ÉB
Élaine B.
Intérêts littéraires : Biographies, Littérature, Voyages, Psychologie

Activités de Élaine B.

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Crépuscule

Par Philippe Claudel
(5,0)
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Encore un très beau roman de Philippe Claudel! Après Les Âmes grises, Le rapport de Brodeck et l’Archipel du Chien, je ne cesse de m’émerveiller de la maîtrise du conteur et du style de l’auteur, aussi réalisateur, scénariste et enseignant. Un policier et son adjoint, responsables de la sécurité d’une petite ville reculée de l’empire austro-hongrois, sont amenés à résoudre l’enquête entourant la mort suspecte du curé. Jusque là tranquilles au poste, à l’abri des bouleversements sociaux ou politiques, les deux hommes ne peuvent plus se contenter de bourrer le poêle et de fumer l’esprit en paix. Des vents contraires et des courants insidieux frapperont leur communauté paisible, transformant cet assassinat venu de nulle part en porte-étendard d’une foi que l’on pensait quasi éteinte. Un roman pareil à ces anciens contes dont l’action est nichée au creux des villages oubliés, enfouis dans la nature et le froid, cernés par les bêtes sauvages et emplis des mauvais penchants dont seuls les hommes sont capables. Cinq étoiles, rien de moins, pour cette histoire sombre traversée par quelques éclats de bonté lumineuse.
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Diderot, le génie débraillé T.1 : Diderot, le génie débraillé, Vo

Par Sophie Chauveau et Denis Diderot
(4,0)
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Je n’ai jamais lu avec autant de facilité et d’entrain une biographie, a fortiori lorsqu’il est question de la vie de Denis Diderot, l’écrivain philosophe à la personnalité haute en couleur. On fait sa connaissance alors qu’il s’apprête à fuguer de la maison familiale, encouragé et appuyé par sa soeurette Denise. L’adolescent se fait prendre sur le fait par son père aux petites heures du matin, sommé de révéler le lieu de sa destination. Ce sera Paris ou rien. Quitter Langres et sa petitesse afin d’engranger les plus hauts savoirs culturels et scientifiques et atteindre ainsi la notoriété tant recherchée. Sophie Chauveau raconte les années d’étude, celles consacrées à la bohème parisienne, les mille et un métiers de survie, les amitiés masculines, les intrigues amoureuses, les conflits familiaux et la lente montée de Diderot comme figure importante dans l’univers littéraire de son siècle. Une écriture vive et colorée parcourt cet ouvrage bien documenté que l’on lit comme un roman. Instructif et ludique. J’y ai découvert, entre autres, la petite commune de Langres, en Haute-Marne, et dont les photos sur Internet, m’ont véritablement enchantée. Je me suis empressée de réserver à la bibliothèque municipale le deuxième tome intitulé Les encyclopédistes, qu’il me tarde de dévorer.
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La transparence du temps

Par Leonardo Padura
(4,0)
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« (…) ses réflexions sociologiques de philosophe existentiel tropical n’avaient guère d’avenir dans le pays excessif et léger où il était né, où il vivait, et dans lequel la logique ne répondait à aucune loi… » Mario Conde, enquêteur à la retraite, reprend du service lorsque son ami du lycée, Bobby, lui confie la recherche d’une statuette de la Vierge noire, dite de la Regla, censée être dotée de pouvoirs guérisseurs, et qui lui a été dérobée par son ex-amant. L’affaire semble à priori facile à résoudre mais c’est sans compter les tortueux méandres des bas-fonds havanais et la propension naturelle au mensonge de tout Cubain qui se respecte. C’est la neuvième enquête du personnage Conde, figure emblématique de l’œuvre de Padura, celui qui « pose plein de questions, réfléchis, remue la merde » et qui, à l’aube de son soixantième anniversaire, réalise le temps passé dans un pays où « (…) la pauvreté heureuse [semble être] la planche de salut nationale. » Leonardo Padura a ingénieusement construit un roman dans un roman, utilisant les talents d’écrivain de Mario Conde afin de mener l’intrigue à son dénouement. À la fois historique et bien de son temps, le livre se lit comme un polar doublé d’une analyse sociologique puissante, à mille lieues des cartes postales que l’on aime s’imaginer lorsque l’on vient du froid. Il n’empêche, l’île me fait toujours rêver…
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Recalé

Par Michael Hjorth, Hans Rosenfeldt et Rémi Cassaigne
(4,0)
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Recalé, le cinquième tome des enquêtes de l’équipe de la Criminelle menée par Torkel Höglund, m’a une fois de plus emballée. Le duo d’écrivains Michael Hjorth et Hans Rosenfeldt se surpassent à chaque fois par l’originalité de le leurs intrigues et leur maîtrise de narration. Cette fois-ci, il s’agit de pister un tueur en série qui s’est donné comme mission de débarrasser la Suède des idiots peuplant la sphère publique : influenceurs sur les réseaux sociaux, candidats de téléréalités, blogueurs de tout acabit, bref de l’engeance ignare qui encombre les médias. L’intello justicier doté du pseudo Sven Caton, sûr de son bon droit, donnera du fil à retordre à nos enquêteurs, eux-mêmes aux prises avec de multiples problèmes personnels. Et pour finir, Hjorth et Rosenfeldt frappent encore dans le mille. Je n’aurai d’autre choix que de lire le suivant, Justice divine, même rebutée, il faut le dire, par une traduction des plus médiocres qui tord parfois la syntaxe à en faire ravaler sa langue. Cependant, dans la balance du plaisir de lecture, ces quelques accrocs sont bien vite mis de côté.
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Bénis soient les enfants et les bêtes

Par Glendon SWARTHOUT
(4,0)
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« Qu’on les laisse faire et on verra que les trente-six garçons se diviseront instinctivement en six équipes, chacune avec sa propre cabane et son propre moniteur! » Six adolescents, parmi d’autres issus de familles fortunées, s’unissent afin de contrer les humiliations quotidiennes au camp de vacances où ils ont atterri le temps d’un été. Logeant dans la même cabane sous l’autorité d’un moniteur à peine plus vieux qu’eux et qu’ils ne respectent pas, Cotton, Goodenow, Teft, Shecker et les deux frères Lally, s’engageront alors à se libérer de leurs peurs et, dans un ultime baroud d’honneur, réaliseront les actes les plus insensés afin d’y arriver. « Ils ne s’étaient rencontrés que par hasard. Ils n’étaient liés que par leur névrose, leur puérilité et leur insignifiance. » Un court roman habilement construit et d’une telle intensité, que je l’ai dévoré en un temps record. Glendon Swarthout a réussi à me faire vivre sur le même pied que ces jeunes bafoués par leur entourage. J’ai adhéré entièrement à leur histoire, l’auteur instillant judicieusement tout au long du récit des bribes du passé des protagonistes, les rendant ainsi encore plus vibrants et vivants. Un roman à la sauce « Thelma et Louise » qui m’a enthousiasmée du début à la fin, grandiose.
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Dernier arrêt avant l'automne

Par René Frégni
(4,0)
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« Suis-je devenu un moine qui ne lit plus, qui ne prie plus et qui s’endort doucement dans les couleurs de l’automne… » Le narrateur, écrivain en panne, accepte un boulot de gardien-jardinier dans le domaine du monastère de Ségriès, propriété d’un richissime financier. Ses amis libraires Pascal et Aline ne sont pas loin et sur leurs encouragements, il espère retrouver l’inspiration dans l’effort d’un travail physique au grand air. « Je ne suis pas venu ici pour rencontrer Dieu, j’y suis venu pour aller un peu plus loin dans le tumulte de ma vie qui avance trop vite. Pour observer ma vie dans un immense miroir de silence. » Le recueillement espéré dans ces lieux sera soudain balayé par une macabre découverte qui ne peut laisser quiconque en paix. Je découvre René Frégni avec ce titre, grâce à la communauté Babelio, et ça en valait le coup. Une écriture belle et enveloppante dès les premières phrases, mise au service d’une histoire où l’amitié tient une grande place au cœur des vicissitudes de la vie. Ma curiosité piquée envers cet auteur, je vais assurément revisiter son univers littéraire.
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Idaho

Par Andria Williams
(3,0)
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« (…) un rôti enveloppé de papier aluminium, avec des carottes, un aspic de tomate et en dessert, une gelée rouge truffée de marshmallows et de bretzels, tel un océan à la surface duquel flottaient des restes de naufragés après une attaque de requins, le tout dans des plats orange en Pyrex, assortis. » Bienvenue dans les années 1960 à peine émergentes, dans le salon des Richards, Mitch et Jeannie, les hôtes d’une soirée entre couples résidant à Idaho Falls. Ce qui les lie tous : le Laboratoire national de l’Idaho, un centre de recherche nucléaire situé non loin, où les hommes, des militaires, opèrent un réacteur sous la supervision de Mitch Richards, sergent-chef. Andria Williams, dont c’est le premier roman, dissèque les relations maritales dans un contexte de forte tension autour des dangers potentiels générés par l’énergie nucléaire dont on testait le potentiel dans la vie civile. C’est bien écrit et bien construit, le récit se déployant sagement entre les points de vue des différents personnages, tous campés avec justesse. Une incursion réaliste dans les années d’après-guerre, alors que les Etats-Unis entreprenaient une ascension économique fulgurante. Malgré un léger décalage de style et d’intention entre la finale et le reste du roman, ce fut un bon moment de lecture.
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La vengeance de Fanny

Par Yaniv Iczkovits
(5,0)
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Lorsqu’elle voit Mende, sa sœur, s’étioler peu à peu à la suite de la disparition de son mari, parti à Minsk depuis des mois sans donner de nouvelles, Fanny se donne comme mission d’aller chercher celui-ci par la peau du cou. En secret, elle quitte elle-même mari et enfants au cœur de la nuit, confiant sa quête au passeur de la rivière, un homme mutique au passé trouble, qui lui offre alors son aide. « (…) Fanny fit vœu de se salir les mains dans le chaudron de ce monde et de faire corps avec la vie terrestre. (…) le Créateur avait instillé en elle la volonté d’abattre les barrières de son destin, elle serait capable de défigurer quiconque se dresserait sur son chemin vers la liberté. » Habile du couteau, un art hérité de son père, boucher casher, Fanny trace son parcours qui se transformera rapidement en chemin de croix parsemé d’une multitude de retournements de situations parfois loufoques, parfois terrifiantes. Point de misérabilisme dans ces pages mais un redoutable humour qui ravage tout sur son passage. Et pourtant, l’époque englobait son lot de trahisons, de lâchetés et de drames, le régime tsariste éprouvant durement les communautés juives. Yaniv Iczkovits a concocté un pur bijou de littérature, alliant l’art du conte à celui du polar historique, le tout avec une verve et une verdeur sans pareilles. Gros coup de cœur pour ce roman que je n’hésite pas à qualifier de merveille.
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Berlin requiem

Par Xavier-Marie Bonnot
(3,0)
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« L’art peut-il se placer au-dessus de la morale? » C’est ce qu’a tenté de faire Wilhelm Furtwängler (1886-1954), chef d’orchestre réputé de Berlin, alors que le nazisme refermait sa poigne de fer sur l’Allemagne, condamnant son travail et sa musique à devenir les instruments de la propagande hitlérienne. Avec plus ou moins de succès, si l’on en juge ce qui est raconté dans ce roman aux faits historiques rigoureusement exposés. Des personnages fictifs côtoient les réels protagonistes de l’époque dans une intrigue somme toute conventionnelle. Le seul reproche qui m’est venu à l’esprit durant ma lecture et une fois celle-ci terminée, c’est l’absence de charge émotive, cette petite pointe de chamboulement que l’on peut éprouver pour les créatures romanesques. Il régnait dans ce roman une froideur narrative où les descriptions d’élève appliqué à reconstituer l’Histoire s’amalgamaient de force au récit imaginé par l’auteur. Une lecture en demi-teintes à laquelle j’attribue trois étoiles pour l’exactitude de la recherche car le style littéraire ne m’a pas tellement emballée.
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L'été où tout a fondu

Par Tiffany McDaniel
(4,33)
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« À en croire les apparences, il n’était toujours qu’un garçon comme les autres. De mon âge à peu près, mais cette tranquillité solennelle qu’il affichait me faisait penser que dans son âme, il était âgé. Un garçon qui, dans sa boîte de crayons de couleurs, avait dû utiliser le noir plus que tous les autres. » Lorsque le père de Fielding, treize ans, a fait publier son invitation dans le journal de la localité, cet été caniculaire de 1984, personne ne pouvait imaginer qu’il y aurait une réponse et encore moins une visite en personne. Car c’est au diable lui-même qu’était adressée l’invite, incarné dans le corps d’un adolescent à la peau noire, du même âge que Fielding, dénommé Sal (contraction des premières lettres de Satan et de Lucifer). L’arrivée du garçon constituera un point tournant pour la famille de Fielding et pour les habitants de la ville, rapidement fanatisés par l’un des leurs, Elohim, un homme blessé dans son orgueil et qui n’hésitera pas à rejeter tous les maux de la terre sur Sal. Une allégorie sur les ravages de l’intolérance et du sectarisme qui se déploie lentement et dont on peut seulement apprécier la pleine mesure une fois la dernière page tournée. C’est au tour de Betty de la même autrice de rejoindre le dessus de ma PAL.
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La plus belle crotte du monde

Par Marie PAVLENKO et Camille Garoche
(4,0)
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Pourquoi est-ce si rigolo, pour un enfant, dès qu’il est question de crotte et de caca? Notre petit-fils de trois ans n’échappe pas à cette drôle de règle lui qui vient tout juste d’émerger d’une phase sonore caca-boudin. La plus belle crotte du monde voit défiler une série d’animaux de la forêt se haussant du col afin de déterminer lequel arrive à pondre le plus bel étron. Du plus petit au plus grand, chacun pousse son avantage jusqu’à ce qu’un chasseur émerge des buissons, arme à la main. Nous nous sommes bien amusés à parcourir ce très bel album coloré et ludique. Dessins stylisés sur papier glacé, il faut tout de même y aller mollo en tournant les pages avec trop d’enthousiasme, un avertissement qui vaut pour les tout-petits habitués au carton solide des premiers livres.
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Chien 51

Par Laurent Gaudé
(4,0)
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Encore un autre roman fort intéressant signé Laurent Gaudé, un auteur de confiance. Zem Sparak, chien policier enquêteur, patrouille dans la zone 3 défavorisée de Magnapole, une cité passée aux mains de l’entreprise privée GoldTex, après la faillite de la Grèce. Lorsqu’un cadavre éventré est retrouvé sur son territoire, Sparak est d’office jumelé à une inspectrice de la zone 2, Salia Malberg, considérée dès lors comme son maître-chien. Le duo disparate devra faire équipe pour retrouver le meurtrier, une tâche rendue complexe par la campagne électorale en cours au sein de la Commission directoire. Une dystopie étonnante, brillamment construite, et qui évite les complexités inutiles maintes fois observées dans ce genre littéraire. Des chapitres courts et compacts alternant passé et présent facilitent la lecture. Les personnages solidement campés traversent l’histoire, forts de leurs motivations comme de leurs failles. Le dénouement, d’une logique implacable, épouse parfaitement le récit premier. J’ai aimé, comme tous les romans de Laurent Gaudé précédemment lus (Le Soleil des Scorta; Écoutez nos défaites; Ouragan; Pour seul cortège).
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Un profond sommeil

Par Tiffany Quay Tyson et Héloïse Esquié
(4,0)
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Dans la lignée de Là où chantent les écrevisses, était-il indiqué sur le bandeau de la page couverture. Eh bien, à mon avis, c’est plusieurs crans au-dessus du roman de Delia Owens. Au premier abord, il y a l’écriture, d’une simplicité désarmante sans être pour autant répétitive. Ensuite, l’intrigue est dense, soutenue par une structure narrative aboutie et complexe. La narratrice, adolescente à l’époque des faits, raconte la disparition mystérieuse de sa petite sœur de six ans, Pansy, en 1976, durant une journée d’été caniculaire au bord d’un lac issu d’une carrière désaffectée. Une carrière hantée par les esprits millénaires et si on veut y croire, par des fantômes d’un passé tumultueux. Parallèlement à son récit, il y a celui d’un inconnu se remémorant sa jeunesse auprès de sa jumelle, sur fond de ségrégation raciale durant les années 1940 dans le Sud des États-Unis. Petit à petit, les deux discours croisés n’en font plus qu’un seul, entraînant le lecteur vers une finale conséquente. Au cœur de cette suite d’abandons psychologiques et physiques, les membres d’une famille ordinaire qui n’en finissent plus de panser leurs plaies et ce, sur plusieurs générations. Un beau roman social dont les thèmes évoqués sont encore et toujours d’une brûlante actualité.
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Les étoiles s'éteignent à l'aube

Par Richard Wagamese
(4,0)
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Franklin Starlight, seize ans, renoue avec son père biologique après bien des années d’éloignement. Eldon Starlight est au bord du gouffre à tous les niveaux. Alcoolique, à la dérive et malade, il souhaite aller mourir dans la forêt, à un endroit sacré qu’il a déjà exploré dans sa jeunesse. Il compte sur son fils pour l’y conduire, lui promettant de tout lui dire sur des pans de son existence jamais racontés, par honte et par impuissance. Car Franklin a vécu jusqu’à maintenant dans une ferme sous l’œil bienveillant de Bunky. « Quand il pensait au mot père, il ne pouvait imaginer personne d’autre que le vieil homme. ». Le parcours emprunté sera un véritable chemin de la guérison (medicine walk) pour Eldon, non pas physiquement, l’alcool ayant déjà fait ses ravages, mais moralement car la parole libère. Un roman d’une infinie tristesse et d’une grave beauté, la nature sauvage témoin des propos parfois blessants de deux êtres qui se sont mutuellement écorchés et qui, à la fin, en appellent à la paix. Malgré certains passages redondants dans l’écriture, ce roman dégage une forte impression pendant et après la lecture. L’évocation des us et coutumes des premiers occupants sur le territoire canadien n’y est certes pas étrangère de même que cette relation malmenée père-fils dont on découvre petit à petit les origines.
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La chute de Babylone

Par Guillaume Sylvestre
(2,83)
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Au sein de l’immeuble à condos Babylon Cove, à Fort Lauderdale, les passions et les envies s’agitent autour des préparatifs d’une soirée de fin d’année devant avoir lieu dans la villa luxueuse d’un milliardaire québécois. Les femmes ne pensent qu’à se procurer LA robe tandis que leurs maris somnolent à la plage en philosophant. Dans « le désert des centres commerciaux, les grandes avenues mortes et les stationnements arides », tous cherchent un sens à leur existence sous l’implacable soleil floridien. Guillaume Sylvestre signe son premier roman, satire d’une certaine élite qui n’envisage plus de se mesurer aux hivers rigoureux québécois. Le temps que l’auteur place ses personnages dans leur contexte et les fasse interagir, je me suis beaucoup plus dans ma lecture. Mais la suite s’est rapidement transformée en cirque, amenant l’histoire vers une apothéose complètement grotesque. J’aurais aimé que les personnages soient plus développés, que l’on comprenne mieux leur cheminement, mais l’auteur est resté en surface, préférant la caricature à la profondeur. Dommage car c’est franchement bien écrit, la raison pour laquelle je lui accorde trois étoiles.