Le démon familier

« je sais, je suis un imbécile
n’est-ce pas monde incompris ? »
 
Enfantine et désespérée – c’est-à-dire pleinement responsable – la poésie de Benoît Chaput casse les jouets de la mort, et puis la mort des jouets, et pour ça elle a toute l’énergie de la mélancolie. Ce monde devrait comprendre l’énergie de la mélancolie. Ce monde qui « gagne son équilibre » à la chute des poètes devrait se méfier de la poésie des imbéciles, des effondrements ascendants de la poésie. Il ne devrait pas laisser Benoît Chaput, qui a dans le cœur un grand chien noir, faire semblant de dormir dans la « neige de retransmission ».
Pierre Peuchmaurd, 2001