Activités de STÉPHANE LAROSE

Un ouvrage qui recense, raconte, déplore la destruction des grandes bibliothèques de ce monde et ce, depuis la nuit des temps. Cette destruction se fait habituellement par le feu et de manière intentionnelle ; à petit feu aujourd'hui, faute d'espace pour ranger les nouveaux livres. L'auteur a effectué pour cela une recherche absolument gigantesque. Malgré cela et malgré aussi l'usage de l'anecdote et de l'humour pince sans rire, j'ai trouvé cet ouvrage long, répétitif et triste. La quantité d'oeuvres perdues pour toujours est hallucinante. La bêtise des hommes responsables de ces destructions, elle, est universelle et lassante. Ça finit juste par nous écoeurer. À noter que ceci est une édition revue et augmentée de https://www.quialu.ca/produit/9782207255735 paru en 2004.

Led Zeppelin fut, sans contredit, un des meilleurs groupes rock au monde. Mais quel gaspillage de talent musical, causé principalement par la drogue et tout ce qui vient avec. En fait, la biographie porte presqu'autant sur leur musique que sur la machine à faire du cash qu'ils ont adoré être, et ce, dès leurs débuts. Sexe, drogue, violence et rock 'n' roll : tout est dit. À la longue, sur 600 pages, ça devient répétitif. Mais l'immense recherche effectuée pour l'écriture, tous les détails fournis sans aucune censure (enfin, j'espère qu'ils n'ont pas fait pire que tout ça !) et, malgré tout, le respect pour leur musique font de ce livre un incontournable pour tout amateur du groupe.

Vouloir rendre hommage à "La Liverpool du Québec" et aux groupes yé-yé des années '60 par le truchement d'un roman policier d'époque, c'est vraiment pas banal ; réussir le tout relève, lui, de l'exploit. C'est fait, dans ce cas-ci, avec beaucoup d'humour, notamment le jeu de mots et le détournement de sens de plusieurs expressions populaires. Les personnages, eux, sont pas mal tous sympathiques, y compris les méchants ! Le lecteur appréciera sûrement le personnage de Cyrille Carignan, le chef de police chargé de l'enquête, pour son gros bon sens, son humour et son humanité. On pourrait probablement reprocher à l'auteur le dénouement trop brusque de son intrigue ainsi qu'une finale somme toute assez prévisible, mais je suis sûr que si Pierre Breton décide d'écrire un autre polar, il saura faire mieux. Le dragon de Saint-Hyacinthe demeure un livre amusant, divertissant et même éducatif qui devrait plaire à un large public.

Je me suis profondément ennuyé en lisant cette histoire d'un peintre raté qui devient un très grand faussaire (pouvant créer des oeuvres à la manière de ...) dans les années soixante-dix. Celui-ci est appelé à imiter des artistes et leurs dessins qui sont pornographiques, pédophiles, nazis, etc. sans que cela semble le déranger ou le perturber outre mesure (mais j'ai arrêté ma lecture avant la fin). C'est long, répétitif, très technique et je ne saisissais pas où l'auteur cherchait à m'amener avec son texte. Je ne comprends vraiment pas comment ce roman a pu se mériter le prix des lectrices de Elle Québec en 1998 ...

Franck Thilliez est un écrivain français, auteur de plusieurs thrillers, certains de ceux-ci ayant comme personnage principal le commissaire Franck Sharko. Dans "1991", l'auteur nous invite à découvrir comment a débuté la carrière de celui-ci, alors qu'il n'avait que 30 ans. Pour quelqu'un qui, comme moi, n'avait jamais encore mis les pieds dans l'univers excitant mais assez morbide de Thilliez, je peux dire que ce roman m'a conquis. Les personnages nous semblent bien réels, on est accroché dès le début et on ne veut pas lâcher avant la fin, on y croit même si ce qui est raconté est incroyable. Malgré que ce roman soit assez long à lire, on ne s'ennuie pas une seconde car le rythme est vraiment bien soutenu. Thilliez ne possède pas un style littéraire remarquable mais lorsqu'on a une bonne histoire à raconter, des personnages bien tranchés et qu'on maîtrise l'art du thriller à la perfection, on n'a besoin de rien de plus. Faites-vous plaisir !

Henri Vernes, le créateur de la série Bob Morane, nous a quittés le 25 juillet 2021 à l'âge de 102 ans. Bob Morane fut un incontournable de mon enfance, tout comme le furent les bandes dessinées de Tintin et Astérix. On pourrait d'ailleurs dire de Bob Morane que c'était une bande dessinée sans dessins. Beaucoup d'invention, de vocabulaire français qui nous était quelquefois peu familier, de dialogues très drôles entre Morane et son compagnon d'armes Bill Ballantine et même des blagues ou sous-entendus que seuls les adultes pouvaient apprécier. Mais c'étaient bien sûr surtout la science-fiction, l'aventure et les méchants tels que l'Ombre Jaune qui nous fascinaient dans ces quelque 200 volumes. D'autres auteurs ont par la suite poursuivi la série. Je me demande toutefois si, contrairement justement à Astérix et à Tintin, Bob Morane continue d'être lu par la jeunesse ! J'en doute. Alors, pour en venir enfin à ce livre sur "Les Éditions Marabout, Bob Morane et le Québec", on nous offre ici surtout l'histoire de Marabout, une maison d'édition belge qui a été la première à distribuer des livres de poche en français. Une grande partie de cette histoire se déroule au Québec parce que son représentant ici, Dimitri Kasan, a fait du boulot sensationnel pour Marabout. On y retrouve aussi plusieurs pages sur le livre et la censure qui régnait au Québec dans les années cinquante et soixante. Ce n'est pas un livre à lire pour en apprendre plus sur Henri Vernes ou ses personnages ; les littéraires seront donc déçus. Par contre, les libraires, les bibliothécaires et tous ceux qui s'intéressent à l'histoire du livre devraient y trouver leur compte. C'est pourquoi je n'attribue à ce livre que trois étoiles sur cinq, vu le public assez restreint qui saura apprécier.