Prête à tout pour éviter le divorce de ses parents, jusqu'à se sacrifier sur l'autel familial, Anna Ouellet s'inflige aux yeux des blessures irrémédiables. En convalescence à l'Hôtel-Dieu, elle cherche les mots pour comprendre comment sa vie a soudain dégringolé l'escalier de l'innocence. Afin de démêler sa "tête de noeud", elle sort des oubliettes les trésors et meurtrissures de son enfance : les balafres, traumas et morsures dans la Maison-du-diable, mais aussi les chansons d'ABBA, son ami Samson nu dans le Saint-Laurent, Barbarella, sa dactylo ROYAL bleue, les caresses "qui donnent chaud aux joues", la Télébrune où Papa lui fait signe depuis Radio-Canada et la "maladie des émotions" de Maman, que tout le monde, même Staréchos, croit folle à lier après qu'elle a graffité "LA TÉLÉ VOUS MENT" sur le beau front de marbre de la télévision d'État. Cette avalanche du corps émotif forme et déforme une langue blessée mais jouissive, qui ébruite le ton grave, lucide, de cette neurotica logée à Habitat 67.
Prête à tout pour éviter le divorce de ses parents, jusqu'à se sacrifier sur l'autel familial, Anna Ouellet s'inflige aux yeux des blessures irrémédiables. En convalescence à l'Hôtel-Dieu, elle cherche les mots pour comprendre comment sa vie a soudain dégringolé l'escalier de l'innocence. Afin de démêler sa "tête de noeud", elle sort des oubliettes les trésors et meurtrissures de son enfance : les balafres, traumas et morsures dans la Maison-du-diable, mais aussi les chansons d'ABBA, son ami Samson nu dans le Saint-Laurent, Barbarella, sa dactylo ROYAL bleue, les caresses "qui donnent chaud aux joues", la Télébrune où Papa lui fait signe depuis Radio-Canada et la "maladie des émotions" de Maman, que tout le monde, même Staréchos, croit folle à lier après qu'elle a graffité "LA TÉLÉ VOUS MENT" sur le beau front de marbre de la télévision d'État. Cette avalanche du corps émotif forme et déforme une langue blessée mais jouissive, qui ébruite le ton grave, lucide, de cette neurotica logée à Habitat 67.