L’affaire des accommodements raisonnables, qui a marqué le Québec de 2006 à 2008, illustre comment les choses peuvent déraper et l’opinion publique être entraînée loin de la réalité lorsque l’obsession des médias pour de bonnes histoires s’emballe et que l’engrenage de la presse d’opinion se met à tourner à grande vitesse.
De mars 2006 à avril 2007, les médias québécois ont braqué leurs projecteurs sur des incidents, la majorité mineurs, certains imaginaires, qui selon eux démontraient que les immigrants tentaient petit à petit d’imposer leur manière de vivre, en exigeant toujours davantage de compromis de la part des Québécois dits de souche. Deux minorités religieuses ont été évoquées à répétition et présentées comme particulièrement revendicatrices : les musulmans et les juifs orthodoxes.
L’affaire finit par prendre des allures de crise sociale, au point où, en février 2007, alors qu’il s’apprête à déclencher des élections qui auront lieu le 26 mars, le gouvernement du Québec estime devoir instituer la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodements reliées aux différences culturelles, qui sera connue sous son surnom de commission Bouchard-Taylor, du nom des deux intellectuels qui l’ont présidée. Jusqu’où doit aller la liberté de religion, lorsque ses symboles ou ses rites s’entrechoquent avec le mode de vie des uns et des autres, et notamment celui de la communauté d’accueil ? À partir de quand la tolérance devient-elle un renoncement à ses propres valeurs ? Faut-il, au nom de l’intégration, tourner le dos à ses traditions ? Voilà en quelques mots où logeait le débat, qui portait donc sur des questions délicates, étroitement liées à la cohésion sociale. Coupons court à tout suspense, la commission Bouchard-Taylor a accouché en 2008 d’un rapport qui a eu peu de suites et qui surtout a conclu qu’il n’y avait aucune crise sociale liée aux accommodements culturels au Québec. L’histoire intéressante, en l’occurrence, est bien davantage celle des médias.
L’affaire des accommodements raisonnables, qui a marqué le Québec de 2006 à 2008, illustre comment les choses peuvent déraper et l’opinion publique être entraînée loin de la réalité lorsque l’obsession des médias pour de bonnes histoires s’emballe et que l’engrenage de la presse d’opinion se met à tourner à grande vitesse.
De mars 2006 à avril 2007, les médias québécois ont braqué leurs projecteurs sur des incidents, la majorité mineurs, certains imaginaires, qui selon eux démontraient que les immigrants tentaient petit à petit d’imposer leur manière de vivre, en exigeant toujours davantage de compromis de la part des Québécois dits de souche. Deux minorités religieuses ont été évoquées à répétition et présentées comme particulièrement revendicatrices : les musulmans et les juifs orthodoxes.
L’affaire finit par prendre des allures de crise sociale, au point où, en février 2007, alors qu’il s’apprête à déclencher des élections qui auront lieu le 26 mars, le gouvernement du Québec estime devoir instituer la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodements reliées aux différences culturelles, qui sera connue sous son surnom de commission Bouchard-Taylor, du nom des deux intellectuels qui l’ont présidée. Jusqu’où doit aller la liberté de religion, lorsque ses symboles ou ses rites s’entrechoquent avec le mode de vie des uns et des autres, et notamment celui de la communauté d’accueil ? À partir de quand la tolérance devient-elle un renoncement à ses propres valeurs ? Faut-il, au nom de l’intégration, tourner le dos à ses traditions ? Voilà en quelques mots où logeait le débat, qui portait donc sur des questions délicates, étroitement liées à la cohésion sociale. Coupons court à tout suspense, la commission Bouchard-Taylor a accouché en 2008 d’un rapport qui a eu peu de suites et qui surtout a conclu qu’il n’y avait aucune crise sociale liée aux accommodements culturels au Québec. L’histoire intéressante, en l’occurrence, est bien davantage celle des médias.