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Élaine B.
Intérêts littéraires : Biographies, Littérature, Voyages, Psychologie

Activités de Élaine B.

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L'écureuil noir

Par Daniel Poliquin
(3,0)
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C’est en parcourant le dernier numéro de la revue Les Libraires que je me suis remémoré l’auteur franco-ontarien Daniel Poliquin. En retournant consulter ma critique d’un de ses romans, Le vol de l’ange, j’ai constaté avec surprise que j’avais aussi lu L’écureuil noir… Pourtant, aucun souvenir prégnant de cette lecture. Je corrige donc aujourd’hui cette lacune. Le narrateur, Calvin Winter, un écrivain ayant exercé mille et un métiers, est atteint bien malgré lui d’une mauvaise conscience tenace. Persuadé qu’il tient cette tare de son éducation familiale, il s’ingénie à en analyser les ressorts afin de mieux s’en libérer. Il a milité pour toutes les bonnes causes sans vrai discernement (condition améridienne, anciens combattants de la guerre du Vietnam, défense du droit à la vie, violence faite aux femmes, droit de grève, droit des réfugiés, défense des sans-abri, etc.), sans réellement parvenir à en équilibrer les effets dans son quotidien. Un homme épris de justice dont le parcours irrégulier ne l’amène à rencontrer que chaos et misère autour de lui. Outre que le récit se déroule majoritairement à Ottawa, une ville dont on entend peu parler en littérature, les thèmes universels abordés par l’auteur suscitent réflexion et développement (racisme, intimidation, relations de couples, parentalité, éducation, enseignement). L’écriture limpide contribue au plaisir de lire, même si parfois la narration peine à trouver son chemin dans le lacis des chapitres décousus. En conclusion, un style vif associé à ce que l’on devine être une certaine part d’autobiographie contribue à garder l’intérêt jusqu’à la fin.
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Sur la dalle

Par Fred Vargas
(3,6)
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Jean-Baptiste Adamsberg, le commissaire fétiche de Fred Vargas, n’en est plus à une excentricité près. C’est sur une dalle d’un vieux dolmen qu’il réussit à convoquer ses pensées, une « bulle » d’idées disparates arrivant à son cerveau dans le calme et la quiétude. Et bien, j’ai lu le roman jusqu’au bout, contrairement à mon mari qui s’en est lassé passé la moitié du récit. Las d’une intrigue qui s’étire en longueurs, répétitive et qui avance à pas d’escargot. Un constat bien réel, toutefois j’ai pris un certain plaisir à la lecture malgré quelques accrocs. J’avais adoré Pars vite et reviens tard, mon premier Vargas, alors de voir réapparaître cette affaire de puces sur des cadavres, ça m’a un peu agacée. Et que dire de ce bavardage incessant d’une troupe d’inspecteurs et de policiers installés à demeure dans une auberge ouverte aux quatre vents! Aucune cohérence avec la réalité d’une enquête sur le terrain. Bref, des détails qui ont fini par nuire à la vraisemblance de l’histoire. En revanche, l’idée du descendant de François-René De Chateaubriand comme attrape-touristes, c’est du bonbon!
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Le maître de Conche

Par Françoise Enguehard
(3,0)
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Conche, c’est un petit village de pêcheurs situé dans la péninsule Nord de Terre-Neuve. Sur une côte découpée par de multiples anses, la pêche à la morue a depuis longtemps dicté la vie de ses habitants. S’inspirant d’un vieux récit retrouvé par une résidente du patelin, l’autrice franco-canadienne décide d’en reconstituer la fondation au début du XIXe siècle. L’ex-colonel de l’armée britannique, James Herbert Dower, quitte Bordeaux en avril 1816 afin d’aller coloniser une parcelle de terre qu’il a reçue en héritage sur l’île de Terre-Neuve. Accompagné de quelques anciens soldats et de marins expérimentés, il compte fonder une communauté basée sur de nouvelles valeurs de partage et de liberté de culte et qui saurait vivre en parfaite harmonie avec les pêcheurs français de passage. Françoise Enguehard ne s’attarde pas sur les difficultés rencontrées par l’équipage sur mer et sur terre ni sur le financement d’une telle expédition, ce qui nuit quelque peu à la crédibilité du récit. Mais dans l’ensemble, le roman en vaut la peine, ne serait-ce que pour comprendre l’histoire de cette province canadienne, confrontée très tôt aux contacts provenant d’outre-mer (Bretons, Irlandais et Britanniques et avant eux, Basques et Vikings).
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Pont de San Luis Rey (Le)

Par Thornton WILDER
(4,0)
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Le 20 juillet 1714, le pont piétonnier sur la route menant de Lima à Cuzco s’effondre, projetant dans un profond ravin cinq personnes. Le pont datait tout de même de l’ère Inca, « une simple échelle tressée en osier à minces barreaux, avec des garde-fous en sarments secs, jetée sur la gorge ». Un acte de Dieu, selon le frère Juniper, un franciscain venu d’Espagne afin d’évangéliser les autochtones. Ou alors un événement complètement fortuit et imprévisible aux yeux des habitants locaux. Voulant prouver ses dires, le frère Juniper entreprend d’étudier la vie et le comportement des défunts, s’acharnant à déterminer ce qui a pu provoquer la colère de Dieu et précipiter leur chute mortelle dans le vide. D’un événement historique, Thorton Wilder a tiré une trame romanesque originale et intéressante. Chaque chapitre est consacré à une des victimes, lesquelles vont par la suite s’entrecroiser avec d’autres personnages secondaires, vivants et morts se côtoyant tout au long du récit. J’avais lu ce roman il y a plusieurs années et lui avait octroyé trois étoiles. Et comme je n’en avais aucun souvenir, il me fallait le relire. Récipiendaire du prix Pulitzer en 1928, le roman m’a impressionnée par son style littéraire recherché et par son intrigue, logée dans un contexte historique. Une belle plume au service d’une bonne histoire, quoi demander de plus? Une étoile supplémentaire à la relecture! Je compte bien poursuivre mon exploration de l’œuvre de cet écrivain.
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Madame Hayat

Par Ahmet Altan et Julien Lapeyre de Cabanes
(3,4)
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Je ne suis pas abonnée aux romans d’amour et les fuis en général. Je leur trouve un propos redondant, pouvant même aller jusqu’à la bêtise. Madame Hayat se distingue un peu du lot, mais juste un peu. Le narrateur Fazil, étudiant en littérature, s’amourache d’une femme plus âgée, madame Nurhayat, dite Hayat. « Elle parlait de la vie et des hommes d’une façon telle qu’on aurait dit qu’à ses yeux, l’existence était une sorte de jouet à trois sous avec lequel on pouvait rire, s’amuser, expérimenter, sans crainte de le casser ni de le perdre. » Cultivant du même souffle une amourette avec une jeune étudiante, Sila, Fazil passe le reste du récit déchiré entre deux pôles opposés, en plus de constater la dégradation de la vie civile autour de lui. Les premières pages m’ont plu d’emblée, mais j’ai trouvé la suite répétitive. L’intrigue s’est mise à piétiner autour de la rencontre initiale, laissant ainsi dans l’ombre la transformation de la société turque qui aurait mérité de plus amples développements. En revanche, l’auteur a su créer un portrait de femme complexe, séduisant et jouissif, cette Madame Hayat qui orne la couverture et donne son titre au roman.
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Sa Majesté des mouches

Par William Golding
(3,5)
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Ce roman, paru en 1954, et devenu culte depuis, il me fallait le lire. J’en avais retardé la lecture, le croyant destiné à un lectorat jeunesse. Si la prose s’avère de fait assez épurée, le thème en revanche est intemporel. Qu’arrive-t-il lorsque le vernis de la civilisation dont nous sommes enduits en arrive à disparaître dans des circonstances extrêmes. Comme lors d’un naufrage sur une île déserte. William Golding s’en inspire dans Sa Majesté des mouches pour raconter l’ensauvagement d’un groupe d’enfants laissés à eux-mêmes sur un atoll tropical à la suite d’un écrasement d’avion. Les circonstances de l’accident restent floues à dessein tandis que l’accent est mis sur la manière de vivre ensemble instaurée par les enfants. Un chef est élu, Ralph, douze ans, auquel tous se rallient dans la foulée, jusqu’au schisme prévisible. Un texte qui a dû faire son effet lors de sa sortie même si l’auteur a usé d’une certaine pudeur dans sa narration. L’absence de temporalité et parfois de vraisemblance ne m’a pas gênée. Un dénouement adéquat et tout à fait inattendu est venu conclure cette histoire glauque que je n’oublierai pas de sitôt.
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Les Nétanyahou

Par Joshua Cohen et Stéphane Vanderhaeghe
(4,0)
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Nétanyahou, un patronyme qu’on associe immédiatement à Benjamin, le Premier ministre d’Israël, de surcroît associé à un titre de roman, la piqûre de la curiosité avait déjà fait son effet. Sur la base d’une anecdote véridique glanée par Joshua Cohen auprès d’un ancien professeur à la retraite, le roman s’articule autour du séjour de Ben-Zion Nétanyahou et de sa famille dans une petite ville du nord de l’État de New York en 1959. Sollicitant un poste de professeur d’histoire à l’université de Corbindale, Nétanyahou, imbu de sa personne et de ses connaissances sur la judéité au Moyen Âge, ne cache pas son caractère aigri et ses mauvaises manières à son hôte, Ruben Blum, le narrateur de l’histoire. Ce pauvre Blum, chargé du poids de la famille (l’épouse Tsila et les enfants Jonathan, Benjamin et Iddo), regrette bientôt sa générosité lorsqu’il voit sa femme Edith en pâtir et sa fille Judith en connaître les excès. Le ton irrévérencieux bouscule joyeusement les thèmes sérieux abordés. Malgré quelques passages didactiques un peu assommants, j’ai beaucoup apprécié ma lecture. L’idée à l’origine du roman constitue en fait sa plus grande force. Joshua Cohen a su l’utiliser au mieux et sa prose a fait le reste. Un prix Pulitzer amplement mérité.
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L'usure d'un monde

Par François-Henri Désérable
(4,33)
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Un voyage en Iran retardé à cause de la pandémie s’est transformé en voyage à haut risque lorsqu’à la fin de 2022 François-Henri Désérable prend son vol à destination de Téhéran. En dépit des mises en garde qu’on lui fait en haut lieu, l’écrivain se sent prêt à s’immiscer au sein d’une population encore mal remise de la mort de Mahsa Amini, cette jeune femme qui manifestait contre le port du hidjab avant d’être arrêtée, emprisonnée et rouée de coups. Un contexte explosif pour le projet initialement prévu de « traverser l’Iran dans la roue d’un écrivain suisse », soixante-dix ans plus tard (Nicolas Bouvier (L’usage du monde). Quoi qu’il écrive, François-Henri Désérable a le don d’intéresser. J’aime sa prose vive et impertinente qui sert admirablement le récit. Voyager en solitaire comporte son lot d’imprévus et de contretemps, à plus forte raison au sein d’une dictature. Mais le comme le dit si bien l’auteur : « À quoi bon voyager, si ce n’est pour gagner quelques degrés d’indulgence? Chez soi, passé minuit, un vieillard dépenaillé qui soliloque sous vos fenêtres dans une langue incompréhensible, c’est un trouble à l’ordre public; en voyage, c’est du dépaysement. » L’ouvrage n’entre pas dans un exercice de comparaison entre ce qu’a vu ou vécu Nicolas Bouvier lors de son périple en 1953, bien avant la Révolution islamique de 1979. J’y vois plutôt un hommage à l’écrivain baroudeur et à tous ceux et celles qui osent sortir des sentiers battus pour aller voir ailleurs ce qui s’y passe.
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Apeirogon

Par Colum MCCANN
(4,33)
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2016 : un homme sur sa moto est en route vers un rendez-vous dont il ne sait quoi attendre ni espérer. Sa fille Smadar, treize ans, a été tuée en 1997 lors d’un attentat-suicide, sur une rue fréquentée de sa ville. Malheureusement fréquent en Israël. Un autre homme a vécu la même chose que lui. Il est Palestinien et a perdu en 2007 sa fille Abir, dix ans, atteinte par un tir de balle en caoutchouc derrière le crâne. Les deux vont se rencontrer au cours de cette réunion des Combattants pour la paix, des parents endeuillés des deux côtés du mur, Arabes et Juifs unis dans un seul but : apprendre à connaître l’autre et amorcer le dialogue. Comme sur cet autocollant apposé sur la moto de Rami « Ça ne s’arrêtera pas tant que nous ne discuterons pas. » C’est un livre admirable que je viens de terminer. Construit de plusieurs courts chapitres dont la numérotation bascule à son mitan, Apeirogon aborde de multiples sujets, phénomènes et faits historiques qui tournent en orbite autour du thème principal, celui de l’amitié improbable entre Rami l’Israélien et Bassam le Palestinien. J’ignorais, avant d’ouvrir cet ouvrage, de quoi il y serait question, car j’aborde toujours toute nouvelle publication de Colum McCann les yeux fermés. Cet auteur réinvente sans relâche son travail d’écriture, le peaufinant sans cesse et dans ce récit, il atteint des sommets dans la forme et dans le fond. Brûlant d’actualité, Apeirogon, devrait être lu par tous, inexperts et initiés confondus.
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Tous des loups

Par Ronald Lavallée
(3,75)
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« - Tu t’es porté volontaire? Vo-lon-tai-re? On te montre le trou du cul du Canada, tu lèves la main et tu dis : Moi, moi, envoyez-moi! - Je crois à la mission civilisatrice de la police. » 1914 : Matthew Callwood, vingt-quatre ans, constable de la Police royale du Nord-Ouest a été désigné comme le remplaçant de Suchenko, en poste depuis deux ans dans un petit village au Nord du Manitoba. Habité en majorité par des Cris, des Métis et quelques Canadiens-français, l’endroit est isolé et le climat y est rude. La contrebande d’alcool, le braconnage et quelques interventions ponctuelles auprès des soûlons violents et tapageurs occupent le quotidien de Calwood et de son adjoint, Harvey. À la recherche d’une mission pouvant l’élever au sein de sa hiérarchie, Callwood ressort des dossiers une affaire de meurtre familial, celle de Moïse Corneau qui aurait tué sa femme et son bébé et aurait pris la fuite après son emprisonnement. Dans un labyrinthe de marais et d’étangs et dans une course contre la montre avant que l’hiver ne s’installe, Callwood organise une battue à bords de canots afin de retrouver le fugitif. Une chasse à l’homme qui se transformera en véritable descente aux enfers pour l’équipe de traqueurs confrontés à une nature impitoyable. Ronald Lavallée est un auteur franco-manitobain que je découvre avec ce titre, suggéré par la revue Les Libraires. Un récit glacial sur la vanité des hommes et l’incompréhension mutuelle renforcée par les préjugés raciaux. Ce roman trouvera à coup sûr une place de choix dans ma liste Grande Noirceur.
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Tous des loups

Par Ronald Lavallée
(4,0)
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« - Tu t’es porté volontaire? Vo-lon-tai-re? On te montre le trou du cul du Canada, tu lèves la main et tu dis : Moi, moi, envoyez-moi! - Je crois à la mission civilisatrice de la police. » 1914 : Matthew Callwood, vingt-quatre ans, constable de la Police royale du Nord-Ouest a été désigné comme le remplaçant de Suchenko, en poste depuis deux ans dans un petit village au Nord du Manitoba. Habité en majorité par des Cris, des Métis et quelques Canadiens-français, l’endroit est isolé et le climat y est rude. La contrebande d’alcool, le braconnage et quelques interventions ponctuelles auprès des soûlons violents et tapageurs occupent le quotidien de Calwood et de son adjoint, Harvey. À la recherche d’une mission pouvant l’élever au sein de sa hiérarchie, Callwood ressort des dossiers une affaire de meurtre familial, celle de Moïse Corneau qui aurait tué sa femme et son bébé et aurait pris la fuite après son emprisonnement. Dans un labyrinthe de marais et d’étangs et dans une course contre la montre avant que l’hiver ne s’installe, Callwood organise une battue à bords de canots afin de retrouver le fugitif. Une chasse à l’homme qui se transformera en véritable descente aux enfers pour l’équipe de traqueurs confrontés à une nature impitoyable. Ronald Lavallée est un auteur franco-manitobain que je découvre avec ce titre, suggéré par la revue Les Libraires. Un récit glacial sur la vanité des hommes et l’incompréhension mutuelle renforcée par les préjugés raciaux. Ce roman trouvera à coup sûr une place de choix dans ma liste Grande Noirceur.
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Déboussolé

Par Yves Pelletier
(3,5)
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« Je suis un perdu, un fugitif, un bum, sans cœur et sans attaches. Un touche-à-tout qui ne prend jamais rien en main. Je n’ai pas l’étoffe d’un vrai écrivain, d’un vrai cinéaste, d’un vrai bédéiste. Je suis un cabotin. » Yves P. Pelletier, ex-membre du groupe d’humoristes RBO (Rock et Belles Oreilles), débute son récit autobiographique par son départ de la maison familiale en 1981. À vingt ans, billet ouvert en poche, sac au dos, il s’envole vers le continent européen, son Eurailpass comme sésame, avec en tête de perdre son pucelage. C’est le premier des nombreux voyages qu’il effectuera, toujours en revenant avec des amitiés et des amours nouvelles. Je me suis plu à reconnaître et à apprécier son humour décalé dans ses souvenirs d’enfant et de jeune adulte. Des confessions touchant à l’intime, déployées avec une certaine pudeur, se posent sur une carrière artistique plutôt échevelée. Le récit se termine en 1993 alors que l’auteur vient de rompre avec sa compagne et s’apprête à partir pour le Tibet. Tibet. Ayant le même âge que l’auteur, j’ai fait avec lui un voyage temporal fort agréable sur les ailes de la souvenance.
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Une datcha dans le golfe

Par Emilio Sánchez Mediavilla
(4,0)
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Emilio Sanchez Mediavilla a pris bien soin de taire sa véritable profession de journaliste à son arrivée au Bahreïn en 2014. Venu rejoindre son amoureuse Carla, dépêchée par son entreprise, Emilio séjournera deux ans à plein temps dans l’archipel formé de trente-trois îles, dont certaines gagnées sur la mer. En est sorti ce récit décousu mais fort instructif des us et coutumes d’un État méconnu. Tirant le plus gros de son économie des pétrodollars, le Bahreïn est gouverné par une monarchie constitutionnelle et sa société est divisée entre musulmans chiites et sunnites, ces derniers occupant les meilleurs postes. Une ségrégation basée sur le culte religieux gangrène le pays, en plus du racisme envers la main-d’œuvre étrangère occupant les petits emplois, en majorité d’origine asiatique. Un constat que l’auteur décrit chiffres et statistiques à l’appui. Outre les trois grands tabous du monde arabe (le sexe, la politique et la religion), la société bahreïnienne doit aussi vivre sous une dictature implacable que la famille royale s’ingénie à bien faire paraître aux yeux de la communauté internationale, mais dans les faits, l’emprisonnement arbitraire et la torture attendent ceux qui osent s’opposer au gouvernement. Un ouvrage court et condensé qui informe tout en divertissant, pimenté par les anecdotes du journaliste caché derrière celui qui raconte.
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Les abeilles grises

Par Andrei KOURKOV
(4,0)
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Sergueï Sergueïtch est un habitant de la guerre. Résidant en zone grise dans un village situé entre les séparatistes du Donbass et les soldats ukrainiens, son voisin Pachka et lui sont les derniers à y vivre encore, malgré les bombes et les restrictions de toutes sortes. Mais au début du printemps, Sergueï est fermement décidé à déménager ses six ruches vers un monde meilleur, loin des conflits qui ravagent sa terre. Un voyage qui le mènera en Crimée, rattachée depuis peu à la Russie, chez un confrère Tatar rencontré une vingtaine d’années plus tôt à un congrès d’apiculteurs. Une guerre fratricide vue à travers les yeux d’un citoyen ordinaire vaquant à ses occupations, s’inquiétant du bien-être de ses abeilles et cherchant le bonheur à sa portée tout en tentant d’éviter les tracasseries administratives découlant des soubresauts politiques de son pays. Andreï Kourkov prend bien le temps d’installer son récit au cœur d’un hiver interminable avant de le déployer sur des versants méridionaux printaniers, pour enfin le déposer dans un paysage baigné d’un été chaud et ensoleillé. Un parcours que l’on emprunte aux côtés du personnage principal et de ses abeilles, réputées pour offrir un sommeil réparateur lorsque l’on s’étend sur leurs ruches. « C’était comme se recharger d’une sorte d’électricité humaine. Cette électricité qui allume non pas les ampoules mais le regard de l’homme, et l’allume si bien qu’il voit plus loin qu’à l’ordinaire. » Kourkov a tiré une bien belle histoire d’un contexte plutôt dramatique, un texte tragi-comique qui en appelle à la solidarité humaine et à une vie meilleure.
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Justice divine

Par Michael Hjorth et Hans Rosenfeldt
(4,0)
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Ce qui fait la force de ce duo d’enfer : des intrigues policières originales, intéressantes et plausibles jumelées au développement psychologique des personnages principaux récurrents dans leur sphère personnelle et professionnelle. Dans ce sixième roman, les auteurs se sont permis quelques incursions dans les affaires précédentes, se disant possiblement que leur lectorat avait depuis longtemps digéré les premiers tomes et adopté l’équipe dirigée par l’inspecteur de la Criminelle de Stockholm, Torkel Höglund. Des chapitres courts agrémentés de nombreux revirements de situations, des dialogues efficaces et un style littéraire sans fioritures mais qui va droit au but, tels sont les ingrédients qui pimentent les polars de Fjorth et Rosenfeldt. Et que dire de leur aptitude à accrocher le lecteur à la toute fin… C’est tout simplement jouissif! Pas le choix de continuer avec le prochain, Ce qu’on a semé! Toute une addiction, mais qui fait du bien, celle-ci!