Robert Allie
Intérêts littéraires : Littérature, Bande dessinée, Essais, Faune/Flore

Activités de Robert Allie

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Le Roi des Aulnes

Par Michel Tournier
(4,0)
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J'ai lu «Le Roi des aulnes» (1970) de Michel Tournier, un écrivain réputé en France et prix Goncourt unanimes la même année. Les académiciens ont aimé parce que c'est de la «Littérature» écrite pour eux, le tout accompagnée d'une grande érudition. Moi j'ai plutôt trouvé cela pénible, j'ai bien constaté la recherche d'un vocabulaire uniquement accessible aux intellectuelles de sa génération et des références connues dans le même cercle. D'ailleurs, l'oeuvre de Tournier semble beaucoup étudiée dans le monde littéraire, parce que complexe et dense. Pour vous dire, juste pour le titre du roman, il l'emprunte à un poème de Goethe qui a aussi été mis en musique par Schubert. Bien sûr, le titre du roman évoque bien son thème puisqu'il s'agit, en théorie, de l'histoire d'un ogre prénommé Abel Tiffauges. Ici, Abel fait référence à la genèse biblique avec l'histoire de Caïn et Abel, la victime de premier meurtre de l'histoire chrétienne... Averti des références innombrables, on veut savoir qu’elle est le sens de Tiffauges alors? Tiffauges c'est le nom du château de Barbe bleue, présenté comme un monstre... Nom qu'il donnera à son cheval un peu plus loin dans le roman. Ce récit nous est raconté par le personnage principal Abel Tiffauges qui est le narrateur(à la troisième personne), mais il est aussi le rédacteur (à la première personne) de son journal qu'il intitule «Écrits sinistres» parce qu'il le rédige de sa main gauche... Les aventures d'Abel se déroulent en France et en Allemagne, de 1920 à 1945 sur un fond de 2e guerre mondiale. Comme nous sommes dans une histoire utilisant l'analogie mythique de l'ogre, il y aura plusieurs pages de consacrées à sa transformation en géant plutôt laid. L'auteur reviendra constamment tout au long du roman sur les descriptions de sa nature ogresse tant physique que psychologique. À cet égard, il faut penser à la légende du monstre qui capture et mange vos enfants. Ainsi, les enfants occupent une place primordiale dans le récit des aventures de notre ogre. D'autre part, Tiffauges fait confiance à son destin. Il sait qu'il (le destin) fera le nécessaire pour le maintenir sur une route, malgré quelques bifurcations, qui saura satisfaire sa nature ogresse. L'incendie de son collège et l'appel au service militaire en sont des exemples frappants puisqu'ils lui évitent tous deux des sanctions. Un aspect magique ou mystique, lié à la mythologie de l'ogre. Bien sûr, il est question de l'Allemagne nazie puisqu'une bonne part du roman se déroule pendant la 2e Grande Guerre, mais je n'ai pas saisi à la première lecture le lien apparemment évident entre l'ogre Abel et la nature ogresse du régime nazi. Il faut porter attention à la description et aux gestes des personnages militaires allemands et faire le lien avec la nature ogresse d'Abel. Par exemple, pour l'anniversaire d'Hitler, en avril, des milliers d'enfants ayant eu dix ans au cours de l’année lui étaient présentés pour se joindre au «Jeunesse hitlérienne». Il faut voir ici une offrande d'enfants à l'ogre suprême... Au chapitre IV, intitulé « L’ogre de Rominten », il est question d'Hermann Göring et l'analogie est peut-être un peu plus directe. Abel nous décrit la scène où Göring examine les crottes des animaux fréquentant la réserve. Il est alors en mesure de nous dire de quel animal il s'agit, si c'est un mâle ou une femelle et si son passage dans ce sentier est récent. Alors, cet amour de la chose fécale est propre à l'ogre. Tiffauges nous fait également remarquer que le fait de tuer onze cerfs et quatre biches qui se sont retrouvés coincés fait jubiler de joie l'ogre Göring. Il faut voir la même nature (esprit) ogresse dans les réflexions et expériences du scientifique en chef qui nous sont également mis en lumière par Tiffauges. Finalement, l'horreur des camps de concentration est révélée par le récit qu'en fait Ephraïm, l’enfant juif qui se promène sur les épaules Tiffauges... Un roman bizarre, que je ne vous recommande pas à moins que vous ne vouliez en faire l'objet d'une étude approfondie... la connaissance de l'allemand peut-être un atout.
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Cantique des plaines

Par Nancy Huston
(4,0)
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«Le Cantique des Plaines» (1993) de Nancy Huston est un roman qui raconte l'histoire de la famille Sterling de 1897 à 1970 environ. Le récit commence avec l'arrivé d'Irlande de John qui veut tenter sa chance comme chercheur d’or dans le Klondike. Vous comprenez que l'histoire se passe dans l'ouest canadien et plus particulièrement en Alberta, autour de Calgary, la région d'origine de l'auteur. J'aime bien la forme utilisée pour nous raconter cette épopée. C'est Paula la narratrice qui nous parle de son grand-père Paddon, fils de John et Mildred. En fait, elle s'adresse directement à son grand-père. Par contre, Huston ne suit pas la chronologie et chaque chapitre vous transporte d'une période à une autre et d'un personnage à l'autre, c'est déroutant, mais c'est aussi un peu comme si un conteur nous relatait l'histoire en partant de gauche à droite du genre «ça me fait penser...». Paula entreprend la rédaction de cette saga après le décès de son grand-père en voulant remplir une promesse qu'elle lui a faite 20 ans plus tôt... Écrire le livre que lui n'a pas réussi à écrire, il voulait écrire un essai philosophique sur le temps. Nous nous retrouvons donc à l'époque de la colonisation de l'Ouest canadien. C'est donc un cadre propice pour permettre à l'auteur d'aborder oui la misère des colons; le travail dur, le climat à la fois trop sec et trop humide, les hivers impossibles, etc. Ainsi, la ruée vers l'or pour John ça ne fonctionne pas, il devient rancher, mais là aussi après quelques années heureuses tout s'écroule faute de récolte. John est violent envers Paddon et son amour de la lecture et de la musique ne l'aide pas dans ce monde viril. C'est aussi une occasion pour nous raconter le sort des Premières-Nations (les Pieds-Noirs), l'évangélisation agressive (Père Albert Lacombe), l'exploitation des promoteurs - le CP et La Baie d'Hudson notamment. Paddon réussit ses études et commence des études de philosophie à l’université. Il rencontre Karen, une suédoise, c'est le coup de foudre. Elle attend un enfant, ils se marient, son père meurt. Il doit gagner sa vie comme professeur d'histoire au secondaire à Calgary. Il n'aime pas la vie qu'il mène, son rêve d'écriture s'évanouit, il devient violent comme son père. La pauvreté s'installe dans la famille, la Deuxième Guerre mondiale ne fait rien pour aider. Puis, par hasard, il rencontre Miranda, une métisse, nouveau coup de foudre! Il reprend goût à la vie, Karen voit le changement... C'est Miranda qui lui ouvre les yeux au sujet des mensonges des blancs concernant le sort des Pieds-Noirs. On prend leur terre pour le train, ont interdit leurs croyances, coutumes, leurs langues et ont construit des pensionnats... Paddon, décide d'en faire part à ses élèves, il faillit perdre son emploi. Il poursuit sa double vie dans l'harmonie, mais Miranda souffre d'une maladie neurologique qui la fait dépérir. À sa mort, Paddon sombre, il broie du noir... Mais, voilà ses enfants ont aussi des enfants et il s’attache à ses petits-enfants, dont Paula la narratrice. Paula aura rempli la promesse qu'elle a faite à 9 ans en rédigeant un livre non pas sur le temps en lui-même, mais sur le temps qui passe. Il se déroule différemment pour chacun des personnages, mais aussi dans l'espace qu'on pense à la 2e guerre et à la situation en Haïti décrite par la soeur de Paddon, Elisabeth. J'ai aimé l'écriture que Huston a utilisée dans ce roman, très imagé, un niveau langue proche du mien, ça facilite la lecture. Juste assez d'indignation pour nous faire réfléchir. J'ai craqué lorsque Ruthie, la fille de Paddon et la mère de Paula, a voulu écrire au premier ministre pour lui demander de l'aide pour lui acheter des lunettes parce qu'elle ne voit pas ce que le professeur écrit au tableau... Paddon ne lui a pas donné les sous pour payer le timbre. Un bon roman, un de plus!
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Elles ont fait l'Amérique

Par Serge Bouchard, Marie-Christine Lévesque, Francis Back et Francis Back
(4,5)
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Après sa série radiophonique «De remarquables oubliés», Serge Bouchard et Marie-Christine Lévesque en ont tiré deux bouquins, dont «Elles ont fait l'Amérique - De remarquables oubliés - Tome 1» que je viens de terminer. Cet ouvrage n'est pas un roman, il s'agit de biographies présentées comme des contes ou des nouvelles. Vous y trouverez donc quinze histoires de femmes hors de l'ordinaire ayant marqué l'Histoire à leur façon et dont on a peu raconté les aventures. Bien que des personnages de ces histoires aient pu se croiser, chacune d'elle a son propre rythme et est indépendante des autres. Le deuxième titre «Ils ont couru l'Amérique - De remarquables oubliés - Tome 2» porte sur les coureurs des bois. Franchement, ces femmes m'ont épaté leurs histoires sont époustouflantes et chacune d'elle pourrait être le début d'un scénario de film à succès. On y apprend beaucoup sur notre histoire sur la place des Canadiens français, des Amérindiens et des métis. J'ai particulièrement apprécié la vie d'Emma Lajeunesse dite l'Albani la première cantatrice québécoise ayant parcouru le monde pour y chanter des opéras. Les aventures d'Émilie Fortin-Tremblay dans le lointain Yukon m'ont également ravi. Des nouvelles historiques à lire sans fautes... D'autant plus que vous pourrez également allez assister au spectacle «Courir l’Amérique», un spectacle de Alexandre Castonguay, Patrice Dubois et Soleil Launière d’après les deux livres de Bouchard et Lévesque. C'est présenté au Théâtre de Quat’Sous jusqu'au 28 mars 2020.
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Dolce agonia

Par Nancy Huston
(4,0)
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J'ai terminé la lecture de «Dolce Agonia» (2001) de Nancy Huston, un livre à relire. Voilà une espèce de huis clos qui se traduit par un repas de l'Action de grâces où 13 invités (en comptant Hal Junior) se retrouvent, les amis de Sean Farrell. Amis dont Sean savait qu'ils allaient probablement être seuls en cette journée de réunion familiale. Des amis qui pour la plupart se connaissent beaucoup avec tout ce que cela implique. L'auteur nous fournit trois niveaux de réflexion, tout d'abord les dialogues du présent liés au souper en lui-même où chacun d'entre eux s'étrive allégrement. Puis les pensées des invités qui retournent dans leur passé dramatique; l'overdose mortelle d'un fils, la bataille des droits civiques, la famine provoquée des Ukrainiens, la guerre du Vietman, l'extermination des Juifs, la catastrophe de Tchernobyl, etc. Finalement, ce narrateur suprême qui nous indique entre les chapitres qu'elle sera le futur de chacun des personnages et plus particulièrement sa mort. Je croyais justement que c'était «la mort» qui s'adressait à nous les lecteurs, mais il est plus que cela, il contrôle les destins... Curieusement, c'est le ton et le texte de ce personnage omniscient que j'ai appréciés le plus. D'autre part, on se rend compte que leur sujet de discussion tourne autour du temps qui passe, du vieillissement, la maladie, les questions existentielles qui viennent avec ce genre de réflexion, Quai-je fait de ma vie? Je crois que je devrai le relire pour bien voir qu'elle est la place de l'amitié dans ce roman. Parce que ce roman demeure tout de même difficile à lire, il est dense, plusieurs personnes parlent, rêvent, passe d'un sujet à l'autre, il faut de la concentration. En prime, ce roman vous fera probablement penser à certains de vos repas de famille ou entre amis...
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Liv Maria

Par Julia Kerninon
(4,0)
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Voici un roman qu'il vaut mieux ne pas raconter pour vous en laisser tout le plaisir de le découvrir. Oui, j'ai aimé «Liv Maria» (2020) de Julia Kerninon. Il s'agit expressément de l'histoire de Liv Maria Christensen, née d'une mère bretonne et d'un père Norvégien. On apprend à la connaître de sa naissance jusqu'à ses quarante ans environ. Un parcours qui peut sembler rocambolesque, mais pour moi la plume de Kerninon m'a embarquée et je voulais connaître la suite. Notre héroïne est à la fois solide et fragile. Que va-t-elle faire? Quelle décision prendra-t-elle? Où va-t-elle aller? Il s'agit de 235 pages fort divertissantes.
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Adieu, Babylone : Mémoires d'un Juif d'Irak

Par Naim Kattan
(3,0)
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En la personne de Naïm Kattan, j’ai découvert un intellectuel francophone qui a occupé une place très importante dans le Québec de la Révolution tranquille. J’ai lu «Adieu Babylone», son premier roman autobiographique paru au Québec 1975. Dans ce récit, Kattan, né en 1928, nous raconte son adolescence de «Juif arabe» à Bagdad dans un Irak sous la tutelle britannique. Son récit se déroule de la 2e guerre mondiale (plutôt vers la fin) à la création d’Israël. On ne le réalise pas, mais avant la création d’Israël, il y avait des communautés juives prospères dans la majorité des pays arabes. Il faut également se rappeler que Bagdad ne fut pas qu’une suite de coup d’État synonyme de dictature. Bagdad a aussi été le lieu d’une grande diversité de culture pour le meilleur et pour le pire. À cette époque, les différentes cultures en présence étaient tiraillées entre les traditions et le modernisme à l’Occidental, les transitions ne se faisaient pas au même rythme et en ligne droite d’une communauté à l’autre. Ce roman peut pratiquement se lire comme une description socio-historique de la vie quotidienne des différentes communautés dans le Bagdad de cette époque. Le narrateur fait mention de ces communautés ethniques et religieuses plus ou moins divisées; les musulmans (chiites et sunnites), les Juifs, les Kurdes, les Chrétiens (assyriens, et arméniens). Ces communautés peuvent facilement être placées sur la carte de la ville puisque certains quartiers sont musulmans, d’autres sont juifs, etc. À ces quartiers s’ajoutent les classes sociales, les riches et les pauvres, puis il ne faut pas oublier les «étrangers». Les membres de ces communautés se reconnaissent également par leur rapport aux langues en commençant par l’arabe dont l’accent de chacun trahit son origine. D’autre part, l’anglais est la langue des soldats britanniques qui contrôle encore le pays, pour le narrateur l’hébreu elle la langue de sa religion et le français devient pour lui la langue de la liberté. Sa connaissance du français s’explique par sa fréquentation des établissements de l’Alliance israélite de Bagdad dirigée par des Français. Le jeune narrateur nous expose également, au cours de son récit, une inégalité flagrante entre les hommes et les femmes. Les femmes ne jouissent d’aucune liberté, elles ne participent pas aux décisions, ne doivent pas parler, ne doivent pas se montrer. Les écarts de conduite entraînent des sanctions disproportionnées. Ce rapport aux sexes fait en sorte que les jeunes de notre récit ne connaissant pas les femmes. Ils sont obsédés par la femme de rêve, celle des films et des romans étrangers auxquels ils ont accès face à la femme réelle qui est voilée, invisibles et sans voix. Les jeunes se sentent coincés dans une société misogyne qui leur demande de se comporter en «homme». Tout en nous racontant l’histoire de cette société complexe, Kattan ne manque pas de laisser entrevoir que les juifs irakiens sont constamment en danger à commencer par le «Fahroud» de 1941 juste avant l’arrivée des Britanniques. Cette tension à l’égard de la communauté juive en Irak va s’accentuer. Plusieurs d’entre eux cherchent à partir et notre narrateur finira par quitter pour la France comme il le souhaitait. L’écriture de Kattan est simple, précise et agréable à lire. L’aspect historique de son récit m’intéressait. J’insiste pour souligner qu’à mon avis, il s’agit bien d’un récit et non d’un roman. Je vous invite à lire Kattan si ce type de bouquin vous plaît, mais surtout à aller voir qui il était comme intellectuel francophone.
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Prophétie des Andes (La)

Par James Redfield et Bernard Willerval
(2,5)
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Il est fort probable que quelques-uns d'entre vous aient déjà lu ce bouquin de quête existentielle puisqu'il a été vendu à des millions d'exemplaires partout sur la planète. Eh bien moi, je n'avais pas lu «La prophétie des Andes» de James Redfield publié en 1993 sous le titre «The Celestine Prophecy». Je ne me souviens plus dans quel contexte quelqu’un m'en a parlé, mais j'avais retenu un commentaire qui disait «ce livre se lit comme un roman policier». Première chose que je peux dire, c'est que ce n'est pas un roman policier, c'est plus un roman d'aventures du genre «Indiana Jones» ou «Da Vinci Code». Ce n'est pas de la littérature qui va passer à l'histoire. En ce sens, le héros de l’aventure par à la quête du vieux manuscrit au Pérou. Il croise plein de gens qui le cherchent aussi, mais il doit éviter le cardinal et les soldats du gouvernement qui ne veulent pas qu’il le trouve. Au fil des routes sinueuses, des tirs et des séquestrations, presque chaque rencontre lui permet d’apprendre une des révélations. Avec la 9e révélation, il apprendra qu’il y en a une 10e et aujourd’hui Redfield (l’auteur) en est rendu à la 12e révélation, qu’en c’est payant! La prophétie annoncée est que notre société va subir un grand changement… si tout le monde met son énergie au même diapason. Les millions de gens qui ont lu ce livre l'ont surtout fait pour connaître les neuf révélations qui pourraient éventuellement les aider à trouver un sens à leur vie et à canaliser leur énergie pour changer le monde... Il n’en demeure pas moins que c'est 300 pages qui se lisent rapidement et qu'il y a un peu de tout; aventure, ésotérisme, mysticisme, spiritualité, religion, prospective... et un peu de gros bon sens! Si vous prenez le temps d’analyser le tout, vous serez probablement en mesure de faire des liens avec le mouvement de croissance personnelle qui a cours de nos jours. Ainsi, si vous faites les efforts nécessaires pour dégager une bonne énergie, vous allez attirer vers vous de meilleures personnes, votre vie sera parsemée de beaux événements et vous serez en santé. Tout cela sera en lien avec les coïncidences que vous vivez au quotidien, c’est-à-dire les grands moments de synchronicité... Si nous agissons tous de la sorte, la planète connaîtra un grand changement… la dixième révélation indique qu’il faut demeurer optimiste et être patient.
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La maison aux esprits

Par Isabel Allende
(3,5)
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«La maison des esprits» (1984) d'Isabel Allende, un best-seller international que j'ai eu du mal à apprécier. Une grande saga familiale qui tourne autour d'Esteban Trueba et des femmes de sa vie sur trois ou quatre générations. En théorie, nous sommes au Chili entre les années 1920 à 1974, mais l'auteur ne nous le dit pas. Il n'y a pas de lieu géographique réel d'identifié, ni de date donc pas vraiment d'élément permettant de situer l’histoire. Par contre, plus vous connaissez l'histoire du Chili, plus vous êtes en mesure d'identifier les gens, les lieux, les moments de l'histoire... Ainsi vous comprenez vite que le personnage du «Candidat» c'est Salvador Allende, le «Poète» est Pablo Nerruda, le chanteur révolutionnaire incarné par Pedro III serait inspiré de Victor Jara, et bien sûr le dictateur n'est nul autre qu'Augusto Pinochet. J'ai eu du mal à accrocher. En plus il y a beaucoup de personnages avec des noms qui se ressemblent, plusieurs (trop) rebondissements, un style qui comprend peu de dialogue, de multiples descriptions et des changements de ton dans l'écriture selon qui nous raconte l'histoire. Par exemple, on réalise après coup que le style du «réalisme magique» est très présent au début avec le personnage de Clara, mais disparaît presque totalement vers la fin avec Alba. J'ai trouvé le tout un peu long. Malgré tout, ce roman nous présente les enjeux de cette société chilienne sur une longue période, l'auteur y expose le patriarcat associé au machisme, la vie politique gauche / droite plutôt violente, les classes sociales et leurs énormes disparités. C'est ce qui me plaît dans cette saga. De plus, les personnages féminins y prennent beaucoup de place et ont plutôt le beau rôle alors que les «mâles» sont colériques et dangereux.
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D'autres vies que la mienne

Par Emmanuel Carrère
(4,33)
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Le récit d'Emmanuel Carrère «D'autres vies que la mienne» m'a plu. J'ai découvert un auteur que je ne connaissais pas. À mon avis, son passé de journaliste lui donne une plume accessible et plaisante à lire. Ce récit est assez particulier puisqu'il nous raconte l'impact de la mort d'un jeune enfant lors d'un tsunami au Sri Lanka. L'histoire se poursuit avec le décès d'une jeune mère de famille dont le deuxième cancer a eu raison de ses forces. Carrère a rencontré les parents, les conjoints, les amis, il a recueilli leurs témoignages, leurs réflexions, leurs sentiments et il nous en fait le récit. On ne peut pas demeurer indifférent, on est bouleversé, on ne comprend pas, on n’est pas d'accord... En prime, on bénéficie d'une introduction à la justice de proximité puisque Juliette, la maman décédée, était juge et elle avait pris le parti d'aider la veuve et l'orphelin. Ce bouquin m'incite à lire son récit du procès entourant le massacre du Bataclan intitulé «V13», du nom code du procès pour les attentats du vendredi 13 novembre 2015.
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Aurais-je été résistant ou bourreau?

Par Pierre Bayard
(3,0)
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J'ai eu l'occasion de lire le dernier bouquin de Pierre Bayard, «Aurais-je été résistant ou bourreau?», Éditions de Minuit, 2022, 192 pages. L'auteur tente de reconstituer la vie qui aurait été la sienne s'il avait été là au moment des événements entourant la Deuxième Guerre mondiale et surtout d'établir qu'elles auraient été ses choix, ses décisions face aux massacres en cours. Comme toujours, il est facile de s'indigner après coup, mais qu'auriez-vous fait si vous aviez été là? On ne le sait pas parce que nous n'y étions pas! Bayard tente d'y répondre en recourant à différents témoignages de résistants (et de bourreau) publiés depuis. Il y est question de psychologie et aussi de philosophie, de morale, d'éthique. À cette époque, plusieurs Français ont été confrontés à ce choix surtout suite à la reddition du gouvernement devant les Allemands. Tout en sachant ce qui se passait, la majorité détournait les yeux et laissait faire. Il est question de la peur, des risques encourus par la personne elle-même, mais aussi par ses proches, son entourage. Comment on fait le calcul qui nous fait basculer vers la résistance, qu’elle est le poids de la morale, de l'éthique propre à son rôle social. Pour sa part, comme étudiant, il indique qu'il aurait poursuivi son parcours comme la majorité de ses collègues (fictifs, puisque nous nous projetons dans le passé). Il aurait atteint sa limite lorsqu'une circulaire du gouvernement français leur demande d'aller travailler pour les Allemands. Plusieurs français seraient passés dans le camp des résistants à ce moment-là, on sait aujourd'hui que la guerre tirait à sa fin à ce moment. Pour sa part, il croit qu'il aurait plutôt eu recours au billet complaisant d'un médecin pour se faire déclarer inapte à ce type de travail et demeurer commis à la bibliothèque de son institution... Il s'agit donc d'un essai philosophique autour d'une question existentielle applicable à bien d'autres situations d'intensité diverses. Tout compte fait, je n'ai pas trop aimé cet ouvrage. Un peu lourd, trop académique... ou est-ce parce que je ne veux pas me poser ce genre de question?
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Cycle du à (Le) / Monde des à (Le)

Par A.E. Van Vogt
(4,0)
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Il y a quelques mois déjà j'ai complété la lecture d'un classique de la science-fiction «Le Monde des non-A» de A. E. van Vogt paru en 1948 sous le titre original «The World of Null-A». Il a été publié pour la première fois en français en 1953 suite à la traduction qu'en a faite Boris Vian. Il a été suivi de «Les Joueurs du non-A» (1956) et de «La Fin du non-A» (1984) que j'ai aussi lus pour compléter le «Cycle du non-A. Je peux tout de suite vous dire que de mon point de vue, seul le premier tome vaut la peine d'être lu. Les idées nouvelles véhiculées dans «Le Monde des non-A» en ont fait un succès de librairie et plus particulièrement en France. Tout d'abord, qu'est-ce que les «non-A»? Cette expression désigne les non-aristotéliciens, c'est-à-dire des esprits «libres» qui ne se conforment plus au mode de pensée figé des disciples d’Aristote. «Dans la tête d'une personne non aristotélicienne, toutes les pensées sont nuancées et ne versent pas dans le cynisme» - (van Vogt). L'auteur mentionne avoir tiré les idées de base de son concept de non-A de la Sémantique générale d'Alfred Korzybski exposée dans son livre «Science and Sanity: An Introduction to Non-Aristotelian Systems and General Semantics» (1933). Ainsi, quelque part, en plus d'être un roman de science-fiction, il s'agit aussi d'un essai philosophique. D'entrée de jeux, on réalise que la société du futur dans laquelle on se trouve repose sur les choix d'un super ordinateur la «Machine des jeux». Pour faire partie de l'élite et obtenir des postes importants, il faut réussir les examens annuels de la Machine. Tous les postes de pouvoirs sont remis en jeu régulièrement. Pour performer à ces examens, il faut maîtriser les conceptions philosophiques non aristotéliciennes. C'est une des idées fortes de ce roman, un ordinateur qui attribue les postes de pouvoir sur terre... La deuxième idée «phare» du roman est la transformation de la planète Vénus en planète exemplaire du monde non aristotélicien. Une planète plus ou moins idyllique ou les citoyens vivent sous un régime d'autodétermination. Ils décident entre eux de qui fera quoi, bien entendu, il faut d'abord avoir été choisi par la Machine pour être en mesure d'y habiter. Le troisième élément original du roman est associé au héros central de l'aventure, Gilbert Gosseyn. Notre homme tente de se présenter aux examens de la Machine, mais il est rapidement rejeté par le groupe des prétendants une fois filtré (par une autre machine) qui l'amène à se rende compte que son passé n'est qu'illusion. Il part à la recherche de sa réelle identité. Dans cette quête, il fait face à des membres de l'élite qui lui apportent une aide capitale, tandis que d'autres tentent de l'éliminer. Il est alors recherché, sauvé, liquidé puis rematérialisé! Il ne meurt pas, Gilbert comprend progressivement qu'il dispose de pouvoirs exceptionnels provenant de son « cerveau second ». Le corps n'est qu'une enveloppe! Il réalise qu'il est l'instrument d'une révolution dans le monde des non-A, pendant que la Terre est sous la menace d'une invasion menée par un empire galactique hostile...
Robert Allie a commenté et noté ce livre

Le chemisier

Par Bastien Vivès
(2,8)
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Bande dessinée pour adulte qui nous présente un scénario plutôt banal. De belles illustrations tout en noir et blanc.
Robert Allie a commenté et noté ce livre

Voix et images, No 128 : La bande dessinée québécoise

(5,0)
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Il y a plein de documents intéressants au sujet de l'histoire de la BDQ, mais celui-ci m'a interpellé davantage. Il a l'avantage de résumer les principaux auteurs qui ont publié au sujet de l'histoire de la BDQ.
Robert Allie a apprécié, commenté et noté ce livre

BDQ : Histoire de la bande dessinée au Québec

Par Michel Viau
(4,0)
2 personnes apprécient ce livre
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Le «document»: BDQ: Histoire de la bande dessinée au Québec - Les pionniers de la bulle Tome I Des origines à 1968 rédigé par Michel Viau chez l’éditeur Station T (novembre 2021, 400 pages) m’as laissé une drôle d’impression. En fait, je crois qu’il y a trop de détails et que j’ai fait une indigestion de faits avérés concernant la bande dessinée québécoise. Avec l’histoire de la bande dessinée, peut-être que l’on fait face à une boîte de Pendore? En 1975, André Carpentier a dirigé un premier ouvrage collectif sur le sujet; «La bande dessinée Kébécoise», bien que l’on y retrouve quelques éléments de l’histoire il s’agit plus d’une réflexion sur la bande dessinée québécoise. Les auteurs font un tour d’horizon de leur époque, disons de 1968 à 1975. En 1993, Mira Falardeau publie La bande dessinée québécoise chez Boréal Express, 128 pages. Elle apparaît comme une des rares «spécialistes» de la bande dessinée québécoise. C’est elle qui semble avoir rassemblé les premières bases de cette histoire qui n’est pas banale du tout, sous la forme d’un bouquin. Puisque des bribes de cette histoire étaient régulièrement abordées dans les revues. C’est en 1999 que Michel Viau publie la brique qui deviendra la pierre angulaire de ses écrits qui suivront. Intitulé BDQ – Répertoire des publications de bandes dessinées au Québec des origines à nos jours – Édition 2000, éd. Mille-Îles, 344 pages. Viau présente son ouvrage comme une première partie à l’histoire de la bande dessinée québécoise. Chaque chapitre aborde une sorte de publication, les albums, les «comics books», les revues, les fanzines, etc. Michel Viau en dira ceci : «...il s’agit d’un point de départ. D’un inventaire. D’un travail qui pourra en inspirer d’autres – des analyses, des études stylistiques ou artistiques, etc. À ce stade, l’important est de savoir ce qui a été fait, qui l’a fait et quand.» Mira Falardeau revient en 2008 avec Histoire de la bande dessinée au Québec chez VLB, 192 pages. Elle fait, en quelque sorte, une mise à jour de son bouquin de 1993 en y ajoutant des aspects plus récents sur l’évolution de la bande dessinée entre 1990 et 2008. Bien accueillis dans les médias en général, certains critiques lui reprocheront d’avoir passé sous silence des bédéistes d’importances. Viau publie finalement son BDQ – Histoire de la bande dessinée au Québec – Tome 1: des origines à 1979, éd. Mémoire et c’est ce même livre qu’il a repris avec plus de détails dans celui que j’ai lu en entier et qui portait uniquement jusqu’à 1968. Il a donc publié un second tome en 2022, BDQ Tome 2 – Le printemps de la bande dessinée québécoise 1968 à 1979, éd. Station T, 464 pages. Vous vous rendez-compte, c’est presque mille pages et il annonce un troisième tome qui couvrirait la période de 1979 à 1999. En fait, Viau considère que l’arrivée de CROC représente une étape charnière dans l’histoire de la BD québécoise. On peut déjà s’attendre à ce que son Tome 3 annoncé reprenne en partie le livre «Les années CROC – l’histoire du magazine qu’on riait» (2013, Québec Amérique) qu’il a rédigé avec Jean-Dominic Leduc. «C’est le moment où la bande dessinée est devenue plus professionnelle, où les auteurs étaient enfin payés pour faire leurs œuvres.» - Michel Viau. Michel Viau débute son histoire de la BDQ en 1759 parce qu’avant, il n’y avait pas d’imprimerie en Nouvelle-France. Le Roi en avait interdit l’installation pour conserver le monopole des publications dans la métropole parisienne. Avec la conquête, Benjamin Franklin aurait suggéré à un collègue écossais d’aller démarrer une «imprimerie» au Canada. On constate qu’au départ les illustrateurs faisaient de tout, ils étaient caricaturistes, bédéistes, scénaristes. Ils produisaient également des publicités puisque la photographie a tardé à s’implanter dans les grands journaux. Ces justement dans les journaux dont La Presse et La Patrie de 1904 à 1910 et dans quelques revues que les Hector Berthelot, René-Charles Béliveau, Raoul Barré, Albéric Bourgeois, Henri Julien, Théophile Busnel, Albert Chartier et autres se sont fait connaître. Viau considère que les Aventures de Timothée d’Albéric Bourgeois comme la première bédé québécoise (1904). Pour Falardeau, il pourrait même s’agir de la première BD francophone au monde si la présence de phylactère est un critère. Un autre des événements marquants dans l’histoire de la BDQ québécoise est la création de la BD «Onésime » d’Albert Chartier, publiée dans le Bulletin des agriculteurs. La suite de l’histoire n’est pas rose, il y aura l’arrivée des «syndicates» américain qui feront disparaître la BDQ originale de bien des journaux. La censure qui s’impose parce que les BD sont dangereuses et obscènes… Les romans du terroir sont repris sous forme de BD. L’église et d'autres idéologues comprennent vite que la BD rejoint les jeunes et les adultes analphabètes et qu’elle permet de vulgariser leur propagande. Puis avec la Révolution tranquille, les «comics books» sont traduits en français et les albums européens arrivent au Québec. Il faut être un vrai mordu de BD pour se taper les deux tomes de Michel Viau et éventuellement le troisième. J’aime les BD, mais pas à ce point! Petit conseil pour les mordus, il est préférable de lire ces livres en version électronique puisque vous pourrez agrandir les vignettes des bandes dessinées historiques...
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Les mille secrets des oiseaux

Par Guilhem Lesaffre et Valérie Videau
(2,0)
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«Les mille secrets des oiseaux» par Guilhem Lesaffre et Valérie Videau aux éditions Rustica (2018), un ouvrage de 144 pages. Il faut tout de suite souligner que ce livre se place dans la catégorie dite des «beaux livres». Il s'agit d'un très beau bouquin dans lequel on retrouve de belles pages avec des découpes cartonnées (minces) en forme d'oiseaux superposées sur une page représentant un paysage ou un autre fond en bleu et argent. Le livre est divisé en quatre grandes parties pour nous présenter les «mille secrets des oiseaux». La première aborde les mythes et légendes, il y est beaucoup question de la mythologie grecque, des croyances des Égyptiens ou encore des Premières Nations. On y apprend que la Chouette effraie est associée au diable tout comme l'Épervier, la Grue représente la fidélité et la loyauté en Asie, mais c'est tout le contraire en occident, le Grand héron fait preuve de sagesse, de patience et il est présage de chance, l'Hibou et la sagesse, la Colombe et la paix, la Cigogne et les bébés, le Cygne et l'amour, l'Hirondelle et le bonheur, etc. Une trentaine d'espèces tout au plus font l'objet d'un ou deux paragraphes, sauf exception. On passe à la deuxième partie (p.46) avec les expressions courantes; avoir un appétit d'oiseau, une cervelle d'oiseau, bayer aux corneilles (et non bâiller), faire le pied de Grue, un oiseau de mauvais augure, bavard comme une Pie. etc. Puis, 3e partie, les oiseaux et l'art, soit la peinture, le cinéma, la littérature et la chanson, dont le contenu est vraiment «anecdotique». Picasso a peint la Colombe de la paix en 1949, Hitchcock et son film «Les oiseaux», Bach avec Johathan Levingston le Goéland, Barbara et L'Aigle noir. Finalement, la quatrième partie qui constitue pratiquement la moitié du livre, décrit les oiseaux de nos jardins avec des fiches d'identification. Il s'agit ici des espèces d'oiseaux d'Europe. À part d'être un bel objet, j'ai plutôt été déçu par le contenu qui est tout de même assez mince.