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Exceptionnellement bien écrit, comme tous les romans d'Henri Loevenbruck. Une histoire intemporelle, dure... C'est un roman initiatique, un 'road movie'. Un roman de motards, de délinquance, de drogue et de violence; d'ados idéalistes et un peu paumés. On a pas à comprendre les motos, le roman se passe ailleurs. C'est surtout un très grand roman qui traite d'amitié, le loyauté, d'honneur et de respect. Quatre jeunes qui essaient de survivre et de se sortir de leur milieu pour se sentir libre. Ils croiront y parvenir en traversant les É.U. en moto. Mais peut-on être vraiment libre quand on commence sa vie avec la rage au cœur, en refusant toute règle ou contrainte. Jusqu'où peut aller l'amitié? la complicité?

Un premier roman, magnifique ce concision. Écriture soignée, fluide, semblable à les Hauts de Hurlevent. Un gardien de phare et sa femme vivent de belles années sur leur île. Un seul bémol à leur bonheur, Isabel ne peut rendre à terme ses grossesses. Une barque échoue sur leur île avec à bord un homme mort et un bébé. Le roman se divise en trois partie: l'installation au phare, l'incident, les conséquences. Tout est en dichotomie: les océans (chaud vs froid), joie vs désespoir, amour vs haine, soutenir un ami vs le laisser tomber. Qu'est-ce que le bien? Qu'est-ce que le mal? Qui est la vraie mère d'un enfant, le lien du sang ou le lien du cœur. Une exploration des conséquences désastreuses d'un trop grand amour sur un esprit vertueux...

Récipiendaire du National Book Award. Bien qu'écrit avec humour, ce roman raconte la vie de James Brown, calviniste, qui se croit l'envoyé de Dieu pour abolir l'esclavage. Écrit sous forme de western, le roman relate les années qui ont précédées la guerre de Sécession et probablement les faits qui y ont mené. Il décrit bien la condition d'esclaves et leurs réactions face aux blancs qui veulent les libérer. Ils ont été bernés tellement de fois... comment faire confiance cette fois-ci? et à qui faire confiance? On réalise à quel point il est difficile d'évaluer les événements quand on vit l'Histoire, seul le recul nous permet de comprendre, ce que n'avaient pas les esclaves qui souvent ne savaient même pas lire... La lecture est facile, amusante, mais c'est un roman très bien documenté et basé sur les personnages et des fait véridiques.

Une intrigue sentimentale, une mission amoureuse au coeur d’un bain de sang célèbre, celui du massacre de la Saint-Barthélémy perpétrer en France en août 1572. Plus de 900 pages parsemées de descriptions de meurtres horribles, de rappels de folies religieuses fratricides au coeur de la plus grande ville de l’Europe de la Renaissance. Ouf! Avancer dans la lecture de roman, c’est à la fois s’enfoncer dans l’illustration de la noirceur humaine et dans le parcours de personnages complexes, de personnages au diapason de la violence de leur époque. Pas du tout un récit apaisant. Plutôt une histoire de bruit et de fureur. De Willocks, j’ai préféré « La religion », roman avec le même personnage principal, mais quelques années avant cette intrigue-ci. Cet écrivain à un vraiment un goût pour les longues scènes de sadisme meurtrier. Pas certain que c’est le cas de tous ses lecteurs. Bon, vivement un roman « feel good ».

Nom de code: Bleu de Prusse, polar historique à souhait, enquête menée d’une main de maître par Bernie Gunther, personnage fétiche de Philip Kerr, auteur qui m’est tout autant fétiche, qui nous plonge au cœur du Reich, tout juste avant l’invasion de la Pologne, avant que la guerre n’éclate, où l’ombre de tous ces pions, les bonzes, s’y retrouve: Hitler, Heydrich, Nebe, Hess, Bormann, Göring, Himmler, Piorkowski, alouette, où racket, trafic, méthanphétamine et lupanar s’entremêlent et s’entrechoquent pour donner vie à une enquête tordue, pour ne pas dire biscornue. Quand souci du détail et dialogues vont de pair, le résultat en est souvent prenant et vivifiant, en étant assurément ici le cas avec « Bleu de Prusse », un des bons romans de Philip Kerr qui m’a été permis de lire !

J'ai adoré ce livre. Une toute nouvelle version de cette tragédie, celle du principal intéressé : Charlie Manson. Pour certain il est le diable en personne et pour d'autres il était un idole, un gourou. Comment faire la différence entre les deux? Encore après cette lecture je ne sais pas. Certe la version de Manson le rends tout à son avantage mais il laisse planer le doute comme quoi ses propos auraient pu être mal interprétés par les membres de la ''Famille Manson''. Il raconte une époque ou l'acide, le sexe et la musique était un quotidien aphrodisiaque recherché par plusieurs jeune en quête d'aventure ou tentant simplement de fuir des familles trop religieuses. De son enfance à son arrestation on découvre un homme ayant vécu le rejet et l'intimidation toute sa jeunesse d'ou le gout du mal et de la vengeance à pu faire son éclosion.

Lincoln au Bardo, étrange objet littéraire, transpose la douleur de perdre un enfant à travers le drame vécu par Abraham Lincoln et sa femme, alors qu'en pleine guerre de Sécession, la fièvre typhoïde emporte leur fils de onze ans, Willie. Le roman est composé de plusieurs voix : celles des entités spectrales qui accueillent le corps du petit garçon dans son « caisson de souffrances », celle de Lincoln, désespéré, et celles des témoins de l'époque, que l'auteur a choisi de retranscrire telles quelles. Les niveaux de langage et le style d'écriture transcendent alors le récit pour nous emmener au plus profond du désarroi causé par la perte irrémédiable de tout être cher, a fortiori celle d'un enfant. Même si le ton peut sembler déconcertant au début, j'ai été rapidement emportée par cette histoire de douleur et d'acceptation de la mort.