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Sérotonine

Par Michel Houellebecq
(2,92)
9 personnes apprécient ce livre
8 commentaires au sujet de ce livre
Le maître du cynisme sentimental remet ça et réussit comme toujours à nous faire à la fois rire, grincer des dents, réfléchir et ressentir quelque chose. Sous les dehors bourrus de son ingénieur agronome revenu de tout se cache toutefois une authentique tendresse dont l'expression discrète est néanmoins bien réelle.

Des explosions

Par Mathieu Poulin
(4,0)
3 personnes apprécient ce livre
3 commentaires au sujet de ce livre
Roman tout à fait délirant, Des explosions est une fausse biographie du réalisateur Michael Bay, dans laquelle il est présenté comme un philosophe incompris. Par sa tendance à mettre en scène des explosions spectaculaires, il explorerait autant l’âme humaine en général que les spectres de son passé. La réécriture de la réalité que fait Mathieu Poulin est habile et attrayante : on se retrouve pris au jeu, à espérer secrètement que toute cette affaire soit vraie. Un roman tellement absurde qu’il en devient intelligent – ou serait-ce le contraire ?

Un lien familial

Par Nadine Bismuth
(3,89)
13 personnes apprécient ce livre
8 commentaires au sujet de ce livre
Lu d’un trait, sans trop rependre mon souffle, ce roman du désastre, du couple qui explose, des lubies et du déni... nous happe littéralement! Un portrait mordant et sans pitié de notre époque. D’une grande finesse et absolument savoureux!!!

La papeterie Tsubaki

Par Ito OGAWA et Myriam DARTOIS-AKO
(4,21)
15 personnes apprécient ce livre
11 commentaires au sujet de ce livre
C’est presqu’à regret que j'ai tourné la dernière page de La papeterie Tsubaki, comme si je refermais la porte derrière moi, avec l’impression de quitter des amis précieux. Dans ce roman de l’auteure japonaise Ito Ogawa, des liens profonds se tissent, des cerisiers fleurissent et chacune des saisons nous enveloppe d’odeurs et de souvenirs. Un roman d’une douceur infinie. Un précieux moment de lecture.

Fair-play

Par Tove Jansson
(3,13)
13 personnes apprécient ce livre
6 commentaires au sujet de ce livre
Dans ce roman flamboyant Tove Jansson nous livre une grande leçon de vie, que j'ai aussi envie de faire mienne, celle de TOUJOURS FAIRE DE SA VIE UNE ŒUVRE D'ART. Plus qu'une lecture, ce roman fût pour moi l'occasion d'une rencontre inspirante avec Jonna et Mari, femmes colorées et fascinantes, libres, amoureuses et passionnées. Ensemble, les deux femmes voyagent, se chamaillent parfois, écrivent, peignent, discutent, débattent, philosophent... Et nous avons envie de prendre part à leurs discussions, de partager leur histoire... Un pur bonheur!

La somme de nos folies

Par Shih-Li Kow
(4,0)
2 personnes apprécient ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
Coloré, éclaté et rafraîchissant! L’auteure Shih-Li Kow nous invite dans un petit village quelque part au nord de Kuala Lumpur à la rencontre de personnages grandioses, joyeusement excentriques et réellement attachants! Un roman humain et drôle qui invite à la diversité et à l’ouverture. Un pur délice!

Poèmes choisis

Par Renée Vivien
(5,0)
1 personne apprécie ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
NL
Nicolas Lontel
Une sélection de poèmes de ma poète préférée précédée d'une introduction qui la présente à travers les yeux de ces qui l'ont côtoyée (Colette, Nathalie Barney, Hélène de Zuylen, etc.). J'avoue avoir tout lu sur elle (y compris les oeuvres littéraires des autres avec de simples mentions) donc rien de très nouveau pour moi, mais c'est une bonne introduction à sa personne et à son oeuvre autrement! C'est aussi une bonne sélection, plusieurs des poèmes que j'aime beaucoup, il n'y a cependant pas de ses traductions, vraiment juste de ses compositions originales de presque tous ses recueils de poésie (et on indique le recueil dans lequel il a été publié, c'est un gros plus au niveau de l'édition).

Algériennes : 1954-1962

Par Swann Meralli et Zac Deloupy
(5,0)
1 commentaire au sujet de ce livre
NL
Nicolas Lontel
Une BD qui témoigne de la guerre d'Algérie à travers le témoignage (fictif, bien que basé sur des faits malheureusement réels) de plusieurs femmes qui l'ont vécu. C'est certainement une BD très dure à lire, on parle des atrocités (attentats, tortures, décapitations, etc.) commises par les Français·es autant que les Algérien·nes, on prend une pluralité de points de vue différents, des Algériennes qui sont restée combattre (ou simplement survivre) à une pied noire en passant par une Algérienne qui a préféré quitté le pays ou plusieurs qui sont mortes. L'aspect fictif de la BD permet que toutes les histoires de femmes se recoupent d'une ou plusieurs manière pour montrer une pluralité d'histoire qui forment toute une même toile tout en critiquant un récit unique de mémoire. "C'est devenue la guerre de la mémoire: chacun veut se l'approprier" (p.64) "Je me bats pour réhabiliter une histoire: pas celle de l'état, mais celle de la parole. Et celle des femmes aussi. La guerre d'indépendance, ça a aussi été la guerre des femmes dans la guerre des hommes. " (p.68) La BD réussie toutefois à nous faire sourire à de nombreux moments, elle essaie de mettre de nombreux moments "feel good" pour balancer les horreurs dont on est témoin. J'ai adoré la présence d'une liste de lecture pour en connaître davantage à la fin et c'est clair que je vais y jeter un coup d’œil dans un avenir proche. Au final, une très belle BD, magnifiquement dessiné, qui arrive à jouer sur les contrastes pour faire ressortir un maximum d'émotions, utilise des ressorts narratifs peut-être un peu commun, mais qui justement permettent de balancer l'horreur de la guerre. Bien ficelé, bien encadré, on voyage et découvre à travers les yeux d'une descendante d'un soldat qui entendra le témoignage d'Algérienne de toutes les sphères de la société.

Nouvelles d'ici, d'ailleurs et de là-bas

Par Marie-Célie Agnant
(4,0)
1 commentaire au sujet de ce livre
NL
Nicolas Lontel
La quatrième de couverture témoigne très bien du contenu du livre. Ce sont des nouvelles qui s'attardent beaucoup sur l'exploration des humains, de leur comportements, de leur contradictions personnelles face à la vie publique qu'illes peuvent mener. Oui, il y aura des nouvelles un peu à chute, mais on s'attardera aussi à savoir ce que l'entourage de la personne pense, qu'est-ce qui se passe après la "fin", comment vivre avec X ou Y une fois que c'est connu. Je n'en dirais pas plus, vraiment. Une belle plume, un beau rythme, beaucoup de temps mis à créer les personnages et les gens qui évoluent autour d'eux, on adorera ou pas, mais je doute qu'on puisse être vraiment déçu par ce recueil de nouvelles qui s'avère être très bien.

Aux États-Unis d'Afrique

Par Abdourahman A. Waberi
(3,0)
1 commentaire au sujet de ce livre
NL
Nicolas Lontel
Alors que ce roman promettait une très bonne perspective sur la racisme, la création d'un tiers-monde, les discours qu'on tient sur les pays d'Afrique, les migrations, etc. Là où il réussit à être cruel envers des migrants blancs qui viennent chercher du travail en Afrique, des conflits entre provinces européennes, à renverser les stéréotypes sur la noirceur et la blanchité; il ne fait que répéter les pires discours racistes qui se tiennent dans notre monde. Il ne s'agit pas d'imaginer des États-Unis africains avec toutes la richesse et la diversité, la nouvelle philosophie ou la religion qui pourrait être créée, mais de simplement inverser notre monde. Le McDo devient le McDiop, les Starbucks des Sarr Mbock (et j'en passe) qui ont exactement les mêmes fonctions. Les universités sont renommées en l'honneur de Senghor, Du Bois, Davis de ce monde (étrangement souvent des Américains...), les religions dominantes ne sont pas les catholiques reléguées à des branches factionnaires qui se combattent pour l'interprétation, les chanteurs mondialement connus sont Noirs, et les travailleuses du sexe Blanches. Mais encore une fois, ce n'est que de l'inversion du Noir et du Blanc, rien d'autres. On suit la protagoniste Maya/Marianne, une femme blanche d'origine française adoptée par un couple noir qui va partir à la recherche de sa mère adoptive dans un pays en ruine, dans la misère et en guerre perpétuelle qu'on appelle la France. J'insiste sur le "va partir" parce que le deux tiers du roman, ce n'est qu'une construction de monde dans lequel il ne se passe pour ainsi dire rien, sinon nous faire servir des discours excessivement "racistes" sur les migrants et les nombreux moyens utilisés pour les tuer/faire souffrir/expulser d'Afrique. C'est trash, ça se veut trash, mais encore une fois, ce n'est qu'une inversion des discours. Comme si la domination de l'Afrique n'allait pas modifier le rapport à l'autre fondamentalement plutôt qu'imiter ce qu'à fait l'Europe et l'Amérique dans notre monde. Touchons aussi aux problèmes du roman: l'Amérique, c'est des Blancs, des pays pauvres, avec des francophones en guerre civile perpétuelle contre les anglophones au Québec. Il n'y a pas de Premières Nations, pas d'autochtone. Pas un mot de l'Amérique du Sud non plus. La colonisation de l'Amérique par les Européens n'est jamais vraiment expliquée, seul contresens du roman qui désire un renversement complet. Au moins, le roman évite de tomber dans l'uchronie en expliquant la domination de l'Afrique par un changement temporel. On accepte le monde tel qu'il est et on n'explique pas pourquoi. Il est présenté ainsi depuis presque l'Antiquité, ce n'est donc pas vraiment un "what if", une uchronie, mais vraiment, encore une fois, une inversion. Ah oui, l'autre problème du roman, on inverse les Noirs et les Blancs, mais la misogyne est la même, le traitement des personnages par l'auteur pareil. Je ne pense pas que ce soit intentionnel parce que parmi les nombreux artistes cités, on aurait vu pas mal plus de femmes africaines plutôt que les (très rares) mentionné de Maryse Condé, Angela Davis ou Marie Curie pour ne nommer que celle dont je me souviens avoir été mentionné. Sinon, les Malcolm X, Senghor, Saïd, Sekoto, Nougaro, Abdullah Ibrahim, Franklin Boukaka, etc. abondent. Une autre quand même grande déception du roman. Pour avoir fait un mémoire sur la guerre des sexes dans un roman d'Eaubonne et avoir lu une tonne d'autres roman de SF qui utilisaient ce thème (de Herland à The Screwfly Solution en passant par The Power ou des livres profondément misogynes écrits par des hommes tel que Misandra), ou encore avoir lu des uchronies (The Year of Salt and Rice de Kim Stanley Robinson, Black Panther, etc.) où l'Europe n'émerge pas comme la puissance mondiale hégémonique telle qu'on la connait aujourd'hui; je dois malheureusement dire que ce roman exploite très mal les différents ressorts narratifs qui peuvent être déployés et ne fait que tomber dans les clichés de l'inversion qui peut certainement être brutal et saisissant pour des Blancs qui tiennent ce genre de discours, mais qui s'avère assez stérile en réflexion chez un lectorat plus intéressés par les mouvements des droits civiques, l'orientalisme, l'anti-racisme, ... Bref, un roman choc, mais qui aurait pu aller ailleurs. Super en terme de construction d'univers, mais sans réelle intrigue sinon une exploration de ce dernier. Plein d'allusions littéraires, musicales, historiques qui pourra peut-être permettre de la découverte pour certaines personnes qui désirerait en connaître davantage sur ces célébrités. D'un autre côté, la quatrième de couverture m'avait vraiment des hautes attentes et je pensais pouvoir en tirer des réflexions nouvelles pour la continuité de mes recherches, mais peut-être suis-je déjà un peu lassé· de lire ce motif littéraire et n'ai plus cette paire d'yeux neufs pour la lecture.

Repenser la nation : l'histoire du suffrage féminin au Québec

Par Denyse Baillargeon
(5,0)
1 personne apprécie ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
NL
Nicolas Lontel
C'est parfait!!! L'histoire du suffrage parle amplement de la période où les femmes propriétaires, au Québec, pouvaient voter, comment ce droit leur a été enlevé par le gouvernement des patriotes, les discours misogynes ou essentialistes qui ont été utilisés pour ce faire et l'absence de commentaires connus sur le sujet par les femmes. L'autrice s'attarde, dans une deuxième partie à parler de l’essor des suffragistes (distinguées des suffragettes) au Québec vers la fin du XIXe siècle et début XXe et pas seulement à travers une histoire des grands personnages (Idola Saint-Jean, Thérèse Casgrain, Joséphine Marchand-Dandurand, etc.) a qui on octroiera des encadrés parfois ou des organisations, mais des revues, journaux, magazines, émissions radiophoniques, cours où les pro-suffrages et les antis donnaient leur opinion dans l'espace médiatique et parfois public. On s'attardera aussi aux différentes actions, des pétitions aux femmes sandwichs en passant par les visites à l'Assemblée provinciale. On y parlera du rôle de la religion catholique toujours très contre pour des raisons essentialistes et de soumission des femmes à un rôle de ménagère, etc. Bref, on discute en long et en large des différentes formes que l'action suffragiste prendra au Québec tout ça pendant qu'au niveau municipal et fédéral, le droit de vote est déjà acquis et les femmes y participent. J'ai d'ailleurs très apprécié cette histoire du droit de vote municipal et dans les écoles que je ne connaissais pas et qui furent parmi les premiers gains pour le suffrage! Baillargeon s'attarde aussi a mentionné en quoi le droit de vote en 1940 n'a été accordé qu'à certaines femmes, les femmes asiatiques et les autochtones ne l'obtiendront que beaucoup plus tard et l'essayiste détaille cette lutte (et les changements à la loi sur les Indiens qui sous-tendaient le tout) au même titre que la lutte pour le suffrage des Québécoises non-autochtones (ou celles qui avaient perdue ce statut avec la loi sur les Indiens). Un encadré est aussi réservé à Mary Two-Axe Earley. Toutefois, même après toutes ses victoires, Denyse Baillargeon n'hésite pas à souligner comment la représentation des femmes à l'Assemblée n'a jamais été très forte jusqu'à tout tout récemment et mentionne notamment les discussions autour de la parité en politique qui ne font pas l'unanimité pour s'assurer d'une meilleure représentation des femmes dans les échelons politiques. L'essai détaille aussi l'importance d'avoir des femmes en politiques (qu'elles se disent féministes ou non) et l'influence de ces dernières au sein de l'Assemblée. J'essaie de lire tous les livres d'histoire des femmes, du féminisme au Québec (y compris les biographies sur les suffragistes) qui existent et j'ai été super agréablement surpris de ne pas cesser d'en apprendre sur le sujet et de ne connaître, au final, que très peu de chose sur cette histoire!! Définitivement un must donc!

Phoolan Devi, reine des bandits

Par Claire Fauvel
(5,0)
1 commentaire au sujet de ce livre
NL
Nicolas Lontel
Probablement une des BDs les plus crûes que j'ai lu, un avertissement ou un résumé un peu plus complet sur le contenu de la BD serait certainement apprécié pour certaine personne (surtout que dans la majorité de la BD, Phoolan Devi est mineure). Je connaissais la vie de Phoolan Devi pour avoir lu d'autres textes sur elle, mais je dois avouer avoir dû prendre des pauses. Outre ces remarques, la BD semble s'inspirer en grande partie des mémoires de Phoolan Devi, quitte à prendre ses remarques textuellement pour les récitatifs (phylactères du narrateur). La BD est superbement dessinée, plein de détails, capture définitivement bien les paysages indiens, les personnages, les lieux, les contrastes entre pauvreté et richesse, etc. Très très crue par moment aussi bien que l'angle d'approche permet de ne pas être trop explicite tout en respectant une certaine importance de proximité narrative. L'histoire est bien racontée (elle s'arrête au moment de sa libération) et réussi à résumer plusieurs années en quelques pages sans avoir l'impression de voir trop d'ellipses temporelles. Bref, un excellent ouvrage d'introduction au personnage de Phoolan. Une bibliographie à la fin permet aussi d'approfondir les lectures au besoin (où j'apprends qu'Irène Frain a écrit un livre sur elle, peut-être pas tout de suite pour moi, mais je garde définitivement ça en tête).

Le sexe nié : Féminité, Masculinité et Sexualité au Maroc et à...

Par Osire Glacier
(4,0)
1 commentaire au sujet de ce livre
NL
Nicolas Lontel
Ce livre a un énorme potentiel, j'aurais adoré pouvoir le comparer au Sexual Politics de Kate Millett et il en a certainement plusieurs des bases, outils d'analyse et l'envergure. Rapidement, les parallèles que je trace entre les deux ouvrages sont une analyse de la littérature pour en faire ressortir la misogynie, le sexisme et l'ordre patriarcal qui y est proposé. Les deux ouvrages proposent, à l'aide de leur exploration littéraire, une proposition de ce qu'est le patriarcat dans les pays respectifs aux oeuvres; Osire Glacier va toutefois, en plus d'un corpus masculin, chercher dans les corpus de femmes les conséquences du patriarcat. Elle va aussi aller chercher des équivalents à ce qu'elle observe dans la littérature (et la société) marocaine dans un film américain Mr. and Mrs. Smith (2005). Ses observations dans la littérature, les comparaisons avec le film, sont d'une grande justesse et brosse le portrait d'une société patriarcale avec une grande finesse d'analyse. C'est définitivement un ouvrage excessivement intéressant pour son analyse social du patriarcat au Maroc. Autant j'ai adoré l'ouvrage, j'ai toutefois été très surpris de certains de ses choix théoriques (presqu'essentiellement masculin: Bourdieu, Lévi-Strauss, Marcel Mauss) alors que des théoriciennes comme Kate Millett (pour la critique du patriarcat et la critique littéraire), Joanna Russ (avec son essai How to Suppress Women's Writing), Nicole-Claude Mathieu (pour l'approche matérialiste), etc. auraient enrichi immensément le travail et aurait pu très certainement lui donner plus de matériel et de contenu pour l'analyse. Un deuxième critique est là où Kate Millett analysait peu de roman sur des dizaines et des dizaines de pages, Osire Glacier ne se contente que de relever certains passages pour appuyer ses propos. Alors que les passages des mémoires d'auteurs et d'autrices aident certainement son propos; je n'ai certainement pas les connaissances pour juger du travail qu'elle a fait, mais tirer des passages de roman pour son analyse alors qu'on parle de mentalité de personnages de fiction, je dois avouer ne pas avoir été très convaincu dans ces cas-là. Je m'en remets toutefois à l'autorité de l'autrice sur le sujet, mais une plus grande présentation du livre et une analyse plus approfondie de chacun d'entres-eux m'auraient certainement convaincu davantage parce que je n'ai pas trop vu comment la fiction pouvait vraiment représenter les pensées de leurs auteur·es contrairement au travail de Kate Millett (peut-être la comparaison est injuste aussi). Ma troisième critique est son insistance à parler des "personnes nées avec un vagin" plutôt que des femmes ou de construction de la féminité (bien qu'elle les emploie aussi, parfois de manière interchangeable surtout avec le terme de "femmes". J'ai beau réfléchir au pourquoi de cette formulation de toutes les raisons possibles, je ne vois qu'une seule raison et c'est probablement pour exclure les femmes trans de la construction des femmes. Je ne veux pas (re)lancer le débat sur les privilèges ou non des femmes trans (elles subissent des oppressions communes avec les femmes en plus des oppressions liés à leur identité trans), mais dans son essai, ça n'a pas trop la place. Osire Glacier mentionne à plusieurs reprises comment c'est la perception de la féminité (chez les femmes comme chez les hommes, homosexuels ou non) à laquelle s'attaque le patriarcat. Qu'une femme soit née avec un vagin ou non ne change pas cette perception à l'égard des femmes si je suis bien son raisonnement. J'ajouterais même que, vu qu'elle mentionne Tahar Ben Jelloun à plusieurs reprise (cette fois-ci, pour son livre L'Enfant de sable), que les bacha posh sont l'illustration parfait de comment c'est la féminité qui est méprisé et non pas les personnes nées avec un vagin. Vite vite, les bacha posh sont des personnes nées avec un vagin à qui on assigne une identité d'homme dès la naissance et qui suivent les mêmes rites, reçoivent la même éducation et peuvent même se marier avec une femme une fois adulte! La communauté, la famille, les professeurs sont généralement au courant qu'il s'agit d'un bacha posh et se comporte avec ces personnes comme s'il s'agissait de personnes nées avec un pénis. Bref, et à mon avis, l’appellation de "personnes nées avec un vagin" pour désigner les mêmes dessert beaucoup plus le propos d'Osire Glacier que la simple appellation de femmes. Il s'agit toutefois d'un excellent essai qui vaut très sincèrement la peine d'être lu, j'ai l'impression que les quelques critiques que je lui adresse proviennent probablement plus de bagages théoriques différents que d'une critique de l'ouvrage en soi et ces commentaires restent assez marginals dans l'appréciation de l'ouvrage puisqu'ils ne remettent pas du tout en question les thèses qu'elle présente. Sa conclusion est très inspirée aussi (avec les besoins en éducation dans lequel le Maroc devrait largement investir) et rejoint les critiques que je vois habituellement sur l'absence de subventions et d'encouragement des milieux des arts, sciences humains et en littérature dans ce pays.

Le garçon invisible

Par Trudy Ludwig et Patrice Barton
(5,0)
3 personnes apprécient ce livre
2 commentaires au sujet de ce livre
Un album magnifique, idéal pour les enfants qui ne trouvent pas leur place parmi leurs camarades.

Débâcle

Par Lize Spit
(4,28)
6 personnes apprécient ce livre
4 commentaires au sujet de ce livre
Un univers macabre, des jeux cruels, le tout dévoilé bribe par bribe dans une tension insoutenable.

L'arbre-monde

Par Richard POWERS
(4,25)
5 personnes apprécient ce livre
2 commentaires au sujet de ce livre
Un excellent roman polyphonique qui relate la tragédie qui se produit dans nos forêts, le tout ponctué de faits sur l'écologie. Une écofiction à lire sans faute.

Speak

Par Emily Carroll et Laurie Halse Anderson
(5,0)
4 personnes apprécient ce livre
4 commentaires au sujet de ce livre
KM
Katherine Massicotte
Poignant, percutant, saisissant et profondément réel, Speak est une BD pas comme les autres. Les illustrations sobres transpercent avec la même force que les dialogues et nous souffrons aux côtés du personnage principal. Malgré tout, il s'agit d'une ode à l'amour de soi, à l'art ainsi qu'à la guérison.

Cyril et Pat

Par Emily Gravett
(4,0)
1 personne apprécie ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
KM
Katherine Massicotte
Magnifique conte d'amitié où l'on se fout des apparences!

Un ours à la mer !

Par Christine Schneider et Hervé Pinel
(5,0)
1 personne apprécie ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
KM
Katherine Massicotte
C'est l'histoire d'un courageux ourson en peluche qui vit une aventure digne des plus grands films de piraterie. Doudou, amitié, folie, tout ça dans une machine à laver.

Rouge dans la ville

Par Marie Voigt
(5,0)
1 personne apprécie ce livre
1 commentaire au sujet de ce livre
KM
Katherine Massicotte
Réécriture actuelle et réfléchie du conte Le petit Chaperon rouge, cet album par Marie Voigt aux illustrations percutantes explore les dessous de la société de consommation. Égarée dans une forêt de bétons, le Grand Méchant Loup guette avec des articles attrayants, des rabais à tomber et des distractions phénoménales.

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Lecture en cours :

L'infini dans un roseau
Catégorie : Littérature
Éditeur : Le Livre de Poche
Collection : Le Livre de poche. Documents
Paru le 3 avril 2023
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