur de la famille, que celle-ci soit bienveillante ou dysfonctionnelle. C’est un des récits du genre les plus forts que j’aie eu à lire. J’ai souffert avec elle, j’ai pleuré avec elle, j’ai été découragée avec elle et j’ai vaincu, en quelque sorte, avec elle. Un exemple de résilience arrachée de haute lutte.
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La maison du Chat-qui-pelote

Par Honoré Balzac
(4,0)
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Dans ma vingtaine, je me suis tapé la saga des Rougon-Maquart, un roman après l’autre, sans pause. Et pourquoi pas le refaire avec ceux composant La Comédie humaine d’Honoré de Balzac? J’avais bien tenté le coup à la fin de l’adolescence, sans grand résultat, butant sur Eugénie Grandet ou Le colonel Chabert, sans vraiment comprendre ce que je lisais. Je m’y remets donc avec la maturité et l’expérience; mon modus operandi consistera cette fois-ci à insérer un Balzac entre quelques lectures plus contemporaines. Je commence donc avec La Maison du Chat-qui-pelote, paru en 1830 ; un court roman psychologique sur les désillusions amoureuses d’Augustine, fille d’un drapier mariée à un homme issu de la noblesse, peintre à ses heures et bambocheur la plupart du temps. Quelle belle plume! Maniée avec une éloquence sans pareille, elle se laisse déguster dès les premières lignes. J’ai été charmée tout simplement par les mots, l’intrigue se résumant à peu de choses, en somme. J’avais en main une édition en gros caractères, plutôt poche, et bourrée de fautes de frappe, empruntée à la bibliothèque du quartier. Pas très alléchant comme enveloppe, mais quel trésor à découvrir une fois l’emballage mis de côté!