Regards croisésÀ propos de la polémique Ajar, Romain Gary soutient deux
thèses différentes, selon qu'il écrit sous pseudonyme et nourrit la
mascarade, ou selon qu'il revient en son nom propre sur l'affaire.L'une ridiculise la théorie selon laquelle Ajar serait influencé par
Gary ; l'autre avoue que les deux oeuvres témoignent d'une même
idéologie, d'un même paysage intérieur, et qu'une analyse de texte
suffirait à le prouverLa première thèse, rédigée sous le nom d'Ajar dans le roman
Pseudo, bouleverse les idées, tourne en dérision cynique ce qui
constitue l'angoisse la plus profonde de Gary - le fait que l'on
prouve l'influence d'une oeuvre sur l'autre et que l'on perce le secret
de l'affaire Ajar.Dans une mise en abyme qui met en scène Romain Gary
lui-même, il donne à son personnage Ajar l'opportunité de se venger :
« D'ailleurs, [Romain Gary] avait déjà trouvé dans un des bouquins
des traces de son influence littéraire. (...) Il avait utilisé les mots
"python", "éléphant", et moi aussi. (...) J'emploie dans mes deux
bouquins les mots "ouf ", "littérature", et lui aussi. Nous utilisons les
mêmes lettres de l'alphabet. Je suis tombé sous influence, quoi. »L'autre thèse est signée de Gary dans le testament littéraire qui
permit de jeter enfin la lumière sur toute l'affaire Ajar : « J'étais un
auteur classé, catalogué, acquis, ce qui dispensait les professionnels
de se pencher vraiment sur mon oeuvre et de la connaître.
Vous pensez bien, pour cela, il faudrait relire ! Et encore quoi ? Je
le savais si bien que, pendant toute la durée de l'aventure Ajar (...)
je n'ai jamais redouté qu'une simple et facile analyse de texte vînt
me tirer de mon anonymat. »
Regards croisésÀ propos de la polémique Ajar, Romain Gary soutient deux
thèses différentes, selon qu'il écrit sous pseudonyme et nourrit la
mascarade, ou selon qu'il revient en son nom propre sur l'affaire.L'une ridiculise la théorie selon laquelle Ajar serait influencé par
Gary ; l'autre avoue que les deux oeuvres témoignent d'une même
idéologie, d'un même paysage intérieur, et qu'une analyse de texte
suffirait à le prouverLa première thèse, rédigée sous le nom d'Ajar dans le roman
Pseudo, bouleverse les idées, tourne en dérision cynique ce qui
constitue l'angoisse la plus profonde de Gary - le fait que l'on
prouve l'influence d'une oeuvre sur l'autre et que l'on perce le secret
de l'affaire Ajar.Dans une mise en abyme qui met en scène Romain Gary
lui-même, il donne à son personnage Ajar l'opportunité de se venger :
« D'ailleurs, [Romain Gary] avait déjà trouvé dans un des bouquins
des traces de son influence littéraire. (...) Il avait utilisé les mots
"python", "éléphant", et moi aussi. (...) J'emploie dans mes deux
bouquins les mots "ouf ", "littérature", et lui aussi. Nous utilisons les
mêmes lettres de l'alphabet. Je suis tombé sous influence, quoi. »L'autre thèse est signée de Gary dans le testament littéraire qui
permit de jeter enfin la lumière sur toute l'affaire Ajar : « J'étais un
auteur classé, catalogué, acquis, ce qui dispensait les professionnels
de se pencher vraiment sur mon oeuvre et de la connaître.
Vous pensez bien, pour cela, il faudrait relire ! Et encore quoi ? Je
le savais si bien que, pendant toute la durée de l'aventure Ajar (...)
je n'ai jamais redouté qu'une simple et facile analyse de texte vînt
me tirer de mon anonymat. »