Robert Allie
Intérêts littéraires : Littérature, Bande dessinée, Essais, Faune/Flore

Activités de Robert Allie

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S'enfuir : Récit d'un otage

Par guy Delisle
(4,37)
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Harry Potter T.1 : Harry Potter à l'École des sorciers

Par J.K. Rowling
(4,58)
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La voie des oiseaux

Par Jennifer Ackerman
(5,0)
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J'ai complété la lecture de «La voie des oiseaux» de Jennifer Ackerman, parue en 2020. J’attendais la version en livre de poche, mais elle n’est toujours pas disponible. J’ai eu recours à la bibliothèque municipale, un service bien utile. Il s’agit d’un excellent ouvrage tout comme «Le génie des oiseaux», son best-seller précédent. Encore une fois, ce livre est basé sur une recherche approfondie de la littérature existante, on y trouve une bibliographie de «lectures complémentaires» qui fait plus de 30 pages. Elle a fait des entrevues avec des chercheurs et des ornithologues réputés, elle a voyagé à travers la planète pour ces rencontres et pour observer par elle-même les oiseaux. Dans son livre «Le génie des oiseaux», il était essentiellement question de l'intelligence. Par contre, dans cet essai, on aborde davantage les comportements des oiseaux et plus particulièrement ceux qui surprennent, les comportements qualifiés d’extrêmes ou de marginaux. Ackerman mentionne que l'idée de ce livre a germée durant des conversations avec Louis Lefebvre de l'Université McGill, lors de la rédaction du «Génie des oiseaux» parce que l'échelle d'intelligence dont il est fait mention dans «Le Génie des oiseaux» est essentiellement basée sur des comportements des oiseaux et plus spécifiquement sur les comportements innovateurs c'est-à-dire ceux qui démontrent une capacité de faire quelque chose de nouveau devant un défi. Elle dit «Actuellement, il n'y a clairement pas de façon unique d'être un oiseau.» Ainsi, dès l'intro on comprend l'univers qui nous attend. Ackerman souligne également qu’au cours des dernières années il y a eu une explosion de la recherche et des découvertes au sujet du comportement des oiseaux. D’autre part, le monde de la recherche aviaire a de plus en plus éliminé le «biais géographique» c'est-à-dire que l'essentiel des recherches se faisait dans le nord aux États-Unis ou en Europe. Il en va de même pour le «biais lié au genre» puisque, les chercheurs étaient essentiellement des hommes, ce qui orientait la recherche davantage sur les oiseaux mâles. Il y a également le développement technologique qui a permis de faciliter la recherche auprès des oiseaux, notamment avec les caméras miniatures. Le livre est divisé en 5 sections et compte 14 chapitres. Les sections sont: Communiquer, Travailler, Jouer, Aimer et Élever les petits. J'ai utilisé cette même division pour vous faire part brièvement de ce que l’on retrouve de particulièrement intéressant dans cet ouvrage. Communiquer En matière de communication, ce n'est pas que le chant qui est en cause. Il est aussi question des mouvements des oiseaux et des caractéristiques de leur plumage. Il n’en demeure pas moins qu’Ackerman nous parle essentiellement des chants et des cris dans cette section. Par exemple, on ne sait toujours pas pourquoi les oiseaux chantent tous ensemble à 4h du matin ce qu'on appelle poétiquement le «refrain de l'Aube». Par contre, on s'est rendu compte que les plus grands oiseaux chantent généralement en premier et plus précisément encore ceux qui ont les plus grands yeux! De façon générale, il semble que la vocalisation des oiseaux ne soit pas encore très connue. Prenons l’exemple de notre Merle d'Amérique, il émet plus de 20 types de sons, c’est beaucoup plus que ce que vous pouvez reconnaître chez cette espèce. Saviez-vous que la Grive des bois peut faire des duos avec elle-même? D'ailleurs, le chant en duo d’un mâle et d’une femelle serait le fait d'environ 16 % des espèces, principalement sous les tropiques. De plus, le chant du mâle et de la femelle est tellement bien coordonné qu’il semble être le fait d'un seul oiseau. Travailler Les oiseaux savent rapidement quoi manger, où le trouver, comment le cacher et le retrouver. On sait que les oiseaux disposent d'une excellente vision notamment dans les UV, d'un bon odorat, pensons aux urubus, d'une ouïe extraordinaire comme chez les hiboux et les chouettes avec leurs oreilles asymétriques. Tous ces sens bien aiguisés leur permettent de s’alimenter plus facilement. Mais certaines espèces disposent de plus d’un truc dans leur sac. Certains vont épier leur voisin pour dénicher les bons endroits où trouver de la nourriture ou pour connaître leurs cachettes. Nous savons que des oiseaux utilisent un appât pour faciliter la chasse ou la pêche, plusieurs hérons le font. D’autres vont laisser tomber des palourdes, des noix, des os pour les briser afin d'être en mesure de les manger. Il y a les utilisateurs d’outils qui insèrent des brindilles pour attraper des fourmis, qui frappent une huître avec un objet pour la briser ou encore les rapaces qui suivent les feux de forêt parce que leurs proies fuient à découvert. Jouer On dit que tous les animaux jouent et on associe facilement le jeu à l’apprentissage chez les jeunes. Qu’en est-il chez les oiseaux? Eh bien, ils jouent eux aussi. Un oiseau peut se jeter sur le côté et faire le mort. Plusieurs espèces aiment faire de la voltige comme chuter des airs comme un avion et ouvrir les ailes à la dernière minute. Le Grand corbeau est réputé être un grand joueur. Il peut jouer avec des brindilles, se baigner, se rouler dans la neige ou se laisser glisser. Les oiseaux inventent des jeux. Les chercheurs ne savent pas si ces jeux ont une fonction régénératrice pour le cerveau. Les Kéas, qui sont surnommés les clowns des montagnes, adorent le jeu. Ces oiseaux ont une jeunesse très longue jusqu'à 8 ans et dans leur cas le jeu est considéré comme un facilitateur social. Il leur permettrait également d'apprendre à innover en trouvant des solutions au défi quotidien de la vie en montagnes alpines. C'est cette section qui m'a semblé la plus faible du livre. Aimer L’ensemble des techniques de séduction, de parade nuptiales et de reproduction sont très diversifiées chez les oiseaux. Les façons de faire vont des plus douces aux plus brutales. La monogamie est plutôt un mythe chez les oiseaux qu’une réalité. Les parades nuptiales ou précopulatoires peuvent être sauvages, somptueuses ou extravagantes, la Grue à couronne rouge ne donne pas sa place comme parade nuptiale extraordinaire. Le Traquet rieur, en plus de chanter et de danser, va transporter des kilos de cailloux pour sa dulcinée. Le cacatoès joue de la batterie en maintenant un rythme avec une brindille. C’est un des domaines où les caméras ultras rapides ont permis aux observateurs d'en apprendre davantage sur les danses nuptiales des oiseaux comme pour ce mâle dont on croyait qu'il ne faisait que sautiller alors qu’en fait, il faisait en même temps un tour sur lui-même. Rappelez-vous les Jardiniers maculés qui fabriquent des tonnelles décoratives qui prennent des jours à construire. Pendant que la femelle admire sa construction, il va en plus danser et chanter pour la séduire. Chez le Jardinier satiné, la clarté de sa nuque rose va aussi être remarquée par la femelle. L'usage de caméra ultraviolet nous permet de constater que les femelles voient des couleurs que nous ne voyons pas et qui peuvent servir à la séduire comme pour la nuque rose du Jardinier satiné. Élever les petits Les soins parentaux effectués par les différentes espèces d’oiseaux sont aussi très diversifiés, ça va de la négligence totale jusqu’à l’élevage en communauté. Ainsi, les œufs peuvent être confiés à d'autres, ça peut être uniquement la femelle qui s'en charge, ça peut être le mâle, les deux ou une communauté. Toutefois, la biparentalité est le fait de 80% des espèces. Prenons les Éclectus, les femelles fréquentent plusieurs mâles généralement de 5 à 6 pour être alimentées en nourriture alors qu'elles demeurent toujours dans la cavité pour la protéger. Il semble que ce soit une question de rareté des cavités appropriées qui aurait induit ce comportement. D’autre part, on retrouve dans la littérature selon Ackermann, plusieurs récits d'oiseaux alimentant une autre espèce, le Merle bleu de l'Est qui nourrit des oisillons Troglodytes familiers par exemple. Pourquoi ce comportement étrange? Il y a bien quelques hypothèses, mais la plus probable est que l'appel des jeunes affamés ne peut être ignoré notamment par les femelles.
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L'examen

Par Sylvain Neuvel
(4,66)
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La lecture de «L'Examen» (2019/2021) de Sylvain Neuvel ne laisse pas indifférent. Elle peut même vous causer un choc. Idir qui a fui l'Iran avec sa famille s'est installé en Angleterre et il s'apprête à répondre au questionnaire de l'immigration pour obtenir sa citoyenneté. S'il réussit l'examen, lui, sa femme et ses deux enfants deviennent citoyens britanniques. Il est un peu nerveux, on le serait à moins, mais Idir est optimiste, polie, gentil, c'est une bonne personne... C'est important pour l'histoire. Idir commence à répondre aux questions, il les trouve un peu faciles. Il se demande à quoi peuvent bien servir certaines des questions dont la plupart des gens normaux ne connaissent pas la réponse. Soudainement, il voit arriver des hommes cagoulés et armés... c'est là que le véritable examen commence aux dires des opérateurs et superviseurs de la séance. L'État ne veut pas savoir si Idir maîtrise l'histoire et le fonctionnement démocratique de sa terre d'accueil. Il veut savoir si sa personnalité, ses attitudes et ses comportements concordent avec les attentes de l'État envers ses citoyens. On se retrouve dans un récit machiavélique qui permet à Neuvel d'aborder différents enjeux, dont nos biais systémiques. C'est court, bien écrit, c'est comme un coup de poing qui nous rappelle les dérives possibles liées aux technologies disponibles aujourd'hui. Si vous tombez sur ce livre c'est à lire, si vous êtes dans une bonne journée!
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Dans le jardin de la bête

Par Erik LARSON
(3,5)
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Erik Larson, un auteur américain, a publié «Dans le jardin de la bête» (2011 / 2012) qui se trouve à être un document historique romancé. Le roman s'ouvre sur les résultats affreux de la torture d'un citoyen américain à Berlin, ce qui en principe ne devait pas arriver. On poursuit avec la nomination d'un ambassadeur hors norme pour le poste vacant en Allemagne. Le professeur William Edward Dodd (1869 - 1940) était un historien de carrière qui fut nommé ambassadeur en Allemagne nazi par le président Roosevelt. Il lui offrit le poste le 8 juin 1933 et deux jours plus tard il était confirmé par le Sénat. William E. Dodd s'est rendu à Berlin avec sa femme, son fils Bill et sa fille Martha. Il demeura en poste à Berlin de juin 1933 à décembre 1937. Larson nous fait le récit du mandat de Dodd à Berlin. Il a notamment utilisé le journal de Dodd publié en 1941 et les archives de Roosevelt et du département d'État américain pour «romancer» le travail d'ambassadeur de Dodd et sa vie à Berlin. Toutefois, c'est le récit détaillé des relations de sa fille Martha qui accroche davantage le lecteur. Cette dernière entretient des relations étroites avec des dirigeants nazis et aussi avec un agent secret soviétique. On s'entend qu'il s'agit plus d'un récit que d'un roman, le résultat est donc très proche de la réalité ce qui rend la lecture parfois ardue parce que le quotidien d'un diplomate ce n'est pas ce qui a de plus rocambolesque, quoique... Des réunions, des rencontres, des notes, des missives, des visites, des soirées mondaines, etc... les siennes et celles de sa fille. L'ambassadeur Dodd constate rapidement la cruauté du gouvernement allemand à l'égard des juifs, mais on lui rappelle que le département d'État a fixé comme priorité de son mandat la nécessité de s'assurer que le gouvernement allemand ne manquerait pas de rembourser ses dettes envers les prêteurs américains. Les banques américaines détenaient plus de 100 millions de dollars en obligations allemandes et 60 000 autres citoyens américains détenaient aussi de ces obligations. Bien que Roosevelt lui ait demandé de préserver les valeurs américaines et la démocratie... Dodd tente de faire comprendre au département d'État et à Roosevelt qu'il faut agir en coopération avec les gouvernements européens devant la cruauté et la préparation militaire de l'Allemagne. Mais l'antisémitisme américain non avoué et l'obnubilation des dirigeants face à la dette le font passer pour un incompétent d'autant plus qu'il ne fait pas partie du «Boy's club» des diplomates. Finalement, 460 pages plus loin, Hitler dévoile son vrai visage... Göring, Goebbels et Himmler ont plus ou moins convaincu Hitler que la police politique SA voulait prendre le pouvoir. En fait, Hitler craignait plutôt que Franz von Papen aille voir le vieux président Paul von Hindenburg qui contrôlait encore l'armée régulière et que celle-ci intervienne possiblement contre les SS ce qui allait contrecarrer ses plans. Hitler décida d'agir et de faire «une pierre deux coups» (il y eut beaucoup de pierres et de coups) et procéda à une purge de tous les dirigeants, soldats et figures politiques qui n'étaient pas dans son clan ou qui ne semblaient pas être dans son clan. Le samedi 30 juin 1934 et les jours suivants des milliers «d'ennemis de l'État» furent fusillés. À partir de ce moment, Dodd signala à son gouvernement qu'il n'y avait plus rien à faire avec ce gouvernement et il limita ses contacts avec le gouvernement au strict minimum. Puis arriva ce qu'il devait arriver, le vieux président décéda deux ans plus tard et Hitler se déclara Führer et seul dirigeant du pays. Il n'est pas inintéressant de comprendre que les gouvernements occidentaux savaient ce qui se passait en Allemagne, mais que la dette, l'antisémitisme larvé de tous et la volonté américaine de ne pas intervenir en Europe faisaient en sorte qu'on a laissé aller Hitler jusqu'à l'inconcevable... Pour aimer ce livre, je crois qu'il faut avoir un attrait pour ce qui entoure la Deuxième Guerre mondiale et son époque. Pour ma part, j'ai trouvé ça un peu long, mais je suis content d'avoir rencontré l'ambassadeur Dodd et sa fille Martha qui resta longtemps en contact avec le KGB russe....
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Un Lieu Incertain

Par Fred Vargas
(4,0)
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Je viens de terminer «Un lieu incertain» (2008) de Fred Vargas, le 6e de ses romans policiers mettant en vedette le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg. Alors qu'il se trouve à Londres pour un congrès, Adamsberg prend connaissance d'une nouvelle affaire de pieds coupés dans leurs souliers au cimetière Highgate. En rentrant à Paris, il doit enquêter avec sa brigade sur un meurtre crapuleux où le cadavre a été détruit en mille morceaux. La brigade apprendra qu'un autre crime du genre avait déjà été commis en Autriche. À l'aide de quelques indices laissés par la victime et l'implication de son adjoint Danglard dans l'histoire des pieds, Adamsberg et ses collègues feront le constat que toutes ses affaires sont liées. Elles le mèneront en Serbie puisqu'il y est question de familles associées au vampire... Toutefois, cette quête de la vérité meurtrière se fait sur un fond de corruption de la justice ou Adamsberg se verra lui-même sur le point d'être mis en cause, il devra faire vite et se trouver des alliés. Ça m'a fait plaisir de retrouver Adamsberg et sa brigade de personnages hors du commun tout aussi intéressants que le commissaire lui-même. Vargas est habile pour établir des scénarios originaux avec des surprises qu'on ne voie pas arriver. Puis il y a toujours ces répliques pleines de sarcasmes et d'humour qui agrémentent le récit, tout comme le fait le quotidien du policier en trame de fond. Un autre excellent roman de Vargas sauf si lorsque vous voyez le mot «vampire» vous décrochez... Les Français en ont fait un film qui n'a pas eu le succès du roman.
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Homme aux cercles bleus (L')

Par Fred Vargas
(4,0)
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Migrations

Par Marc Duquet
(5,0)
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L'ouvrage «Migrations - Pourquoi et comment migrent les oiseaux» (2021) de Marc Duquet fait certainement partie de la catégorie des beaux livres. Nous sommes en présence d’une couverture rigide en format carré de 10” par 10” avec plusieurs excellentes photos en double page. En fait, il y a des photos d'oiseaux sur presque toutes les pages, soit plus de 200 photos. Chacune de ces photos dispose d’une légende explicative des plus pertinentes en rapport avec la présentation de l’auteur. On y retrouve également une vingtaine de cartes visant à illustrer les différents parcours migratoires d'Amérique, d'Europe et d'Asie. Voilà pour ce qui est du contenant. L’ensemble du texte contenu dans le livre se divise en deux sections comportant onze chapitres chacune. La première section intitulée «Le phénomène migratoire» débute avec un peu d'histoire. La deuxième section du livre, intitulée «Stratégies migratoires», présente différentes caractéristiques associées aux façons de faire des différentes espèces d'oiseaux. Je ne pense que du bien de ce livre. L’auteur a su trouver le ton juste pour ne pas être trop académique tout en nous livrant une mine d’information. C’est le signe d’un bon vulgarisateur. Ses commentaires sont bien documentés, le phénomène migratoire est bien décortiqué, de nombreux exemples nous sont présentés. Ainsi, l'auteur nous explique une caractéristique de la migration puis nous présente une espèce d'oiseau qui y correspond avec photos et cartes à l’appui. C'est bien écrit, c’est accessible et on s'emballe en le lisant tellement c'est fascinant. Il est difficile de s'arrêter, on s'étonne de tous ces mouvements des oiseaux. Cet ouvrage est excellent autant pour les débutants qui vont en apprendre beaucoup que pour les experts pour qui il s'agira probablement d'une révision ou d'une mise à jour, mais probablement avec un nouveau vocabulaire francophone. Je vous le recommande ardemment malgré son prix de 60$. Vous pouvez inviter votre bibliothèque locale à se le procurer. L'auteur Marc Duquet a rédigé plus d'une dizaine d'ouvrages ornithologiques, seuls ou en collaboration et il en a traduit également quelques-uns de l'anglais au français. Duquet mentionne que cet ouvrage s'inscrit en quelque sorte dans une suite. En fait, il considère que les éléments qui caractérisent le plus les oiseaux sont le vol, leurs comportements de reproduction et leur migration saisonnière ainsi cet ouvrage viendrait compléter ses livres «Des plumes et des ailes» portant sur le vol et «Sexe et séduction chez les oiseaux» concernant la reproduction.
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Histoire du Canada et voyages que les Frères Mineurs Récollects

Par Gabriel Sagard
(4,0)
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Cette édition critique de «Histoire du Canada et voyages...» de Gabriel Sagard, réalisé par Marie-Christine Pioffet, est un ouvrage remarquable. Bien qu'il s'adresse d'abord aux historiens, toutes les personnes intéressées à cette période de notre histoire, le 17e siècle, y trouveront des informations fascinantes sur les mœurs des Wendats/Hurons, des religieux et des résidents de la Nouvelle-France à l'époque. Bien sûr, l'Histoire du Canada de Sagard est disponible en ligne, mais ici vous bénéficié d'un travail de moine au niveau des corrections des coquilles du texte original et surtout d'une mise en contexte fort pertinente au travers de centaine de notes de bas de page encore plus intéressante que le texte en lui-même! La professeur Pioffet indique entre autres tous les emprunts à d'autres ouvrages que faits Sagard en racontant son histoire du Canada.
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On ne réveille pas un chien endormi

Par Ian Rankin
(4,0)
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Le roman policier «On ne réveille pas un chien endormi» (2013/2015) de Ian Rankin est le 19e dans la série des enquêtes de John Rebus. À ce jour, il y a maintenant 24 aventures en tout. De prime abord je n’ai pas vraiment aimé le choix du titre, le titre original en anglais est «Saints of the Shadow Bible». C’est d’autant plus vrai qu’il est question des «Saints of the Shadow Bible» tout au long du roman quasiment jusqu’à la page 430! J’ai déjà parlé de Ian Rankin, auteur écossais de réputation internationale, et de son enquêteur John Rebus porteur de tous les clichés des enquêteurs marginaux; ex-membre des forces spéciales de l’armée britannique, divorcé, une fille qu’il ne voit plus, un frère bandit, porté sur la bouteille, fan de musique rock des années 70, fuit la hiérarchie, un fumeur, pratiquement incapable de travailler en équipe, etc., mais il résout toujours ses enquêtes et généralement avec l’aide d’un ou deux criminels. En plus, pour ceux et celles qui connaisse Michael Connelly et son enquêteur Harry Bosch, vous constaterez que Rebus et Bosh ont quelques points en commun, comme leur retour en service après la retraite. J’ajouterais, sans que cela soit «obligatoire», qu’il est probablement plus agréable de connaître un peu Rebus avant d’entreprendre la lecture de ce 19e opus. Ainsi, dans ce roman, nous retrouvons Rebus qui vient de réintégrer le bureau des enquêtes criminelles d'Édimbourg après un bref séjour à la retraite. Rebus travaille désormais sous les ordres de Siobhan Clarke, une jeune inspectrice dont il a assuré la formation. Il est affecté à une «banale» enquête d’accident de voiture, mais Rebus émet un doute quant à l'identité du conducteur. Cet accident de voiture impliquait la jeune Jessica Traynor qui se trouve à être la petite amie de Forbes McCuskey, le fils de Patrick McCuskey, le ministre de la Justice et chef du camp du oui au référendum sur l'indépendance de l'Écosse, qui se fera assassiner quelques jours plus tard... Au même moment, vient d’être adoptée une nouvelle loi qui autorise le réexamen de vieux dossiers criminels en levant certaines restrictions. Cette opportunité amène la section des affaires internes, via l'enquêteur Malcom Fox, à rouvrir une affaire de bavure policière qui date de plus de trente ans. Ces événements sont survenus autrefois au bureau de Summerhall dont les policiers s'appelaient entre eux les «Saints of the Shadow Bible», Rebus était alors une recrue dans cette équipe. Pour mettre un peu de piquant, Stefan Gilmour, aujourd’hui chef de file des partisans du non, était l'enquêteur en chef et l’initiateur des «Saints». Le procureur de l’époque a vu le procès pour meurtre de Billy Saunders, un dossier qui semblait portant solide, tombé à l’eau par la faute des policiers de Summerhall. Que s’est-il passé? Tout au long du roman, l’allégeance de Rebus est remise en question. On apprend tout cela tout de même assez vite au début du roman. Ce qui a pour effet, à mon avis, d'indisposer légèrement le lecteur. Il se sent un peu perdu, beaucoup de personnages a assimilé, plusieurs dossiers d’enquête différents à démêler, puis est-ce qu’appartenir au camp du oui ou du non est important? Bien sûr, on finit par s’y retrouver et on souhaite connaître le dénouement des affaires rapidement. Comme on peut s’y attendre, il y a plein de rebondissements, de fausses pistes, des liens entre les enquêtes qu’on ne trouve que dans des romans. L’éclosion de duo d'enquêteurs improbable. Rankin attache doucement toutes les ficelles en donnant peu de chances au lecteur de trouver le coupable avant l’enquêteur Rebus. Comme il est dit en quatrième de couverture: «Un grand Rebus sur fond de référendum sur l’indépendance de l’Écosse.». Je vous le recommande, mais pas comme votre première enquête de John Rebus, pour ma part c’était mon cinquième Rankin / Rebus.
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Ce que les oiseaux ont à nous dire

Par Grégoire LoÏs et Marthe Drucbert
(3,0)
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L’ouvrage «Ce que les oiseaux ont à nous dire» (2019) de Grégoire Loïs est en quelque sorte un recueil de «chronique» comme les journalistes en publient souvent. Ici, l’auteur voulait faire «œuvre utile» comme on dit. Il s’inquiète du sort des oiseaux dont les populations diminuent d’année en année. Il croit en l’éducation, la protection et la conservation pour freiner le phénomène. En même temps, il se dit que pour convaincre et impliquer la population, les gens doivent connaître et aimer les oiseaux. C’est ainsi qu’il entreprend avec ces vingt et un courts textes de rendre les oiseaux intéressants aux yeux de tout le monde. Chacune de ses chroniques est l’occasion de parler d’un oiseau et d’un thème auquel il se prête plus spécifiquement. Grégoire Loïs veut d’abord nous raconter comment les oiseaux sont fantastiques. Il est notamment question de leur origine. Dans l’évolution, les oiseaux proviennent de la lignée des théropodes, un groupe de dinosaures présent il y a plus de 200 millions d’années dont les oiseaux en sont les seuls survivants. Puis il nous parle de leur plume, l’élément essentiel de leur spécificité. Il écoute leur chant, il observe les rituels liés à leur reproduction, il s’étonne de leur intelligence. Au premier chapitre, il aborde la migration des oiseaux en nous racontant les aventures de la Sterne arctique qui parcourt des milliers de kilomètres en une année. Tout en nous rappelant que c’est le «baguage» des oiseaux qui a permis aux ornithologues de confirmer ces longs déplacements annuels. Il revient sur les déplacements migratoires au chapitre 7 en parlant cette fois du Traquet motteux et du Bécasseau maubèche; une espèce menacée. Dans une série de chapitres, l’auteur aborde différentes problématiques ayant un impact négatif sur les populations d’oiseaux. Il y est question des insecticides (biologiques ou chimiques), de la surpêche, de la chasse, de la capture pour la revente et bien sûr des changements climatiques. Pour chacun de ces éléments, il donne en exemple des espèces d’oiseaux qui sont affectées. Son fils ayant suivi le chemin du père, ils se permettent de comparer leurs observations espacées de plus de trente ans; telles espèces ne s’observent presque plus, telle autre est de retour. D’autres de ses textes présentent des pistes de conservation qui ont fonctionné comme la réintroduction du Grand tétras en Écosse. L’implication des agriculteurs pour réapprendre la cohabitation avec les Vautours fauves. Il s’agit d’une série de courts textes qui ne sont pas nécessairement liés entre eux et qui s’adresse a un public le plus large possible. Les textes sont accessibles, bien écrits et captent notre attention. Le seul «bémol», c’est qu’il est question la plupart du temps d’oiseaux européen que nous connaissons moins bien en Amérique.
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La plus secrète mémoire des hommes

Par Mohamed mbougar Sarr
(4,37)
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«La plus secrète mémoire des hommes» (2021) de Mohamed Mbougar Sarr, Prix Goncourt de la même année, nous raconte les péripéties entourant une enquête au sujet d'un mystérieux auteur T.C. Elimane. Ce dernier a publié en 1938 le «Labyrinthe de l'inhumain», un ouvrage qui a su attirer l'attention en étant qualifié à la fois de fabuleux et de plagiat, et dont on a perdu la trace de l'auteur!!! La quête est menée par un jeune écrivain sénégalais vivant à Paris, Diégane Latyr Faye dont la rencontre avec l'envoûtante Siga D. va décupler sa fascination pour Elimane puisqu'elle lui remet un exemplaire de l'œuvre mystique, le «Labyrinthe de l'inhumain» en l'avertissant que sa lecture pourrait le transformer à tout jamais. C'est bien parti pour une histoire pleine de rebondissements, mais voilà que le narrateur Diégane nous fait part de ses réflexions autour de la littérature. Il évoque le poids du colonialisme sur la littérature africaine, puis qu'est-ce que la littérature africaine, les auteurs africains ne font pas nécessairement des romans africains, pourquoi le roman au sujet de l'exil est pratiquement un passage obligé. En somme, il cherche une voie pour s’affranchir de la pensée et de l’écriture occidentales. Il poursuit en se demandant même pourquoi écrire si nos romans demeurent dans l'anonymat. Comment se distinguer de tout ce qui a déjà été écrit? Qu'est-ce que l'écriture vraie? Celle qui mène au roman parfait, l'œuvre d'une vie, il se demande si l'écrivain n'a droit qu'à un seul livre. La trame d'un bon roman doit elle nécessairement être issue des drames de nos vies de misère... C'est ainsi qu'au travers du voyage «initiatique» de Diégane pour comprendre le «Labyrinthe de l'inhumain» et son auteur T.C. Elimane on se retrouve dans une sorte d'essai sur le sens de la littérature, pourquoi écrit-on et pourquoi lit-on? Il semble que c'est en partie cette réflexion qui lui aurait valu son Goncourt. Pour ma part, je vous avoue que je n'ai pas tout saisi. Il y a de ces phrases «philosophiques» qu'il faut relire plus d'une fois pour y trouver un sens compréhensible à notre petit cerveau. Malgré l'insertion constante de ces «digressions littéraires», l'enquête de Diégane sur les traces d'Elimane tient le lecteur en haleine, Paris, Amsterdam, Dakar..., il apprend par quel chemin le mystérieux roman s'est retrouvé entre les mains de Siga D., elle fait partie de la famille de l'auteur de cet œuvre ultime! Les renseignements provenant d'une précédente enquête de la journaliste Brigitte Bollène sont fort pertinents et ils sont aussi percutants puisqu'elle prétend que les auteurs de critiques acerbes à l'égard de l'œuvre d'Elimane se suicident! Après avoir appris qu'il aurait fait un séjour à Buenos Aires, Diégane cherche maintenant à savoir s'il est de retour à Paris ou s'il serait retourné chez lui au Sénégal, ça fait plus de cinquante ans qu'il est disparu. N'ayant plus de pistes solides à Paris, Diégane entreprend de se rendre au village d'Elimane. Il y fait la rencontre de Maam Dib, une des épouses de l'oncle d'Elimane, qui lui apprend qu'il est décédé l'an dernier. Maam Did est en mesure de lui raconter les trente dernières années de la vie de Madag puisqu'il n'utilise plus son prénom musulman d'Elimane. Madag est devenu chaman et réparateur de filet de pêche comme son oncle. Il avait annoncé à Maam Dib la venue de Diégane et lui avait même rédigé une lettre. Diégane apprendra ainsi qu'Elimane Madag Diouf avait tenté toute sa vie de rédiger une suite au «Labyrinthe de l'inhumain», mais qu'il n'y était pas parvenu. «La plus secrète mémoire des hommes» est un roman touffu, complexe, qui demande un effort au lecteur pour éviter de s'y perdre. Je m'y suis perdu, mais j'y ai aussi retrouvé mon chemin. Toutes ces réflexions existentielles sur ce que c'est d'être un écrivain, sur la nécessité de la littérature, qui s'immiscent dans l'histoire m'ont agacé sans être impertinentes. Il est difficile de ne pas perdre le fil de la quête de Diégane qui est passionnante avec ses références historiques associées à l'impérialisme français, à la colonisation et à la Deuxième Guerre mondiale. Cette quête nous permet également de côtoyer légèrement la vie quotidienne de villages africains avec leur culture et leurs coutumes. Il est vrai que nous sommes en présence ici d'un jeune écrivain, entouré d'écrivains et de poètes, qui enquête sur une œuvre mythique méconnue rédigée par un auteur disparu, ce qui peut en soi susciter des réflexions au sujet de l'écriture et de la littérature... Oui, j’ai aimé ce roman, mais non, je ne le recommanderais pas à un ami, il y a tellement d’autres choses à lire.
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État de terreur

Par Louise Penny et Hillary Rodham Clinton
(4,33)
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Hillary Rodham Clinton et Louise Penny ont rédigé ensemble «État de terreur» (2021/2022), un thriller politique international. La proposition de coécrire un roman est d'abord venue de l'éditeur d'Hillary Clinton qui voulait reproduire ce que Bill Clinton et James Patterson avaient fait (deux romans policiers). Dès l'annonce de cette collaboration, j'avais hâte de lire ce roman parce que je connaissais les romans policiers de Louise Penny. Puis, après avoir lu «Pour rien au monde» de Ken Follet, un thriller politique du même genre, je souhaitais d'une certaine façon, comparer les deux. Dans «État de terreur», Ellen Adams est la nouvelle Secrétaire d'État des États-Unis suite aux plus récentes élections qui ont entraîné un changement de gouvernement. La nouvelle administration du Président Williams succède à celle d'Eric Dunn, un politicien incompétent qui a semé le chaos dans l'appareil gouvernemental, mais surtout dans les relations diplomatiques des États-Unis (une sorte d'hommage à Trump ici). D'autre part, les analystes politiques n'ont pas compris la nomination d'Adams puisqu'elle est une adversaire du Président Williams. D'ailleurs, elle ne s'entend pas très bien avec son président et ce dernier la nommer pour tenter de l'humilier et de la détruire politiquement. Malheureusement pour lui, son entreprise de destruction est mise à mal suite à une série d'attentats meurtriers à Londres, Paris et Francfort. Une agente du Service extérieur du secrétariat d’État, Anahita Dahir, reçoit d’une source anonyme un message crypté qu'elle interprétera comme étant lié aux attentats. La panique s'empare des organisations antiterroristes américaines et internationales. S'engage alors une chasse aux informations. La Secrétaire d'État se rend dans différents pays plus ou moins alliés, pour trouver des renseignements et éventuellement en donner. On cherche surtout à éviter le prochain attentat. Ellen Adams est notamment accompagnée de sa vieille amie dont elle a fait sa conseillère, de sa fille et également en parallèle par son fils qui a été blessé lors d'un des attentats. La quête d'information se fait quasiment sous la forme de quiz, de rebut ou de devinette... Quels mots retenir de la conversation, que voulait-il dire par..., que signifie ces chiffres... Le Pakistan, l'Iran, l'Afghanistan et la Russie sont au cœur du conflit, mais derrière tout cela il y a un homme terrifiant, Bashir Shaw, un vendeur d'armes dont la Secrétaire d'État est une ennemie personnelle. Adams est d'ailleurs convaincue que c'est Shaw qui a empoisonné son mari. Curieusement, Shaw connaît tout les déplacements de la Secrétaire d'État et même le contenu de ses conversations avec les chefs d'État. Y a-t-il des traites dans la salle? On sent le retour d'une sorte «d'axe du mal» qui prend la forme d'une alliance de malfaiteurs internationaux qui ne travaillaient pas nécessairement ensemble. La mafia russe dirigée par Maxim Ivanov, le président de la Russie, le vendeur d'armes Bashir Shaw, les martyrs d'al-Qaïda et l’extrême droite américaine! Le lecteur est conscient de ce terrorisme intérieur américain que tard dans le roman. Finalement, les bombes qui devaient exploser aux États-Unis dans le but de renverser le gouvernement seront désamorcées à la dernière seconde... Pour tout vous dire, j'ai été un peu déçu, probablement que mes attentes étaient trop grandes. Nous sommes tout de même en face d'un très bon thriller politique puisqu'à chaque chapitre le lecteur veut connaître la suite. Il y a des liens avec la réalité géopolitique d'aujourd'hui, il y a plusieurs personnages intéressants au cœur de l'intrigue, un peu d'humour et des personnages féminins forts. Le fait que ce roman soit écrit par deux femmes transparaît dans tout le roman, l'attitude mesquine des hommes et la misogynie ambiante y sont soulignées. Oui, le lecteur aime pouvoir se dire que cela pourrait arriver même s'il ne le souhaite pas. J'ai aimé que Clinton et Penny choisissent la montée de l'extrême droite des suprémacistes comme trame de fond de toute l'affaire parce qu'il s'agit là de quelque chose de plus insidieux qui gangrène l'ensemble de la société. En ce sens, j'aime mieux ce choix que la menace nucléaire de Ken Follet. Il y a moins de morts dans «État de terreur» que dans «Pour rien au monde». L'intrigue de Clinton et Penny est plus subtile, plus intellectuelle et fait encore plus appel à la diplomatie. Les forces militaires y prennent un peu moins de place. Tout comme j'ai été un peu agacé par le volet «James Bond» du roman de Follet, l'omniprésence de la fille et du fils de la Secrétaire d'État enlève un peu de crédibilité au récit de Clinton et Penny. Ça demeure du bon divertissement, bien écrit et jusqu'à un certain point «éducatif». Elles ont déjà signé pour en faire un film...
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Robert Allie a apprécié, commenté et noté ce livre

Là où je me terre

Par Caroline Dawson
(4,54)
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«Là où je me terre» (2020) de Caroline Dawson est présenté comme un roman d'autofiction, pour ma part je dirais plus qu'il s'agit d'un récit en plusieurs petits chapitres sur 200 pages. Chapitres dont les titres sont des références typiquement québécoises comme «La Liberté n'est pas une marque de yogourt» ou «Mme Brossard de Brossard», un signe de l'intégration de Caroline Dawson et surtout de son chapeau de sociologue. Elle sait décrire la société dans laquelle elle vit. Elle nous raconte son parcours de réfugiée chilienne de son enfance jusqu'à sa vie adulte. Dès leur arrivée, l'hiver québécois et montréalais occupe la place qui lui revient, pour de nouveaux arrivants du Sud l'hiver est une épreuve, ses parents vont tenter de demeurer reclus à l'intérieur autant que possible. L'enfant puis l'adolescente est bien consciente de l'abnégation dont font preuve ses deux parents en travaillant tout le temps dans des emplois de misère, comme faire des ménages. Elle comprend la place que sa famille et elle-même occupent, une conscience de classe qui entraîne des comportements différents. Caroline nous raconte également ce qu'elle-même doit faire pour s'harmoniser avec son nouvel environnement. Apprendre la langue, les références télévisuelles et surtout atténuer les différences; ses vêtements, ses lunchs et même sa façon de bouger, mais elle ne peut pas changer la couleur de sa peau et ses grands cheveux noirs, quoi que sa mère se soit teint en blonde... Elle comprend aussi qu'elle doit réussir pour répondre aux sacrifices de ses parents. Tout cela ne se fait pas sans douleur, pensez-y, renoncer à qui vous êtes pour pouvoir prendre votre place, il semble y avoir là une contradiction. Caroline va compléter un parcours scolaire impeccable, devenir professeur de sociologie au Cégep, fonder une famille avec un conjoint médecin, son statut social est enviable. Elle sera bien malgré elle «un ostie de modèle d'intégration», elle connaît le prix à payer, l'humiliation, la santé, des rêves et des vies gâchées pour en sauver d'autres... Elle partage son quotidien de réfugiée de façon assez directe, mais avec humour. Elle utilise un langage accessible pour être comprise par le plus grand nombre, on sent la volonté de faire passer le message. L'immigration nous est rarement présentée de cette façon, de ce point de vue, toute la gamme des émotions s'y trouve. J'ai notamment été touché par le passage où elle quitte un party quand elle se rend compte que c'est sa mère qui viendra faire le ménage le lendemain dans cette maison de riche...
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Robert Allie a apprécié, commenté et noté ce livre

Pour rien au monde

Par Ken FOLLETT
(3,5)
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Ken Follett, «Pour rien au monde» (2021), une brique de 778 p., un thriller politique autour du recours ultime à l'arme nucléaire. Pourquoi les chefs d'État finiraient-ils par utiliser l'arme nucléaire même si «pour rien au monde» ils ne voulaient y avoir recours. Follet tente ici de mettre en place un scénario probable en considérant ce que nous connaissons des enjeux internationaux actuels. De façon générale, les différents chapitres du roman nous transportent sous trois lieux différents imbriqués les uns dans les autres. Nous sommes aux États-Unis avec la présidente Pauline Green et son entourage. On passe par l'Afrique du Nord et plus particulièrement au Tchad ou Tamara et Ted, deux agents des services secrets de leur pays respectif, les États-Unis et la France, traquent les Djihadistes en suivant notamment Abdul et Kiah. Puis on se retrouve en Chine, avec Chang Kai, vice-ministre du renseignement extérieur, qui fait partie du gouvernement du président Chen. Il y est donc beaucoup question d'espionnage, de contre-espionnage, d'alliance et de diplomatie. Les portions se déroulant aux États-Unis et en Chine, nous font voir des présidents qui pèsent le pour et le contre en écoutant les «colombes» et les «faucons» de leur gouvernement respectif. Par contre, en Afrique, nous sommes plus dans une trame du type «James Bond» ou «Mission impossible», j'y vois un certain déséquilibre, mais ce n'est pas trop grave. On dirait que c'est peut-être placé là pour laisser respirer le lecteur. Un roman divertissant, un bon thriller, plaisant à lire, inquiétant certes, mais de nos jours l'anxiété environnementale est plus grande que l'anxiété nucléaire, nous ne sommes plus dans la période de la guerre froide avec l'URSS.
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